Chapitre 13: Pouvoirs bloqués?
-Comme tu dis de Air Eden mais pas d'Eden, dis-je en me retournant pour boire une gorgé.
Eden est la seule solution pour que nous allions au Laos sans dépenser le moindre centimes. Néanmoins, je n'ai pas envie de sa "pseudo" aide.
-Dans tous les cas, tu as besoin de moi, sourit-il en coin.
-De toi ou de ta capacité à te téléporter, répliquais-je en me tournant dans sa direction.
-Alyssa, dit Aaron en se penchant vers mon oreille. Je pense que nous devrions accepter.
Accepter? Après qu'il l'est agressé, Aaron veut accepter son aide. Je suis dans une dimension parallèle ou quoi?
-Tu devrais écouter ce loup sauvage, dit Éden en balançant sa veste en cuir dans la tronche d'Aaron.
Eden expose désormais son t-shirt noir qui donne un très bon aspect de sa musculature. Aaron attrape la veste entre ses mains et la déchire comme un simple tissu de mouchoir, en lançant un regard noir à Eden. C'est clair qu'il se retient.
-Qu'est-ce que je disais?
Je lève les yeux au ciel alors qu'Eden vient s'asseoir sur le tabouret à ma gauche. Je réprime le frisson qui m'envahit et saute de mon tabouret avant de faire face à ses deux hommes, qui n'auraient sûrement pas mis un pied ici, il y a quelques temps.
-C'est d'accord, je te donne une seconde et dernière chance de te racheter.
-D'accord, sourit-il laissant apparaître une fossette toute mignonne.
-Quand partons-nous? Demande Aaron.
-Allons mettre tout ça en clair en nous installant confortablement, dit Eden en clapant des mains.
Il se dirige vers la porte du salon. La pièce dans laquelle je n'ai pas remis les pieds depuis ce soir-là... Dans un élan de panique ou de colère, je me retrouve rapidement dos contre la porte du salon.
J'arrête Eden en lui posant ma main sur le torse. Durant une seconde, je jurais avoir vu de la surprise dans son regard. En outre, mon chignon s'est détaché dû à l'impact de la vitesse à laquelle je suis arrivée sous ses yeux.
-Waouh tu cours vite...
Dès que je jette un regard sur Aaron, il se la ferme directement et me regarde la bouche entre-ouverte.
-Qu'est-ce qu'il y a? Leur demandais-je en les regardant tour à tour.
Pour toute réponse Aaron me balance mon Iphone que je rattrape inextremis. Je le regarde sévèrement avant qu'il m'indique de me regarder à travers l'appareil photo. Ce que je fis. Je reste choquée durant quelques secondes ou quelques minutes. À cet instant, je n'ai plus la notion du temps et encore moins les mots. Mes yeux plus précisément mes iris ne sont plus bleues, du moins pas seulement. Chaque iris contient un dégradé de couleur passant du vert au jaune au bleu et pour terminer au violet à la frontière.
-Qu'est-ce que c'est encore? Dis-je d'une voix à peine audible sans quitter mon reflet du regard.
-On dirait que tes pouvoirs se manifestent, il faut que tu trouves le moyen de rompre le sceau pour que tu puisses les contrôler totalement. Dit Eden en me prenant le téléphone des mains avant de le lancer à Aaron qui le repose sur le plan de travail.
Ensuite il prend mon visage en coupe et plonge ses yeux bleu dans les miens- qui ne sont plus très bleu. J'ai l'impression de voir chaque point qui constitue ses pupilles. C'est comme si je voyais au-delà du domaine du visible à l'oeil nu. Dans toute la cuisine, je remarque des molécules qui lévitent tout autour de nous.
-Loup sauvage, éteints la lumière, ordonne Éden.
-Le loup sauvage va te faire bouffer le sol si tu continue à m'appeler ainsi, grogne Aaron.
Eden me relâche et son contact me manque déjà. Aaron appuie sur l'interrupteur mais rien ne se passe. Pourquoi?
-Bah éteint la lumière, c'est simple, tu appuies une fois, lui dictais-je.
-C'est ce que je viens de faire.
-Arrête de te moquer de moi, je vous vois toujours de la même façon.
-Tu as une super capacité, moi je ne vois qu'en noir et blanc dans l'ombre alors que toi tu vois en couleur, m'informe Aaron.
-Et moi, je ne vois rien du tout alors allume, dit sèchement Éden.
