🍁Jour 19 - Le dentiste du compte dracula

J'étais tranquillement installé chez moi, quand soudain je reçus un appel d'un certain comte Dracula. Notez que j'ai perçu la majuscule dans sa voix lorsqu'il m'a annoncé — très cérémonieusement — son nom. Il semblait y tenir.

Bref.

J'ai tout de même senti venir le coup fourré. Voyez-vous, son nom m'a rappelé celui d'un autre, dans un livre...

Je vous avoue que j'avais tout de même un peu la frousse lorsque je l'ai accueilli.

Il est entré, d'un pas de parade, le menton haut, les yeux glacials, puis il s'est assis en face de moi et il a annoncé, de sa voix sépulcrale :

— C'est pour un soin des canines.

Et il a sourit, dévoilant d'impressionant crocs qui m'ont fais frémir.

— A... asseyez vous sur le fauteuil...

Il s'est montré très intéressé par le mécanisme qui permettait de relever le dossier, et quand il a enfin consentit à s'y asseoir, il s'est installé comme un roi sur son trône.

Enfin, j'ai pu hausser le fauteuil pour le mettre au niveau de mon siège ; ce qui l'a fait bondir de frayeur. Il s'est rué sur moi, les crocs découverts, prêts à me mordre, puis il s'est ravisé. J'ai eu la frousse de ma vie !

Il a ouvert la bouche — mon dieu, ses dents ! Et j'ai entrepris de les lui nettoyer.

Mais qu'est ce qu'il était désagréable, comme patient ! Il n'arrêtait pas de couper le fil d'air, de gigoter sur son fauteuil, de se tourner et de se retourner, de fermer la bouche quand j'avais mes mains dedans.

J'ai encore la marque.

Ensuite, il m'a demandé de lui limer les dents. Apparemment, je m'y suis mal pris, parce qu'il a hurlé de douleur ; en même temps, s'il ne me pinçait pas dès que j'effleurais ses crocs, peut-être que j'aurais mieux réussi !

Il s'est donc jeté sur moi et m'a mordu.

Le sang jaillissait de partout ; il aspergeait les yeux horrifié de mon secrétaire : oui, il jaillissait même à travers la porte grande ouverte, jusque dans la salle d'attente.

Et maintenant, je suis mort. Hémorragie. Je sui condamné à hanter les salles des dentistes. Et si vous sentez quelque chose vous tirer une canine ou deux durant une consultation, n'en portez pas préjudice à votre dentiste ; c'est moi, qui, de folie douloureuse, me rappelle mon passé.

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