Aby,

J'ai passé la nuit à tourner, virer dans le lit de Jayden. A la fois inquiète de son état de semi ébriété mais aussi du fait que sa mère est rendu visite à Rayan, car oui, une fois seule, je lui ai tout de même envoyé un message pour être sûr qu'il avait bien passé la soirée en sa compagnie ce qui m'a rassuré quand Rayan m'a rappelé dans la seconde qui a suivit pour tout m'expliquer, mais je suis aussi folle de rage qu'il se soit mis dans cet état là pour cette femme et surtout qu'il n'ait même pas eu l'idée de m'avertir.

Si il n'y avait que ça....Mon cerveau a décidé de ne pas se mettre sur off, et a dérivé vers d'autres questions auquel je n'avais pas pensé jusqu'à maintenant, préférant vivre et profiter du bonheur présent.

Je me lève malgré le temps qu'il me reste encore à dormir et file dans la cuisine remplir un verre de ce liquide ambré qu'il aime temps, puis un autre d'eau, j'attrape une boite d'aspirine, et rentre dans ma chambre en insistant bien sur le bruit. Il est recroquevillé au milieu du lit, dormant à point fermé, un souffle régulier laissant deviner sa mauvaise haleine de la veille. Décidé, je le secoue sans ménage.

-Jayden, debout !

-Mmmmhh...

Il pousse ma main, et tente d'attraper la couette à tâtons qui se trouve à ses pieds, toujours les yeux fermés. Je prends celle-ci, et la fait tomber au sol, puis, j'ouvre les rideaux d'un coup sec, laissant les premiers rayons du lever de soleil s'infiltrer dans la chambre et atterrir en plein dans son visage.

-Ggrraaa... la lumière... ma tête...

-Rien à faire, cela t'apprendra encore à boire, maintenant lève toi.. je dis d'un ton ferme.

Il tente malgré je me doute sa migraine atroce, d'ouvrir un oeil, puis l'autre.

-Aby, ladie... ferme ce rideau, je t'en supplie.

-Lève toi ! je crie cette fois-ci.

Les mains à sa tête comme pour la tenir, il se redresse avec difficultés et s'assoit en s'adossant à la tête de lit. Il souffle.

-Comment tu te sens ? je demande.

-Mal, j'ai la tête comme un ballon.

-Tiens bois ça.

Je lui tends le premier verre, qu'il avale sans regarder mais recrache aussitôt avec une grimace exagéré.

-Tu veux ma mort !

Le verre de sky.

-Ne dit-on pas, soigner le mal par le mal ? Il détourne les yeux sans broncher. Tiens bois ça, cette fois c'est de l'eau avec de l'aspirine, ce qui devrait par contre t'aider à soigner ton mal plus en douceur.

Il l'attrape et l'examine avant de l'avaler d'un trait.

-Merci...

-Bien...Maintenant venons en au fait, explique moi ton attitude et ne me dis pas que c'était une soirée avec Rayan ou vous n'avez pas compter vos verres et qu'il y a eu le verre de trop, car en revanche lui, était extrêmement sobre et inquiet pour toi lorsque je l'ai eu au téléphone cette nuit ! Alors ?

Il souffle et met quelques secondes avant de commencer à parler.

-J'avais besoin de souffler, d'oublier toute cette merde qui me revient dans la tronche depuis ces derniers jours.

-Et tu crois que te mettre minable avec de l'alcool est la solution ?!

-Écoute je ne vois pas en quoi ça te dérange et te regarde... je fais comme bon me semble et c'est tout !

J'ai un mouvement de recul à ce qu'il vient de me sortir, j'y crois pas... reste zen Aby !

-Bien si tu le prend comme ça.... Fais ce que tu veux Jayden, c'est vrai que je ne sers à rien moi dans...tout ça... mais ne vient pas pleurer dans mes pattes après.

