Chapitre 27
Marinette ignorait pendant combien de temps Adrien et elle allaient tenir sur cette ligne invisible séparant leur amitié d'une relation d'une nature bien différente, et sur laquelle ils oscillaient encore.
Mais une chose était sûre : elle n'allait pas tarder à perdre l'équilibre.
Lutter contre ce qu'elle éprouvait pour Adrien, c'était comme tenter de rester debout en pleine tempête, quand tout souffle et tourbillonne avec tant d'intensité que garder les pieds sur terre tient de l'impossible. Les sentiments qu'elle avait pour lui s'étaient abattus sur son cœur avec tout autant de force qu'un violent orage, ne lui laissant pas la moindre chance.
Il y avait eu ce coup de foudre pour Adrien, d'abord, qui l'avait frappée aussi sûrement qu'un éclair et l'avait laissée éblouie et transie d'amour. Puis il y avait eu Chat Noir, ensuite, alors qu'elle essayait encore de se remettre de cette illumination aux allures de décharge électrique.
Avec son partenaire, il n'y avait pas d'aussi fulgurante prise de conscience qu'avec son camarade de classe. Si les sentiments de Marinette pour Adrien avaient été un coup de foudre, ceux pour Chat Noir avaient été le grondement de tonnerre qui l'accompagne. Tout d'abord sourds, discrets, à peine perceptibles. Puis prenant ensuite de plus en plus d'envergure, emplissant peu à peu tout l'espace jusqu'à devenir impossibles à ignorer.
Cette tempête avait bouleversé Marinette, ébranlant ses certitudes et la secouant jusqu'au plus profond de son cœur.
A présent que l'orage se calmait enfin, la jeune fille se sentait étrangement sereine. Tout lui semblait calme et clair. La profonde affection qu'elle éprouvait pour son coéquipier représentait désormais pour elle une évidence tranquille, un repère, un refuge. Marinette était plus proche d'Adrien qu'elle ne l'avait jamais été de quiconque, pas même d'Alya. Il était pour elle son meilleur ami et son âme-sœur, son coéquipier et l'amour de sa vie.
Elle assumait parfaitement ces tendres sentiments qu'elle éprouvait pour Adrien. Elle l'aimait, c'était une certitude.
Et elle ne se contenterait guère longtemps de rester son amie sans lui confier ses sentiments, c'était une certitude aussi.
En attendant, Marinette savourait sans la moindre retenue tous ces petits gestes affectueux qui faisaient désormais leur quotidien. Ces légers baisers qu'ils se déposaient l'un et l'autre sur la tempe ou sur la joue, ces mains s'attardant sur un bras, ces étreintes qui accompagnaient souvent leurs au revoir.
Il était évident pour la jeune fille qu'Adrien appréciait cette proximité tout autant qu'elle, sinon plus. Son coéquipier ne faisait pas un mystère d'à quel point il chérissait sa présence, de combien sa seule existence le comblait de bonheur.
Cette simple pensée suffisait à faire sourire Marinette.
Elle aimait Adrien.
Et plus beau que tout, ce dernier l'aimait aussi en retour. Elle en était sûre. Certaine. Cela se voyait dans ses yeux, se lisait sur son visage, s'entendait dans ses éclats de rire.
Adrien l'aimait, et cette conviction faisait chavirer Marinette un peu plus chaque jour.
Bientôt, très bientôt, les choses changeraient.
Inévitablement.
Alors qu'elle rangeait ses affaires en ruminant ces pensées, Marinette surprit le regard d'Adrien posé sur elle. La fin des cours avait sonné quelques minutes auparavant et son partenaire avait manifestement déjà terminé de boucler son sac.
Tout comme tous ses autres camarades de classe, d'ailleurs, qui avaient pour la plupart déjà quitté la pièce.
« Fait attention, ils vont t'enfermer dans la salle si tu ne te dépêches pas », lui fit remarquer son coéquipier d'un ton amusé.
« Je ne suis pas si lente », rétorqua Marinette avec une moue faussement indignée.
« Adrien n'a pas tout à fait tort, tu sais ? », intervint Alya d'une voix rieuse. « Ça fait au moins cinq minutes que tu rêvasses en tenant ton crayon en l'air. »
Rougissant légèrement, Marinette tira langue à son amie et se hâta de ranger ses derrières affaires. Manifestement guère décidée à l'attendre, Alya lui donna une tape amicale sur l'épaule et commença à se diriger vers la sortie de la classe.
