Chapitre 18
Veuillez m'excuser pour un tel retard mais à vrai dire ce chapitre est écrit depuis le 31 Juillet. Seul truc c'est que j'étais en vacances dans un hôtel à l'étranger où le wifi me permettait à peine de me connecter à Facebook, j'arrivais même pas à ouvrir Wattpad! c'était un vrai truc de fou xD
Puis, je me suis faite opérer de mes dents de sagesse Lundi et ce matin je souffre vraiment beaucoup. Je n'arrive plus vraiment à fermer la bouche et quand j'avale j'ai trop trop mal xD mes joues sont juste tellement enflées que je reconnais plus mon visage. Enfin, j'ai assez raconté ma vie xD Bonne lecture à vous, je vous embrasse.
Le voyage avait été bien plus rapide que ce que j'avais pu imaginer, et bien rapidement s'étaient profilées à l'horizon les terres Japonaises. Je ne voyais bien de grande différence avec nos côtes depuis le bateau marchand qui m'avait véhiculé, mais une fois à terre, j'avais compris à quel point ce peuple était différent du nôtre, rien que dans leurs tenues. Enfin... même dans ce pays je possédais une tenue de paysan cela était plus que clair d'ailleurs. Tous avaient un regard dégouté sur ma personne et je n'étais ni vexé ni touché par ces regards qui étaient plus que justifiés. Seul Jinyoung possédait encore un regard paisible et ce envers toutes les personnes autour de lui, marchands comme soldats. Il avait souri lorsqu'ils avaient vérifié s'il n'avait oublié aucun bagage et aussi lorsqu'il s'éloigna du bateau, son protecteur tenant ses bagages sur son épaule. Pour ma part, j'avais simplement regardé autour de moi, ne sachant pas quoi faire à présent. J'avais finalement trouvé un sentier qui partait du port vers l'intérieur des terres. J'avais donc frotté mon visage et déterminé j'avais fait un pas en avant. Or, je fus rapidement retenu par une main ferme mais délicate qui me força à nouveau à me tourne face à ce sourire tendre.
« Où allez-vous donc, Yoongi ? »
« Je... je n'en sais rien mais il faut bien que j'avance, Seigneur... »
« Et évidemment vous pensez que je vous laisserais courir à votre perte ? Non, non. Suivez-moi simplement. »
« Seigneur, je ne peux pas... je ne peux pas plus accepter votre aide, je me retrouve presque dans une situation où j'ai l'impression de vous utiliser... »
« Cessez donc de dire cela, je comprends votre désarroi comme votre timidité, mais sachez que cela ne me gêne absolument pas et que si vous le voulez ou non, vous nous suivrez vers l'intérieur des terres. Je connais une manière de vous aider d'une manière noble. Vous verrez, vous ne pouvez refuser. »
J'avais longuement réfléchis, tortillant mes orteils à l'intérieur de mes chaussures abîmées par la neige, le sel et le sable. « Bien... Seigneur, je vous devrais la vie. »
Il m'avait fait alors signe de le suivre vers l'extérieur du port alors qu'autour de nous, hommes et femmes se déplaçaient lentement en nous regardant d'un œil autant fasciné qu'intrigué. Ils devaient bien se douter que nous venions de l'autre côté de l'eau au vu des différences dans nos tenues. Ils avaient de drôles de 'Hanboks' dont je ne connaissais pas encore le nom, et leurs cheveux longs n'étaient pas attachés à notre manière. De plus, les femmes laissaient leurs longs cheveux noirs rouler le long de leurs épaules, tandis qu'elles baissaient les yeux sur le passage de Jinyoung. Elles devaient le trouver très beau et je trouvais également que cet homme ferait un époux parfait pour n'importe quelle femme de grand rang. En effet, il possédait beauté, générosité et tendresse, les qualités parfaites pour être un bon mari, un bon père, et également un bon marchand. Mais il ne semblait nullement conscient de tout cela, et il continua de nous guider jusqu'à l'entrée du port. Là, il trouva un jeune homme accompagné par deux chevaux sellés qu'il paya. Le jeune homme, après avoir compté les pièces entre ses doigts, céda les rennes à Jinyoung et son protecteur qui me firent signe de les rejoindre car par reflexe je m'étais tenu à l'écart. On me fit alors monter dans le dos du protecteur, car j'avais refusé de me tenir si près d'un seigneur, je ne sentais surement pas assez bon, et le contact de mon corps l'aurai dérangé pour sûr. C'est donc, à peine accroché à l'homme toute en tenue noire que j'avais fait la route, écoutant le jeune noble qui énumérait ses différents voyages autour du monde, me faisant presque jalouser son expérience, ainsi que son intelligence.
