20 octobre : Préparation Nano - Lecteur
Bonjour, bonsoir !
Le Nano est quand même bigrement pratique dans les outils qu'il met à disposition parce qu'il permet d'aborder pas mal de points en préparation d'un roman. Aujourd'hui, en vrac : le lecteur idéal, passif ou actif, le point de vue du bouquin et l'importance d'avoir en tête une phrase qui résume l'ouvrage. Tout ça en rapport avec le lecteur, évidemment pour le premier, mais aussi pour les autres : le point de vue a forcément un impact sur la façon dont le lecteur appréhende l'oeuvre. Et le pitch du roman, c'est ce qui donne envie de le lire, donc autant le peaufiner.
La Prep Nano de cette semaine est par ailleurs très intéressante : il y a une autre façon de créer des scénarios en fonctionnant comme une carte de métro et qui semble intéressante pour y voir plus clair dans un scénario complexe. Grossièrement, elle permet de créer les lignes de métro en fonction des points d'intérêts (des différentes intrigues) de l'histoire et de voir où elles se recoupent. Voici le lien : https://blog.nanowrimo.org/post/166302962291/nano-prep-outline-your-story-like-a-subway-map
Et un exemple avec Hunger Games encore :
Cela suppose quand même d'être pas mal avancé dans les scènes et le scénario... C'est plus pour l'éclaircir à mon avis. Au passage, j'aurais adoré avoir un nom de site où on peut créer des maps de métro, mais je crains qu'il ne faille utiliser d'autres outils, parce que c'est un brin spécifique.
Passons désormais avec plus de détail à cette histoire de lecteur idéal. Le Nano propose directement de savoir quel est votre lecteur idéal, moi je vous propose de définir ce que c'est avant, au cas où. Pour cela... ressortons les cours de prépa (fuyez, c'est encore possible).
Le lecteur idéal, c'est le lecteur à qui l'oeuvre est destinée, mais pas de façon générale. En fait, le lecteur idéal, c'est la personne pour qui le texte a été écrit : il réagit exactement comme on aurait voulu qu'il réagisse, il pleure à la mort de tel personnage, il rit à telle blague, comprend que celle-ci est quand même franchement nulle, mais qu'il en fallait une pour caractériser le personnage... J'abuse un peu, mais globalement, on dit que c'est un lecteur idéal, parce qu'il n'existe pas, il faut le savoir. Ceci étant dit, il est quand même intéressant de le connaître, pour savoir quels outils on peut utiliser pour satisfaire ce lecteur-là et créer l'oeuvre qu'on a vraiment envie de créer, et pas celle qui plaira au plus grand nombre. Je vous assure, ça motive.
Le Nano le présente sous forme de questionnaire dont la première question m'a fait rire :
Quel serait le lecteur idéal pour lequel vous écrivez ? À quels types d'expériences s'identifierait-il ? Qu'attendrait-il et qu'apprécierait-il de voir dans une histoire ?
- C'est pas justement ce que le questionnaire est censé aider à trouver ? Mais bon, disons que les questions annexes précisent... non ? Non. Pas vraiment. Mais disons qu'on parle ici des personnages et de leurs expériences, qui pourraient résonner avec celles du lecteur et donc ça veut dire... raconter les personnages ? Hmm... d'accord... La suite ?
Citez quelques éléments de votre personnalité qui transparaissent dans l'histoire. Parfois, vous êtes votre propre lecteur idéal ! Quelles sont les choses que vous espérez partager, explorer ou ressentir dans vos écrits ?
- Là c'est logique, mais la dernière question gâche tout le sens de la première. Si on dit ce qu'on veut partager, on ne parle plus forcément ce qui transparaît, ce sont deux choses différentes. Mais c'est intéressant d'y réfléchir séparément donc.
Comment voulez-vous que votre lecteur idéal se sente lorsqu'il termine votre histoire ? Que voulez-vous qu'il se demande, qu'il réagisse, qu'il ressente quelque chose ou qu'il réfléchisse plus profondément ?
- Une question pertinente et logique ! Serait-ce la première ? Plus sérieusement, ça reste intéressant d'y réfléchir, même s'il serait dommage de s'arrêter à une réflexion sur uniquement la fin.
Je...
C'est fini.
Je...