Je sors en vitesse de la chambre et vais me réfugier dans la salle de bains. Trop c'est trop après tout qu'il fasse ce qu'il veule. Des larmes se déversent et inondent mes joues...je craque, la fatigue mêlée à toute cette histoire me stresse.... Quel con putain ! Et moi je suis en train de tomber dans les mailles du filet, mais sa réaction me rappelle et me ramène beaucoup trop loin en arrière, là où je le fréquentais à l'époque, le mauvais Jayden. Je ne veux pas retrouver celui-ci, il en est hors de questions, qu'il se bouge le cul, et se remette les idées d'aplomb ou c'est moi qui le ferait. À la vue minable de ma tronche dans le miroir, je m'empare de deux cotons que j'imbibe d'eau glacée et les posent sur les poches que j'ai sous les yeux. Le froid m'apaise, mais pour combien de temps... Je décide de me préparer en quatrième vitesse et de descendre, vu l'heure, l'équipe doit être au Lock Tavern en train de boire son café matinale, ça fait un baille que je ne les ai pas rejoint pour cette routine alors changeons un peu les mauvaises habitudes que j'ai pu prendre pour en entamer de nouvelles bien meilleures.

La cloche du bar tinte quand j'entre au Lock, et de suite, l'odeur du café moulu frappe mes narines.

-Non mais dites moi que je rêve !

Je repère mes amis à notre table habituelle.

-Vous êtes tombé du lit mademoiselle Jones ? ricane Mike.

-Disons ça comme ça...

Son air se renfrogne et ses yeux se plissent.

-Oh. C'est Jayden c'est ça.

-Oui, mais... Passons ! Un café s'il vous plaît !

La matinée se déroule à une lenteur abominable aujourd'hui, il est dix heure et mon prochain rendez-vous n'arrive que dans quarante-cinq minutes. Assise derrière l'accueil je pointe mes prochains rendez-vous pour la semaine prochaine afin de connaître mes disponibilités, tout rendez-vous est bon à prendre même pour un piercing au nez. J'observe mon téléphone du coin de l'oeil, aucune nouvelle. Je sais que Jay est allé bosser car la Triumph n'était plus là lors de l'ouverture, grand bien lui fasse, que cela lui éclaircissent les idées. Un client rentre, je me lève pour l'accueillir.

-Bonjour, que puis-je pour toi ?

La familiarité est la première base dans un salon de tatouage, cela permet de mettre la personne en confiance.

-Bonjour, euh... Oui tu peux peut-être m'aider.... attend c'est toi Abygail ?

Je tique lorsqu'il dit mon prénom, je n'ai pas le souvenir de l'avoir déjà eu comme client et avec un physique et une gueule comme la sienne je m'en souviendrais pour sûre, mais son attitude laisse paraître qu'il attends vraiment quelque chose de moi.

-Oui.... Oui c'est moi, on se connaît ?!

-Ah non non, pas du tout je te connais juste de nom. En fait je cherche Jayden... je sais qu'il habite ici.

-Exact c'est mon.... co...coloc.

Pas besoin de savoir que je suis avec lui, même si j'avoue qu'aujourd'hui je ne suis sûr de rien, il m'a quand même blessé dans ses paroles ce matin.

-Il n'est pas ici, il bosse au garage.

-Oui je m'en doutais un peu, mais je n'est pas le temps de passer là bas, alors... Tu peux lui faire passer une message de ma part ?

J'acquiesce d'un signe de tête.

-Bien, dis lui simplement que son colocataire, Jon, est passé et... dit lui aussi que la miss qui louait sa chambre à déserté du coup j'ai besoin qu'il me verse sa part.

-Que, quoi ?

Je crois que j'ai très mal entendu ou que mon cerveau à beaucoup de mal à imprégner les paroles de ce type, ce ne peut pas être possible quand même... Son coloc ?

-Ouais, la miss me payait sa part mais maintenant qu'elle n'est plus là, je ne peux pas sortir deux loyers en même temps, puis c'était ce qui était convenu, alors dit lui qu'il me rappelle assez vite s'il te plait, je peux compter sur toi ?

-Je..euh, oui. Oui, oui pas de soucis.