« Mon père a toujours voulu voir plus loin que notre cher empire Joseon, alors il affrétait des bateaux qui prenaient tous des directions bien différentes, leur destination était juste le monde. Il m'avait emmené dans ses périples et j'ai pu voir des choses superbes. J'ai même vu des hommes aux yeux d'un bleu azur, et qui ne possédaient aucune bride à leur paupière... au premier abord je devais avouer qu'ils m'avaient grandement effrayé, surtout que leur langue ressemblait à un réel charabia à mes oreilles. J'ai cru qu'il s'agissait d'un mauvais rêve et qu'ils étaient des esprits qui me hantaient. Mais, mon père avait su me rassurer et j'avais passé en ces terres des semaines. J'avais partiellement appris leur langue, de quoi m'exprimer avec politesse et expliquer mes besoins et envies. Cela était suffisant car nous avions logé dans une immense villa, appartenant à un marchand ami de mon père. Ils faisaient beaucoup d'affaires ensembles et ils prévoyaient les différents voyages à effectuer. C'est-à-dire, quelle marchandise revendre. Ils avaient décidé qu'il s'agirait du Poivre. Une épice que les hommes blonds se disputaient pour énormément d'argent, cette épice était plus chère que l'or ! ils avaient décidé qu'il était leur prochain objectif, vendre du poivre. Depuis ils le font toujours, et communiquent par lettre quelques fois par an. Ils continuent ensemble leurs affaires et maintenant que je suis adulte, je les aide à faire tout cela. Voilà pourquoi je me déplace au Japon, pour visiter des familles avec qui nous faisons également des affaires. »
J'étais fasciné, il existait dans ce monde des hommes possédant de tels yeux, de tels cheveux ?
« L'homme avec qui nous commerçons a une fille, elle possède des yeux verts et des cheveux noirs bien différents des nôtres. Lorsqu'elle se les coiffe, ils sont longs et ondulés. Son père désire plus que tout que je la prenne pour épouse et que je vienne vivre sur leurs terres. J'ai toujours refusé, j'aime bien trop la beauté de notre pays pour le quitter, même si cette femme possède bien des charmes. »
« Des yeux verts ? »
« Oui, leurs yeux, leurs cheveux et leur peau possèdent des couleurs bien différentes des nôtres, et une femme est si différente d'une autre dans ces pays. Tandis que dans le nôtre, les traits changent, pas les cheveux ni les yeux. C'est le point positif de ce pays. »
Il continua ainsi à me conter ses voyages autour du monde, m'expliquant ensuite les repas qu'il prenait, il me parla même de féculents bien différents de notre riz. Cela avait fait grogner plus d'une fois mon estomac mais bien heureusement il ne releva pas ces bruits. Il fit simplement marcher nos chevaux jusqu'à ce qu'enfin ne se profile un immense bâtiment, dont la construction me rappelait beaucoup nos palais de nobles. Il nous fit alors nous approcher et nous pûmes mettre pied à terre face à cette immense habitation d'où s'échappait une fumée claire, témoin d'un feu de bois à l'intérieur. Jinyoung attrapa alors ma manche et son regard vint sonder le mien alors que soudainement il avait l'air grave.
