Chapitre 4
S'aidant de son yo-yo magique, Ladybug se balança de toit en toit jusqu'à atterrir sur la terrasse qui surplombait la boulangerie des Dupain-Cheng. Après avoir jeté un bref regard aux alentours, elle déverrouilla la trappe située sur ladite terrasse et se glissa souplement par l'ouverture.
Marinette se détransforma dès que ses pieds eurent touché le sol et se laissa tomber lourdement sur son lit.
Son cœur battait avec tant de force qu'elle posa instinctivement sa main sur sa poitrine, comme pour tenter de l'empêcher de jaillir d'entre ses côtes. Son premier combat était fini depuis déjà de longues minutes et elle se sentait toujours la proie de sentiments d'une telle force qu'elle avait l'impression d'être une cocotte-minute prête à exploser.
Tout bouillonnait en elle.
Trop de peur. Trop d'adrénaline. Trop d'euphorie... Juste... Trop. Jamais elle n'aurait cru pouvoir être un jour la proie d'émotions d'une telle intensité. Marinette avait les nerfs à vifs, et le martellement sourd de son pouls qui résonnait dans ses tempes et lui faisait tourner la tête ne l'aidait en rien.
Alors que la jeune fille respirait profondément, cherchant désespérément à retrouver son calme, elle croisa le regard bienveillant de son kwami. Et aussitôt, une nouvelle vague de fierté déferla sur elle, éclipsant un bref instant sa fébrilité pour laisser place à un sentiment de pure joie.
« On a réussi, Tikki », s'exclama-t-elle avec un soulagement sincère. « On a réussi ! »
« Oui, Marinette », approuva le petit kwami rouge en se frottant affectueusement contre la joue de son amie. « Je t'avais dit que tu serais géniale ! »
« Pardon d'avoir douté de toi », murmura la jeune fille en prenant Tikki entre ses doigts pour déposer un léger baiser sur son front. « J'étais tellement certaine de ne pas être à la hauteur... La précédente Ladybug était géniale ! Moi, je suis la maladresse incarnée. Je ne comprends toujours pas pourquoi tu m'as choisie... »
« Toutes les Ladybug sont différentes », lui affirma Tikki avec un petit sourire rassurant. « Tu as peut-être encore du mal à le voir, mais tu n'as pas moins de qualités que les autres. Tu es vive, intelligente, et tu apprends vite ! Regarde ce qu'il s'est passé aujourd'hui ! C'est dur de croire que c'était ta première bataille ! »
Marinette hocha légèrement la tête, puis laissa échapper un petit soupir.
« Oui, tu as surement raison... », approuva-t-elle enfin. « Je- »
La jeune fille fut soudainement interrompue par la sonnerie de son téléphone. Elle relâcha délicatement son kwami pour s'emparer de l'appareil, jeta un bref coup d'œil à l'écran et sourit machinalement en voyant s'afficher le visage de sa meilleure amie.
Au vu des circonstances, elle n'avait guère de doutes quant à ce qui motivait Alya à la contacter ainsi.
« Alya ? », lança-t-elle en décrochant.
« Marinette ! », s'exclama aussitôt son amie. « Est-ce que tu as vu le combat de Ladybug et Chat Noir ? »
Marinette ouvrit la bouche pour répondre, mais Alya ne lui laissa pas le temps de placer ne serait-ce qu'un mot.
« Il y avait une nouvelle Ladybug », poursuivit-elle d'une voix rendue suraigüe par l'enthousiasme. « UNE NOUVELLE LADYBUG ! »
« Oui, oui, j'en ai entendu parler », approuva Marinette avec un clin d'œil complice à l'attention Tikki.
« J'ai encore du mal à y croire », s'écria joyeusement Alya. « L'ancienne parlait de prendre sa retraite depuis déjà quelque temps alors on s'attendait tous à voir apparaître des nouveaux héros un jour ou l'autre, et ÇA Y EST ! On est en train de vivre un moment HISTORIQUE ! C'est tellement GENIAL ! »
A présent lancée sur son sujet favori, Alya parlait à un débit presque impossible à suivre, prenant si peu de temps pour respirer que Marinette commençait à craindre que son amie ne finisse asphyxiée.