-Super, il se retourne pour partir mais revient sur ses pas, au faite, Jay m'a beaucoup parlé de toi et je dois dire qu'il avait raison... Tu es vraiment très très mignonne !

Il m'offre un clin d'œil avec un salut de la main et s'en va comme il a débarqué. C'est un coup de massue supplémentaire, je me suis fait berner depuis le début, Jayden mène en faite une double vie. Si ça se trouve je suis sa meuf les soirs de semaine et le week-end mais la journée y s'en fait d'autre.. Mais non Aby.. Quoi et puis après tout avec tout ce qu'il m'a fait subir ça ne serait pas logique qu'il continue ? Sur les nerfs, j'entre sans prévenir dans la salle de travail de Mike.

-Tu finis dans combien de temps ? je demande

-Environ une demi-heure que t'arrive t-il pour être dans cet état ?

-Laisse tomber, je veux juste évacuer ma peine et ma colère en sentant l'aiguille transpercer ma peau.

-Aby...souffle t-il.

-Dans 30 min ! je dis en claquant sa porte et en expirant un bon coup.

Quand Mike sort de sa salle en s'essuyant les mains sur sa serviette à usage unique, son regard ne dit rien qui vaille. Il attend que son client finisse de se revêtir lui indique les consignes et l'encaisse, pendant ce temps, je pars m'installer sur son fauteuil et hôte mon jeans me laissant à moitié cul nu sur le cuir de l'assise. Il rentre, s'arrête, me regarde et souffle en secouant la tête.

-Tu n'avais pas un rendez-vous ?

-Si, piercing, je l'ai légué à ta femme.

Il lève les yeux au ciel.

-Quoique je dise tu as déjà ton idée pas vrai?

-Ouais...

-Et bornée comme tu es, il m'est impossible de te faire changer d'avis.

Je souris malgré mon humeur.

-Bon..alors allons-y... Qu'est-ce que tu veux?

-Des fleurs de pervenche sur la cuisse.

- Il va se prendre mon poing dans sa gueule celui là...il va entendre parler du peuple ce con, grogne t-il.

Mike n'est pas dupe, ça fait plus de cinq ans qu'il est dans le métier, les significations, il les connaît, il comprend donc bien que ce que je fais, est autant en rapport avec moi même, qu'avec Jayden... Je lui donne le dessin sur lequel j'ai commencé à bosser en l'attendant, il n'est pas fini mais je sais que Mike saura le fignoler et y apporter sa touche personnelle pour le sublimer.

Lorsque le premier coup d'aiguille entre en contact avec ma peau, je ressens enfin cette sensation de brûlure et je peux enfin laisser passer ma douleur morale dans la douleur physique, un mal pour un bien. J'ai toujours fonctionné comme ça, le tatouage est mon échappatoire, comme pourrait l'être un sac de boxe, ou de la bouffe pour d'autres personnes. La douleur, expulse toute ma rancoeur, toute ma haine, toute cette tristesse que je peux ressentir au plus profond de moi. La séance dure trois heures, ou Mike n'essaye pas de me faire parler, il reste concentré et s'applique, il sait que je ne lui dirais rien et que de toute manière, face à de l'insistance, je l'enverrais chier sur les roses donc, autant s'abstenir de toutes questions.

-Voila ma belle, j'ai fini.

Je me lève et regarde le résultat final dans le reflet du miroir, il est parfait créant un joli contraste avec le tatouage de mon autre cuisse. Je laisse Mike me le recouvrir d'un film plastique pour le protéger.

-Tu..veux qu'on en parle..ou...?

Voilà on y vient, il tente quand même !

-Il n'y a rien à dire, tu sais que je ne dirais rien, je ne dis jamais rien.

-C'est bien ça le problème Aby, expulser ta colère par des coups d'aiguilles, ok, mais ça ne suffit pas, il faut que tu parles, que tu extériorises. Si ton problème vient de Jayden, il faut en discuter avec lui. La première des choses importante quand on construit une relation de couple c'est la confiance et la discussion...

La confiance... Putain on croirait entendre Sacha, ils déteignent l'un sur l'autre !