« Ici, vit ma tante, et elle devra recevoir une explication de ta venue. Tu me laisseras parler, je trouverais les bons mots, et s'il-te-plait, ne vient pas à me contredire. »
« Seigneur, vous m'inquiétez. »
« Ne t'en fais pas, je trouverais des mots qui ne te porteront aucun préjudice, seulement l'assurance d'un meilleur avenir... »
« Bien... Bien, Seigneur. »
Il hocha lentement de la tête et me guida à l'intérieur. Il me fit passer une cour immense où plusieurs jeunes femmes étaient passées en vitesse pour se cacher à l'intérieur, cachant leurs visages derrière leurs voiles. Jinyoung ne leur avait offert aucun regard et il marcha lentement vers une grande porte de bois à laquelle il avait frappé. La voix chevrotante d'une vieille femme lui parvint et il entra. Dès lors, il ne parlait plus une langue que je comprenais alors que je le voyais me désigner parfois tandis que courbé vers le sol j'essayais de comprendre les tons employés. La vieille femme sembla bien intriguée au début mais fut rapidement très intéressée et elle enchaîna les questions, le rire aux lèvres. Je ne savais si elle se moquait de moi, ou si elle était excitée à l'idée de ma venue mais lorsqu'on me fit me redresser et que je pus desceller un large sourire sur son visage, je compris que Jinyoung m'avait bien trop encensé. Voilà pourquoi il n'avait pas voulu que je le contredise, ou que j'intervienne. Il avait bien trop peur d'une forme de modestie qui aurait pu me prendre. La tante vint alors me prendre par les épaules, me laissant entrevoir ses yeux plissés par une forme de vieillesse légèrement avancée.
« Mon Coréen, est plutôt mauvais. Mais je sais te dire, bienvenue dans ce palais. Jinyoung euh... s'occupera de toi. N'aies craintes. »
« Merci beaucoup pour votre hospitalité, je vous dois la vie. »
Elle gloussa à ma réponse et me confia à nouveau à son neveu. Dès lors, on me mena à une salle de douche où plusieurs jeunes femmes vinrent s'occuper de moi, me lavant consciencieusement, leurs regards neutres cherchant chaque trace pour la blanchir. Enfin, elles me parèrent d'un vêtement long, aux manches larges et blanches avant de coiffer mes longs cheveux. Elles firent d'ailleurs tout pour qu'ils restent le plus lisse possible avant de les tresser et d'en faire un chignon. Je me reconnaissais à peine dans cette tenue, comme si je trahissais dans un certain sens mes origines, mais avais-je réellement le choix à présent ? Tant que cela pouvait sauver mon Prince je n'hésitais pas.
Les jeunes femmes me saluèrent lorsqu'elles eurent terminé, et elles me congédièrent bien gentiment. A la sortie, m'attendait déjà le jeune noble qui s'était également changé, et qui avait enfilé une tenue assez similaire à la mienne et qui lui sciait bien mieux.
« Ah, te revoilà. »
« Oui... qu'avez-vous dit à votre tante, Seigneur ? »
Il détourna rapidement le regard avant de soupirer. « Je lui ai dit que vous étiez un jeune serviteur Coréen, que vous connaissiez des techniques très originales en ce qui concerne le commerce, le soin, et l'éducation. Je ne pense pas que tout cela était un mensonge, tu sais ? Tu es capable de tout cela, et si tu as travaillé pour un grand maître, ta servitude a du te donne rune éducation qui plaira à ma tante. »
J'étais bouche-bée alors qu'il grattait lentement son menton. « Seigneur, loin de moi l'idée de vous faire passer pour un menteur, je ne le pense nullement, mais je ne possède que bien peu de qualités. »
« Sornettes, tu possèdes un jugement bien déformé sur ta personne. A présent, nous allons te donner une éducation propice à la vie au Japon, et tu pourras être un grand marchand, lié à cette famille intimement. »
Je n'avais pas même envisagé le contredire, il avait su me sauver la vie et me tendre la main lorsque je me pensais face à un mur. Ce jour-là il m'avait alors servi un bon repas pour caler mon estomac grognon avant de me mener dans une pièce chauffée et close où se trouvaient des dizaines de livres. Une fois-là, il m'avait fait l'étude, m'apprenant la lecture et l'écriture de la langue japonaise. Il était intransigeant, et chaque erreur, même infime était pointée du doigt pour être améliorée.
