Chapitre 7

Mon coeur sembla cesser de battre lorsque je compris le sens de ses mots. J'avais cru à une mauvaise blague, à tout sauf une proposition aussi sérieuse que constellée de sentiments sincères. Mon ventre sembla soudainement se contracter tandis que j'envisageais la situation. Je sentais comme une étrange sensation dans le creux de cet estomac partiellement vide. Poser nu? Mon corps sembla trembler un instant ébranlé par le grand « oui » qui résonnait dans mes entrailles et mon cerveau. Je ne pouvais pas lui répondre à l'affirmative, ainsi, de but en blanc. Penserait-il que értais quelqu'un de facile -trop facile- et que dès lors qu'il me demandait quelque chose qui engageait mon intimité je répondrais par un grand « oui » ? Je n'en savais plus rien. Je savais juste que ses doigts caressaient sans cesse ma main à la recherche de sensations, comme s'il tentait de me faire comprendre qu'il faisait une démarche douce et qu'il ne me donnait pas un ordre. Mon regard plongea un instant sur sa tunique puis la mienne. Je devais sûrement sentir le rance et il me tenait les mains, il semblait presque frôler mon front ainsi courbé sur ma personne. Je devais répondre au plus vite pour lui épargner la sensation désagréable qui était de me sentir, de me toucher.

« Tout ce que vous voudrez, Mon prince. »

Soudainement il sembla rayonner. Il serra d'autant plus ses doigts autour des miens et baisa à nouveau mon front légèrement plissé par le relèvement de mes sourcils. J'étais étonné, je devais l'avouer, par cette soudaine joie qu'il avait laissé percer. Il souriait comme un dément alors qu'il avait décidé de faire demi-tour, quittant la tombe de feu le Roi. Il remonta à cheval aussi vite que possible et me pressa également pour que je fasse de même. Les gardes également étaient surpris, eux qui pensaient pouvoir prendre le temps de manger un peu avant de repartir. Ils avaient même installé une nappe que laquelle ils reposaient jusqu'alors. Je devais avouer qu'ils m'avaient brisé le coeur lorsqu'ils ramassèrent tristement les armes et qu'ils reprirent le chemin à pieds. J'aurai au moins voulu les inviter à monter à cheval avec moi mais tous les sacs étaient disposés sur le tapis de mon cheval, ce qui prenait la potentielle seconde place.

La ville commença à se profiler au loin alors que le soleil commençait a décliner. Il devait être encore tôt et le marché devait encore être ouvert. J'étais serein, nous n'allions pas passer la nuit de l'autre côté du pont, il s'agissait bien de la zone la moins sûre de l'extérieur. Mon regard se perdit dans cet horizon cassé par les murs d'enceinte avant que je ne me tourne vers Namjoon qui avait lâché ses rênes pour chercher au fond d'un sac de toile quelques écrits et dessins qu'il parcouraient à nouveau. A cet instant, mon ventre se contracta douloureusement, la perspective de me retrouver nu sous son regard devenait bien concrète et j'avais soudainement une appréhension à me dévoiler ainsi devant lui. Il savait beaucoup de choses à mon propos depuis seulement quelques jours et pourtant il allait en apprendre d'avantage. Mais quelque chose me tracassait. Que voulait-il voir de plus? Il m'avait vu dans des appareils si simples, toujours alors que je me lavais, alors il avait forcément dû voir... peut-être voulait-il que cela devienne officiel, qu'il n'ait plus à se cacher. Cela ne pouvait être si simple? Je n'en savais rien. La seule inquiétude me prenant étant le moment où j'avais faire tomber ma tunique ainsi que mon pantalon et attendre. Attendre qu'il ne me place, ne me fasse poser et qu'il se mette à dessiner. Je sentais déjà son regard juger les courbes plus intimes de mon corps et mon visage prit feu.

