Chapitre 24


Le cœur de Chat Noir battait avec tant de force que son propriétaire aurait pu jurer qu'il allait jaillir de sa poitrine.

Le jeune homme se sentait presque comme dans un état second. Il regarda Ladybug se tourner vers lui avec la curieuse impression d'avoir été projeté dans un autre monde, prisonnier quelque part entre un rêve éveillé et une réalité trop belle pour être vraie.

Ladybug. Marinette.

Les deux filles les plus extraordinaires de son existence, qui n'en faisaient désormais que plus qu'une.

Il peinait encore à y croire.

Mais comme pour lui prouver qu'il ne s'était pas retrouvé projeté dans le plus miraculeux des songes, sa partenaire choisit cet instant exact pour se détransformer dans une nuée d'étincelles roses. A peine une seconde plus tard, Ladybug laissait place à une Marinette aux joues délicatement teintées de rose et au sourire aussi timide qu'adorable.

Envoûté par ce charmant spectacle, Chat Noir resta un instant immobile. Puis, revenant soudain à la réalité, il secoua légèrement la tête pour recouvrer ses esprits et se détransforma à son tour.

Alors que la lueur verte accompagnant sa métamorphose se dissipait dans les airs, Adrien plongea ses yeux dans ceux de Marinette. Il ne put s'empêcher de rougir devant ce regard immensément bleu, extraordinairement intense, qui semblaient le transpercer jusqu'au plus profond de son âme.

Jamais Adrien ne s'était sentit aussi transparent face à celle qu'il aimait.

Se tenir sans son masque, c'était se retrouver le cœur à nu, porter tous ses sentiments en bandoulière.

Plus de secrets, plus de faux-semblants.

Plus de Chat Noir, plus de Ladybug.

Juste Marinette et Adrien, deux adolescents à présent enfin pleinement conscients de qui ils étaient l'un et l'autre, et qui allaient devoir apprendre à se redécouvrir.





Alors qu'il restait immobile, toujours hypnotisé par les immenses yeux bleus de Marinette, Adrien vit Plagg voleter aux frontières de son champ de vision. Le petit kwami noir se montrait curieusement muet au vu des circonstances, ce dont son partenaire lui était sincèrement reconnaissant. Adrien se sentait tellement à fleur de peau, tellement submergé d'émotions, qu'il avait tout sauf envie que Plagg ne lui écorche un peu plus les nerfs avec ses remarques acides.

Tikki rejoignit Plagg avec un éclat de rire cristallin, puis l'entraîna dans un coin de la pièce dans une volonté évidente de laisser autant de tranquillité que possible à leurs porteurs respectifs.

Après avoir suivi un instant les deux kwamis du regard, Adrien reporta son attention sur sa camarade de classe, la dévisageant comme s'il la voyait pour la première fois.

Jamais son cœur n'avait battu aussi fort.

Ba-doum. Ba-doum. Ba-doum.

Ces martellements sourds résonnaient entre ses côtes, pulsaient dans ses tempes, roulaient dans ses veines comme un grondement de tonnerre pour mieux se réverbérer jusqu'aux moindres recoins de son être.

Adrien aurait été bien en peine de décrire exactement ce qu'il éprouvait en cet instant précis.

Du soulagement. De la nervosité. De l'excitation. Une soudaine timidité, même. Mais au beau milieu du raz-de-marée d'émotions qui bouillonnait encore au creux de la poitrine d'Adrien primait une seule et unique sensation, qui éclipsait clairement toutes les autres.

Ce que le jeune homme éprouvait par-dessus tout, c'était un merveilleux sentiment de joie. Du bonheur, de l'allégresse pure qui pétillait en lui, lui donnant l'impression que son corps tout entier allait exploser de liesse.

Jamais Adrien n'avait été dans un tel état de fébrilité et de jubilation mêlées.

D'ordinaire, la simple présence de Ladybug le rendait euphorique.

A présent, celle de Marinette le rendait purement extatique.

Alors qu'Adrien tentait désespérément de reprendre la maîtrise de son rythme cardiaque, Marinette prit une profonde inspiration. Soutenant toujours le regard de son coéquipier, elle ouvrit lentement la bouche.

« Chat Noir », articula-t-elle avec précaution, comme si elle prononçait le nom de son alter-ego pour la toute première fois.

« Ladybug », répliqua aussitôt Adrien, qui sentit les commissures de ses lèvres s'incurver malgré lui vers le haut.

Il ne pouvait s'empêcher sourire. Un sourire immense, contagieux, qui ne mit qu'une fraction de seconde à trouver un écho sur les lèvres de Marinette.