Il avait fait cela pendant des semaines, chaque jour, inlassablement. En effet, après avoir passé la journée à l'extérieur, à s'occuper d'affaires concernant sa famille, il revenait dans la salle d'étude où j'étais déjà depuis le matin, et il jaugeait mon apprentissage. Et jour après jours, je commençais à connaître cette langue, à la maîtriser et à même savoir l'écrire et la lire. Grâce à lui, je comprenais enfin ce que les femmes et les hommes de ce palais racontaient, et enfin j'étais rassuré ; j'avais toujours peur qu'ils ne parlent de moi, où jugent ma présence. Mais chaque fois qu'ils discutaient, ils parlaient de leur labeur ou du repas qu'ils devaient préparer. Cela me rassurer, et bien vite même ils m'avaient intégré comme un proche de leur maître, et ils me servaient comme tel même si je le refusais durement. Jinyoung, lorsque je lui en parlais, me disait que cela était tout à fait normal au vu du fait que j'allais entrer dans les affaires, mais il était si dur de concevoir que j'étais devenu ceci en ayant tout perdu...
Les jours passèrent donc, et le beau temps revint sur ce pays qui sembla devenir le mien, et enfin j'avais pu parler cette nouvelle langue. Elle me semblait aussi naturelle que ma langue de naissance, malgré le fait que chaque fois que je me couchais dans le lit, je repensais avec énormément de tendresse à Joseon. Mon Prince me manquait, ma famille également, et mêmes les gens du palais du Prince me manquaient. J'essayais de me dire que la meilleure chose était de les oublier, de me dire qu'ils étaient en très bonne santé, mais je ne pouvais ignorer qu'à l'heure actuelle des choses, l'enfant du Prince avait vu le jour, et j'avais été totalement éclipsé, moi et mon amour impur.
La seule chose qui savait alors me conforter, était le labeur que j'effectuais aux côtés de Jinyoung, et peu à peu j'avais commencé à comprendre à quel point son travail avait un réel intérêt. J'avais trouvé du bonheur à compter, à diriger, et à guider des hommes pour que des expéditions de marchandises arrivent à bon port sans problème. De plus, je n'avais jamais autant manipulé d'argent et je n'avais jamais ressenti une telle indifférence envers cela. Le calcul des recettes et la mise en relation de dizaines de chiffres étaient devenus mes activités favorites. D'ailleurs Jinyoung le les cédait bien gentiment, lui ne pouvant pas même supporter l'entente de calculs d'arithmétique. Or, un jour, mon quotidien fut ébranlé par une nouvelle qui me retourna le cœur, Mon Seigneur allait retourner à Joseon, et il voulait que je l'accompagne. Les affaires nous ne les faisions plus qu'ensemble et il n'imaginait pas repartir sans moi. Or, ma disparition n'était pas un simple exil, mais un bannissement, et je ne voulais absolument pas retourner en ces terres et causer du tort à mon ancien amant. Or, à force d'argumentations et de dizaines d'heures à en parler, j'avais fini par céder, me disant que personne ne saurait me reconnaître maintenant que je ne portais plus que des tenues japonaises et que je parlais cette langue comme si je le faisais depuis ma naissance.
Le voyage fut donc organisé et un bateau affrété pour notre voyage. Nous avions été emmenés en peu de temps de l'autre côté de la mer et comme un souffle de nostalgie était venu frapper mon visage lorsque j'avais revu mon pays, mes coutumes et les tenues que tout habitant avait revêtu. Ces magnifiques Hanboks si bien portés, et cette langue que je n'avais entendue qu'occasionnellement. Je ne pouvais me voiler la face, j'avais le mal du pays au Japon, et j'avais eu besoin de revoir ces gens, et de les entendre à nouveau parler.
