Chapitre 12
hellow! sorry ce chapitre à mit du temps à sortir car il est très long et il m'a prit un temps de réflexion assez fou. J'ai réfléchis à ce qui me semblait le mieux pour tourner ce chapitre et je ne suis pas vraiment déçue :3 Anyway! j'espère que cela vous a plu malgré ce petit passage à vide. Je vous embrasse très fort. <3
Le temps passait avec une telle douceur aux côtés du prince que sans même m'en rendre compte, j'étais devenu un jeune homme. Ensemble nous avions pris quelques années et chaque jour que je pouvais voir se lever se révélait toujours plus beau que le précédent. Il m'enseignait la poésie, l'écriture et la lecture chaque matin, alors que l'après-midi il me faisait voyager, voir de nouveaux paysages ; il était d'une tendresse infinie. Lorsque des invités se présentaient il ne me demandait jamais de me retirer, de mieux me tenir ou de m'éloigner. Bien au contraire. Il savait pertinemment que j'avais appris à me tenir, à sourire et à na pas intervenir lorsque je n'en avais pas le droit. J'étais alors le compagnon rêvé aux yeux de beaucoup, me trouvant serviable et silencieux lorsqu'il le fallait. Or, ils ne savaient jamais que derrière ces apparences, le prince m'offrait bien plus qu'un travail, un salaire un toit, il m'offrait un amour sans fin, une tendresse infinie... il était un poète et un érudit donc l'amour débordait de chacun de ses pores. L'amour le rendait si radieux, il semblait rayonner malgré tout. Il semble égayer les journées pluvieuses, rendre encore plus chaudes les journées d'été, alors que la neige semblait embellir et contraster sa peau de miel. Il était l'être le plus beau sur cette planète, et il paraissait que son amour venait toujours m'embellir, comme si être à ses côtés me faisait me sentir désirable, me sentir comme un beau model de peinture. D'ailleurs il ne s'était jamais lassé de tracer mes courbes, comme s'il trouvait toujours une nouvelle ligne à tracer, comme s'il voulait à tout prix perfectionner sur art, comme si j'étais toujours plus attirant à ses yeux... cela me faisait tant de bien.
En ce jour, l'été était de retour, et en compagnie de Taehyung je m'étais penché à la rivière pour faire un peu de lessive. Le prince nous avait dit qu'il avait une journée trop complète pour peindre et donc j'avais le droit de m'occuper comme il me le chantait. Il devait recevoir une famille au palais et il disait que je ne devais pas me présenter, également, qu'il s'agissait d'affaires d'état dont je ne devais entendre mot. J'avais été vexé un instant mais il me rassura d'un baiser sur la main, m'assurant que ce n'était rien de grave. Je le croyais lorsqu'il disait cela, il avait ma pleine confiance. Je m'étais donc occupé tout l'après-midi en frottant des draps de soie, les rinçant et les inspectant alors que parfois des femmes de la cour de mon prince passaient en me saluant. Elles savaient pour notre relation et elles s'en fichaient bien. Elles avaient absolument tout ce qu'elles voulaient et j'avais su tisser des liens avec chacune d'entre-elles malgré le fait que l'une d'elles ne supportaient pas le fait que le prince était homosexuel. Cela avait été dur à être accepté par la cour du Prince Kim, mais rapidement ils s'habituèrent à ce fait, sachant que jamais ils ne virent de gestes déplacés entre nous. Après tout, jamais il n'avait touché plus que mes lèvres et cela nous suffisait.
Alors que je blanchissais une tâche, repensant à ces dernières années de joie, Taehyung remontant son chapeau pointu et me regarda d'un œil curieux.