-Mike !! Pas besoin de tes conseils, je suis assez grande pour savoir ce que je dois faire !

Il souffle et tandis qu'il se résout à ranger son matériel, je me lève et enfile mon jean, je suis prête à sortir lorsqu'il m'attrape par les épaules et me retourne pour que je lui fasse face.

- Aby...le prend pas comme ça....j'essaie juste de t'aider, j'aime pas te voir comme ça, tu le sais !

Je regarde mes pieds gêné de mon attitude si fermé avec lui qui me connaît si bien. Je le sais tout ça, je sais qu'il est là pour moi et qu'il veut que je me sente bien, que quoiqu'il arrive je pourrais toujours compter sur lui, et que je peux tout lui dire, je le sais ! Sauf que... Cela fait bien trop longtemps que je n'ai plus eu d'histoire d'amour, je dois reprendre confiance en moi, en lui, en nous... s'il y en encore un... et que Jayden fait parti du cercle d'amis de Mike. Tout ça est bien trop compliqué...

-Excuse moi Mike mais tu sais que je n'aime pas m'exposer et là tout de suite, j'en ai encore mille fois moins envie, je vais remonter et me caler dans mon lit, tranquille.

Je lui dépose un bisou sur la joue, et remonte à l'appart. Avant d'ouvrir la porte, je vérifie l'heure, 12h15, ainsi que mon téléphone, je n'ai pas envie de le croiser pour le moment, j'entre, il n'y a personne, je file dans ma chambre et la verrouille avant d'aller me faufiler sous ma couette. Les draps sont imprégnés de son odeur, tout tourne dans ma tête, et je me repasse ces derniers mois qui viennent de s'écouler, de la mort d'oncle Phil, à cette lettre de dette et à l'arrivée, ou plutôt devrais je dire, au retour de Jayden dans ma vie. Je ne vais pas dire que sa présence à mes côtés me déplaît, bien au contraire, j'ai une attirance indéniable envers lui que mon corps ne contrôle pas, mais mon cerveau lui, me fait revenir rapidement à la réalité et je ne peux m'empêcher de revoir le Jayden du lycée, me persécutant et se moquant de moi à longueur de journées. Les douleurs du passé... Puis, il y a aussi le retour de sa mère dans sa vie qui n'arrange pas les choses. Je comprend qu'elle est pu lui faire vivre des choses horribles, mais sont attitudes n'excuse en rien le fait qu'il doive passer ses souffrances dans l'alcool. Je suis tolérante sur beaucoup de chose, mais celle-ci est bien un acte que j'ai du mal à accepter. Je sursaute lorsque mon lit est pris de vibration, je cherche alors à tâtons mon portable et regarde mon destinataire... c'est lui. Vu l'heure, il doit sûrement vouloir se faire pardonner en m'invitant à déjeuner, sauf que manque de bol j'ai vraiment pas faim ! J'attend que les sonneries cessent mais décroche pile au moment ou lui, s'apprêtait sûrement à raccrocher.

-Que t'arrive t-il ?

-Ladie... j'ai cru que tu ne répondrais jamais... ça..ça va ?

-Disons que j'ai bien trop mal à la tronche avec toutes ses questions qui me prennent grave le choux !

-Oh... Quelles questions ?

Oh Mon Dieu ! Il a osé me poser la question ! Retenez moi je vais faire un malheur...

-Dis moi Jayden, rassure moi, tu te paie vraiment ma tronche ou comment ça se passe ? Non parce que j'aimerais savoir quand même, là t'allais faire quoi, m'inviter à déjeuner pour assurer tes arrières ? Si je dis oui ça fait quoi ? Et si je dis non ? Merde alors, tant pis pour moi, tu vas allé voir ta deuxième pute pour combler ton espace vital ? D'ailleurs en y pensant bien, je devrais faire la même chose parce que TON COLOC, JON, IL EST VRAIMENT PAS MAL !!

-Qu...Quoi ? Je..Aby de quoi tu parles, je comprend pas tout là...