« Un coup de chaud, Yoongi? Petite soif? »

Je secouai la main devant la gourde tendue par Jungkook. « Non merci, je boirais plus tard gardes-en pour vous. Vous marchez »

Il haussa les épaules et raccrocha sa gourde fluide sur sa ceinture. Il reprit alors son sabre en mains et marcha à la hauteur des épaules de mon cheval. Il nous guida au travers du pont, passant parmi les paysans qui venaient depuis le sud du pays pour déjà visiter la ville et rendre hommage au Roi. Ils devaient contrôler toutes leurs marchandises et sacs pour s'assurer qu'ils ne faisaient pas entrée d'alcool forts ou d'autres objets qui pouvaient se retrouver sur l'étale de nos marchés. Nous, nous n'eûmes aucuns problèmes pour passer, la seule présence du prince dissuadant les gardes de nous faire patienter, même si je voyais parfaitement que le garde voulais à tout prix contrôler mon sac. Ainsi, lorsque le prince passa devant avec ses gardes, il stoppa mon cheval et me demanda de lui fournir tous les papiers indispensables à l'entrée dans la ville et d'éventrer mon sac. J'avais obéis. Je lui avais montré mes affaires et assuré que j'avais quitté la ville la veille. Il ne comptait pas me laisser passer si aisément mais c'était sans compter sur le prince qui, mettant pied à terre, avait rudement toussé.

« Puis-je savoir quel est l'objet de votre requête? » il s'approcha du garde qui se courba généreusement. « Ce jeune homme m'accompagne. Vous croyez donc que je fais entrer illégalement des objets en ville? Avez-vous d'autres offenses à me faire tant que je suis ici face à vous ? »
« Non, Mon prince, pardonnez mon ignorance »

Le prince leva sa lèvre inférieure d'un air courroucé et mon ventre se mis à bouillir. Je n'avais jamais vu une expression si colérique sur son visage d'habitude si paisible, et étrangement cela me fit un effet non négligeable. Il était si... je n'avais même plus les mots. Sa prestance était juste toujours trop forte pour qu'on y résiste et évidemment mon coeur en battait fébrilement. Il avait continué de palpiter de cette manière si irrégulière jusqu'à ce que nous arrivions à son palais. Il fut accueillit par des chants de ses employés restés et il quitta enfin sa moue irritée pour redevenir l'homme joyeux que je connaissais. Il frappa dans ses mains en rythme de la musique et ce jusqu'à la fin. Il les pria ensuite de rejoindre leurs postes et il baisa mémé tendrement le front de sa vieille cuisinière qui entrait très peu en activité à présent.

Il prit doucement le chemin de ses bains et le fit signe de le suivre. Autour de lui se précipitèrent de nombreuses jeunes femmes qui réunissaient des morceaux de soie, des immenses jarres, des fioles d'huiles et de poudres, ainsi que plusieurs gros morceaux de savons. Elles se précipitèrent pour aller dans la salle de bain du prince et commencèrent à remplir la baignoire avec une eau qu'elles faisaient chauffer. Pendant de temps, je regardai avec attention le prince sortir plusieurs vêtements, serviettes et brosses. Il les déposa dans les bras de l'une des jeunes filles avant de me pointer du doigt.

« Il a vraiment très bien assuré son rôle ces dernières heures, j'aimerai que vous lui fassiez le plaisir de lui faire prendre un bon bain chaud. » il se stoppa au bruit d'une bassine que l'on vide dans la baignoire. « Puis-je compter sur votre sérieux? »
« Bien sûr mon prince. » la jeune fille se courba face à lui avant de me sourire.

Ainsi, les premières personnes à réellement me voir nu alors que j'étais dans un corps d'adulte allaient être des femmes. Mon cœur sauta. La perspective que cela soit Namjoon me plaisait légèrement plus dans un sens. Je me mis à soupirer et la jeune fille qui tenait jusqu'alors les vêtements m'indiqua un léger paravent, me proposant de m'y dévêtir. Elle devait se douter que j'étais gêné. Je m'étais donc glissé derrière le papier tendu avant de soupirer. C'était étrange cette sensation de se mettre à nu tout en sachant qu'on allait être vu.
Une main passa sur le coté du paravant et c'est avec surprise que je reconnu celle du Prince. Il me demanda mes vêtements sales et les attrapa en souriant. Il passa rapidement son visage dans l'ouverture du paravent et le souris rapidement. Je n'avais eu un réflexe que trop lent pour qu'il ne me voit pas ainsi nu et me tenant debout comme un idiot. Donc au final il avait tout de même été le premier. C'était dans un sens rassurant.