« Nous y revoilà, à présent, nous devons emmener nos marchandises à la capitale, un marchand là-bas nous attend pour tout revendre. »
J'avais regardé nos marchandises qui étaient débarquées pour être hissée sur le dos d'animaux qui formaient une caravane de plusieurs mètres de long.
« Il me semble que tu connais bien la capitale, comme tu en parles bien souvent. »
« J'y ai vécu toute ma vie, et ma famille doit toujours y habiter. Je connais bien ses rues, je pourrais nous guider. »
« Parfait, Yoongi. » Jinyoung m'avait offert un sourire tendre et une main sur mon épaule il me guida vers nos chevaux. « Cela semble te faire un drôle d'effet de revenir sur ces terres. »
« Je suis très nostalgique des années que j'y ai passé, après tout, c'est là où je suis né, je ne peux l'ignorer. »
« Tu as raison, j'aurai aimé être aussi nostalgique mais, je n'aime la pauvreté qui y est trop présente. N'étais-tu pourtant pas un enfant pauvre ? »
J'avais grimpé sur le dos de ma monture et replaçant mon chapeau j'avais ris doucement. « Oui, il n'y a qu'à l'heure actuellement que j'ai obtenu une vie convenable, grâce à toi. »
« Et ce fut un plaisir ! »
Riant fortement il fit avancer notre caravane et tous sur notre chemin nous regardait avec admiration. Ces regards avaient tant changé depuis mon départ, et de vagabond j'étais passé à un noble faisant du commerce avec des nobles d'autres contrées. Jamais je n'avais pu imaginer dépasser mon statut de compagnon du Prince et à présent, je vivais... j'étais devenu un homme libre, qui n'était plus enchaîné par la pauvreté, même si je savais parfaitement qu'une fois arriver à la Capitale, de nombreuses surprises désagréables m'attendaient. Voilà pourquoi, lorsque j'avais passé le pont où résonnait le Gyeong de demi-journée, j'avais senti comme un poids venir écraser mes épaules. J'avais parcouru ses rues à pieds, traînant dans la poussière et à présent, j'étais observé comme un homme riche, un homme qui avait tout réussi, un homme admirable. Le regard de ces pauvres gens était venu meurtrir mon cœur alors que soudainement, mes yeux vinrent se poser dans ceux qui me semblaient connus. Une femme, aux traits tirés mais si semblables aux miens, et qui tenait dans ses bras une petite fille d'à peine un an, alors qu'une autre se tenait à ses côtés.
« Mère... »
Jinyoung se tourna vers moi et fit stopper la caravane. Il suivit mon regard. « Veux-tu aller la rencontrer ? j'apporterai les marchandises moi-même avec mes gardes. »
J'avais longuement hésité et j'avais soupiré longuement. « J'irai lorsque notre travail sera achevé. »
Cette excuse m'avait déchiré le cœur, je savais juste que si j'allais à leur rencontre alors qu'elle n'avait pas semblé me reconnaître, j'exposais ma couverture ; après tout j'étais mort depuis déjà de longs mois...
Nous avions donc continué à avancer, jusqu'au cœur de la capitale où un marché avait été dressé. Ainsi, avec nos animaux nous avions serpenté dans els rues jusqu'à trouver ce riche marchand qui nous attendait déjà depuis longtemps. Après tout, le chemin avait été bien long et nous avait prit plusieurs jours. Il osa donc négocier les prix mais nous fûmes inflexibles, et nous avions obtenu tout ce qu'il nous devait. Il n'avait pas caché sa colère mais lorsque nos produits d'affichèrent à ses yeux il tenta tant bien que mal de cacher sa stupéfaction. En effet, nous ne vendions que les meilleurs produits et souvent les marchands ne s'attendent pas à une telle richesse.
« A présent, que fait-on, cher associé ? » avait ricané Jinyoung tout en renvoyant ses gardes qui sortaient nos mules de la ville.