-Ooh mais attend je vais t'éclaircir, puisque c'est si facile pour toi de mener une double vie, et de payer deux loyer en même temps, ça ne te dérangera donc pas de vider toutes tes affaires de chez moi ce soir ! Tu manque à ton pote, en parlant de lui il m'a dit de te dire que la greluche qui sous loué ta chambre s'est barré ! Alors... on fait comment Jayden ? Ce qui est censé être un couple entre nous, ne peut pas avancer comme ça si tout n'est que mensonge !

-J'arrive ! J'arrive, on va discuter de tout ça Abygail, je te promets qu...

-NON ! N'ose même pas venir mettre un pied chez moi maintenant ! Je te laisse une heure ce soir entre 18h et 19h pour venir récupérer tes affaires, je t'avertis Jayden, ne viens ni avant, ni après cette heure là, et n'essaye même pas de venir me voir au salon car sinon tu le regretteras.

-Abygail...

-Tu as continué de jouer avec moi Jayden...comme avant...sauf que je ne suis plus ton passé, je suis belle est bien du présent et je te l'ai déjà dit, j'ai changé, mais toi apparemment tu es toujours le même...

Je raccroche, ne voulant plus d'autres interventions de sa part. Il va venir, je le sais, j'ai raccroché, et là, il est monté dans sa Triumph pour venir ici, il faut que je parte. Je me lève, et attrape un sweat à capuche au passage puis dévale les escaliers jusqu'au salon, arrivé en bas, je retrouve Liam à l'accueil la bouche pleine de son sandwich.

-Je ne peux pas être dispo cette aprem, je te confie mes deux rendez-vous, c'est des petites pièces tu arriveras à les caler dans ton planning, si Jayden passe, surtout, tu ne m'as pas vu ! Bye ! et je sors en claquant la porte du salon.

C'est peut-être mon jour de chance, car le bus arrive pile à ce moment là, je m'y engouffre, et le laisse me mener jusqu'à ma destination.

Quand je descend du bus, c'est tout un frisson qui me prend de court. C'est un vent glacial que les arbres murmurent sur mon passage et le souffle du vent me donne l'impression qu'une voix presque intelligible me parle. De nombreux caveaux, et de nombreuses tombes s'alignent, les gravures des plus vieilles commencent à s'effacer et parfois, j'aperçois encore de vieilles photos aux verres brisées. En marchant le long des allées, je vois maintenant des tombes à l'aspect neufs, les nouvelles victimes de notre monde cruel, toutes ces personnes qui ne connaîtront plus la joie de vivre. Les mains dans la poche avant de mon sweat et la capuche remonté sur la tête j'avance tête baissé. L'endroit est tellement triste, tellement mélancolique, ici, il semblerait que seule la mort soit respectée. Rien n'est vandalisé, juste le silence qui pèse, et c'est tellement beau...

-Salut Oncle Phil...

Je caresse sa pierre tombale laissant mes doigts s'arrêter sur son portrait. Il me manque tellement...

J'entreprends de nettoyer un peu, j'enlève les fleurs fané et mets les plus belles et les plus fraîches en avant, c'est incroyable la visite que les gens qui l'aimait, lui accorde aujourd'hui. Mon bouquet de la semaine est là, des roses roses comme chaque semaine. À défaut de pouvoir venir toutes les semaines, j'ai fait en sorte qu'un bouquet soit installé chaque début de semaine pour que sa tombe reste belle et présentable, comme il l'était lui aussi. Je vide l'eau des pots de fleurs vide, et remets les plaques, qui ont pu tomber par le vent, à leur place.

-Voilà, tout est rangé et ordonné, comme tu aimes...

J'inspire profondément et m'installe en tailleur face à lui.

-J'ai tellement besoin de tes conseils aujourd'hui... Je sais ce que tu dois penser, que je m'y prends beaucoup trop tard, que j'aurais dû écouter tout ce que tu avais à me dire bien avant... Mais Oncle Phil, aurais-tu su me conseiller sur l'amour ?

