Chapitre 26

J'ai rêvé d'elle cette nuit...

Ça faisait un moment que ça ne m'était pas arrivé. Je crois que ma discussion avec Aby et les quelques moment passés avec Demi ont fait remonter en moi pleins de souvenirs. Les bons comme les mauvais.

*

**

Comme tous les mardis soir, je m'installe sur cette chaise à la droite du doyen de la réunion. Le sevrage est l'une des étapes les plus difficiles dans la vie d'un camé, et suite à la mort de mon père dans cette circonstance, je me suis engagé dès que j'ai pu dans cette accompagnement à la personne. Une personne qui s'engage à arrêter sa consommation peut très bien se débrouiller seule mais elle peut aussi se faire accompagner. Je suis comme un parrain du sevrage.

Ce soir, comme à notre habitude, nous nous installons et les habitués prennent place. Mais ce soir, se présente une nouvelle arrivante. J'aime parfois prendre les devants et cette femme m'y lance.

-Bonsoir à tous.

-Bonsoir.

-Comme nous pouvons le constater, il y a une nouvelle arrivante parmis nous ce soir. Tu peux te présenter ?

Lorsque tous les regards se braquent sur elle, elle baisse immédiatement les yeux et ne fixe plus que ses genoux. Elle coince ses mains entres ses cuisses et se tortille mal à l'aise, mais elle a aussi de nombreux symptômes de la camé qui vient d'arrêter : elle est dans un état de fatigue extrême, ses yeux sont exorbités et injectés de sang et elle tremble.

-Je...je m'appelle...A...Adella...

-Bonjour Adella. Nous répondons tous ensemble.

-J'ai..j'ai 21 ans et je...j'ai arrêté ma.consommation de cocaïne il y a 6 jours.

Tout le monde l'applaudit, c'est une marque de félicitations aux nouveaux venus.

-Bravo Adella. Comment te sens tu aujourd'hui ? demande le doyen.

-Mal.

Elle renifle et se met à se gratter le bras gauche de manière insistante. Le doyen me lance un regard et j'opine de la tête comprenant immédiatement ce qu'il pense.

-Adella, lui dis-je, je m'appelle Sanchez et si tu le souhaites, je peux t'aider et t'accompagner dans cette étape difficile.

Elle ne me répond pas mais hoche plusieurs fois la tête, elle accepte ma proposition. J'en lâche un souffle de soulagement, je ne sais pas pourquoi mais je me dois d'aider cette fille.

La réunion se déroule pendant une heure, et je ne la quitte pas des yeux. Adella ne parle pas de toute la séance, mais elle m'observe elle aussi, un regard vraiment déstabilisant. Dès que le doyen annonce la date de la prochaine réunion tout le monde se lève et Adella ne prend pas le temps de discuter avec les autres comme ils en ont l'habitude de faire, elle se précipite vers la sortie. Je me lance à sa poursuite. J'arrive à la rattraper avant qu'elle ne sorte des locaux.

-Attend !

Elle se fige mais ne se retourne pas. Je m'approche lentement d'elle faisant attention à mes mouvements. Les camés en rémission ont souvent des réflexes d'autodéfense.

-Adella... c'est moi Sanchez. Je veux t'aider, je te l'ai dit. Laisse moi t'aider.

Je pose doucement ma main sur son épaule, elle se contracte à mon contact mais ne s'enfuie pas. Elle tourne la tête et se retourne petit à petit pour se retrouver face à moi. Dans l'obscurité, l'ombre souligne encore plus ses cernes marqués et ses yeux paraissent pâle à côté. Elle sert ses bras autour comme pour se protéger.

-Tu...Tu peux me faire confiance, je te suivrais dans ton combat.

Je cherche à fixer son regard et fini par y parvenir.

-Au moindre soucis je serais là, au moindre doute, je serais là, à la moindre envie de replonger je serais là aussi...Jours et nuits.

Alors qu'est ce que tu en dis ?

Son regard ne cesse de vagabonder, ne trouvant aucun point ou se fixer.

-Adella hey...

-Je...je d'accord...je veux bien essayer.

