Chapitre 25
C'est la première fois en deux ans, que j'accepte un contact avec un mec et en plus dans un lit. La nuit dernière ne compte pas pour moi mais aujourd'hui oui, car c'est moi qui est proposé à Sanchez de dormir avec moi et je me suis laissé aller dans ses bras. La tête posé sur sa poitrine et mon corps blotti contre lui, je me laisse aller au rythme des battements de son coeur. Son souffle se fait de plus en plus régulier, je sais qu'il s'endort. Je m'étais dis que j'attendrais qu'il s'endorme pour m'éloigner de lui, mais je me sens si bien dans la chaleur de ses bras. Ce n'est que lorsqu'un spasme le prend et qu'il commence à bouger que je me décolle un peu de lui.
Est-ce qu'il va refaire un cauchemar cette nuit ? Un murmure s'échappe de ses lèvres en un souffle et je me fige à son entente.
-A...della...
Je relève la tête prise d'une énorme bouffée de chaleur qui me contracte le coeur.
Serait-ce la fille ? Cette fille dont il n'a pas voulu me parler ? Adella.
Un élan de nausée me remonte jusque dans la bouche.
Il pense à elle alors que c'est moi qui suit dans ses bras !
Je tente de me soustraire de son emprise, mais il resserre ses bras autour de ma taille et se retourne face à moi, son visage a quelque millimètres du mien. Il dort à poing fermé, le visage apaisé. Je ne sais pas où je vais, ce que je suis en train de faire ou ni même ce que je ressens. Mais une chose est sur c'est que ce qu'il m'a raconté ce soir lors de notre dîner m'a fait découvrir une autre facette de lui. Adieu le Sanchez sûr de lui qui drague tout ce qui bouge. J'ai découvert un Sanchez au passé brisé, ayant vécu avec des parents accros à la drogue et à la l'alcool avec une issue terrible pour un enfant de son âge.
Les larmes me montent aux yeux c'est plus fort que moi, je l'imagine enfant découvrant le corps inerte de son père...j'en frissonne. Je voudrais maintenant savoir le lien avec cette Adella qu'il vient de prononcer pendant son sommeil, en quoi la t'elle encore plus brisé. C'est certainement une histoire d'amour qui a mal fini, mais on en vit tous...
Alors que devrais-je dire ?
Une larme roule sous ma joue et je ferme les yeux, tentant de me laisser aller moi aussi, aux bras de Morphée.
*
* *
-Marco je suis enceinte.
-Quoi ? Arrête tes conneries Demi et dégage de là, va plutôt me chercher une bière.
Je devais m'attendre à cette réaction mais Marco va changer d'opinion. C'est le temps qu'il encaisse après il sera heureux de la nouvelle. Je m'éloigne du salon où il est en train de mater la télé et vais lui chercher sa bière. Quand je reviens, il me l'arrache des mains mais je ne tressaute même plus à son geste, c'est devenu une habitude, ce n'est pas méchant je le sais.
-Tu sais je me disais que....
-Ferme là ! Tu parles vraiment trop !
Bon je retenterais plus tard. Lorsqu'il sera moins occupé. Comme tous les soirs, après avoir descendu sa bière, Marco a besoin de me prendre sauvagement et après qu'il m'ait fait l'amour, pendant qu'il fume sa clope, je le relance sur le sujet.
-Mon chéri... ?
-Quoi ?! Arrête de m'appeler comme ça.
-Ok, euh tu sais...pour le bébé...
-Hein ? Mais quel bébé ?! me demande t-il en se levant brusquement et en me bousculant en arrière. Qu'est ce que tu me raconte encore !
-Mais je te l'ai dit tout à l'heure Marco, je...je suis enceinte.
-T'es en cloque putain ! Tu l'as fait exprès ! Espèce de salope, tu t'es bien servi de ma bite pour avoir ce que tu voulais hein !
-Non...non Marco, chéri, je t'aime et ce bébé...
-Une putain de connerie ! Une grosse merde ! Tu vas me pomper tout mon de fric avec ta saloperie !
Il me pousse une nouvelle fois et cette fois je n'arrive pas à me rattraper, je m'embroche les pieds dans le tapis et bascule en arrière ma tête tapant contre le meuble télé.
-Tu ne peux pas dire ça Marco, c'est notre bébé... dis-je presque avec les larmes aux yeux.
Mais je me retiens de ne pas pleurer. Si Marco voyais ne serait ce qu'une larme sur mon visage, il m'en foutrait une pour que je comprenne pourquoi je pleure vraiment comme il dit. Je tente de me relever mais je vois qu'il s'énerve encore plus, devenant fou de rage. Il s'emporte, envoyant valdinguer tout ce qu'il trouve sur son passage en hurlant.