« Je n'en sais rien, à vrai dire cette ville n'est pas très riche en amusement. Enfin, vous voulez peut-être rencontrer nos Gisaeng ? »
« Des Geishas ? Sans façon, je n'apprécie pas ces compagnies au Japon alors pourquoi ici ? »
« Elles jouent de la musique et se laissent peindre vous savez. »
« Comme nos Geishas, et je ne trouve pas ça bien amusant. Je connais les corps des femmes par cœur et leurs courbes n'attire plus un œil comme le mien. » Bien étrangement son discours me rappelait celui du Prince Kim...
« Vous aimez peindre ? »
« Oui, enfin dans une certaine mesure. »
« Allons donc peindre le fleuve qui court aux abords de la ville... »
Il avait hoché de la tête mollement, je savais que cela ne semblait pas vraiment l'intéresser. Mais j'avais envie de revoir ce fleuve où j'avais rencontré pour la première fois mon Prince, et qu'il avait peint notre premier nu. Je savais que je devais me détacher de tous ces souvenirs mais j'en étais incapable, il me fallait simplement revivre cela tant que je le pouvais, avant que le Japon ne reprenne toute sa place dans ma vie.
Nous étions alors passé dans une échoppe qui vendait encre, peinture et papier de qualité. Nous n'en avions pris qu'une faible quantité, car je n'étais pas bon dessinateur et que je savais Jinyoung trop énergique pour rester assit à peindre un court d'eau calme. Et enfin, nous avions guidé nos chevaux vers la rive. L'odeur de roseaux et de l'eau vint raviver de profonds souvenirs et lorsque mes doigts touchèrent la surface glacée de l'eau j'avais eu un sourire nostalgique. Ô Namjoon, quels souvenirs avais-tu gravé dans mon esprit. Ainsi, le sourire aux lèvres, j'avais marché jusqu'à un bord ombragé où je m'étais installé, aux côtés du jeune marchand qui avait déjà sorti sa feuille de papier. Il commença directement à peindre tandis que j'avais simplement observé l'horizon, me disant que c'était ainsi qu'il m'avait vu apparaître pour me laver.
Les minutes coulèrent lentement, sans que rien ne vienne déranger notre paisible instant artistique. Or, au bout d'un certain temps, le son clopinclopant d'un cheval au pas vint me sortir de ma réflexion. J'avais vu alors un grand cheval noir se profiler à l'horizon, monté par un grand homme caché sous un chapeau. Il était accompagné de deux gardes qui discutaient assez fort pour que leurs voix me parviennent. Dès lors, mon cœur s'emballa, se mis à déchirer ma poitrine, et plus ils approchaient plus je reconnaissais le timbre de ces voix. Je ne savais que faire, devais-je rester là, jouer l'inconnu et me cacher sous mon chapeau, ou fuir comme je l'avais fait il y avait tant de temps ?
Je n'avais pas réfléchi longtemps et sans comprendre je m'étais levé et j'étais grimpé sur mon cheval. Intrigué, Jinyoung se redressa lentement et toussota.
« Que fais-tu ? »
« Partons et je t'expliquerai. »
« Mais... » il se tourna en tous sens et mordit sa lèvre. « Idiot descend de ce cheval ! un membre de la famille royale approche ! »
J'étais piégé. C'est donc à contre cœur que j'avais remit le pied à terre et que je m'étais courbé au plus bas, cachant mon visage sous les longs bords de mon chapeau. Je tendais l'oreille et tentait de savoir s'ils allaient s'arrêter.
« Mon Prince, des étrangers, regardez. »
« J'ai vu, Jimin. Ils se sont installés là où je le désirais... pouvez-vous faire en sorte qu'ils libèrent cette place ? Elle m'est chère. »
J'avais mordu ma lèvre aussi fort que possible et j'avais entendu les pas des deux hommes devenir de plus en plus fort avant de voir leurs pieds dans mon champ de vision. Je priais pour qu'ils ne demandent à voir notre visage.
« Tu crois qu'ils parlent Coréen ? Je parle pas Japonais moi. » Mumura Jungkook à son compère.