« Le Prince t'a-t-il honoré ? »
Mon corps se figea immédiatement alors que je levais les yeux vers lui. Ses cheveux bruns à présent étaient longs sur ses épaules alors qu'une mèche sombre venait cacher son œil droit. Il avait un sourire malicieux, amusé, alors que sa beauté sous le soleil rayonnait. Malgré la saleté sur son nez je savais reconnaître sa beauté, à croire que le prince ne s'entourait que de belles personnes. Mais malgré cette sympathie sur son visage je n'osais comprendre ses mots. S'il m'avait... honoré ? Comment osait-il me poser une telle question ? Cela me semblait déplacé... entrer ainsi dans l'intimité du prince. Ma lèvre inférieure s'avança alors que je dégageais ma nuque où mes cheveux tombaient pour les glisser sous ma tunique et les maintenir. Je ne les avais pas coupés depuis longtemps et j'avais oublié de les tresser et les hisser en chignon. Mon front couvert par un ruban de soie les maintenait tout de même hors de ma vue.
« Quelle est cette question Taehyung ? N'as-tu pas honte ? »
Mon regard se faisait fuyant et le jeune fermier se mis à rire, s'allongeant à même la terre, fixant les draps déjà étendus pour sécher au soleil. Il renifla un instant la lessive et les fleurs, dont les fragrances emplissaient l'air autour de nous. Il se mis à sourire tendrement un instant avant que son visage ne se tourne vers le mien. Il avait déposé son chapeau tressé à ses côtés alors qu'il sifflotait légèrement.
« Cesse de me fixer, Taehyung... »
« Il le fera lorsqu'il te jugera prêt. Peut-être en a-t-il envie mais il aurait peur d'essuyer un refus de ta part... »
« Mais... »
Un instant cela m'avait semblé complètement stupide mais peut-être avait-il raison ?... Le prince avait peut-être ces envies que j'ai parfois rencontrées mais réprimées. Je ne devrais pas refuser cela à notre Prince Kim mais je n'avais jamais réellement envisagé ce fait. Il est vrai que lorsque je mettais à nu devant lui lors de séances de peintures, je ne savais cacher ma joie et mon bien-être lorsqu'il venait embrasser ma nuque et me prier de me rhabiller. Rien que cela me faisait un bien innommable et peut-être était-ce des gestes de tendresse qui voulaient m'indiquer des envies. Plus par la gêne que l'effort, mon visage se mis à rougir jusqu'aux pommettes. Plus fort encore je me mis à frotter les draps, gêné à présent que pendant près de trois ans je ne lui avais offert que très peu de mon corps. Je l'avais autorisé à me voir, mais jamais il n'avait osé me toucher. Mes lèvres se pincèrent et se réfugièrent dans ma bouche alors que Taehyung s'était mis à rire faiblement.
« Cesses de t'inquiéter, il t'honorera bientôt. »
« Il... il a surement pensé que je ne voulais pas de cela, qu'en penses-tu ? »
« Je pense qu'il te traite comme une poupée de porcelaine... il a peur de te briser alors il prend soin de toi comme si tu étais la plus fragile des fleurs. Alors t'aimer de cette manière serait t'ôter une si belle pureté que tu possèdes. » Mes yeux papillonnèrent fortement.
« Que... tu le penses vraiment ? Il aurait peur que cela me change ? »
« Hum... non... plutôt que cela change votre relation, et je pense qu'ainsi elle lui plait. La situation lui est déjà bien profitable. Et puis les relations entre hommes sont bien plus compliquées qu'avec une femme, vois-tu ? »
« Oui je... Je sais comment cela se passe. »
Taehyung ne fit plus de commentaire un instant avant de se redresser sur ses coudes. « Si tu en as envie il faut lui montrer que tu es prêt, et lui en parler également. »
« Je n'oserai jamais lui en parler. »
Lentement je m'étais levé et j'avais pendu le nouveau drap essoré sur un fil tendu. Le fermier m'aida à le tendre et le mettre correctement au soleil avant de se rasseoir devant la bassine où j'étais parti m'accroupir à nouveau. Il ajouta à l'eau quelques fleurs de lys et sourit tendrement.
« Tu pourrais le rejoindre dans ses appartements ce soir, comme à présent tu visite ta famille un jour sur deux cela devient possible. »
« Hum... » je gonflai mes joues faiblement.