« Bon, nous on va au ciné », lança-t-elle en attrapant Nino par le coude et en l'entraînant elle. « Soyez sage ! »
« C'est plutôt à moi de te dire ça ! », répliqua Marinette dans un éclat de rire, tandis que ses deux amis passaient le pas de la porte.
Maintenant seule avec son coéquipier, la jeune fille ne perdit pas un instant de plus. Elle fit glisser un dernier cahier dans son sac, ferma ce dernier d'un geste sec et se leva enfin de son banc. Adrien l'imita aussitôt et, un large sourire aux lèvres, se pencha théâtralement vers elle pour lui présenter son bras.
« Si ma Lady veut bien me faire l'honneur d'accepter mon escorte ? », déclama-t-il d'une voix pompeuse, le regard pétillant de malice.
Marinette ne put s'empêcher de laisser échapper un bref éclat de rire devant ces manières dignes de Chat Noir.
« Avec plaisir, chaton », répliqua-t-elle en glissant sa main sous l'avant-bras d'Adrien.
Bras dessus, bras dessous, les deux coéquipiers quittèrent la salle de classe en bavardant joyeusement. Les doigts de Marinette reposaient légèrement sur le coude d'Adrien, et la main libre du jeune homme vint rapidement recouvrir celle de sa partenaire.
Marinette était aux anges.
Ces échanges affectueux et cette proximité n'avait certes plus rien d'inhabituel entre Adrien et elle, mais elle ne les chérissait pas moins pour autant. Un jour, elle dirait clairement à son coéquipier combien il faisait battre son cœur. En attendant, elle s'autorisait à savourer tous ces petits instants de complicités qui naissaient entre eux, se délectant pour le moment de la chaleur de la paume d'Adrien contre sa main.
Il ne fallut que quelques instants aux deux adolescents pour atteindre la sortie du lycée et pour arriver devant la voiture qui attendait Adrien.
A regret, le jeune homme s'arrêta à quelques mètres du véhicule et libéra le bras de sa coéquipière.
« On se voit tout à l'heure ? », lui glissa-t-il en posant sur elle des yeux pleins d'espoir. « Rendez-vous au sommet de l'Arc de Triomphe ? »
« D'accord », approuva Marinette avec un petit hochement de tête. « Je te préviendrais dès que je partirais de chez moi. »
Un immense sourire illumina aussitôt le visage d'Adrien. Puis, d'un geste rendu fluide par la force de l'habitude, il se saisit délicatement de la main de Marinette et la porta à ses lèvres pour y déposer un baisemain fit battre le cœur de sa partenaire un peu plus vite.
« A tout à l'heure, alors », murmura-t-il contre sa peau, avant de laisser glisser ses doigts entre les siens.
Alors que le jeune homme s'éloignait, Marinette sentit une douce bouffée de chaleur se diffuser lentement dans sa poitrine.
Elle ne pouvait pas manquer de remarquer en combien d'occasions les lèvres d'Adrien s'attardaient un peu trop longtemps sur sa peau, combien de fois ses doigts serraient les siens plus longuement que nécessaire, ni à quel point son regard brillait d'un éclat un peu trop intense lorsqu'il la regardait.
Il l'aimait.
C'était certain.
Comme convenu, les deux adolescents se retrouvèrent un peu plus tard sous l'apparence de leurs alter-egos respectifs. Ils se rejoignirent au sommet de l'Arc de Triomphe, puis, après avoir salué les quelques parisiens les ayants aperçus, s'élancèrent de nouveau dans les airs.
A la grande joie de Ladybug et de Chat Noir, pas le moindre incident ne fut à déplorer durant leur petite balade improvisée. Les deux héros bondissaient de toit en toit, se perchaient parfois au sommet d'un immeuble le temps de bavarder un peu, décidaient de poursuivre leur promenade et recommençaient encore.
Les heures défilèrent rapidement, les jeunes gens discutant de choses et d'autres sans même voir le temps passer. Le soleil disparaissait à présent à l'horizon, illuminant une dernière fois les crètes des plus hauts bâtiments de ses rayon d'or et nimbant la ville d'une chaleureuse lueur orangée.