« Nous parlons votre langue, en effet, nous ne vivons qu'au Japon, nous n'en sommes pas originaires. » commenta Jinyoung en se redressant, un sourire aux lèvres.
« Cela facilite les choses ! » se réjouit alors Jimin qui caressa mon cheval. « Notre Prince voudrait prendre votre place à l'ombre pour peindre, cela lui tient à cœur. Pouvez-vous la libérer ? »
« Bien sûr ! » j'avais répondu pour faire au plus vite et j'étais remonté à cheval. J'avais vu le regard intrigué de Jinyoung mais à son tour il monta sur son équidé, alors que je penchais mon chapeau pour qu'aucun des deux gardes ne voient mon visage.
J'avais senti que Jimin se penchait pour me voir alors que Jungkook faisait une moue qui rappelait une réflexion. Peut-être avait-il reconnu mon timbre de voix ? il fallait à tout prix partit dès à présent. J'avais fait tourner mon cheval et me cachant toujours de la vue des trois autres hommes j'avis tenté de partir. Un « Halte-là » m'en empêcha.
« Jimin, fais découvrir son visage à ce jeune étranger. »
« Bien, Prince Kim. »
Le soldat me força à mettre pied à terre et m'amena face au prince. J'avais le cœur au fond de la gorge alors que je sentais que le Prince avait attrapé mon chapeau. Etais-je vraiment prêt à faire face à son regard à nouveau ? Je ressentais déjà la souffrance de l'amour venir serrer mes entrailles tandis qu'enfin, JInyoung s'était manifesté.
« Sauf votre respect, Altesse, nous ne sommes que des marchands étrangers. Pourquoi imposer une telle fouille à mon associé ? Ce que vous recherchez n'est probablement pas ici. »
Le Prince relâcha mon chapeau et il eut un rire amer que je ne lui connaissais pas. « Que savez-vous que de que je recherche ? »
« Bien peu de choses, certes. Mais je peux vous assurer que mon associé ici présent, n'est qu'un Noble Marchand. »
J'avais une soudaine mauvaise impression que Jinyoung en savait bien plus sur mon passé que je ne le croyais, et qu'il tentait de m'éloigner de celui-ci par une ruse qui semblait fonctionner. « Un Noble tu dis ? » Le prince sembla dépité.
« Oui, il fait partie de ma famille. »
« Cela ne signifie pas qu'il est né d'une famille noble. L'as-tu anobli ? »
« Je... Oui, Mon Prince. »
Dès lors la main blanche de Mon Prince se posa à nouveau sur mon chapeau. « Pourquoi tergiverser de toutes manières, je désire voir son visage. Nous recherchons certains hommes pour des crimes envers ma famille, et s'il se cache c'est qu'il a quelque chose à se reprocher, ne crois-tu pas ? »
« Nous ne sommes pas des criminels ! »
« Nous verrons cela. »
Je sentis mon chapeau sauter de ma tête alors que mes cheveux étaient venus retomber surmon front. Le regard bas et les doigts emmêlés dans ma tunique j'avais supporté le silence et les regards étonnés des gardes et du Prince. J'avais entendu ce Noble être descendre de son Pur-sang pour se poster face à moi. Jamais je n'avais autant tremblé alors qu'il avait redressé mon visage, prenant mon menton entre son index et son pouce. Je ne pouvais le regarder en face et mon regard était plaqué sur son cou. Il semblé amaigris...
« Mes yeux me jouent-ils des mauvais tours ?... Ou est-ce vraiment vous, Amour ? »
Un sanglot m'anima et je ne pus répondre qu'un couinement étouffé par mes lèvres serrées.