Mais si Adrien avait le cœur en fête, réussir à mettre des paroles sur ce qu'il ressentait était une toute autre affaire. Parler n'avait pourtant jamais été un problème pour son alter-ego, mais là, toutes ces émotions qui tourbillonnaient en lui semblaient désormais se ruer vers sa gorge, s'agglomérant les unes aux autres pour mieux lui nouer les cordes vocales.

L'air de la pièce lui semblait soudain si lourd, si dense, qu'il peinait à respirer.

Se sentant rougir sous le regard extraordinairement intense de Marinette, Adrien déglutit péniblement.

« C'est... Je... Woaw... », poursuivit-il laborieusement avant de s'interrompre, une fois de plus à cours de mots.

Mortifié, l'adolescent se passa nerveusement la main sur la nuque. Ce n'était manifestement pas aujourd'hui qu'il réussirait à tenir l'un de ces discours grandiloquents qui étaient pourtant l'apanage de Chat Noir.

Mais à son grand soulagement, sa coéquipière ne semblait pas lui tenir rigueur pour son silence, pas plus qu'elle ne paraissait encline à en rire. Au contraire, elle ouvrait parfois la bouche, la fermait, la rouvrait ensuite, la refermait, cherchant ensuite son regard comme si elle décidait finalement de cesser de faire confiance à sa propre voix pour tenter d'engager avec lui une conversation muette.

L'émotion nouait la gorge d'Adrien, mais elle paralysait visiblement aussi celle de Marinette.

Finalement, au bout de ce qui lui parut être une éternité, le jeune homme réussit enfin à retrouver l'usage de ses cordes vocales.

« Et... est-ce que ça va ? », articula-t-il d'une voix rauque.

Ça va ?

Deux mots, deux minuscules petits mots, on ne peut plus simples en apparence.

Mais deux mots qui contenaient une myriade de questions sous-jacentes, d'inquiétudes légitimes, d'espoirs inavoués. Deux mots de Chat Noir à Ladybug, pour se réconforter suite à des événements d'une intensité folle et se rassurer quant à leur avenir. Deux mots qui valaient plus que milles paroles.

Saisissant instinctivement tout le poids dont était chargée cette courte phrase, Marinette tressaillit légèrement, mais ne détourna pas un instant les yeux.

« Je... oui, ça va », répondit-elle dans un souffle, le regard rivé à celui de son coéquipier. « Et... Et toi ? »

Un nouveau sourire étira les lèvres d'Adrien.

« Ça va aussi », murmura-t-il doucement.

Un léger moment de silence s'installa entre les deux partenaires, avant qu'Adrien ne reprenne enfin la parole.

« Je... Je voulais te dire... », commença-t-il d'une voix hésitante. « Je sais que tu tenais vraiment à ce que nos identités restent secrètes. Je suis désolé, ma Lady. Je ne voulais pas te forcer à me révéler qui tu es. Si j'avais été plus fort, ou plus rapide, je... »

« Tu n'as pas à être désolé », le coupa Marinette d'un ton sans réplique.

Adrien ouvrit la bouche pour protester, mais sa coéquipière n'en avait manifestement pas fini. Elle s'avança vers lui d'un pas décidé, ses yeux étincelant à présent d'une lueur résolue que son partenaire ne connaissait que trop bien pour l'avoir vue souvent briller derrière un masque rouge et noir.

Marinette n'arrêta sa progression qu'à un pas à peine d'Adrien et leva le bras vers lui.

« Ta vie ne vaut pas un secret », le sermonna-t-elle en lui donnant une petite tape sur le torse du bout du doigt. « Ce vilain était vraiment dangereux, et ce n'est ni ta faute ni la mienne si on a découvert nos identités. On a fait du mieux qu'on pouvait et c'est arrivé, c'est tout. »

Les paroles de Marinette touchèrent Adrien en plein cœur, faisant déferler sur lui une gigantesque vague de reconnaissance et d'affection. Jamais il n'aurait pu rêver d'une meilleure partenaire, d'une coéquipière aussi loyale et courageuse.

Pris d'une impulsion subite – qu'encourageait très certainement ce brusque élan de tendresse, Adrien leva à son tour la main et enroula délicatement ses doigts autour de ceux de Marinette.

La jeune fille laissa échapper un hoquet de surprise, tandis qu'un raz-de-marée du plus bel écarlate déferlait sur la peau de ses joues. Mais au grand soulagement d'Adrien, elle ne retira pas sa main. Au contraire, elle referma ses doigts autour des siens, un sourire joyeusement incrédule aux lèvres.