Il me souhaitant un bain agréable et sorti de la salle d'eau. Je pus alors rentrer dans la baignoire, mains étroitement serrées sur ma zone intime et ce jusqu'à ce que l'eau qui laissait échapper une fragrance douce ne couvre totalement cette partie. Elles se mirent alors à brosser ma peau avec tendresse, la couvrir avec un doux tissus chauffé, cajolant ma peau qui avait l'air d'avoir prit une teinte plus claire. Elles avaient également gainé les cheveux avec une légère couche d'onguent à base d'huile de sesame. Ma sa sortie du bain, j'étais détendu, propre, et je n'avais plus une seule honte lorsqu'elles l'aidèrent à me sécher. Elles complimentèrent même mon apparence une fois bien propre et bien habillé. J'avais, pendant un instant, eu la sensation d'être important, de compter et d'être aimé comme un Prince. C'était agréable. Mais je savais que c'était une chose à laquelle je ne pouvais prendre goût, et surtout je ne le désirais pas. J'aimais ma condition.

J'avais enfilé des chaussures d'un blanc naturel avant de rejoindre d'un pas heureux la tour du prince. Je savais que je l'y trouverai. Et c'est d'ailleurs sans surprise que je le vis là, changé comme un simple peintre pour l'occasion, préparant sa zone de dessin. Il avait appliqué au sol un draps de soie avec par dessus un confortable coussin bourré de plumes. Il s'y agenouillait sans s'abîmer la peau contre le parquet ainsi. Face à cette zone, il avait préparé celle où j'allais me tenir. Il avait mis au sol un délicat voile de tulle, ainsi qu'un superbe lit de pétales de fleurs. Il m'incite à m'y asseoir. J'avais obéis.
Une fois à genoux, il me regarda et adapta les couleurs de sa palette. Enfin. Il patienta. Il me laissait le temps de me lancer et je savais sa patience presque salvatrice. Il m'avait vu, oui, mais pas plus d'une demi-seconde et donc j'étais légèrement inquiet. J'avais longuement soufflé alors que la chemise que j'avais à peine enfilée me glissait sous les doigts, que les boutons sautaient uns par uns. Mon coeur sous mes cotes s'était mis à rouler de joie lorsque je vis le prince me sourire et se préparer à dessiner. Il sauta même d'autant plus lorsque je m'étais levé, la tête baissée et que j'avais abandonné mon pantalon. Il tomba à mes chevilles, s'y fixa et se froissa. Un vent frais s'engouffra et fit frémir ma peau avant que je ne repousse du bout des orteils le tissu que je venais de quitter. 

Mon regard quitta mes orteils pour se fixer sur le prince qui soudainement était devenu plus que silencieux, son morceau de fusain roulant entre ses phalanges. Il me regardait, il regardait tout, mais étrangement ce b'était pas du tout gênant. C'était flatteur. J'aimais à quel point il semblait satisfait, à quel point je semblais lui plaire, et surtout j'aimais ses joues rouges, oui rouges par je-ne-savais-quoi mais je remerciais ce sentiment. Il me fit signe de m'allonger et lentement j'avais obéis. J'avais posé une main contre mon coeur, levé les yeux vers le ciel encore bleu mais qui rapidement tournait au violet, alors que je gardais mes cuisses nues collées. Ce n'étais pas à son goût.

Il se dressa sur ses pieds, fit quelques la déléguées et s'agenouilla à mes côtés. Il tourna alors mon regard vers l'emplacement où il se trouvait, arrangea les mèches de mes cheveux de sorte à ce qu'elles montrent leur folie et leur humidité, en enfin il toucha mes cuisses. Mon corps se tendit a cet attouchement étrange qui envoya une grande bouffée de chaleur dans mon ventre. Il l'avait remarqué, je le savais, mais il l'ignora pour mieux ouvrir mes cuisses et les placer côte au côte, pliée, comme si je venais de m'échouer sur une plage. C'était mieux à son goût. Il sourit alors et reparti à sa place.