« Ne sois pas si gêné lorsque je te parle. J'essaie de t'aider. » il posa son bras sur son genoux la jambe pliée vers son torse, le pied posé au sol. Il battait la mesure avec son doigt alors que j'avais avalé lentement ma salive.
« Que préconises-tu ? »
Soudainement il sembla rayonnant alors qu'il remettait son chapeau et que son visage était coupé par un grand sourire carré. « Je disais donc, un soir alors qu'il va se coucher, rejoins-le dans ses appartements. Tu devras sentir les fleurs et ton corps, huiles-le pour le rendre encore plus beau à ses yeux. Ensuite, tu te mettras au pied de son lit. Tu retireras tes vêtements, lentement pas trop vite, et s'il te désire il te touchera. »
« Et.... Et si non ?! » je n'avais jamais été aussi gêné si bien que mes doigts s'étaient crispés, mon corps emballé et ma bouche asséchée.
« S'il ne veut pas, il saura être doux pour te refuser l'amour charnel. Il te parlera et te prendra dans sa couche. »
« Comment sais-tu tout cela ? » mon regard devenait de plus en plus fuyant.
« Oh ! c'est ainsi qu'une femme se donne à son mari après un mariage. »
« Mais... nous ne sommes pas mariés Taehyung, nous ne le pouvons pas, et donc les relations charnelles de ce type sont proscrites... »
« Les relations charnelles entre hommes le sont aussi par la religion Yoongi, à quoi t'attendais-tu ? »
A rien justement... mais je ne voulais plus répondre. Je n'avais jamais espéré épouser le Prince, cela aurait été trop beau, et les Dieux n'auraient jamais validé cette union. A présent je ne savais plus si je devais suivre ces conseils ou simplement aller m'enterrer vivant pour mourir comme une pauvre souris. Souvent j'oubliais à quel point je vivais dans le mensonge et le péché, mais cela me revenait chaque fois que j'allais au marcher et que je me sentais à part, différent, et que j'avais honte. J'y repensais chaque fois que j'allais prier au temple, chaque fois que je passais devant un signe religieux, et jamais je ne réussissais à regarder un religieux dans les yeux. Mais j'aimais ma vie ainsi, et je ne voulais pas, jamais, laisser tomber. Un soupir m'échappa alors que je pendais le dernier drap. J'avais décidé d'essayer, pas dès ce soir j'en étais encore incapable, mais d'ici quelques jours. Je voulais d'abord voir s'il avait des gestes de désir envers moi, cela allait, j'en étais certain, me réconforter.
Lentement j'avais vidé ma bassine et elle retrouva sa place dans la laverie. La lavandière me remercia faiblement avant de reprendre son travail et je pu la laisser. La journée passa vite malgré la chaleur étouffante et le vent qui s'était absenté toute l'après-midi. Tous avaient jugé bon de faire une sieste alors que je savais que le prince et ses servantes étaient dans la salle de réception. J'avais vu dans les écuries des chevaux supplémentaires et au diner ils n'étaient toujours pas partis. J'avais donc pris le diner seul, je n'avais qu'un très petit appétit sans le Prince Kim, alors que je repensais à ce que m'avait dit Taehyung. Il n'avait pas tort, trois ans que nous nous contentions de baiser sur les doigts et quelques-uns sur la bouche. Lentement mes doigts vinrent parcourir mes lèvres avant que gêné je ne secoue la tête. J'avais remonté mes doigts dans mes cheveux et lentement je les avais noués dans un chignon au-dessus de mon crâne. J'avais réuni les mèches rebelles qui venaient sur mon visage et les avais bloqués sous mon ruban noir. Enfin, j'avais enfilé mon chapeau à bords larges qui protégeait mes yeux de la lumière malgré le soleil couchant. J'étais allé l'observer disparaître sous l'horizon boisé, sous la forêt pour que finalement les montagnes ne l'avalent, l'éteignant pour la nuit. Un soupir m'échappa, il était l'heure du coucher. J'avais donc pris le chemin du bâtiment principal, prenant entre mes doigts une cruche d'eau fraîche. Sur mon passage j'avais pu remarquer que la salle de réception avait été ouverte et était vide. Le Prince avait donc dû se déplacer. Lentement j'avais parcouru les couloirs pour arriver à sa chambre. Les volets de papiers étaient clos mais je pouvais voir la lumière de sa chandelle et son ombre ondulait sur le papier des murs. Je m'étais alors courbé et un toussotement vint éclaircir ma voix.