*

**

Et je pense qu'il n'y a pas qu'à moi que ça joue des tours. Cette semaine, Demi a pleuré et bafouillé des choses que je n'ai pas saisi pendant son sommeil et à finit par se réveiller en sursaut complètement déboussolée. Elle s'est complètement braqué lorsque j'ai tenté de la consoler, la rassurer. Je ne sais pas ce que c'était mais après ça elle ne voulait plus dormir à mes côtés. Sauf qu'elle n'a pas eu le dernier mot, malgré des cauchemars qui me réveillent sans prévenir, je n'ai jamais autant mieux dormi cette semaine que depuis ces dernières années.

Elle est un peu comme ma bonne fée du sommeil...

Malheureusement, je n'arrive pas à m'ôter ce doute sur elle : j'ai un mauvais pressentiment sur son histoire, son passé, qu'à t-elle vécu ? On a tous des secrets, je lui ai révélé une une partie des miens, à la base si j'étais venu jusqu'ici, à Londres, c'était pour partager mes secrets qu'avec une seule personne, pas deux. Aby est de très bon conseil, Demi elle, d'un réconfort incontournable...

Je souris rien qu'en me rappelant notre relation avant ce séjour, c'est incroyable ce changement radical qu'il y a eu entre nous. Demi est comme le ying et le yang, elle a deux faces. Son côté bourru que je déteste, limite tête à claque et à te rendre fou et son côté simple, doux et joyeux... je préfère celui-là. J'aime quand elle me regarde et me sourit, j'aime le soir, quand nous sommes rien que tout les deux, dans les bras l'un de l'autre, elle vêtu de son petit shorty et de son débardeur hyper moulant qui m'a fait bander plus d'une fois, mais nos nuits ne sont jamais allé plus loin qu'un simple câlin. Parfois quand elle dort, j'admire sa beauté au naturel, pourquoi se cache t-elle derrière autant de maquillage ? Elle est tellement plus jolie sans tous ses tas de crèmes qui lui cachent ses belles tâches de rousseurs. Ses tâches... Elle avait les mêmes et j'adorais les caresser du bout de mon nez sur ses joues fines...

Je grince des dents à ces bribes de souvenirs qui reviennent me hanter.

C'est du passé Sanchez, là, maintenant, tu es là, dans ton présent, le vrai. Et elle n'est plus là, elle t'a abandonné ! Oui c'est dur à encaisser mais aujourd'hui, c'est à toi d'avancer, de tourner la page, de l'effacer de ta vie. Toi seul peut le faire.

Les paroles d'Aby viennent me secouer. Elle a raison, je dois avancer ! D'ailleurs ces deux derniers jours ont eu l'air de la convaincre, enfin, les croquis l'ont convaincu et je dois avouer que moi même je suis fier de moi d'avoir pu sortir ça. J'avance... Doucement mais sûrement. Et la présence de ma pin-up y est pour quelque-chose, c'est certain. Alors lorsqu'elle me sort de but en blanc :

-Écoute Sanchez, je préférerais que les nuits qu'on a passé dans les bras l'un de l'autre à Londres... reste à Londres !

Elle est sérieuse ?!

Je suis tellement sur le cul, estomaqué par sa réflexion, que je me retiens de lui balancer une merde à la gueule. Serre les dents mec, encaisse, montre lui l'homme que tu es. Je ne trouve rien d'autre à lui répondre :

-Si c'est ce que tu veux !

Si c'est ce qu'elle veut ? Et moi dans l'histoire qu'est-ce que je veux ? Pas ça en tout cas ! Je crache mes mots comme s'ils étaient du poison sur ma langue, et ne voulant pas rester une minute de plus face à elle, car je serais bien capable de lui sauter dessus pour la supplier de revenir sur ses paroles absurdes, je la bouscule d'un coup d'épaule et me dirige au plus vite vers la sortie. Il faut que je sorte d'ici et vite.

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Fin du Chapitre.

Qu'en avez-vous pensé ?

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N'oubliez pas -->

Titre qui nous a inspiré pour ce chapitre : Martin Garrix - So far away

Tome 1 - INKED MEMORIES.

Twitter : Inked_Team / Instagram : team_inkedmemories

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