« Bien sûr », reprit la jeune blogueuse sans s'arrêter un instant, « il y en a déjà qui râlent parce qu'ils auraient préféré que Chat Noir soit remplacé en premier. Lui aussi parlait de partir, donc on aurait même pu s'attendre à ce qu'il soit remplacé en même temps que Ladybug. »
« Les gens sont des idiots... », murmura Marinette en secouant la tête avec incrédulité.
« Exactement ! », approuva Alya avec ferveur. « Je me rend bien compte que Chat Noir est moins populaire que Ladybug, tout ça parce qu'il est plutôt du genre réservé. C'est vrai qu'on ne peut pas dire que ce soit le garçon le plus chaleureux de Paris, mais c'est un héros ! Il mérite notre respect pour tout ce qu'il a fait pour nous ! »
« Je suis entièrement d'accord », s'exclama son amie avec la plus profonde sincérité.
Chat Noir avait toujours eu la réputation d'être moins sympathique que sa coéquipière. Moins cordial. Moins doué qu'elle pour rassurer les gens et pour faire preuve de patience envers les journalistes.
Mais jamais son intégrité et sa volonté d'aider autrui n'avait été mise en doute. Chat Noir était un héros et personne ne pouvait décemment affirmer le contraire. Marinette en était encore plus convaincue après l'avoir côtoyé de près, même brièvement. Chat Noir lui avait sauvé la vie. Il l'avait protégée, avait veillé sur elle durant ce combat où elle avait fait ses premières armes.
Il était peut-être réservé, il était peut-être distant.
Mais il était un héros au sens du devoir indéniable, et c'était tout ce qui comptait.
Cependant, le sujet de Chat Noir n'était pour l'instant pas la principale préoccupation de Marinette. Le cœur battant à tout rompre, la jeune fille ferma les yeux un bref instant et prit une profonde inspiration.
Une question lui brûlait les lèvres.
Quelque chose qu'elle rêvait de demander à sa meilleure amie depuis l'instant où elle avait su qu'elle allait devoir remplacer Ladybug, mais dont elle appréhendait tellement la réponse que son ventre s'en tordait d'angoisse.
Puisant dans son courage, Marinette rouvrit lentement les paupières.
« Et toi, de ton côté, tu... Tu es contente ? », demanda-t-elle d'une voix tendue à son amie. « Qu'il... Qu'il y ait une nouvelle Ladybug, je veux dire ? Je sais que tu admirais beaucoup l'ancienne. »
« Bien sûr que je suis contente ! », répliqua Alya d'un ton qui ne laissait pas la place au moindre doute. « Enfin, je suis un peu triste que l'ancienne Ladybug soit partie comme ça, mais elle en parlait depuis déjà longtemps... Du coup, j'ai pu me préparer psychologiquement », poursuivit la jeune fille avec un petit rire. « Je ne sais pas si tu te rappelles de leur dernière interview, mais ils étaient déjà presque en train de faire leurs adieux. Donc son départ n'est pas une vraie surprise. Entre nous, je m'attendais même à ce qu'on ait un nouveau Chat Noir ! »
« Et alors, cette nouvelle Ladybug ? », insista Marinette, doigts crispés autour de son téléphone.
« C'est encore un peu tôt pour le dire, mais j'ai un bon pressentiment en ce qui la concerne », répondit gaiement Alya.
« C'est ton instinct de journaliste qui parle ? », la taquina gentiment son amie.
« Exactement ! », approuva fermement Alya. « Mais plus sérieusement, si tu l'avais vue se battre... Oh, j'ai tellement hâte de te montrer la vidéo de l'attaque ! », continua-t-elle avec un enthousiasme évident. « J'ai absolument TOUT filmé ! Et je t'assure que jamais on n'aurait pu croire que c'était sa première bataille. Peut-être qu'elle s'était déjà entraînée avant, je ne sais pas, mais c'était impressionnant ! Elle a même sauvé la vie de Chat Noir ! Bon, il l'a beaucoup aidé elle aussi, et ça se voit qu'elle a moins d'expérience que l'ancienne Ladybug », poursuivit-elle d'un ton plus mesuré. « Mais... Je ne sais pas, j'ai vraiment un bon pressentiment. Et j'ai adoré la façon dont elle s'est débarrassée du vilain, sans compter la manière dont elle a défié le Papillon a la fin ! », conclut-elle d'une voix admirative. « Cette Ladybug a vraiment du style ! »
Marinette ne put s'empêcher de sourire devant l'allégresse contagieuse de sa meilleure amie.