« Mon Prince, veuillez m'excuser, je vous apporte de quoi vous désaltérer, de plus, il est l'heure du coucher à présent. »
« Entre, Yoongi. »
Lentement j'avais écarté les pants de bois qu'étaient la porte et j'avais pénétré dans sa chambre. Il était assis devant sa table basse, le visage soucieux, un bol de porcelaine face à lui. Je ne savais de quoi il s'agissait mais les joues du Prince étaient soudainement rougies, son regard légèrement embrumé... il ne m'en fallu pas plus pour comprendre qu'il avait fait apporter une cruche d'alcool de riz. Je ne voulais pas commenter, s'il buvait c'est qu'il était en grand tourment. Je ne devais en rajouter. J'avais donc posé ma cruche sur la table et l'avais servi dans un petit bol rond que je lui avais tendu. Il l'attrapa mais le reposa sur la table. Il n'était pas comme d'habitude, l'érudit léger, heureux... j'osais espérer que je n'avais pas apporté ces soucis.
« Yoongi, demain je voudrais te peindre. »
« Je poserai pour vous, comme toujours mon Prince. »
Le prince se leva alors, fit une rapide toilette et se couche. Il souffla bien rapidement sa chandelle et resta silencieux. Il ne m'avait pas invité dans son lit... Ma gorge se noua alors que je l'avais salué. Il fermait déjà les yeux lorsque je m'étais relevé. J'avais quitté sa chambre détruit, une douleur affreuse au fond de l'estomac, comme si une pierre était tombée au fond de mon estomac. Cette douleur ne me quitta nullement lorsque je fis le chemin retour vers chez moi, ne voulant pas gêner mon Prince plus longtemps. Mes sœurs m'accueillirent les bras ouverts et mon père s'excusa, ils avaient déjà dîner sans moi. Je l'avais remercié lui expliquant que je ne voulais que mon pauvre lit. Il accepta et me laissa me coucher.
Je n'avais qu'à peine dormi et c'est déjà à l'aube que j'avais rejoins le palais. J'avais servi au Prince son petit déjeuner avant qu'il ne se réveille, ne voulant pas le déranger. Puis, j'avais attendu patiemment au pied de sa atelier. Il tarda à arriver, j'avais même entendu des voix inconnues se mêler à la sienne. Il avait l'air agacé et lorsqu'il arriva à ma hauteur il me fit simplement signe de le suivre, pas un mot, pas une salutation. J'aurai cru que la nuit aurait changé quelque chose, mais rien. Il monta alors jusqu'à sa tourelle de papier et s'installa derrière son bureau. Il prit ses pinceaux et sa pierre à encre sans oublier ses différents colorants. Il créa patiemment ses peintures alors que je lui avais apporté son papier blanc. Il me regarda et hocha rapidement de la tête. Il bloqua son papier dans une structure de bois et la posa sur un chevalet. Cela voulait dire qu'il voulait peindre très sérieusement, pas comme les peintures qu'il roulait et empilait dans un coin de la pièce. je ne comprenais pas ce changement soudain. Même sin regard semblait si sérieux.
Il se leva et ferma la porte correctement derrière lui, n'oubliant pas d'avoir laissé sa pancarte devant la porte, celle qu'il apposait lorsqu'il ne voulait absolument pas être dérangé. Enfin, il s'approcha de moi et me regarda sous toutes les coutures, mais pas comme d'habitude, il était si dur dans son regard, comme s'il n'était plus le même homme que la veille au matin. Enfin il soupira et retrouva sa place habituelle, mélangeant lentement ses couleurs.
