Olivia

Moi: bah j'ai cours... t'as besoin de quelque chose?

« Ok, là on est bien d'accord que soit je suis définitivement une attardée mentale, soit je suis masochiste. »

Y🖤: non, par contre c'est ton cas.

Moi: excuse-moi !? Et de quoi aurais-je besoin selon toi ?

Y🖤: d'un maillot de bain... quelque chose me rend presque sûr que tu n'en as pas.

Moi: 😳😳 mais d'où tu sors ça toi? En plus je vois vraiment pas le rapport.

Y🖤: tu en auras bien besoin pour aller à la piscine voyons.

Moi: t'es bête ou quoi ? Je vais pas à la piscine moi.

Y🖤: hey Pinky, ce n'est pas un rencard d'accord ? Je veux juste te remettre quelque chose.

Moi: Yoahn, sérieusement ! On est voisins ! Tu pourrais simplement passer me le donner, non?

Y🖤: moi aussi j'ai cours figure-toi et juste après je vais travailler donc j'ai pas l'temps.

Moi: mais tu as le temps d'aller à la piscine 😕

Y🖤: c'est là que je bosse.

Moi: ah...

Moi: mais tu pourrais le faire en rentrant non? Ça m'éviterait de parcourir plusieurs kilomètres pour rien, tu vois ce que je veux dire?

Y🖤: c'est toi qui dit que c'est pour rien. Et puis après tout si tu ne veux pas savoir ce que j'ai pour toi t'as qu'à laisser tomber.

Moi: si je veux savoir

Moi: mais on pourrait pas faire ça simplement?

Y🖤: t'as le choix entre la piscine ou venir chez moi ce soir, mais ton choix était déjà évident d'après moi.

Mon cœur s'emballa.
Aller chez lui...
Sérieusement ?
Heureusement qu'il ne me l'a pas dit en face, j'aurais tellement balbutié que ma bouche se serait décollée.
J'hésitai, je ne savais pas trop quoi répondre, là. Je composais des messages que j'effaçais aussitôt par la suite:
"pourquoi tu crois ça?"— effacé.
"tu insinues que je suis coincée?"— effacé.

Moi: je serai chez toi à dix-huit heures.

Y🖤: je termine un peu plus tard... 19h?

Moi: ça marche.

« Oh-my-god ! J'ai pas vraiment fait ça ! Si, mais pourquoi ??? Maintenant je tremble de partout et j'aurais une tachycardie tout au long de la journée. »

Y🖤: au fait... je ne sais vraiment pas de quoi tu parlais hier. Enfin.. ce matin lol. Bref je sais bien que je suis loin de t'énerver 😏

Y🖤: je t'ai pas réécrit de toute la journée par ce que j'étais très occupé.

Y🖤: sinon c'était marrant de voir à quel point tu tenais à ne pas m'avoir blessé 😏 Pinky.

« Ahlala la gêne! »
J'aurais aimé disparaître à cet instant même. Et si je ne craignais pas autant la douleur je me serais sans doute cogné la tête contre le mur une dizaine de fois, je le mérite bien.

Moi: t'es con, ça s'appelle de l'humilité monsieur. Mais ça je suppose que tu connais pas.

Moi: bref je vais te laisser dans ton délire, je suis quelqu'un de très ponctuel moi 😌 mais ça aussi tu dois ignorer de quoi il s'agit.

Je déposai mon téléphone et m'étirai avant de sortir de ma chambre pour la salle de bain.
C'était une belle journée qui s'annonçait dit donc !

***

— Liv !

« c'est mon prénom ça ! »

— oui ? Répondis-je en catastrophe.

— ça fait trois fois que je te pose la même question et que tu me réponds oui.

— et alors? "Oui" c'est bien une réponse non?

— si ç'en est une, mais pas vraiment normale quand la question c'est: "ça te dirait qu'on cambriole une banque juste pour passer à la télé ?" surtout venant de toi.

— bah pourquoi pas? Et puis pourquoi tu me poses ce genre de question d'abord ?

— justement, ça fait plusieurs minutes que tu es dans cet état, il fallait bien que je vérifie si tu es encore là, et visiblement ça n'était plus le cas.

Je soupirai en regardant Stéphane pouffer de rire. J'étais tout de même un peu gênée, je ne suis pas sûre que ça me plairait à moi si la personne avec laquelle j'étais censée taper la discuss était dans les nuages tout le long.
Mon ami fronça les sourcils après être sorti de son hilarité, il avait maintenant l'air de s'interroger.