-CE N'EST PAS NOTRE BÉBÉ ! IL N'Y A PAS DE GOSSE TU M'ENTENDS ?! AUCUN ! JAMAIS ! CE N'EST QUE TOI ET MOI !
Il m'attrape par les cheveux et me redresse, je m'accroche à ses poignets pour atténuer la douleur, mon visage en face du sien, son haleine de bière et de tabac froid venant frapper sur mon visage il me murmure d'un ton que je ne lui ai encore jamais entendu.
-T'es aller baiser ailleurs hein Demi ?
Pour la première fois depuis deux ans que nous sommes ensemble, Marco me fait peur. Son regard transperçant me fait peur, sa voix me fait peur, ses mains sur mon corps me font peur et je réalise que si je ne lui dis pas ce qu'il souhaite entendre, il risque de me faire vraiment très mal... pire que ce qu'il me fait déjà. Mais comment en suis-je arrivée là...?
-No..non ! NON ! Jamais, c'est toi que j'aime Marco, toi, toi seul..bébé...
Il me crache au visage, avant de me jeter au sol.
*
* *
Je me réveille en sursaut, trempé de sueur, le visage inondé de larmes. Ensuite, il m'avait tabassé... Une main glisse dans mon dos et je me redresse en couinant pour me dégager, ramenant mes genoux contre ma poitrine, ma seule position d'auto défense. Le regard inquiet et troublé de Sanchez me transpercent et quand je réalise que ce n'est que lui et que je viens de revivre ce putain de cauchemar, je me mets à trembler sans me contrôler.
-Hé Cãrína... me chuchote t-il dans la faible obscurité me tendant une main rassurante.
Je me recule instinctivement, je n'arrive pas à revenir à la réalité, je suis toujours enfermé dans ce putain de cauchemar.
Je me lève et sors de la chambre pour aller m'enfermer dans la salle de bain. Je m'approche du lavabo et me passe de l'eau froide sur le visage. Je tente de reprendre contenance comme je peux. Après un temps indéfini je retourne dans la chambre, où la lampe de chevet a été allumé. Sanchez est quand à lui assis, dos collé à la tête de lit, les vas croisés.
-Tu ne dors pas ? je lui lance plus sèchement que je l'aurais cru.
-J'attendais que tu reviennes. Qu'est ce qu'il t'arrive ?
-Rien, dis-je sur la défensive, tu peux dormir sur tes deux oreilles !
-OK, je voulais juste savoir si ça allait...
-Ca va.
J'attrape mon oreiller et tire la couverture au pied du lit et installe le tout à même le sol puis je m'allonge et tape dans mon oreiller pour lui donner meilleur forme.
-Euh.. J'peux savoir ce que tu fais ?
-Je vais dormir par terre... c'est mieux.
-Qu...mais pourquoi ? Il se lève et m'arrache la couverture que je suis en train de rabattre sur moi. Tu te fous de ma gueule là ? C'est quoi encore le problème ?
-Sanchez... je murmure à bout de fatigue. Je veux juste dormir.
-Ouais, moi aussi, dit-il en m'attrapant comme un sac à patate et en me hissant sur le lit pour ensuite se plaquer contre à moi en me serrant contre lui. Mais j'ai besoin que tu sois là, avec moi, alors maintenant tais-toi, ferme les yeux, ne pense plus à rien, et dort Demi.... On a tous nos cauchemars, combattons les à deux pour cette nuit...
J'entends à peine ses derniers mots car je me rendors aussitôt contre son torse, n'espérant qu'une chose, ne pas replonger dans mon passé avec Marco.
*
* *
C'était une semaine éprouvante et riche en émotions. Je suis encore plus fatigué qu'à notre arrivée et les nuits que j'ai passé ici n'ont pas été de tout repos. Depuis mon dîner en tête à tête qui était plutôt mal parti, les révélations de Sanchez et son changement de comportement envers moi à réveiller des douleurs de mon passé qui me tourmente au plus haut point.
Moi qui pensait avoir effacé tout ça, parfois faire semblant est bien pire...
Alors que je termine ma valise et tente de la fermer en sautant comme une imbécile dessus, Aby passe sa tête dans la chambre et éclate de rire en constatant ma position à quatre pattes sur l'objet de mes soucis.
-Besoin d'aide peut-être ?
-Volontiers ! dis-je en soufflant en l'air pour dégager ma frange.
Ma valise bouclée, je me hisse pour m'asseoir sur le lit et Aby me rejoint.
-Alors cette semaine t'aura plus ?
-J'ai adoré ! Je me suis éclaté.
-Tant mieux, c'est le but. Je vais dire à Sacha et Mike qu'il peuvent désormais te léguer beaucoup plus de choses. Tes tatouages façon aquarelle font un carton et c'est une vraie tuerie. D'ailleurs, -elle soulève son t-shirt -, il cicatrise plutôt bien !