« Je veux peindre un nouveau nu... hummm... retire tes vêtements et détache tes cheveux s'il te plait. »
Je m'étais courbé devant lui et je m'étais mis à nu. Comme s'il s'agissait de la première fois, mes mains tremblèrent alors que je retirais les nœuds et les boutons, que j'abaissais mon pantalon, et dévoilais mon anatomie. Enfin, je m'étais assit à ma place habituelle, arrangeant le tulle sur lequel j'étais assis. Il me fit signe de me tourner dos à lui et j'avais obéis, mes yeux me brûlaient. J'avais mal dans le fond de la gorge alors que chaque fois son souffle savait me rassurer, à présent j'avais juste... peur... son pinceau glissait sur le papier dans un son de glissement rêche, camouflant faiblement le son de ma respiration. Je ne voulais pas qu'il m'entende m'inquiéter ainsi alors que mes yeux semblaient devenir flou. Lentement, j'avais porté une main à mon visage, et c'est avec colère que j'avais trouvé là des larmes glisser. Je les vis également venir tacher le tissu qui me séparait du sol de bois et mes dents vinrent martyriser mes lèvres. Comment osais-je pleurer, imposer mes sentiments au Prince ?... Je m'en voulais, mon corps se raidis immédiatement alors qu'un souffle venait de passer. J'entendis des pas et le souffle vint caresser ma peau nue. Désespéré, j'avais frotté mes yeux avec force avant que je n'entende un corps se place à mes côtés. J'avais reconnu l'odeur de cette personne, il était évident qu'il s'agissait du Prince. J'avais encore plus mordu ma lèvre alors que lentement je senti sa main glisser le long de mon bras. Jamais je n'avais ressenti la pulpe de ses doigts parcourir ma peau de la sorte et mon corps sembla se rendre. Il était devenu sien rien qu'à ce toucher. Mes yeux se fermèrent et mon sanglot m'échappa.
Les doigts longs et agiles vinrent capturer mon menton blanc et tourner mon visage vers lui. Mes yeux s'ouvrirent par automatisme et c'est les seins qu'ils trouvèrent. Ils étaient rougis, humides, comme les miens alors que lentement sa lèvre était devenue meurtrir sa lèvre. J'avais alors timidement posé mes doigts sur ses lèvres, libérant ce pauvre croissant épais des carrés de sucre. Il m'offrit alors un sourire tendre et je ne pus lui résister, un sourire me vint aussi. Sa main glissa alors, quittant mon menton pour venir le long de mon bras pour finalement trouver mes hanches. Mon corps sursauta, mes jambes se ramollirent mais je ne m'en souciais que très peu. J'aimais le voir regarder mon corps, regarder comme sa main venait prendre ma hanche blanche et glacée. J'aimais cette rougeur sur ces joues alors que sa main vint se mettre à plat sur mon ventre. Il vint alors caresser avec amour mon nombril et mon cœur sembla remonter dans ma gorge tant il s'était emballé. Je n'arrivais à croire que cette main si aimée venait me toucher, me caresser. C'était impossible que ce soit vrai !
Mon regard le cherchait avec ardeur alors que lentement il m'avait couché sur le dos. Enfin, il retrouva mes yeux, sa main toujours sur mon ventre. Lentement, je le vis se pencher vers moi. Par reflexe je m'étais alors redressé pour m'approcher de lui. Je sentis alors mon front toucher le sien tandis que sa main libre était venue se loger dans mes cheveux longs. Il défit lentement le ruban bleu sombre et le déposa plus loin. Je sentais ses larmes couler sur mes joues alors qu'impuissant j'avais une main sur son genou. Je ne comprenais plus alors que cette scène ressemblait tant à un adieu. Mon corps le refusait et pourtant je ne pouvais m'accrocher à lui, le prier de ne pas me quitter, j'étais paralysé par la tristesse, la peur, et mon amour ardent. Je le désirais tant à mes côtés...