Je me tais un instant espérant une réponse mais seul le bruit des pas de l'agent d'entretien du cimetière se font entendre.

-Bonjour mademoiselle Jones, ravie de vous voir !

-Bonjour Wesley, contente aussi.

Il hoche la tête et continue son chemin avec sa brouette. Il a l'habitude de me voir assise, comme ça, adossé au seul arbre qui trône face à la tombe, à m'adresser à mon oncle. Car comparée à d'autres qui s'entretiennent en silence avec leurs défunts moi je préfère m'exprimer à voix haute, cela fait plus réelle.

Je continue mon récit avec Oncle Phil et lui raconte les dernières actualités ainsi que mes soucis et ma peine de coeur.. en est-ce vraiment une ?

Ne fais pas confiance aux mots Aby, fais confiance aux actions.

Je me souviens de cette phrase que me disait Phil pour me redonner confiance en moi dans mes débuts dans le monde du tattoo, ce dictons serait-il le même dans une relation de couple ? Je médite sur la question...

-Mademoiselle Jones...mademoiselle...

Je me redresse en sursaut prise d'un frisson soudain, il fait beaucoup plus frais qu'à mon arrivé.

-Mademoiselle je suis désolé de vous réveiller mais... Je vais devoir fermer les portes aux visiteurs.. Il est l'heure.

-Oh..je..je me suis endormie ! je me redresse honteuse, et Wesley m'aide à prendre appuie sur lui.

-Oui vous êtes resté longtemps aujourd'hui à contempler la plaque de votre oncle.. Et quand je suis repassé vous étiez assoupie, j'ai jugé bon de vous laisser...

-Excusez moi Wesley.. Je vais m'en aller, je vous ai déjà assez retardé.

-Pas de soucis mademoiselle.

J'embrasse le portrait de Phil et m'en vais a reculons comme à chaque fois, quand je passe les grilles, Wesley les fermes à double tour. Je regarde l'heure sur mon portable, il est déjà 19h, et des messages non-lus traînent sur mon écran, je choisis les destinataires que je souhaite lire.

De Mike à Aby :

T où ?

Tu devrais rentrer je pense que tu seras agréablement surprise...

Aby.. Si je peux me permettre, met tes doutes de côtés et écoute ce qu'il a à te dire.

Poucinette répond je m'inquiète !!

Les autres messages sont de Jayden, mais je ne prend pas la peine de les lire pour le moment. Je répond vite à Mike et montre dans le bus qui arrive.

De Aby à Mike :

J'étais aller voir Phil... J'arrive.

Le salon est toujours allumé mais le panneau annonçant la fermeture est cette fois bien retourné. Je fais le tour par derrière pour ne pas déranger alors que le ménage vient d'être fait, Jayden est déjà rentré, sa voiture est là. La porte est verrouillé, je m'apprête à sonner mais me ravise, je n'ai envie de croiser personne jusqu'en haut. Je trouve mes clés, et ouvre les deux verrous et quand je pousse la porte, jamais je ne me serais attendu à cela.

Le couloir est obscur seulement éclairé par la lueur des flammes de toutes ses petites bougies qui escalade chaque marches de l'escalier, et des pétales de roses rouges sont éparpillées de ci et de là. À chaque marche bravé, un mot d'excuse est scotché à même le bois qui me conduit jusqu'à chez moi, jusqu'à lui, arrivé à la porte d'entrée c'est le cœur emballé que j'ouvre et le découvre plus beau que jamais, pantalon noir, chemise blanche, il est rasé de prêt et coiffé, et il tient dans ses mains le plus beau bouquet de fleurs que je n'ai encore jamais vu...  

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Hello everybody !
Avant tout nous tenons à vous souhaiter une belle et merveilleuse année 2017 ! Que tout vos voeux soient possible !

Ensuite, qu'avez vous pensé de tout ça ? N'est-ce pas le gros bordel entre Jay et Aby ? :)

N'oubliez pas de laisser une petit étoile et de nous donner votre avis !
On vous kiff !!
@ChouStiik et sandrineC24