Naturellement, elle s'était douté que la nouvelle de l'apparition d'une autre héroïne ne laisserait jamais Alya de marbre. Cette dernière était une fervente supportrice des héros de Paris, dont elle recensait les exploits dans son désormais célèbre Ladyblog. Le site avait d'ailleurs acquis une popularité indéniable au fil des ans et faisait à présent office de référence pour quiconque voulait en apprendre plus sur Chat Noir et Ladybug.
Mais Alya aurait parfaitement pu être scandalisée par le remplacement de son héroïne favorite. L'excitation dont elle faisait au contraire preuve était plus que rassurante aux yeux de sa meilleure amie.
Quand elle avait trouvé son miraculous et découvert ce que l'on attendait d'elle, dire que Marinette avait été en proie au doute aurait été un doux euphémisme. La jeune fille avait été tétanisée par l'effroi. Paralysée par l'ampleur de sa tâche. Dévorée par la crainte insidieuse de ne pas être capable de se montrer à la hauteur.
Tikki avait dû déployer des trésors de patience et de persuasion pour la convaincre de ne pas confier ses précieuses boucles d'oreilles à quelqu'un d'autre et pour la persuader que son miraculous n'avait pas atterri entre ses mains par erreur.
Passés ces terribles moments d'incertitudes, Marinette s'était trouvée en proie à de nouvelles angoisses.
Elle allait devoir remplacer une héroïne dont la popularité n'était plus à démontrer.
Une fille extraordinaire, un modèle pour tous ceux qui avaient la chance de la voir à l'œuvre.
Comment allait réagir Chat Noir ? Comment allait réagir Paris ?
Persuadée qu'elle ne serait jamais digne de son rôle et que chacun la haïrait pour avoir remplacé Ladybug, elle avait passé des instants cauchemardesques, imaginant avec force de détails combien elle échouerait à son premier combat et à quel point tout Paris la rejetteraient dès les premières secondes où elle ferait son apparition.
Mais Alya ne semblait guère formalisée par ce changement d'héroïne, bien au contraire.
Elle semblait heureuse. Ravie, même.
Rien n'aurait pu faire plus plaisir à Marinette.
« En plus, je pense que c'est quelqu'un de très sympa. Enfin, c'est l'impression qu'elle m'a donnée », poursuivit Alya avec enthousiasme. « Après le combat, elle est restée un peu avec la victime du Papillon pour s'assurer qu'elle allait bien. Par contre, je trouve qu'elle a vraiment l'air jeune... », conclut-elle d'une voix dubitative.
« Elle n'est pas SI jeune, tout de même », protesta Marinette avec indignation. « Je... J'ai vu des images et je pense qu'elle a au moins notre âge, voire même deux ou trois ans de plus. D'ailleurs, il faut sûrement être majeur pour être un super-héros, non ? », ajouta-t-elle. « Je suppose qu'elle a au moins dix-huit ans. »
« Si tu le dis... », répliqua Alya, manifestement guère convaincue.
Alors que Marinette, vexée, s'apprêtait à reprendre son argumentaire, Alya laissa échapper une nouvelle exclamation.
« Bon », s'écria-t-elle, « j'adorerai rester à bavarder avec toi mais j'ai une montagne de choses à faire ! Un hommage en l'honneur de l'ancienne Ladybug, un reportage sur la nouvelle, le compte-rendu de la bataille d'aujourd'hui... Le Ladyblog ne va pas se remplir tout seul ! »
« Je comprends », approuva Marinette avec un petit rire.