Je m'attendais à un truc plus long. Mais ça explique la largeur des questions (oui je découvre vraiment le truc au fur-et-à-mesure). Bon, résultat : je pense que connaître un peu son lecteur idéal est une réflexion intéressante à mener pour plusieurs raisons dont certaines que j'ai déjà évoquées. En gros, ça vous permet d'écrire réellement ce que vous voulez écrire, parce que d'une certaine façon, vous êtes votre propre lecteur idéal et aussi parce qu'en vous imaginant un lecteur idéal, vous n'essaierez pas de plaire à tout le monde. Et ça c'est plutôt cool parce que... plot twist : ce n'est pas possible.
Mais le Nano est plein de surprises car sur la même page, il poursuit avec la vision du monde que transmet l'histoire, ce qui peut être intéressant pour compléter. Le texte est long, je vous le fais en trois phrases : la vision du monde que transmet est une histoire est basée sur celle de l'auteur et celle que le lecteur projette dans l'histoire. Les visions du monde des personnages comme de l'auteur ou du lecteur peuvent évoluer et c'est intéressant dans l'histoire : les visions du monde des personnages doivent changer pour marquer une progression. Ces points de vues qui évoluent change forcément la vision du monde que transmet l'histoire.
Trois phrases. Longues, les phrases, mais chut, personne n'a rien vu. Les questions donc.
Quelle vision du monde est-ce que j'essaie de refléter dans mes écrits et comment puis-je y parvenir ? Quelles sont vos convictions sur la façon dont le monde fonctionne ? Quel message voulez-vous que votre lecteur idéal retienne de votre histoire ?
- Encore une fois, question très générique, je suppose qu'il n'y en a que trois. Mais pour le coup, je trouve que les questions annexes peuvent vraiment aider à répondre.
Quelle est la vision du monde de mon personnage ? Quelles sont les convictions de votre personnage principal sur la façon dont le monde fonctionne ? Êtes-vous d'accord avec elles ? Pourquoi ou pourquoi pas ?
- Je conseille de répondre à celle-ci pour tout personnage un peu important (pas le cousin au quatorzième degré, mais le mentor, ça peut être intéressant par exemple). Tiens, j'y pense, j'ai pas parlé des stéréotypes des personnages... mais en même temps, c'est un Inktober, pas un bouquin de conseils. Breeef. Question intéressante justement pour savoir quelle est la vision du monde du personnage au début et aussi à la fin. Cela peut aider à trouver des idées pour le scénario, en plus de créer de la profondeur et de la définition, et au passage de vérifier qu'on ne leur fait pas penser des choses trop "simples" en comparant à soi : un personnage est nuancé.
Ce commentaire est long.
A quoi est-ce que je souhaite que l'arc du personnage principal ou l'arc narratif ressemble ? Votre personnage, ou la société dans laquelle il vit, changeront-ils leur vision du monde à la fin de votre histoire ? Si oui, pensez-vous personnellement que ce changement sera positif ou négatif ?
- J'ai fait ce que j'ai pu pour la première phrase, elle est quasi intraduisible. Cette question... c'est la dernière qui apporte quelque chose d'un peu nouveau selon moi : est-ce que vous êtes d'accord avec ce que vous allez raconter ? Et est-ce que vous voulez être d'accord ? Ca ne coûte rien d'y réfléchir.
En somme, deux sujets intéressants sur lesquels on peut réfléchir à un moment donné, et qui peuvent même aider à de la construction, de personnage ou scénaristique, mais qui ne sont pas non plus strictement essentiels à l'écriture à mon avis. A la rigueur, à la réécriture. Pas comme le suivant : les points de vue.
Je me base sur les ressources du Nano, je ne garantis pas de ne pas y ajouter ma sauce (mayonnaise s'il vous plaît).
Alors, on catégorise en général trois points de vues possible dans l'écriture (en parlant de point de vue, je ne parle pas de narrateur interne, externe ou omniscient, même si y en a trois, c'est un autre débat, quoique très lié).
- la narration à la première personne : "je" = le narrateur est (souvent) un personnage qui vit l'histoire et qui le raconte avec son point de vue.
- la narration à la troisième personne : "il / elle" = le narrateur est parfois omniscient (c'est quand même rare), mais souvent, il suit plutôt un seul personnage en point de vue interne, comme la première personne.
