Chapitre 28
Paige,
Autant de bonheur me répugne.
Les voir tous autant qu'ils sont, imbéciles, sourire aux lèvres à s'enlacer me donne la nausée. Et cette fille... Je l'ai déjà aperçu la dernière fois. Qui est elle pour se pendre au cou de ce misérable garçon.
Je hais le bonheur, même petit soit-il, je le déteste. Est-ce que je souris moi, non, d'ailleurs il y a bien longtemps que ça ne m'est pas arrivé. J'ai l'impression que c'était dans une autre vie.
***
-Dan, Chéri ?! Je referme la porte de la maison, me déchausse et avance vers le salon.
-Je suis en haut mon amour !
Je m'empresse de monter les escaliers, du moins, je fais aussi vite que je peux parce que je commence à peser une tonne. Dans trois mois, notre fils sera enfin parmis nous. Lorsque j'arrive en haut, je pense le retrouver dans notre chambre mais c'est de la seconde chambre qu'il m'appel et je l'y retrouve. Je pousse la porte et... je reste ébahi par ce changement !
-Whaouuu Dan ! Mais.... C'est magnifique. Mais comment as tu eu le temps de faire tout ça en une journée ?
Je tourne sur moi même pour admirer le résultat.
-Je suis plein de ressource tu sais. Il m'enlace et me dépose un baiser.
Je regarde admirative la pièce qui se présente à moi. De la peinture d'un bleu pâle à recouvert l'ensemble des quatre murs de la pièce. Tous les meubles que nous avions acheté ont été monté, sur la gauche se trouve une grande étagère blanche où l'on pourra y ranger le nécessaire pour notre petit ange à venir, et devant, Dan a placé le rocking-chair que ma mère nous a offert, et enfin, le lit est posé au milieu de la pièce.Tout est parfait !
-Alors ça te plaît ?
-Tout est parfait Dan, tu es parfait ! Merci. Cette fois ci je l'embrasse langoureusement. Je t'aime!
***
Je renifle tout en passant mes deux mains sous mes narines, une goutte de sang en tombe. Et merde... J'attrape ma manche sur laquelle je tire et m'essuie, il faut que je trouve un moyen d'obtenir une dose, coûte que coûte. Je ne tiendrais jamais les prochaine 24h à ce train là...
Je remarque du mouvement en face. Le groupe s'éloigne chacun dans une pièce et ce garçon prend un porte à l'arrière et disparaît, ne laissant plus que cette jeune demoiselle seule dans la boutique. Elle lève la tête et regarde la rue, je me cache en retrait derrière le mur qui me sert de planque et de guettage depuis plus d'une semaine. Je passe la tête pour ne pas me faire repérer. Elle est revenu à sa distraction derrière son écran, alors à travers une vitre brisée je regarde mon reflet. Mes yeux sont noirs, violet, et le blanc de mes yeux n'est qu'un millier de feu d'artifice de vaisseaux sanguins explosé. Mon visage à des traits de crasses et mes cheveux sont plaqués sur mon visage, enfin je ne vois rien de ma tenue mais celle-ci est la même que le mois dernier, pleine de tâches et déchirées aux manches puis aux genoux. Je ne peux pas être plus présentable alors dans mon élan, je titube jusqu'à cette boutique pour obtenir ce que je souhaite.
Lorsque j'ouvre la porte, la petite clochette se tenant au dessus tinte, me déclenchant au passage un mouvement de recule... ma tête va imploser. La jeune fille qui était les yeux rivés vers son écran relève la tête, avec un sourire aux dents blanches, qui s'efface rapidement lorsqu'elle pose son regard sur moi.
Qu'est ce qu'elle à me regarder avec son regard de pacotille celle ci ?
Elle penche la tête d'un côté de l'autre, ses yeux se plissent, puis enfin elle ouvre la bouche.
-Bonjour... je peux vous aider?
-Mmmh... je grogne et m'avance d'un pas lourd vers cette banque d'accueil qui nous sépare.
Dans mon élan, je la vois s'emparer discrètement du ciseau dans son pot, je souris, elle a peur.... Parfait j'arriverai plus vite à mes fins.
-Je... Hum, vous avez rendez-vous peut-être ?
-Non !
-Bien alors...
-Ferme là sale garce ! Je m'exclame en pointant mon doigt vers son visage et elle a un mouvement de recul, cette fois elle ne cache plus son arme mais la brandit dans ma direction.
-Tu crois me faire peur peut-être avec ton misérable petit ciseau de merde... Tu sais pourquoi je m'en sers moi de ses lames bien coupantes...
-Madame, calmez vous, je crois que nous nous sommes lancés trop vite...
Elle est bien trop calme cette garce, elle garde son sang froid, elle m'agace ! Je me rapproche plus près d'elle, me penchant par dessus ce truc qui nous sépare.
-Tu vas me laisser parler et faire ce que je te dis compris...
Une goutte de sang tombe sur le bois entre nous, je ramène vite ma main à mon nez pour essuyer.