Ce n'est que lorsque les lourds sons de cloche d'une église voisine s'élevèrent dans les airs que Chat Noir et Ladybug réalisèrent combien le temps avait filé, et que le moment était venu pour eux de rentrer chez eux.
Chat Noir jeta un regard chargé de regret dans la direction d'où venait ce bruit aux allures de rappel à l'ordre. Ladybug et lui avaient trouvé refuge au sommet d'un toit, hors de vue des parisiens qui auraient pu chercher à observer leurs héros favoris, et il n'avait nulle envie de partir. Si cela n'avait tenu qu'à lui, il serait même resté encore durant des heures aux côtés de sa Lady.
Mais hélas, ils avaient tout deux cours le lendemain. S'attarder trop longtemps n'était guère raisonnable, alors, le cœur lourd, le jeune homme échangea un bref regard avec sa coéquipière.
« Il est l'heure d'y aller, ma Lady », soupira-t-il en se levant.
« Oui », approuva Ladybug en l'imitant aussitôt.
A présent debout, Chat Noir jeta un nouveau coup d'œil à sa partenaire. Il avait beau savoir qu'il la reverrait d'ici quelques heures à peine, elle lui manquait déjà. Elle était sa joie de vivre, sa raison d'exister. Jamais il ne se sentait plus libre ou plus heureux que lorsqu'il était avec elle, et les mots étaient bien trop faible pour exprimer tout l'amour qu'elle lui inspirait.
Chat Noir se sentait incapable de dire à quel point il aimait sa Lady.
Alors, fidèle à leurs récentes habitudes, il l'enlaça pour lui dire au revoir, tentant de transmettre par ce geste muet toute l'affection qu'il ressentait pour elle. Mains passées autour de sa taille, il la serra tendrement contre lui tandis qu'elle passait à son tour ses bras autour de son torse.
Les deux héros étaient maintenant si proches que Chat Noir arrivait à percevoir la chaleur du corps de sa coéquipière en dépit de leurs costumes, qu'il pouvait sentir l'odeur florale qui se dégageait ses cheveux. Jamais le jeune homme n'avait eu l'impression d'être autant à sa place qu'en cet extraordinaire moment de communion avec Ladybug. Il appartenait définitivement à cette fille, corps et âme.
Cet instant passé dans les bras de sa Lady paraissait à Chat Noir aussi merveilleux qu'un doux songe, aussi fragile qu'un rêve.
Et tout aussi furtif, hélas.
Au bout de ce qui lui parut à la fois une éternité et une fraction de seconde, Chat Noir s'écarta légèrement de Ladybug.
Mais en dépit de toutes ses bonnes résolutions, le jeune homme ne put se résoudre à rompre totalement leur étreinte. Comme animées d'une volonté propre, ses mains restaient posées délicatement sur la taille de sa partenaire, et l'espace qui séparaient leurs deux corps demeurait si faible qu'il aurait pu l'effacer d'un seul pas.
Le cœur de Chat Noir bondit soudainement dans sa poitrine quand le jeune homme réalisa tout à coup que Ladybug avait légèrement rougi sous son masque, et que ses doigts s'attardaient encore sur ses avant-bras.
Comme si leur propriétaire rechignait elle aussi à interrompre le contact.
Comme si sa coéquipière voulait rester encore un instant entre ses bras.
Osant à peine croire à ce qu'il se passait, Chat Noir croisa le regard impossiblement bleu de Ladybug. Les yeux de la jeune fille brillaient d'un éclat si vif, si intense, que le héros en eut le souffle de coupé. Pendant quelques interminables secondes encore, les deux adolescents restèrent immobiles.
Puis, lentement, timidement presque, les mains de Ladybug commencèrent à bouger.
Elles remontèrent tout d'abord le long des bras de Chat Noir. Doucement, centimètre par centimètre, tandis que les yeux de la jeune fille scrutaient le visage de son partenaire à la recherche du moindre signe de malaise. Les contacts physiques avaient beau être désormais une constante entre les deux adolescents, Ladybug s'apprêtait à franchir une frontière à laquelle ils s'étaient toujours arrêtés jusque-là. Peu importait combien elle aimait son partenaire, elle tenait plus que tout à s'assurer qu'elle n'outrepasser les souhaits de ce dernier.