« On s'en est bien sortis », murmura doucement le jeune homme. « On s'en sort toujours. »

« Oui », acquiesça sa coéquipière. « Même si je préfèrerai qu'on s'en sorte plus tranquillement la prochaine fois », précisa-t-elle en souriant timidement.

« Je suis entièrement d'accord », approuva Adrien avec une telle ferveur que sa partenaire ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire.

Alors que les deux adolescents continuer de discuter aussi sereinement que possible au vu des circonstances, Marinette devint rapidement incapable de détacher son attention de sa main.

Du dos de sa main, plus précisément.

Du dos de sa main, qu'Adrien caressait à présent doucement de son pouce sans certainement même s'en rendre compte.

Peut-être était-ce de la nervosité, peut-être était-ce de l'affection, peut-être était-ce tout simplement les deux à la fois. Quoi qu'il en soit, l'intimité de ce geste et la tendresse dont il était chargé envoyaient des frissons directement dans la colonne vertébrale de Marinette.

Ce n'était qu'une minuscule caresse.

Un frôlement, tout au plus.

Mais la jeune fille se sentait s'empourprer de seconde en seconde, au point d'avoir désormais l'impression de sentir des ondes de chaleur irradier de ses joues. Incapable de détacher son regard de celui d'Adrien, elle se demanda distraitement si le jeune homme éprouvait la même sensation de fébrilité qu'elle, la même impression que son cœur allait exploser sous l'effet d'un trop-plein d'émotion.

Il fallut à Marinette toute la volonté du monde pour réussir à se focaliser de nouveau sur la conversation.

Sur les yeux d'Adrien.

Sur tout, sauf sur cette caresse légère comme une plume qui dansait sur sa peau.

« Quand je pense que tu étais devant moi tout ce temps », murmura-t-elle d'une voix à peine audible, ne faisant pas confiance à ses cordes vocales pour parler plus fort.

« On ne peut pas dire qu'on brille par notre sens de l'observation », approuva Adrien avec un petit rire, tout en exerçant inconsciemment une petite pression sur la main de sa coéquipière.

Marinette sursauta légèrement, comme sous l'effet d'une décharge électrique.

« Oui, c'est vraiment navrant », soupira-t-elle de façon théâtrale, cherchant désespérément à dissimuler son trouble, ou tout du moins à le contenir autant que possible.

« Je dirais plutôt chat-grinant », répliqua joyeusement Adrien, une lueur malicieuse dansant dans ses yeux verts.

Muette de stupeur, Marinette le fixa un instant sans rien dire.

Un jeu de mots.

Dans de pareilles circonstances, son partenaire se permettait le luxe de lui faire subir l'un de ses éternels – et très critiquables - jeu de mots.

Et soudain, en dépit de tout le bon sens auquel elle tentait désespérément de faire appel, Marinette sentit gonfler dans sa poitrine une extraordinaire bouffée d'affection pour son coéquipier. Que ce soit son courage indéniable, son extraordinaire compassion, ses sourires timides ou même ses plaisanteries ridicules, ce garçon s'était définitivement emparé de son cœur.

Un peu moins d'Adrien, un peu plus de Chat Noir.

Elle voyait à présent toutes ses facettes et ne l'en aimait que plus encore.





Rassemblant tout son courage, Marinette serra un peu plus fort les doigts d'Adrien entre les siens.

Mais soudain, son téléphone se mit à vibrer dans sa poche, tandis qu'un doux tintement s'élevait au même instant de celui de son coéquipier.

Les deux adolescents échangèrent un bref regard, réalisant au même moment que leurs amis étaient certainement à leur recherche en cet instant précis et qu'un silence prolongé de leur part ne ferait qu'attiser les soupçons. Ils sortirent leurs appareils de leur poche d'un geste fluide, les déverrouillèrent et les consultèrent rapidement.

Marinette ne put retenir une grimace en découvrant des dizaines de messages et d'appel en absence de la part d'Alya, puis leva les yeux sur Adrien. Au vu de l'expression contrite qui se peignait sur le visage de son partenaire, nul doute que ce dernier avait quant à lui au moins tout autant de tentatives de contact de la part de Nino.

Marinette ouvrit la bouche, mais avant qu'elle ait le temps d'articuler ne serait-ce qu'un seul mot, un nouveau message s'afficha sur son écran. Non, deux messages. Un d'Alya, un de Rose. Toutes deux s'inquiétant vivement de son absence.

« On devrait retourner en classe », soupira-t-elle d'un ton résigné.

Adrien lui jeta un regard indéchiffrable, puis hocha lentement la tête.

« Oui », approuva-t-il enfin.