Après avoir souhaité bon courage à son amie, la jeune fille raccrocha et se laissa tomber à plat dos sur son lit. Regard rivé sur l'écran de son téléphone, elle laissa échapper un profond soupir de soulagement.
Et, lentement, un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres.
Ses débuts officiels d'héroïne se déroulaient bien mieux que ce qu'elle n'aurait jamais espéré.
Pendant que Marinette discutait allègrement avec sa meilleure amie, Félix regagnait lui aussi son domicile.
Comme à son habitude, le jeune homme se faufila par la fenêtre de sa salle de bain et se détransforma aussitôt.
« J'ai FAAAAAAAAAAIM », se plaignit aussitôt Plagg d'une voix geignarde.
« Je sais, je sais... », soupira Félix en se dirigeant vers un placard voisin.
Il l'ouvrit pour en sortir un camembert à l'odeur insistante, avant de tendre le fromage à son kwami en fronçant légèrement le nez. Que Plagg fasse preuve d'une telle passion pour une chose à l'arôme aussi désagréable resterait toujours un mystère pour Félix.
Laissant son minuscule compagnon à son festin, le jeune homme s'éloigna vers la sortie de sa salle de bain et pénétra dans sa chambre.
La pièce était gigantesque.
Du point de vue de Félix, elle était parfaitement symptomatique des problèmes relationnels qui caractérisaient son père. Ce dernier semblait persuadé de pouvoir compenser le manque d'affection dont il faisait preuve par une véritable démesure matérielle, ce qui avait valu à ses deux fils de se retrouver chacun avec des quartiers d'une taille indécente.
La chambre de Félix était parfaitement symétrique à celle d'Adrien. Même baie vitrée, même salle de bain, même mezzanine au niveau supérieur, même hauteur de plafond absurde. La même, en inversé.
Cet effet de miroir n'était cependant pas la seule différence entre les deux pièces. Au lieu des couleurs bariolées qui ornaient la chambre de son jeune frère, Félix avait quant à lui privilégié une décoration plus sobre. Une peinture d'un doux gris perle recouvrait des murs par ailleurs vierges de la moindre affiche, et au lieu des prises d'escalade qu'affectionnait Adrien se trouvait une seconde bibliothèque complétant celle déjà présente à l'étage supérieur de la pièce.
Félix s'avança dans la chambre, s'assit lentement sur sa chaise de bureau et jeta un bref coup d'œil à la montre qu'il portait au poignet. L'après-midi était déjà bien avancé, mais avec un peu de chance, il ne serait pas encore trop tard pour contacter Adrien.
Maudissant pour la centième fois ces heures de décalage horaire qui compliquaient la moindre tentative de parler à son frère, Félix se pencha en avant pour allumer son ordinateur. Il attendit en tambourinant impatiemment des doigts contre son bureau que l'écran s'illumine, cliqua sûr une icône, ouvrit une fenêtre, et laissa échapper un soupir de soulagement.
A côté d'une photographie d'Adrien s'affichait un petit symbole vert, indiquant que le jeune homme était lui aussi connecté.
Félix lança immédiatement un appel vidéo et à peine une seconde plus tard, le visage souriant de son frère apparaissait face à lui.
« Hello, Félix ! », lui lança joyeusement le jeune homme, tout en adressant un petit salut de la main à la caméra.
« Bonjour Adrien », répondit Félix en souriant. « Enfin, je suppose que je devrais plutôt te dire 'Bonsoir' », ajouta-t-il en notant les lumières allumées dans la chambre de son frère. « Il n'est pas trop tard chez toi ? »
« Non, ne t'inquiètes pas », le rassura immédiatement Adrien. « Enfin, il fait déjà nuit depuis quelques heures, mais je ne comptais pas me coucher tout de suite. »
« Tant mieux », approuva Félix, satisfait. « Alors, quoi de neuf à Singapour ? »
« Bof, la routine... », répondit Adrien en secouant légèrement la tête. « Sincèrement, je ne vois pas pourquoi je n'ai pas pu rester avec toi à Paris, parce que pour ce que ça change d'être ici... »
Intrigué, Félix haussa un sourcil interrogateur pour inciter son frère à en dire plus, sachant pertinemment qu'il ne manquerait pas de remarquer son expression.