— oh, je suis désolée Steph c'est juste que... ah laisse tomber. Fis-je.

— non, si quelque chose te tracasse tu peux m'en parler tu sais.

— oui t'inquiète.

Je lui souriais pour qu'il cesse de s'en faire, mais ça ne semblait pas s'arranger.

— si tu préfères aller t'asseoir avec tes copines je l'accepterai tout-à-fait, c'est cool, ne te sens pas gênée.

— non c'est pas ça. Je ne me sens absolument pas mal à l'aise avec toi, je t'assure. C'est... euh... je pensais juste à un truc bidon fais pas attention.

— d'accord.

Il me rendit un sourire.

J'avais décidé de m'asseoir avec Stéphane car Andie était "trop fatiguée" pour venir au campus, et vu que Mavis se coltine toujours sa "super copine" Léa, je préférais me tenir à l'écart pour cette fois.
Stéphane est d'une compagnie agréable: il est généreux, drôle et il me fait tout le temps des compliments. Je n'aurais jamais cru qu'il puisse être aussi aimable la première fois que je l'ai vu; c'est vrai qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture. Cependant à en juger la façon dont il se comporte avec moi, je commence à penser qu'il m'aime bien. Certes, je pourrais me tromper, mais je suis presque sûre que plus on se fréquente, plus il s'attache à moi. Mais puisqu'il ne m'a rien avoué, je continue de le considérer comme un ami. Et puis même s'il venait à le faire, ça ne ferait que compliquer les choses entre nous car moi je ne ressens rien pour lui.

— alors, la fête à laquelle tu étais samedi... c'était cool?

— mmh ouais, super.

— tu t'es fait des potes?

— pas vraiment, non.

— sérieusement ? Tu vas à une fête et tu rentres sans même un seul numéro en plus?

Cette phrase m'a fait glousser, j'ai directement pensé à Yoahn quand il a dit ça. En même temps, dans chaque petit détail qui me rappelle un aspect de ce mec, je le vois, que ce soit une discussion, une chanson, ou même une vieille affiche publicitaire parterre. Je suis complètement obsédée par lui. Comment ça se fait !!! Et dire que dans quelques heures on a "rendez-vous" ! Moi, j'ai rendez-vous avec le garçon pour qui je pensais être quasiment invisible il y a encore quelques jours.
« Calmos amigos, il a bien précisé que ce n'était pas un RENCARD! Alors on essaie de redescendre sur terre, ce serait déjà bien. »

— et ça te fait rire en plus ! T'es vraiment bizarre toi, continua mon ami en rigolant. J'ai du pain sur la planche on dirait.

Je me raclai la gorge.

— pardon ?

— j'ai rien dit, t'as entendu quelque chose toi ?

J'arquai un sourcil interrogateur pendant que lui, continuait de rire.

— tais-toi, le prof est là.

***

« fond de teint ? Oui il en faut absolument. Du rouge à lèvres ? Non ça en ferait trop. Et du mascara ? Ça pourrait aller mais si je venais à pleurer, ce serait un désastre. Mais pourquoi je pleurerais d'abord !? Hum... non je ne vais quand même pas prendre ce risque. Bon on laisse tomber le mascara, c'est même la meilleure chose à faire parce qu'avec mes deux mains gauches, je risque de m'en mettre partout. Allez, un peu de gloss rosi, et on y va! »

Sauf que j'avais oublié un petit détail...

« Rachel ! »

Elle ne devait arriver que dans quelques minutes selon son emploi du temps. J'aurais pu l'attendre, prendre mon courage à deux mains et lui dire: « hey Rach, tu sais quoi? JE suis une grande fille, JE me rapproche de qui je veux, et la personne dont JE veux être proche, là tout de suite, c'est Yoahn. Je sais que c'est ton ex et que tu penses que c'est pas une personne bien parce que les choses ne se sont pas bien terminées entre vous, mais on s'entend plutôt bien et je suis complètement dingue de lui. » — em... okay, peut-être que je n'aurais pas besoin de donner autant de précisions... Enfin bref, au lieu de ça je me suis défilée , j'ai décidé de m'en aller avant qu'elle ne débarque — manière moins lâche de dire que j'ai pris la fuite mais bon, pas très étonnant venant de moi. Et le cœur battant à deux mille à l'heure et les pieds tremblants, je suis allée toquer à la porte de Yoahn.