Il glissa un pouce sur ma joue et chassa ses propres larmes avant de me regarder dans le fond de mes yeux noirs.
« Un nez droit, aussi droit que la plus belle ligne d'horizon, des yeux... comparables à de magnifiques billes de charbon, brillant comme la surface de la rivière, et ces lèvres... aussi douces que la rose, aussi rouges que des fleurs nouvelles... comment puis-je jamais les oublier ? »
« N-Non... Non mon prince je refuse d'entendre ces mots... »
Mes sanglots redoublèrent à présent alors que j'avais un instant su les contenir. J'avais tenté de me redresser mais je le senti me plaquer au sol, ses mains prenant les miennes. Je sentais sa tunique contre mon torse alors que mes larmes s'échouaient dans mes oreilles, mes cheveux et sur le tissu. Je refusais de l'entendre me rejeter alors que j'étais nu, à lui, offert à lui !
Il se mis à sourire un instant et ses lèvres vinrent prendre les miennes au moment où j'avais le supplier. Je n'avais jamais autant eu besoin d'une chose, comme s'il était la source la plus pure à laquelle boire lorsque j'étais déshydraté. Mes mains vinrent alors se pendre à son cou alors qu'il caressait avec un tel amour mon corps que je me sentais défaillir. Pourtant ce baiser était si salé de nos larmes. Je ne comprenais rien... et pourtant je pleurais toutes les larmes de mon corps...
Il se retira malheureusement, faisant se décoller cette bouche si aimée dans un son délicat.
« Mon père m'envoie une femme... elle est venu aujourd'hui parler de mariage avec son père. Son père est un grand ministre, très sage. Mon roi juge que ma vie de loin de la société doit se terminer à présent, et que je dois avoir descendance... » Je le vis chercher mon regard alors que ma lèvre inférieure disparu entre mes lèvres. « J'ai refusé le mariage tant de fois à présent... mais mon père ne me laissera pas le choix. Si je refuse celle-ci une autre viendra demain, et encore une autre le lendemain... c'est sans fin... je ne sais plus quoi faire... je savais que cela allait arriver... »
« P-Prenez pour femme... quelqu'un qui saurait pour... nous... » jamais je n'avais été aussi égoïste et le Prince me fit un sourire tendre.
« Je trouverai tu te doute bien... mais si je ne trouve pas... promet moi de rester, rester avec moi malgré tout. Promets-moi de subir cette femme, de la voir comme celle que j'aime en journée, et être mon amour le soir. Je t'en prie. »
« Je vous le promets mon prince. » Pas un instant je n'avais hésité et il m'offrit un sourit.
« Je te promets de t'être fidèle, de ne jamais te tromper, et de lui offrir juste une descendance, jamais de lui donner plus. »
J'aurai aimé que cette promesse me fasse de bien mais cela me fit que souffrir bien plus, l'imaginer l'honorer, lui donner des enfants alors que je serai à côté à mourir de l'intérieur. Mais je l'aimais... je ne partirai pas. En larmes je m'étais jeté sur ses genoux, épongeant mes larmes sales sur sa tunique dorée. Il caressa tendrement mes cheveux, joua avec alors que j'entendais et sentais ses larmes sur la peau de mon dos. Jamais je n'avais ressenti tant de choses en un instant... mon cœur n'y était pas préparé. Ainsi j'avais pleuré pendant des heures avant qu'enfin je ne me calme. Il m'amena au médecin à qui il demanda de me surveiller, de me nourrir et de tenter de m'apporter un sourire. Il avait à faire. Je savais qu'à présent il allait devoir chercher une femme et mon cœur s'arracha. Si je devais subir chaque jour cette souffrance pour le Prince, pleurer chaque jour, me faire détester, piétiner et lyncher, je le ferais. Et cette femme, qui qu'elle soit, j'allais la respecter, tout en amant son mari secrètement. Je n'avais plus le choix...
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