Avant-hier, alors que la journée était plutôt calme, Aby m'a demandé de lui faire un tatouage sous la poitrine. Un dessin canon avec des reflets bleutés. Je suis plutôt fière de voir le résultat qui plus est sous les seins de la grande chef !
-Ravie qu'il te plaise.
-Bon parlons peu, parlons bien... Sanchez et toi...
-Y a rien entre nous ! je m'exclame.
-Hé détend toi ma belle, vos affaires de jambes en l'air ne me regarde pas, même si j'ai remarqué un grand changement entre vous. Vous semblez plus apaisé... Je l'ai constaté rien que dans le coup de crayon de Sanchez. Il m'a fait ces trois derniers jours, des croquis à couper le souffle ! Il se libère enfin, c'est révélateur.
Cette réflexion venant de la part d'Aby me touche et me fais rougir ?! Elle parle de Sanchez meuf, pas de toi...
-Permet moi de te donner un conseil Demi, je ne connais pas ton passé à toi non plus mais je vois bien qu'il n'a pas été tout rose pour toi aussi....Fais lui confiance ma belle, c'est un gars bien tu peux me croire, même s'il veut faire le dur. Et puis, profite de la vie chérie ne te bride pas, lâche toi, fais toi plaisir.
Elle me lance un clin d'œil des plus explicites. Je vois bien où elle veut en venir mais encore faut il que je me sente prête. La confiance, donner mon amour à quelqu'un tout ça n'est pas dans mes cordes pour le moment, je ne me sens pas prête.
-Je prend note de ce que tu viens de me dire et je le met là, dis je en me tapotant la tête, dans un coin de ma cervelle. Merci Aby. Merci pour tout.
Aby me tapote la cuisse s'en en dire plus.
-On doit partir d'ici une demi heure.
Elle ressort de la chambre me laissant seule face à mes préoccupations. J'ai le cerveau en ébullition avec tout ça mais une chose arrive encore à s'infiltrer dans mon esprit, je me demande ce que fais Sanchez en ce moment.
Quinze heures plus tard, nous posons enfin les pieds sur le sol Californien. Ce retour s'est beaucoup mieux passé que l'aller ou j'avais été, j'avoue, odieuse avec Sanchez et sa phobie de l'avion. Cette fois, une fois installé, je lui ai donné automatiquement ma main et je ne le lui ai pas lâché jusqu'à ce que nous soyons stabilisé en plein ciel, après ça, nous avons tous les deux dormi jusqu'à l'atterrissage. Avant de retrouver Mike qui nous a averti qu'il venait nous chercher et nous attendrais dans le hall, j'ai besoin d'éclaircir un peu la situation avec mon coéquipier...
-Sanchez ?
Je l'attrape par la main et il se retourne vers moi. Nous gênons la foule qui essaie de sortir au plus vite de l'aéroport mais je n'en ai rien à faire.
-Oui ma Cãrìna ?
Je soupire déjà à ced trois mots dit pourtant avec tellement de simplicité.
-Il faut que tu arrêtes de m'appeler comme ça Sanchez...
Il fronce les sourcils.
-Pourquoi ? Je ne vois pas ce qu'il a de mal ? Je t'appelais déjà comme ça avant.
-Oui mais c'était avant que nous... nous...
Nous quoi ?? Je fabule !!
-Nous quoi ?
-Enfin tu vois... avant qu'on se rapproche. Depuis qu'on arrive à se parler sans se cracher au visage.
Ce que je lui dis ne lui plait pas, je le vois à son attitude, il se raidit, sa mâchoire se contracte et ses pupilles déjà foncées, virent au noir.
-Écoute Sanchez, je préférerais que les nuits qu'on a passé dans les bras l'un de l'autre à Londres... reste à Londres !
Je me balance d'un pied à l'autre gêné par la situation. Merde je l'avoue, j'ai aimé ce qu'il s'est passé là bas, même si ce n'était que purement amicale et bourré de tendresse, mais je ne peux pas me laisser aller. Je préfère continuer en terrain connu et faire comme si de rien n'était. Il me regarde la mine défaite, la colère entrant progressivement dans ses veines, qui commencent à saillir sur son cou.
-Si c'est ce que tu veux !
Il me lance ça de sa voix froide, que je ne lui avais encore jamais entendu. Et il passe devant moi me bousculant l'épaule au passage et file droit devant lui.
Je soupire...au moins ça, ça change de Londres.
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Fin du Chapitre.
Qu'en avez-vous pensé ?
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N'oubliez pas --> ⭐
Titre qui nous a inspiré pour ce chapitre : Camila Cabello - Crying in the club
Tome 1 - INKED MEMORIES.
Twitter : Inked_Team / Instagram : team_inkedmemories
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