Jusque-là aussi immobile qu'une statue, Chat Noir dû quant à lui faire appel à toute sa volonté pour esquisser un faible sourire d'encouragement. L'intensité de la situation le clouait sur place. Paralysé d'émotion autant que par la crainte qu'un geste de sa part ne sape le courage dans lequel était visiblement en train de puiser sa Lady, c'était à peine s'il osait respirer.
Il avait envie de rassurer Ladybug, de la supplier de continuer, mais sa gorge nouée refusait de laisser échapper le moindre son.
Cependant, à son grand soulagement, sa partenaire réussit à interpréter la subtile incurvation de ses lèvres comme un signe d'approbation. Elle lui sourit timidement en retour, s'empourpra de plus belle, puis se remit à bouger les doigts.
C'était à peine si Chat Noir pouvait sentir la chaleur des mains de Ladybug à travers leurs costumes, mais elles lui donnaient l'impression d'allumer un incendie sous sa peau. Elles continuaient leur chemin avec une lenteur presque insupportable, traçaient les courbes de ses muscles, et libéraient des torrents de lave à l'intérieur de ses veines.
Jamais Chat Noir n'avait eu le cœur qui battait aussi vite et jamais il n'avait autant eu la sensation de se consumer de l'intérieur.
Les mains de Ladybug poursuivirent leur route, se glissèrent sur son torse, escaladèrent ses épaules pour s'enrouler autour de sa nuque.
Le visage plus rouge que jamais, Ladybug plongea ses yeux dans ceux de Chat Noir.
Ce regard d'un bleu perçant donna immédiatement au jeune homme l'impression que ses genoux se liquéfiaient sous lui. Se sentant incapable de soutenir plus longtemps cette vision ensorcelante, le héros resserra instinctivement ses bras autour de la taille de Ladybug pour l'attirer contre lui. Il ferma aussitôt les yeux et enfouit son visage dans le creux du cou de sa Lady, savourant ce moment dont il avait à peine osé rêver jusque-là.
Paupières closes, il se délectait de la plus infime sensation, de la moindre information que lui envoyaient ses sens surdéveloppés. Il s'enivrait du parfum de Ladybug, de la douceur de sa peau qu'il sentait contre sa joue, de la façon dont ses mèches rebelles chatouillaient son visage, du bruit léger de sa respiration que captait son ouïe sur naturelle.
D'elle, tout simplement.
Le cœur de Chat Noir battait à tout rompre, et se mit à battre plus fort encore lorsque les doigts de Ladybug se mirent à caresser doucement sa nuque.
Le jeune homme sentit une extraordinaire vague de chaleur gonfler au creux de sa poitrine, enfler un peu plus à chaque pulsation cardiaque, et enfin déferler jusqu'au moindres recoins de son corps. Luttant contre cette impression d'être en train de se consumer sur place, il prit une profonde inspiration, raffermit sa prise autour de la taille de sa coéquipière et s'écarta de nouveau d'elle.
Juste un peu.
Juste pour pouvoir lever la tête de quelques centimètres et approcher son visage de celui de Ladybug.
Puis, avec mille précautions, il se pencha de nouveau vers elle et déposa un tendre baiser le long de sa mâchoire.
Enlacé comme il l'était avec sa Lady, Chat Noir sentit distinctement un frisson parcourir la jeune fille de la tête aux pieds. Il l'entendit laisser échapper un soupir de contentement, juste avant qu'elle n'exerce une légère pression autour de ses épaules.
S'écartant une fois de plus, Chat Noir posa son front contre celui de Ladybug. Il ignorait si c'était la chaleur irradiant de ses propres joues, de celles de Ladybug, ou si c'était leurs souffles brûlants qui s'entremêlaient entre eux, mais les quelques centimètres d'air qui les séparaient encore lui semblaient avoir atteint des températures incandescentes.
Les doigts de Ladybug jouaient toujours sur la nuque du jeune homme, le faisant trembler à son tour. Chat Noir avait à présent les nerfs tellement à fleur de peau que le plus infime contact sur son épiderme suffisait à envoyer des frissons directement dans sa colonne vertébrale.