Son visage s'éclaira d'un sourire gorgé de tendresse, avant qu'il ne porte la main de Marinette à ses lèvres. Il y déposa un baisemain aussi léger qu'une coccinelle, puis laissa glisser doucement ses doigts entre les siens.

Alors que Marinette portait machinalement ses mains à ses joues brûlantes, Adrien se dirigea vers la sortie de la pièce.

Tenant galamment la porte à sa coéquipière, il se fendit d'une petite courbette.

« Après toi, ma Lady. »





Les deux adolescents traversèrent le lycée d'un pas vif pour rejoindre leur salle de classe. Une fois arrivée à destination, Marinette marqua un temps d'arrêt, le temps d'échanger un bref regard avec son coéquipier. Puis, sans perdre plus de temps, elle prit une profonde inspiration, poussa la porte et pénétra dans la pièce.

Adrien et elle furent aussitôt accueillis par des cris de soulagement. Alors qu'elle s'avançait vers son bureau, Marinette parcouru rapidement la salle du regard. Après s'être éparpillés dans tous les coins du lycée, la plupart de ses camarades avaient eux aussi fini par regagner eux aussi leur place. Ils la saluaient à présent tous à grand renfort d'exclamations joyeuses, de sourires complices ou de gestes de la main.

Tous, sauf bien sûr Chloé, qui la fusilla du regard avant de se ruer vers Adrien.

« Adrichou ! », glapit-elle d'une voix suraigüe.

Elle traversa la salle à grandes enjambées, se jeta au cou de son ami d'enfance avant que ce dernier n'ait le temps d'esquisser le moindre geste et lui plaqua une bise sonore sur la joue. Manquant de perdre l'équilibre devant cette manifestation d'affection pour le moins enthousiaste, Adrien vacilla un instant, puis se dégagea gentiment de l'étreinte de Chloé.

Les lèvres de la jeune fille s'arrachèrent de sa joue dans un bruit de succion et laissèrent échapper une lamentation contrariée.

« Adrichouuuuu », geignit Chloé tout en se penchant de nouveau en avant, manifestement décidée à ne pas se contenter d'une unique bise.

Mais Adrien était tout aussi déterminé à arrêter là ces effusions. Mains fermement posées sur les épaules de son amie pour maintenir une prudente distance entre sa bouche et son visage, il se tourna vers Nino pour le saluer à son tour.

Ce faisant, il surprit le regard de Marinette, qui se tenait à présent debout près de son bureau.

Adrien se sentit aussitôt rougir jusqu'à la racine des cheveux. Bien sûr, les manières dont Chloé faisait preuve à son égard n'étaient un secret pour personne et bien sûr, chacun savait pertinemment qu'il n'éprouvait rien d'autre que de l'amitié pour la fille du maire. Mais avoir sa Lady comme témoin d'un pareil spectacle ne mettait pas moins le jeune homme mal à l'aise.

S'écartant de Chloé pour rejoindre sa place, Adrien adressa un sourire penaud à sa coéquipière.

Marinette s'empourpra légèrement, ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, puis, se ravisant, s'assit à son tour.

« Alors ? », l'accueillit Alya d'une voix chantante, tandis qu'Adrien se plongeait dans une grande conversation avec Nino.

« Alors quoi ? », répéta Marinette en jetant un regard intrigué à sa meilleure amie.

« Toi et Adrien ! », chuchota-t-elle en brandissant son téléphone, sur l'écran duquel on voyait clairement leur ami l'entrainer en dehors de la cour. « Quoi de mieux que se trouver piégés ensemble au milieu d'une attaque pour se rapprocher ? », précisa-t-elle d'une voix malicieuse.

Marinette baissa instinctivement les yeux vers sa main.

Cette main qu'Adrien tenait dans la sienne encore quelques minutes plus tôt.

Les événements de la journée paraissaient encore tellement irréels à Marinette que la jeune fille avait du mal à croire qu'ils ne soient pas le fruit de son imagination. Pourtant, aucun doute n'était permis. Elle revoyait sans peine le masque de Chat Noir disparaissant pour laisser place aux traits d'Adrien, se rappelait avec une extraordinaire précision de la chaleur de la peau de son coéquipier sous ses doigts.

« Non, sérieusement ? », souffla Alya, abasourdie. « Je disais ça pour te taquiner, mais il s'est vraiment passé quelque chose ? »

« Mais non ! », protesta Marinette en s'empourprant violemment. « Rien de romantique en tout cas », ajouta-t-elle en se penchant vers sa meilleure amie, baissant instinctivement la voix. « J'ai juste... Je n'ai jamais eu une occasion pareille de passer moment avec lui, tu vois ? J'ai pu lui parler, apprendre des choses sur lui, ce genre de choses. »

Marinette ne put retenir un sourire au moment même où ces paroles franchissaient ses lèvres.