« Je suis cloîtré à la maison la majorité du temps », énuméra Adrien en comptant sur ses doigts, « Je ne sors d'ici presque que pour mes cours particuliers ou pour des séances photos, et les seules personnes que je fréquente sont des français expatriés ici aussi. Donc en ce qui me concerne, je pourrais être en France, en Russie, à Singapour ou ailleurs, au quotidien ça ne change rien », conclut-t-il en soupirant lourdement.
« Et Père ? », lança Félix en jetant un regard incisif à son frère.
Il vit Adrien tressaillir légèrement et se passer nerveusement la main dans les cheveux.
« Fidèle à lui-même », répliqua finalement le jeune homme.
Adrien accompagna ses paroles d'un haussement d'épaules qu'il aurait sans doute voulu désinvolte, mais Félix ne manqua pas de remarquer la façon dont se tordirent ses lèvres, ni l'ombre peinée qui traversa un instant son regard.
« Le travail, toujours le travail », précisa-t-il. « Tu le connais. »
Le visage de Félix se ferma aussitôt et une étincelle de colère traversa son regard.
« Mais ça va, je t'assure ! », reprit Adrien en surprenant l'expression de son frère. « Et au moins, je peux parler avec toi. »
« J'aurai tellement voulu venir moi aussi », soupira Félix en réajustant machinalement sa cravate. « Si j'avais été là... »
« Ne t'inquiète pas pour ça », le rassura Adrien, tout en se penchant instinctivement vers son écran. « Je sais bien que tu voulais partir, mais tu ne pouvais pas laisser tes études comme ça. »
Un faible sourire se dessina sur les lèvres de Félix.
Ses études.
Une bien belle excuse pour derrière laquelle se cacher pour dissimuler le fait que Chat Noir ne pouvait guère s'exiler de Paris.
« D'ailleurs, à propos d'études, j'ai une super nouvelle ! », reprit Adrien, le regard brillant d'enthousiasme. « Père a enfin accepté que j'aille à l'école comme n'importe qui d'autre ! Ce qui veut dire que dès qu'on sera retour en France, je ferai ma rentrée au lycée. »
« Vraiment ? », releva Félix, surpris.
Gabriel n'était d'ordinaire guère enclin à accéder aux requêtes de ses fils, surtout lorsque ces dernières impliquaient de sortir de ce cocon doré qu'il avait soigneusement taillé à leur mesure.
Mais au vu de l'expression lumineuse qui éclairait à présent les traits de son frère, il n'y avait aucun doute quant aux paroles que venait de prononcer ce dernier.
« Vraiment », répéta Adrien avec un large sourire. « Je vais pouvoir aller en cours comme n'importe quel garçon de mon âge. Je vais pouvoir me faire des amis. »
« Ce qui ne sera pas du luxe », approuva Félix avec un rire sarcastique. « Parce qu'excuse-moi, mais Chloé Bourgeois est loin d'être un modèle en la matière. »
« Félix... », commença Adrien.
« Tu sais que j'ai raison », le coupa immédiatement Félix. « Cette fille est le croisement parfait entre une peste et une sangsue. Sincèrement, je pense que la seule raison pour laquelle Père accepte qu'elle soit aussi souvent chez nous, c'est parce que ça lui permet de ne pas l'avoir dans les pattes quand il veut discuter avec le maire. »
« Ce n'est probablement pas faux... », approuva Adrien avec un petit rire honteux.
Le jeune homme s'interrompit un instant, puis les commissures de ses lèvres s'étirèrent lentement pour former le plus étincelant des sourires.
« J'ai vraiment hâte d'être », reprit-il joyeusement. « Et j'ai hâte de te retrouver aussi. D'après ce que j'ai compris, les choses se passent plutôt bien ici pour Père alors je devrais être de retour dans pas si longtemps que ça. Il n'y a plus que quelques mois à tenir. »
Souriant à son tour, Félix hocha machinalement la tête.
Plus que quelques mois à tenir.
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