Chapitre 14

Aujourd'hui, le Prince Kim a trouvé épouse.

Il m'a demandé de ne pas assister à la cérémonie pour ne pas me voir dévasté, il m'a donc donné une chambre près de la sienne, où j'ai attendu durant toute la cérémonie. On m'apporta de quoi manger alors que j'entendais des chants et de la musique au loin. Je n'avais mangé et bu que très peu. Je n'attendais que la venue du Prince, qu'il me donne plus de nouvelles, et qu'il me rassure au sujet de sa femme à présent. Chaque fois que j'y pensais je me sentais incroyablement triste, comme si un immense puit sans fond se creusait dans mon cœur. Je n'arrivais à croire que quelqu'un avait accédé à ce que je n'avais et ne pouvais obtenir. Cette femme possédait le bon sexe, c'est ce qui l'a mené à ses côtés. Elle avait également le bon rang, je ne suis qu'un pauvre prolétaire, vivant à ses dépens, lui prenant du temps et de l'air. Mais je ne pouvais oublier cette nuit où nous nous étions aimé comme deux vrais époux, à ces nuits suivantes que nous avions passées à dormir l'un contre l'autre, jouant comme deux vieux amants à se taquiner. Je ne connaissais cette partie de mon amant, et chaque fois que je la découvrais je ne pouvais m'empêcher de rire aux éclats. Il disait d'ailleurs adorer mon rire, il plissait mes yeux selon lui. Mais à présent je ne pouvais être que dépité. En effet, les festivités n'avaient que duré, et ce jusque tard dans la nuit. Mais enfin les invités furent emmenés à des chambres où ils dormirent paisiblement au son des sauterelles. Et enfin, il arriva. Il passa ma porte avec vitesse et à peine avais-je eu le temps de me lever qu'il se jeta dans mes bras.

Ses mains parcoururent mon corps entier alors que sa bouche venait gouter la peau de mon cou. Il me gouta autant que possible, tenant avec ferveur mon menton pour écarter mon visage et lui tendre mon cou. Et enfin, il vint dévorer ma bouche sèche de ses doux baisers de miel. Il avait le goût de sucre et de thé. Je me senti alors soupirer longuement alors que j'avais posé mes doigts sur ses épaules. Il se mis alors à me sourire, glissant à présent délicatement ses doigts sur mes joues. Il cherchait mon regard alors que je regardais sa tenue de jeune marié. Cela me faisait un drôle d'effet.

« Bonsoir, Amour. »
« Bonsoir, Mon prince. » Malgré la proximité je m'étais courbé. « Votre épouse... »
« Tu vas l'adorer, demain tu la rencontreras. »
« Je ne suis pas certain de lui porter des sentiments agréables, voyez-vous ? »
Le Prince se contenta de rire joyeusement. « Tu verras. » Il caressa mes lèvres. « Tu t'es à peine nourrit. Mange. »

Il me fit asseoir face à mon assiette et surveilla que je mangeais correctement mon repas et ce même si je voyais parfaitement qu'il était épuisé. Il termina même par s'endormir sur mon épaule et je n'osais le réveiller. De plus, cela ne me gênait pas qu'il n'aille pas partager sa couche avec sa femme. Je le pris donc dans mon lit et c'est avec ferveur que j'avais surveillé son sommeil. Il ne se réveilla d'ailleurs que tard dans la matinée lorsque Taehyung vint nous annoncer que le Prince devait saluer ses invités qui partait. Il dû alors se lever, se laver et s'habiller en vitesse pour saluer chacun d'entre eux, et cette fois j'avais été à ses côtés. J'avais vu des familles de ministres, de nobles et membres de la famille royale passer la porte du palais, alors que la nouvelle femme était non loin aux côtés de notre Prince. Elle saluait poliment alors que chaque fois que je le pouvais je la dévisageais. Elle n'était pas très grande, quelque peu replète alors que ses longs cheveux noirs étaient tressés et montés sur sa tête. Elle était jolie malgré ce léger excès de de poids et cela me mis encore plus en colère. Il avait d'ailleurs l'air si radieux lorsqu'elle riait ou qu'elle saluait que mes joues en rougirent. Or, je me sentis me calmer immédiatement lorsque le Prince cessa tout sourires lorsque tout le monde eut disparu. Et la Princesse cessa également pour mieux rejoindre ses servantes pour discuter avec elles. Dès lors, le Prince me prit par le bras en souriant.

