🍁Jour 28 - Epouvantables epouvantails
Baloss renifla dans l'air nocturne. La prairie, immobile et gelée, dormait paisiblement sous le regard transperçant de la lune.
Baloss inspira un grand coup. Ce soir, il était prêt. Oui, prêt. Mais prêt à quoi ?
Derrière lui, Illgard se le demandait. Il se le demandait si fort que Baloss lui transmit : c'est une surprise, attend juste un peu.
Ces épouvantails, épouvantables de laideur et de monstruosité, étaient fichés là, dans le sol, et attendaient patiemment quelque chose.
Mais quoi ?
Illgard attendait. Et lorsque la lune parut à son zénith, Baloss hurla à plein poumons dans la nuit noire :
Je suis un pauvre épouvantail
Épouvantable épouvantail
Je suis une pauvre âme perdue
Et coincée avec une morue malotrue
À ce moment là de l'horrible chanson, Illgard se sentit profondément blessé. Baloss le considérait donc comme une morue ? Malotrue qui plus est ?
Seul au milieu d'un champ de paille
Seul tout au long de la journée
Seul je mène cette bataille
Je m'ennuie tout au long de l'année !
Illgard rongeait son frein. Il commença doucement à se dévisser de la terre.
Obligé de supporter
Les blagues sans intérêt
De mon compagnon laid
Pitié venez me sauver !
Baloss inspira et hurla :
J'en peux plus aidez moi
Je suis seul ici aidez moi
Coincé avec un débile aidez moi
Et faites moi devenir star de la chanson !
La lune ricana. Il était bien plus stupide que son compagnon.
Illgard sortit enfin de son trou et bondit jusqu'à Baloss, qui ne le voyait pas, et qui " chantait " de sa voix désagréablement épouvantable :
Je veux me barrer de la
Tres très loin, très très loin
Fuir la morosité de ce lieu là
Partir looooooooooooinnn !!!
Et sur ce final éblouissant, Illgard lui bondit dessus, le fit tomber à terre, et le piétinait sous ses cris de douleur pendant des heures. Enfin satisfait, après la mort de Baloss, il retourna se ficher à sa place.
Au petit matin, lorsque le fermier arriva pour la première fois depuis 10 ans, il constata la mort récente d'un de ses fidèles épouvantails. Par mort, il entendait le fait que l'épouvantail soit en morceau au sol. Comme si les épouvantails étaient vivant, ha ! Quelle drôle d'idée !
Et il planta Illgard devant chez lui, ce qui ravit au plus haut point ses petits enfants, qui jouèrent avec Illgard pendant des années.
Et si Baloss avait attendu ne serait-ce qu'une nuit de plus pour chanter sa chanson, elle n'aurait plus eut lieu d'être, il aurait été joyeux pour le reste de son existence de jouer avec des enfants.
Pleurons sa mort stupide et tragique ; et surtout, retenez la leçon !
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