« Vous aviez disparu, et à présent, au détour d'un chemin, je vous retrouve... Comment est-ce simplement possible ?... »
« Je... Mon Prince... j'ai décidé de partir, pour sauver votre vie... Hoseok voulait vous dénoncer... je dois d'ailleurs repartir. »
« Repartir ?! à nouveau ?! Non je ne le supporterai pas... »
« Et je ne pourrais supporter la torture que m'imposerait votre épouse. »
J'avais fait plusieurs pas en arrière, les joues inondées de larmes de désespoir. C'est alors que j'avais croisé son regard, il avait tant changé. Il avait perdu tout ce côté vif, et avait prit une couleur terne, comme sa peau qui était devenue plus pâle. Ses lèvres pleines autrefois étaient grisonnantes, abîmées, tandis que je voyais une humidité sur son œil sec.
« Mon épouse... cela a toujours été le problème... le fait que je doive trouver une épouse... et il est vrai, je ne peux t'imposer de supporter cela... surtout depuis la naissance de l'enfant... alors bien, pars... pars et ne reviens jamais. »
« Prince Kim, vous dites que vous abandonnez ses recherches alors qu'enfin vous le retrouvez ?! J'ai pas couru partout dans le pays pour abandonner moi ! » se révolta Jungkook qui me prit par le poignet. « Et votre projet de fuite vers un nouveau monde ? »
« Utopique Jungkook, je vois bien qu'il a déjà trouvé mieux ailleurs. » son regard se porta sur Jinyoung qui à son tour me prit par la manche et me dégagea de la prise du garde.
« Vous ne pensez tout de même pas qu'il ait pu vous remplacer par cet homme ?! »
« J'en suis certain, Jungkook. Et s'ils ne sont pas encore liés, ils le seront bientôt, je vois ce qui est né dans le regard de ce marchand, et la détresse qui anime Yoongi le poussera à m'oublier. Alors oubliez-moi, Amour. Cela me convient, tant que vos larmes se sèchent... »
Il remonta sur son cheval alors que ma gorge serrée par les sanglots m'empêchait de prononcer un mot. Il fit tourner son cheval et le mit au pas. Pendant un instant les deux gardes m'avaient dévisagé avant de disparaître, une insulte au bout des lèvres. Je comprenais qu'ils me détestaient à présent, j'avais tant fait souffrir leur maître, mon... maître... j'avais rapidement regardé Jinyoung qui tenait toujours ma main, mais non, j'étais incapable de l'oublier. Sans réfléchir j'avais poursuivi sa monture et une fois à sa hauteur je l'avais fait stopper. Je ne reconnaissais plus mes attitudes alors que je l'avais tiré de son cheval et posté face à moi.
« Pour vous, je souffrirais toutes les tortures, les pires insultes et les pires sévices. Mais pour vous, pour vous protéger j'ai dû fuir. Hoseok menaçait de vous dénoncer à votre père, je ne pouvais pas le laisser faire, et ma seule solution était de lui obéir, je n'ai pas même pu dire adieu à ma famille. »
Il resta silencieux un instant et enfin il pencha la tête sur le côté. « Lorsque tu as disparu, nous avons lancé de grandes recherches dans toute la ville, même si mon épouse était tout à fait contre l'idée. Mais elle avait en même temps très peur de moi, et lorsque je l'ai menacée de la répudier et de la faire exécuter elle n'osa plus prononcer mot. Aux premiers abords nous pensions que tu avais juste fuis, jusqu'à ce qu'Hoseok ne répande la rumeur de ta mort. Il avait même fourni 'ton cadavre' comme preuve. Mais pour t'avoir peint des milliers de fois je connaissais ton visage et ton corps par cœur, ce n'était pas toi. Alors j'ai continué à faire mes recherches, promettant à ta famille que je prouverai que tu vivais toujours. Mais jamais je n'aurai pensé que tu deviendrais un noble Japonais... jamais je n'aurai cru que tu trouverais une vie bien plus riche loin de moi. »
J'étais resté silencieux un instant. « La vie auprès de vous était la plus belle que je puisse jamais espérer, au Japon je n'ai trouvé qu'un labeur différent et votre manque ne faisait que m'assaillir. »
Il m'offrit un faible sourire puis regarda Jinyoung. « Laissez-moi vous inviter à déjeuner, je crois que nous avons à discuter, au moins quelques minutes... »
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