Il dessina immédiatement, faisant rouler ses yeux depuis mon emplacement jusqu'à sa page de papier. Il griffonnait d'abord toutes les courbes, retraçait tout ce qu'il pouvait bien voir, chaque trait striant mon anatomie. Il attrapa ensuite un magnifique pinceau à poils souples et commença à peindre. Il commença par une couleur crème très claire qui, je le supposais, servait à remplir mon corps. Il attrapa ensuite une encre noire sombre et traça ma chevelure. Sa main était folle, elle roulait de papier à palette avec une telle aisance que j'en étais impressionné. Ma bouche s'était légèrement entrouverte alors qu'il semblait apprécier chacune de mes expressions. Il apprécia même un peu plus mes lèvres qu'il du regarder de près pour trouver la bonne teinte. Lorsqu'il les peignit, j'eu l'impression de sentir son pinceau passer sur ma peau et un soupir me quitta.

La nuit était tombée depuis si longtemps que je ne semblais plus connaître depuis quand j'étais dans cette position. Le prince avait allumé plusieurs chandelles, et il s'était remis à dessiner. La cire avait énormément coulée d'ailleurs lorsqu'il se stoppa et tourna l'œuvre vers moi. Son visage était couvert de traces colorées alors que le papier, bariolé par des formes harmonieuses représentait, un corps androgyne, fin, pâle, mais étrangement proche de celui d'une femme. Seule une présence semblait trahir le sexe de la personne qui posait. Mes doigts voulaient goûter la peinture mais je me contains, me contentant de remettre ma chemise et mon pantalon. J'avais ensuite rougis doucement, il avait donné une attention particulière à chaque détail, et même mes yeux semblaient pleins d'extases. Je ne savais pas que j'avais une apparence... pareille. Je me demandais même si je pouvais lui plaire.

« De loin le meilleur que j'ai jamais fait. » se vanta-t'il en allant mettre à sécher le morceau de papier.
« J'aime beaucoup... je... mais avez-vous vraiment tout dessiné correctement. Si mince... suis-je vraiment aussi blanc? »
« J'ai dessiné ta beauté telle qu'elle apparaît. Un fils de la lune » il sourit doucement et se tourna vers moi, essuyant ses mains si délicates.
« Je... même... mes lèvres. » il passa un doigt sur ma lèvre inférieure et mon corps trembla.
« Elles sont encore plus belles en réalité. » il retira sa main et embrassa mon front. « Allons dormir. »
« Oui mon Prince. Je vais... où vais-je dormir? Il est si tard... »

Le prince sourit en coin. « Je ne vais pas réveiller mes gardes ou qui que ce soit pour quelques heures de sommeil que nous allons voler. Nous partagerons ma couche. »

J'avais protesté, mordu ma lèvre et poussé des grands cris... dans ma tête.
En réalité, je l'avais suivit jusqu'à sa chambre, je l'avais aidé à faire une toilette qui lui ôta les taches de peinture et il alla se coucher. Bêtement j'avais du attendre qu'il me somme de me mettre au lit pour obéir. Il souffla alors sa chandelle et de tourna, dos à moi. J'avais donné le dos au sien. Je fixais la pièce. Elle était si belle, si spacieuse. Les draps sentaient si bon! Et je les partageais avec le prince! Mon regard se perdit sur son dos quelques secondes et je du mordre ma lèvre pour m'arrêter de sourire. Il était beau même de dos.

C'est avec cette vue d'un attrait non négligeable que mon âme sombra dans l'inconscience du sommeil pour me plonger dans un rêve profond, sinueux, rempli de caresses, de coups de crayons et de baisers. Le réveil, n'avais jamais été si frustrant. Je l'avais presque embrassé, presque touché. Mes yeux s'ouvrirent doucement. Ils croisèrent les siens. Ils étaient beaux au réveil. Je me mis à sourire. Oh... ma main avait chaud. Je l'agitais et découvrais qu'elle était dans la sienne. Quelque chose était chaud aussi dans mon ventre. Mon sourire s'effaça, celui du prince devint joueur, amusé.

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