Je commence à voir trouble et mes jambes tremblent. Eden me rattrapent de justesse en me soulevant dans ses bras puissants. Je ferme brusquement les yeux en entendant une voix:
-Bientôt.
***
J'ai passé pour ne pas changer une très mauvaise nuit. Le plus troublant est le fait que je me sois réveillée dans ma baignoire remplie d'eau froide à cinq heures du matin après mon éternel rêve bleu. J'ai directement téléphoné Aaron pour lui demander s'ils m'avaient avec Eden déposés dans mon lit. Sa réponse fut des plus affirmatives.
Avec mes rêves plus qu'étranges, mes yeux qui changent de couleur, des nouveaux pouvoirs qui apparaissent et le prochain voyage au Laos, je ne sais clairement plus où donner de la tête.
-Alyssa redresses-toi, me dit M. Donsom en appuyant sur chaque syllabe.
Ce prof de philosophie ne donne vraiment pas envie de s'intéresser à la matière. Romollo dans l'âme et la gestuelle, il me donne une envie folle de sauter du haut d'une falaise pour vivre un semblant de sensations fortes.
À contre coeur je me tiens quasi droite sur ma chaise et fais semblant d'écouter son cours.
-Qu'est-ce que tu as? Me sort de ma transe Érica.
-Rien, dis-je blasée.
-Tu peux tout me dire tu sais, ajoute-t-elle.
-Il n'y a rien, dis-je le plus calmement possible.
-Alyssa, insiste-t-elle.
-Mais puisque je te dis qu'il n'y a rien! M'énervais-je.
S'il y a bien une chose qui m'insupporte, c'est quand on insiste sur quelque chose dont je n'ai pas envie de parler. Erica a beau être ma meilleure amie et ma seule vraie amie, je n'aime pas son côté "je veux tout savoir" dans ces moments.
M.Donsom a arrêté de parler sous mon ton hurlant et toute la classe nous regarde.
Sûrement vexée, Érica range ses affaires dans son sac dans l'objectif de sûrement changé de place. Je souffle un coup et la regarde s'affairer. Quand elle se lève, elle retombe lourdement sur sa chaise et sa tête tape contre le bureau lui faisant lâcher son sac qui tombe dans un bruit sourd. Ses paupières sont closes.
Je la secoue en l'appelant croyant à une mauvaise blague. J'observe la salle de classe en écarquillant mes yeux. Tous mes camarades sont dans le même état, pareillement pour M. Ramollo qui est complètement étendu par terre.
Je me lève et fais le tour de la classe. Ils ont tous l'air de respirer, tant mieux. Arrivée à M. Ramollo, je prends le feutre bleu du tableau et commence à dessiner sur son visage tout un tas de choses débile et écrit en gros sur son gros front: je suis lent. Ma minute gamine expiré, je tourne sur moi-même en observant chaque visage, on dirait qu'ils ne sont pas décidés à ouvrir les yeux.
-Tu t'es assez amusée, surgit une voix.
Je sursaute en me retournant. Je distingue un individu, il porte une cape écarlate, il a les yeux orange et les lèvres violettes comme l'enchanteur qui m'avait attaquée en plein milieu de la nuit. De plus il n'a pas d'oreilles. C'est un enchanteur de la Lune Rouge!
Je recule d'un pas et essaye de lui envoyer une boule d'énergie mais rien ne vient au creux de ma main. C'est comme si c'était vide. Je ne ressens pas la sensation d'evacuer mon energie comme lorsque j'utilise mes pouvoirs. L'enchanteur comprenant sûrement ma détresse m'éclaire.
-Dans cette pièce tu ne peux pas utiliser tes pouvoirs, un enchantement traîne dans l'air et recouvre l'intégralité de la salle.
-Cet enchantement les fait dormir? L'interrogeais-je.
Il ne me répond pas. Question inutile, réponse inutile...
C'est une personne de son groupe ou peut-être lui-même qui a tué Maria. Je meurs d'envie de lui éclater la tête. Pourtant je ne bouge pas et le regarde s'affairer à déplacer les élèves assis au premier rend pour les balancer lourdement derrière le bureau.
-Fais attention, dis-je d'un ton hésitant qui se voulait autoritaire.
-Assis toi, me dit-il en désignant la place du milieu du premier rang.
Je m'y installe lentement dans le but de retarder ma mort. Deux autres enchanteurs apparaissent à leur tour aux côtés de l'enchanteur aux cheveux vert.
-Vous allez me tuer, demandais-je en jouant avec la trousse sous mes yeux.