-Vous... vous saignez, vous êtes blessé ? Vous... vous êtes la mère de Jayden c'est bien ça. Je... je vous reconnais...
Son regard cherche au loin derrière moi, mais quand je me retourne il n'y a rien que des portes fermées.
Je cogne du poing.
-Jayni ! Tu oses me parler de mon petit Jayni, à moi ?!
-Je...
-Tais toi salope ! Donne moi l'argent de ta caisse, vite !
Je tape plus fort du poing, car la situation ne se passe pas comme je l'avais prévu. Elle ne se laisse pas faire, et arrive à me distraire sur d'autres sujets, j'avais simplement prévu mon plan, je devais suivre mon plan.
-Donne moi ton fric ! Je crie et dans un élan je lui saute à la gorge, passant par dessus l'accueil et nous faisant tomber de l'autre côté, moi sur elle.
Je tiens son petit cou frêle entre mes mains et son regard me crie de la lâcher, je serre encore, elle ouvre la bouche pour tenter de dire quelque chose mais n'y arrive pas, je serre encore, encore, et puis je suis propulser contre le bureau par une force venue de nulle part.
-PAIGE !!!
C'est Jayni, la voix... la voix de mon horrible garçon. Il m'a poussé, il m'a fait mal, il ose faire mal à sa mère comme il a oser faire partir son père !
***
Je sors de la voiture en claquant la portière, tellement fort que j'ai cru que cette vieille carcasse allait s'effondrer sous le coup. La journée a été vraiment pourrie, elle a déjà mal commencé. Nous nous sommes disputés ce matin, je soupçonne Dan de me tromper. J'ai découvert des mots doux dans son pantalon et le ton est vite monté :
-Comment peux tu oser ME faire ça, NOUS faire ça !! Nous sommes une famille !
Il explose d'un rire mauvais, que je ne lui ai jamais entendu auparavant.
-Tu peux parler d'une famille tient, je n'est même plus une minute à moi, tu as vraiment le sentiment que nous sommes encore un couple heureux ! Sérieux !? On a même pas baisé depuis des mois putain !
Je n'est même pas eu le temps de répliquer qu'il m'a déjà devancé, parti devant pour sortir de la maison en claquant la porte.
Puis il y a le boulot, les clients du bar qui nous prennent, nous les serveuses, vraiment pour des choses que l'on peut toucher comme bon leur semble...Bref... une habitude, mais aujourd'hui c'est le trop plein, ras le bol.
Je tente d'attraper mon trousseau de clés, qui me tombe des mains et qui finit par atterrir à un centimètre de la bouche dégoût... qu'est ce que je disais... journée pourrie ! Je le ramasse et ouvre au passage la boîte aux lettres. Une seule enveloppe s'y trouve,grande, marron et seul mon nom est noté dessus, au marqueur noir, étrange, d'où cela peut-il venir ?
J'entre dans la maison, dépose mes affaires et m'installe dans le canapé, comme d'habitude ces derniers jours. J'arrache le haut de l'enveloppe et en sort deux feuilles... j'ai un moment de recul lorsque je me rend compte de ce que c'est. C'est en fait deux photos, montrant deux personnes en plein ébat, la fille doit avoir à peine vingt ans, je ne la connais pas, mais c'est l'homme avec qui elle est, que je reconnais, c'est Dan...! Alors j'avais raison, il me trompe et en plus avec une minette à peine plus vieille que Jayden.
***
J'ai appris quelques semaines plus tard que c'était Jayden qui avait pris et envoyé ces photos, il a tout fait exploser dans ma vie, m'a mise dans la merde, rien de tout ça ne serait arrivé s'il n'avait pas fait ça et il se doit aujourd'hui de m'aider, je suis sa mère putain !
-Jayni !
-Je ne veux plus entendre ce surnom sortir de ta bouche !!
Il s'est rapproché de moi et me tiens fermement maintenant par le col. Je retrouve mon grand Jayni nerveux...
-Arrête tes conneries mec ! lui dit ce beau jeune homme brun derrière lui qui vient d'arriver en courant.
-Jay ! Lâche là ! le supplie la blonde les larmes aux yeux.
-Vous n'allez pas prendre sa défense, j'hallucine !
-Non ce n'est pas ce que nous faisons, lui dit de nouveau le brun, mais on veut surtout t'évite de faire quelque chose qu'il ne faudrait pas...
La blondasse vient poser sa main sur la sienne. Bon dieu ce regard tendre qu'elle lui lance me donnerait la gerbe..... Brrrrr. Il me relâche lentement, son regard noir ne me quitte pas. La fille aux cheveux violets et aux bras remplis de tatouages, qui sert certainement de copine à la blonde et qui doit sûrement travailler avec eux s'est approché d'elle. Je l'entends lui demander comment elle va mais je n'entend pas la suite.
-Qu'est que tu viens foutre ici ? Je t'avais dit de ne jamais revenir !! me hurle t-il.