Apprendre des choses sur Adrien.

Au vu des circonstances, voilà qui était un bel euphémisme.

« Bravo Marinette, je suis fière de toi », la félicita Alya, faisant manifestement de son mieux pour ne pas hurler de joie devant les progrès de son amie.

Tandis que les deux adolescentes bavardaient avec animation, Adrien discutait quant à lui avec Nino.

Le héros s'était tourné sur son banc de façon à pouvoir faire complètement face à son meilleur ami, mais cette nouvelle position entrainait une conséquence dont Adrien n'aurait su dire si elle était positive ou négative.

Installé comme il l'était à présent, le jeune homme pouvait entrapercevoir la silhouette Marinette aux frontières de son champ de vision. D'un côté, cette situation était on ne peut plus satisfaisante, Adrien se réjouissant d'une pareille proximité avec sa Lady. Mais d'un autre, le jeune homme devait désormais lutter de toutes ses forces pour empêcher ses yeux de dériver vers sa charmante voisine de derrière.

La plupart du temps, Adrien réussissait à faire preuve de suffisamment de maîtrise pour se concentrer sur son interlocuteur plutôt que sur sa coéquipière.

Mais parfois, son regard s'aventurait malgré lui vers Marinette.

Et parfois, sa partenaire le surprenait à la dévisager.

Ses lèvres délicatement ourlées s'incurvaient alors en un tendre sourire, ses joues se paraient de rose, et Adrien sentait son pouls s'accélérer dangereusement.

« Hey, Adrien ! », l'interpella soudain Kim, l'arrachant à sa douce rêverie. « Alya nous a montré une vidéo de ton frère en train de se battre contre le vilain. Il était super cool ! »

« Oui ! », approuva Alix en hochant vigoureusement la tête pour appuyer ses propos. « C'était génial ! A sa place, mon frère se serait certainement évanoui après s'être caché derrière un livre. »

« Alix, ce n'est pas très gentil pour lui », protesta doucement Rose, tandis que Kim et Max se levaient de leur place pour s'approcher d'Adrien.

En une fraction de seconde à peine, l'attention de la classe toute entière se cristallisa sur le jeune mannequin et sur les exploits de son frère.

Saisissant cette opportunité de faire partager les informations qu'elle avait glanées à la sueur de son front, Alya brandit son téléphone à bout de bras, montrant à qui voulait bien la voir la vidéo du combat. Adrien se fit quant à lui un devoir d'expliquer à ses amis que son frère devait ses extraordinaires capacités à de rigoureux entrainements d'escrimes, tandis que tous continuaient de s'extasier devant le courage dont Félix avait fait preuve en s'opposant ainsi à un super-vilain.

« Il devrait postuler pour être héros avec Chat Noir et Ladybug ! », s'exclama Nino avec un large sourire. « Franchement, il le mérite. »

« Oh oui ! Un nouveau héros ! Je vote pour ! », s'exclama Alya, le regard brillant de joie.

La jeune fille se mit à trépigner sur place, incapable de contenir son enthousiasme à l'idée de voir un nouveau combattant ajouter ses forces à celle de Chat Noir et Ladybug.

« Statistiquement, il aurait toutes ses chances », intervint Max, tandis que Kim approuvait d'un bref signe de tête. « De ce que je vois, ses compétences ont l'air d'être largement au-dessus de la moyenne. »

« Je ne suis pas sûr qu'on puisse postuler pour ce genre de chose », éluda Adrien avec un petit rire, tout en levant les mains dans un geste défensif. « Et connaissant Félix, je peux déjà te dire qu'il refusera », conclut-il d'un ton qui ne laissait pas place au doute. « Vous pouvez me croire. »

Ses camarades de classe lui firent aussitôt part de leur déception, affirmant haut et fort que Félix manquait clairement sa voie.

« En tout cas, une chose est sûre », reprit Nino en donnant une tape amicale sur l'épaule de son meilleur ami. « Héros ou pas héros, ton frère est génial. »

Des murmures d'approbation s'élevèrent immédiatement dans la pièce. Marinette hocha vigoureusement la tête, un immense sourire aux lèvres, avant de sourire plus fort encore quand son regard croisa celui de son coéquipier.

« Oui », approuva Adrien, rayonnant de fierté. « C'est le meilleur. »











Note : Merci @Nekolgdc123 pour les corrections ! <3 

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