Chapitre 4
— Oublie-moi.
— Quoi ?
— Tu m'as bien entendu.
— Mais pourquoi tu dis ça ?
— Parce-qu'il le faut. Je ne sortirai probablement jamais d'ici.
— Comment tu peux dire un truc pareil ? Attends une seconde... Tu n'as quand même pas...
— Tué cette petite fille ? Bien sûr que non.
— Alors non je ne t'oublierai pas. Tu es innocent.
— Lily... tu as entendu ce qu'ils ont dit. Il y a des preuves...
— Des preuves montées de toutes pièces !
— Oui... mais par qui ?
— Qu'est-ce que j'en sais ? Une personne qui t'en veut, probablement. Quentin, peut-être ?
— Quentin ? Quentin Jackson ? Mon associé ?
— Oui, lui. Tu sais bien qu'il te déteste et qu'il serait prêt à tout pour se débarrasser de toi et être à la tête de votre cabinet.
— Quentin me hait peut-être, mais je ne pense pas qu'il irait jusqu'à commettre un crime pour m'évincer du cabinet. D'ailleurs, c'est aussi un avocat, je te rappelle. Un très bon de surcroît. Il connaît très bien les risques.
— Dans ce cas, qui alors ?
— Jared ?
— J'y ai pensé, moi aussi... Mais qu'est-ce qu'il y gagnerait ?
— Qu'est-ce qu'il y gagnerait ? Toi, bien sûr. Il n'a jamais digéré le fait que tu l'aies quitté pour te mettre avec moi. Je l'ai vu dans ses yeux quand il m'a interrogé.
— Et donc il aurait... commis ce crime, te l'aurait mis sur le dos, tout ça pour me récupérer ?
— C'est un peu gros, je sais...
— C'est trop gros. Pour qu'il fasse un truc pareil — et je doute qu'il le puisse — il faudrait qu'il ait une très bonne raison. Ce serait plus que sa carrière d'inspecteur qui serait en jeu.
— ...
— Et puis c'est grâce à lui si je peux te parler dans cette salle exigüe qui sent le renfermé. On devrait plutôt le remercier, non ?
— Tu as raison.
— ...
— ...
— Ils ont déjà fixé une date pour le jugement ?
— On est Vendredi donc je le saurai probablement Lundi. Mais d'après Quentin, les preuves contre moi sont accablantes. Tu aurais dû le voir. Il avait l'air partagé entre le plaisir que je sois emmené à aller en prison et la déception qu'en tant qu'avocat, je me sois fait coincer aussi facilement.
— C'est un idiot.
— C'est mon avocat. Et c'était mon ami à une époque.
— Oui, avant qu'il ne se transforme en un être sans cœur assoiffé de pouvoir.
— Les gens changent...
— C'est vrai. Ou peut-être que ce sont juste les masques qui tombent...
— ...
— En résumé, je n'ai pas beaucoup de temps pour te faire sortir de là.
— C'est ça. Tu t'en sens capable ?
— Ces derniers temps, je me sens capable de tout.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top