Ce sont les plus courantes. En anglais, le "you", donne en français le "tu", ou le "vous", beaucoup moins fréquent.
Les avantages de la 1ere personne "je" :
- On connaît mieux le personnage : en tout cas on en a l'impression ! Le "je" rapproche parce qu'il met le lecteur directement dans la peau du personnage. C'est a priori plus facile de s'identifier.
- On partage une perception du monde du personnage en question (ou plusieurs en alternances de point de vue) : ça permet de transmettre quelque chose de très pessimiste, optimiste, coloré ou triste...
- Du point de vue écrivain : la subjectivité veut dire que l'auteur n'est pas obligé de dire la vérité du point de vue de son personnage, puisque ce dernier peut ne pas la connaître ! Très pratique dans certaines situations.
Les désavantages :
- C'est un pdv limité, et peut-être trop intrusif pour certains : trop près du personnage, pas réaliste dans la narration parce que ses réflexions internes ne sonnent pas juste... C'est à manipuler avec précautions. D'autant plus que la vision du monde est limitée et que donc le personnage n'a pas toutes les informations, ça peut aussi être un piège (notamment dans les informations sur un nouvel univers).
- Du point de vue écrivain : c'est parfois plus difficile de se détacher du personnage et donc de créer à tous ces nouveaux gens une personnalité qui soit bien distincte (de l'auteur, et donc des autres personnages). Ou alors ça sonne faux par méconnaissance : un adulte qui essaierait d'écrire comme un enfant (ça veut pas dire qu'il ne faut pas le faire !).
Les avantages de la troisième personne "il/elle" INTERNE (le Nano fait intelligemment la distinction, on suit donc uniquement un seul personnage) :
- Du point de vue écrivain : il est très facile de switcher des pensées internes du personnage à de l'information pure et dure. On peut être très proche du personnage et s'en éloigner de temps à autres pour préciser quelque chose que lui sait, mais que le lecteur ne sait pas (dans la mesure de la cohérence).
Les désavantages (de la 3e personne interne) :
- C'est limité, comme pour la 1ere personne, à un seul personnage avec tout ce qui s'ensuit : présenter les autres personnages et leurs caractéristiques, donner leurs points de vue par les dialogues...
Les avantages de la troisième personne "il / elle" OMNISCIENT (pas de limite à un seul personnage, le narrateur sait TOUT) :
- Pas de limite à la possibilité de donner des informations au lecteur, tant au sujet de l'univers que des personnages.
- Les descriptions peuvent être beaucoup plus objectives, donc la voix du narrateur sera prise beaucoup plus sérieusement.
Les désavantages :
- La complexité de se débrouiller avec de nombreux personnages et leurs pensées : complexe de bien les distinguer soi et donc perdre le lecteur dans le flot d'informations aussi.
- Moins de lien avec un personnage en particulier puisqu'on en traite plusieurs à la fois. Le lecteur peut se sentir mis à distance.
Les avantages de la 2e personne "tu" ou "vous" :
- Le lecteur vit l'histoire, en jeu de "tu es le héros". Le lecteur deviens le personnage et l'auteur peut s'adresser directement à lui. Les souvenirs et les actions du personnages deviennent vraiment ceux du lecteur. (On peut carrément pousser le vice jusqu'à faire une histoire dont tu es le héros si c'est de la publication Wattpad et que les lecteurs peuvent commenter au fur-et-à-mesure par exemple).
Les désavantages :
- Comme c'est peu fait, ça peut être très perturbant et sortir carrément de la lecture ou du réalisme.
- Il faut que ce soit universalisant au maximum et donc le personnage peut manquer de caractère, il va être difficile à écrire et surtout à décrire, tant physiquement que mentalement.
En somme, pas de meilleur par rapport à un autre, les points de vue s'adaptent en fonction des histoires et on pourra très bien trouver de la romance en point de vue omniscient que de la fantasy en point de vue interne à la première personne. Cependant, on considère généralement que certains sont plus faciles à manier que d'autres en fonction des genres.
J'ai pris ma voix de prof, non ?
Flûte.
Tant pis, je vous la laisse telle qu'elle, si elle a pu être claire, c'est chouette.
Je vous souhaite une bonne soirée / bonne journée !
mondeencouleur.
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