-C'est une question rhétorique? Dit l'un.
S'ils avaient vraiment l'intention de me tuer, ils l'auraient déjà fait depuis que tout le monde s'est endormi. Ils veulent quelque chose d'autre. J'expire bruyamment en me relevant faisant grincer ma chaise.
-Bon j'ai une question.
-Comment vous faites pour m'entendre sans oreilles? Demandais-je en espérant gagner du temps.
-Comment se fait-il que tu sois un être miraculé? Rétorque cet être aux cheveux vert.
-Maintenant, assieds-toi, ajoute-t-il.
Je me laisse aller contre la chaise quand la porte s'ouvre en grand sur Eden et Aaron.
-Ne rentrez ...
Trop tard ils ont tous les deux passé le seuil de la porte... Je plonge ma tête dans mes mains et étouffe un cri de frustration.
-Vous feriez mieux de vous asseoir jeunes gens, dit l'enchanteur à l'intention de mes idiots de compatriotes.
Contre toute attente, Eden s'assoit à ma droite et Aaron à ma gauche.
-Nos pouvoirs sont bloqués ici, les informais-je.
-On le savait avant d'entrer, dit Eden en allongeant ses jambes sur le bureau.
Je tourne brusquement ma tête vers lui et le regarde comme si c'était le dernier des imbéciles.
-Mais pourquoi vous êtes entrés alors? Criais-je.
-C'était le plus simple, dit Aaron.
-En fait, rit Eden. Ces imbeciles d'apprentis enchanteurs ont oublié de s'immuniser contre leur propre enchantement. Du coup nous sommes presque à égalité même si je reste le plus fort.
-Tu veux rire, je peux t'arracher la tête en deux secondes, rétorque Aaron. C'est moi le plus fort.
-Que tu crois, loup sauvage.
-Qu'est-ce que vous nous voulez? M'adressais-je aux trois hommes qui nous font face et se sont assis sur le bureau du prof. D'ailleurs ce dernier est étalé sous leur leurs pieds.
-Des informations sur Hadès.
Je ris jaune avant de rétorquer:
-Et vous croyez vraiment que je vais dire quoi que ce soit aux personnes qui ont tué ma mère. Je vais plutôt vous buter oui, dis-je en serrant les poings.
-Nous n'avons pas tués Maria, nous ne sommes pas dans l'acte du cannibalisme, réponds un des enchanteurs.
-Et disséquer des lycanthropes vivants, ce n'est pas du cannibalisme peut-être, se lève Aaron en envoyant valser le bureau.
-Qui a tué Maria si ce n'est pas vous, me levais-je à mon tour. Elle l'a elle-même dit dans son message que ce serait vous.
-Bon, c'est vrai que notre organisation l'a tuée. Mais nous l'avons tués dans la tradition. C'est-à-dire en lui faisant boire de force une potion magique qui arrête instantanément son coeur sans souffrance. Mais c'est tout, nous ne savons pas qui a porté atteinte à son corps.
-Dans la tradition, ris-je jaune. Ça ne change rien au fait que vous l'avez tué!
Les larmes aux coins des yeux je me dirige vers l'enchanteur du milieu l'attrape par le col de sa cape et le traîne. Il ne m'a sans doute pas vu venir tout comme les autres. je le balance par terre dans un espace dégagé. Il tente de se relever mais je m'assois à califourchon sur son corps de lâche et lui insigne plusieurs coups de poing au visage à la suite qu'il ne put éviter. Tous plus forts que les uns que les autres, en lui criant toutes mes plaintes. Il essaye de m'étrangler mais ses bras retombent le long de son corps.
-Elle n'avait rien fait! Vous l'avez tué pour rien! Vous êtes des monstres!
Des hématomes et du sang apparaissent sur son visage mais je n'arrête pas pour autant. Je tourne la tête vers les autres et me rends compte que j'ai installé une barrière qui les empêche de m'atteindre. Les enchanteurs tapent plusieurs coups dessus à l'aide de leurs poings, Aaron m'appelle et Eden est toujours assis nonchalement sur sa chaise à me regarder avec un visage impassible.
Je me reconcentre sur ma victime et me remets à le frapper. Mes coups deviennent super lent comme si l'on me ralentissait. Je mets trois plombes à tourner la tête vers l'agitation pour voir M. Ramollo qui m'envoie une vague d'onde qui ralentit considérablement tous mes mouvements, jusqu'à ma respiration....
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