Esquissant un sourire timide, il plongea son regard directement dans celui de Ladybug. Sa coéquipière le dévisageait avec une intensité presque insoutenable, ses pupilles plus larges que jamais donnant une teinte étrangement sombre à ses yeux habituellement d'un bleu limpide.
Ladybug était proche, si proche que Chat Noir aurait presque pu compter chacun des cils bordant ce regard dans lequel il se noyait, chacune de ces taches de rousseurs qui constellaient ces quelques centimètres de peau que dévoilait son masque.
Chat Noir aurait pu passer des heures à la contempler, à tenter d'imprimer dans son esprit ces minuscules détails.
Mais une autre fois.
Car pour le moment, la proximité envoûtante de sa Lady lui inspirait de tout autres désirs. Il se délecta une dernière seconde de la vision de sa coéquipière, puis ferma les paupières et se pencha vers elle.
Encore, encore, jusqu'à ce que ses lèvres se posent sur les siennes.
Enfin.
Le cœur de Chat Noir se mit à bondir avec tant d'allégresse que le jeune homme aurait pu jurer qu'un feu d'artifice explosait dans sa poitrine. Et s'il avait cru atteindre les sommets de la félicité en cet instant précis, Chat Noir révisa son jugement à peine une seconde plus tard en entendant Ladybug laisser échapper un gémissement étouffé et en la sentant répondre à son geste avec enthousiasme.
Jamais Chat Noir ne s'était sentit aussi euphorique.
Ce baiser l'emprisonnait une bulle de bonheur et de douceur, où plus rien n'existait à part sa Lady. Sa Lady et son parfum enivrant, ses lèvres douces et chaudes sous les siennes, ses doigts qu'elle passait dans ses cheveux pour l'inciter à l'embrasser plus passionnément.
Alors que Chat Noir glissait instinctivement une main le long de la mâchoire de Ladybug, cette dernière ne put s'empêcher de sourire.
Elle se sentait heureuse, si heureuse et si légère qu'elle avait l'impression qu'elle ne toucherait plus jamais terre. Son cœur bondissait joyeusement dans sa poitrine, chantant lui aussi son allégresse. Les baisers qu'elle échangeait avec son partenaire adoré confirmaient toutes ses certitudes, effaçaient toutes les dernières craintes qu'elle aurait pu avoir.
Il l'aimait, il l'aimait, il l'aimait.
Pas comme une simple amie, pas comme une fidèle coéquipière, mais bel et bien de la façon dont elle avait tant rêvé.
Cette constatation faisait croître une extraordinaire bouffée d'affection dans le cœur de Ladybug. Une merveilleuse vague d'amour qui gonflait, enflait encore et encore, poussant peu à peu hors de ses lèvres les mots qu'elle désespérait de réussir à avouer un jour à son partenaire.
« Je t'aime, Adrien », soupira-t-elle entre deux baisers. « Je t'aime. »
Elle ne pouvait pas ne pas lui dire.
Elle ne pouvait pas se taire.
Cela faisait longtemps, si longtemps qu'elle rêvait de lui confier ce qu'elle ressentait pour lui que ces quelques paroles cascadaient de sa bouche sans qu'elle ne puisse rien faire pour les retenir.
Avec ses paupières closes, Ladybug ne put voir la réaction qui se dessinait sur le visage de Chat Noir en réponse à sa soudaine confession. En revanche, elle l'entendit parfaitement laisser échapper un hoquet étouffé, sentit parfaitement ses mains se crisper autour d'elle.
Et, à peine une fraction de seconde plus tard, Chat Noir l'embrassait de nouveau, un sourire si large aux lèvres qu'elle le devinait à chacun de leurs baisers.
« Je t'aime, Marinette », lui murmura-t-il avec adoration.
Le cœur débordant de joie, Ladybug ne put s'empêcher de laisser échapper un merveilleux éclat de rire. Elle se redressa légèrement sur la pointe des pieds, resserra un peu plus ses bras autour du cou de Chat Noir.
Peu importaient les cours, les vilains, les peurs, les doutes, les responsabilités qui pesaient sur ses épaules et celles de son partenaire.
Pour l'instant elle savourait ce moment de pur bonheur, se perdant dans les baisers de Chat Noir tandis que le reste du monde continuait de tourner sans eux.
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