« Allons prendre le thé. »
« Bien, Mon Prince. »
« Prince Namjoon, puis-je également venir ? » Demanda la Princesse en sautillant sur place.
« Bien sûr. »

Je n'avais entendu aucune tendresse dans la voix de mon amant et cela me fit drôlement pour cette jeune fille. Malgré tout, elle nous suivit jusqu'à la salle de réception et ensemble nous prîmes le thé. Cette jeune fille ne cessait de parler, si bien qu'elle ne bu pas même sa tasse de thé, trop occupée à me raconter qu'elle venait d'une famille de noble qui possédait un terrain de chasse immense, qu'elle avait un jour chassé, mais que surtout elle était très douée pour créer des parfums. Le Prince lui-même avait l'air agacé et je comprenais alors mieux pourquoi hier il avait tant besoin de tendresse, elle avait dû le rendre fou. Il coupa court au thé, d'ailleurs, prenant prétexte qu'il devait faire quelque chose pour m'abandonner avec elle. En fait, j'allais le rejoindre mais la jeune épouse demanda à rester en ma présence et mon amant ne su lui refuser. Il ferma donc la porte derrière lui et disparu je ne savais où, me laissant avec cette pire ennemie. De plus, soudainement, ses traits s'étaient durcis alors qu'elle buvait lentement sa boisson, qui surement avait dû refroidir. J'avais peur à présent, je ne voulais pas qu'elle me rejette car à présent elle avait épousé celui que j'aimais. Je me sentais transpirer à grosses gouttes alors qu'elle déposait délicatement sa tasse sur la table.

« Pardonnez-moi, je suis une vraie pipelette, mais je suis si heureuse que nous partagions notre époux ! »
Je me sentis me tendre. « N-Notre époux ? »
« Bien sûr, je sais bien que le Prince ne m'aime pas comme l'aurai voulu une femme, et puis il n'aimera aucune femme. Et je sais qu'il a besoin d'une descendance. Il m'a parlé de vous, Monsieur Min, je suis si heureuse d'enfin vous rencontrer. J'avais peur que vous ne me détestiez en sachant que je devenais également son épouse. Mais vous garderez votre place de premier époux, et vous aurais sa couche, son amour, et moi, je porterai ses enfants lorsqu'il en voudra. »
Mes oreilles semblaient siffler. « M-Mais... Mademoiselle... je ne suis pas marié avec le Prince Kim, seulement... son amant. »
« Ah ! Cela ne change rien ! » elle donna un grand coup dans la table du plat de la main. « De plus, le Prince me permet d'aimer ma Bien Aimée ici et je ne veux pas aller partager mon lit avec un homme plutôt qu'elle ! » elle posa une main sur ses lèvres en toussotant, comme si elle avait soudainement trop parlé. Mais voilà... je comprenais mieux. Un sourire se dessina sur mes lèvres.
« Oh... dans ce cas merci pour votre grand sacrifice... porter l'enfant d'un Prince alors que vous aimez votre être cher, vous êtes si généreuse. »
« Oh mais nous avons convenu sur le fait que nous n'aurons pas de relation charnelle. On compte sur vous pour cela. »
Ma salive se bloqua dans ma gorge. « P-Pardon ?! »
« Je ne peux me donner à lui, c'est plus fort que moi. Alors vous aurez vos relations avec votre amant et... à l'aide d'un médecin nous... nous me mettrons enceinte. Voilà tout. »
« T-Très bien... »
« Cela vous convient-il, Monsieur Min ? »
« Parfaitement ! »

La jeune femme eut un léger rire avant de se lever et de se courber. Je fis donc de même avant qu'elle n'ouvre à nouveau la bouche. Il était vrai qu'elle était une pipelette infatigable.

« Le Prince a cherché si longtemps une personne comme moi si vous saviez... les jeunes femmes voulaient tant un palais, un homme aimant et pouvant leur offrir le monde. Il a alors cherché celle qui ne voulait nullement de tout cela et il me trouva. Il lui a suffit de me parler de vous Monsieur Min pour que j'accepte. A présent, envisagez une chose... mariez-vous avec lui. » elle me fit un clin d'œil avant de disparaitre hors de la salle de réception, me laissant seul et euphorique.

La pression était retombée d'un coup alors que je m'étais mis à courir dans tout le palace, cherchant désespérément mon amant. C'est sans surprise que je l'avais retrouvé auprès de son étalon, le regardant faire des exercices physiques. Je m'étais alors jeté dans ses bras, fondant au creux de ceux-ci sous l'effet du soulagement. Il entoura alors ma taille pour me maintenir debout, grognant faiblement sous mon poids. Je riais et pleurais à la fois alors qu'il remettait en place mon chapeau et mes cheveux, faisant signe à ses gardes que ce n'était pas grave, que mes agissements étaient tout à fait normaux.