-J'ai besoin d'argent Jayni, je veux de l'argent, j'ai vu qu'elle en avait...
-Tu n'auras rien Paige, et surtout rien venant d'Aby. Maintenant pars d'ici, tout de suite !
-Nooon !! je hurle, j'en ai besoin ! Je veux cet argent, je veux...ma dose.
Je prends le vase noir qui sert de décoration et l'explose de toute mes forces au sol.
-Mais elle est complètement dingue ! s'écrie l'autre nana à côté de la blonde.
Je m'élance vers elle mais c'est cette saloperie que j'ai essayé d'étrangler qui s'interpose puis ensuite mon imbécile de garçon qui se met entre nous et le beau brun qui s'interpose aussi en plaquant sa main sur le torse de Jayni.
-Tu..tu ne sais pas ce que c'est...je souffle. Tu ne sais pas ce que ça fait d'être en manque tous les jours, de subir tout ce que mon corps me crie à longueur de journée. Ça va faire plus de neuf ans que j'endure cela, neuf ans que mon mari m'a quitté à cause de toi ! Je pointe mon doigt ensanglanté sur le torse de Jayni. Neuf ans que je vis un enfer tous les jours...
-C'est toi qui l'a voulu ! me crache t-il au visage.
-Jayden... chuchote le brun en posant sa main sur son biceps pour le retenir.
-NON ! s'écrit-il. Je veux que tu dégages de là !
Il me pousse.
-Tu m'as toujours détesté Jayni, mais moi aussi je te déteste depuis le jour où tu as brisé mon mariage ! Tu me hais pour ce que j'ai fais à Sa...
-NE PRONONCE PAS SON NOM !
Je ris, j'explose de rire même, un rire sale, jaune, plein de haine. Je commence à être à bout mais je ne peux rien faire, il me faut ma dose, mais personne ne veut m'écouter, personne ne veut m'aider. Je veux plonger. J'ai souvent pensé au suicide mais je trouve cela tellement... lâche. Je suis une lâche. Mais je préfère continuer de vivre et me détruire moi-même. Je ne vis pas une vie comme les autres, avant oui, avant j'avais la belle vie, une belle maison, un merveilleux mari, des enfants magnifiques, de beaux vêtements et du maquillages, un chat et même un chien et aujourd'hui je n'ai plus rien. RIEN. J'ai tout perdu à partir du jour ou mon mari m'a trompée. Je ne voulais pas le quitter, mais lui à décider de partir, Jayni l'a poussé à partir.
-Tu veux que je parte ? je propose.
-Oui.
-Alors donne moi 1000£, et tu ne me verras plus.
Je joue un vice, car si il me donne vraiment ce que je lui demande, il peut être sûr que demain je reviendrai car cette somme, ne suffit même pas à payer la moitié de ma conso pour deux jours.
-Mais même pas en rêve, pauvre folle, plutôt crever que de t'aider !
-Alors compte sur moi pour mettre la merde dans ta jolie petite vie !
Il expire de rage et se passe une main dans ses cheveux. Les mêmes réflexes que son père. Je vois la petite blonde se diriger vers la caisse et alors que je sens ma joie remontée en une bouffé de frisson, elle redescend illico quand il l'a rattrape par le poignet.
-Il est hors de questions que tu lui donnes le moindre centimes Ladie... Désolé pour le désagrément, s'adresse t-il aux autres, arrangez le salon et je vais m'occuper d'elle.
Il braque son regard noir sur moi avant de m'attraper brusquement par les épaules et de me retourner en direction de la porte d'entrée.
-Toi et moi on va régler nos comptes... DEHORS !
-Avec plaisir Jayni... je chantonne, au revoir misérable... La-die.
Il me pousse plus fort pour que je sorte plus vite. Une fois sur le trottoir, dehors, le bruit des voitures résonnent de nouveau dans mes tempes, me créant ce malaise inexplicable. La moindre accélération me fait sursauter, mon regard poursuis chaque individu qui ose me dévisager mais un claquement de doigt me ramène à la situation.
-OH ! Maintenant écoute moi bien, voilà ton putain de fric, il sort une liasse de billet qu'il me fourre dans la main. Tu as ce que tu voulais maintenant dégage et ne reviens plus !
J'explose de rire.
-Mais Jayni... si tu ne veux plus entendre parler de moi tu sais qu'il faudra bien plus...
-TU TE FOUT DE MA GUEULE ?! T'AS TON FRIC, DÉGAGE PUTAIN !
-Non, je veux plus, sinon, c'est à ta petite femme que j'irais demander.
Il se tire les cheveux.
-Ne tente même pas.... Tu..tu.. Combien tu veux ?
Je jubile, j'ai ce que je voulais, mais qu'il ne croit pas s'en tirer comme ça, je reviendrais...
_____________
Glauque tout ça non...?
Alors, surpris de ce pdv sur Paige ?
Qu'en avez-vous pensé ?
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On vous embrasse !
@ChouStiik & SandieBook
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