« Vous m'avez bien eu ! »
« De quoi parlez-vous, Amour ? »
« Votre épouse, je l'adore. »
Il rit à gorge déployée. « Je te l'avais dit. Elle est très bavarde et je trouve cela agaçant mais elle est parfaite pour notre situation. Elle est très bien éduquée, gentille et bonne parfumeuse. Elle saura égayer ce palais. Le seul problème restant la conception. »
« Oh... oui en parlant de cela... je trouve qu'avec l'aide du médecin c'est mieux. » j'avais hoché de la tête lentement pour appuyer mes propos alors qu'il s'était mis à rire.
« Eh bien évidement que cela vous paraît avantageux, mais imaginez cette pauvre jeune femme, ou le médecin qui devra recueillir... » il pouffa, ne pouvant finir sa phrase. « Je suis heureux de vous voir si rayonnant, Amour, à présent vous devez dormir, vous avez veillé toute la nuit. »
« Oui, Altesse. Vous avez raison. Je vais dans ma chambre. » Alors que je me courbais pour le saluer et donna une tape dans mon front.
« Va dans notre chambre, dors dans nos draps. J'aime l'odeur que tu donnes aux draps. Allez files. »

Il me repoussa en riant avant de se tourner à nouveau vers son cheval. J'avais alors parcouru les chemins poussiéreux du palais, heureux, le vent chaud soufflant dans mes cheveux couverts par mon chapeau, léchant mon visage humide de larmes de joies. Jamais je n'aurai cru être si heureux alors que ces dernières semaines avaient été un vrai calvaire, percé par quelques moments de joie. D'ailleurs imaginer coucher dans le lit du Prince me fit sourire encore plus, même Jungkook qui passait par là ne reconnut pas mes actions, je le voyais dans ses yeux. Il m'interpella d'ailleurs et me questionna rapidement, un inconnu se tenant à ses côtés, se balançant sur ses pieds comme un pendule. Il avait de longs cheveux noirs, des pommettes hautes et un regard tendre. Sa lèvre était surmontée par un léger grain de beauté alors qu'il croisait ses mains humblement. Son visage me disait quelque chose...

« Grand frère tu es venu ! Oh tu as du retard, le mariage c'était hier idiot. »

La princesse arriva et salua le jeune inconnu tout de même alors qu'il ne put se retenir de lui mettre une tape discrète dans le front. Il la fit donc redresser et la jeune femme vint s'attacher à mes épaules pour m'amener face au jeune homme. Je n'aimais pas rencontrer de nouvelles personnes, surtout depuis que j'avais de nouvelles tenues, une allure plus soignée et que le Prince prenait soin de moi. J'avais peur que l'on se méprenne sur mon rang et qu'on pense mes manières déplacées. Tout de même, je m'étais courbé face à l'inconnu alors que la jeune potelée s'était mise à parler, encore.

« Je te présente le compagnon de mon époux, Mon Yoongi. Un jeune homme très gentil. »
Le jeune homme se courba alors également et parla. Sa voix était, selon moi, étrangement adaptée à sa carrure. Elle semblait pleine de douceur. « Je m'appelle Jung Hoseok. Je suis le frère de cette souillon. »
Le jeune femme s'offusqua alors que j'avais juste regardé Jungkook, le priant de me sortir de là. Or, il était trop occupé à chasser un insecte sur sa manche en grognant. Je me demandais parfois si ce garçon avait plus que des capacités au combat car chaque jour il faisait preuve d'une forme de stupidité avancée.

« Mais je ne vais pas vous gêner plus longtemps, Comapgnon Min, vous sembliez occupé avant d'être interpellé. Je venais simplement visiter les époux comme je n'ai pu assister au mariage. De plus mon père m'a annoncé que les noces des époux s'est magnifiquement passée. Le Prince Kim donnera de vigoureux enfants. »
Gêné j'avais hoché de la tête. Je supposais alors que le prince avait mis en œuvre un stratagème pour que le père pense que sa fille avait été honorée par le Prince et donc je ne commentais pas, de peur de faire une erreur.

Je m'étais seulement contenté de saluer et de les quitter. J'avais alors rejoint le lit de mon amour dont les draps avaient été changés au matin. Je m'étais donc glissés dedans, me mettant à la place de mon Amant pour respirer l'odeur de son oreiller. C'est donc ainsi, heureux, comblé, empli de joie, que je m'étais endormi, serrant les draps contre moi. Ma dernière pensée se tourna vers le prince alors que dans un murmure j'avais prononcé un 'je vous aime' faible...

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