Chapitre 24
Quand je passe devant l'accueil et n'y voit plus Demi, un mauvais pressentiment me prend. Je fonce jusqu'à la salle ou je m'entretenais avec Aby quelques minutes plus tôt et lorsque j'ouvre la porte, je me tétanise.
-Qu'est-ce que tu fabriques ?! je crache à l'intention de la brune qui à son nez dans mes affaires.
Elle ne me réponds pas, ne me regarde même pas, ses yeux restent braqué sur mes croquis. Pitié pas ceux-là...
Elle ne réagis toujours pas à ma présence, je fonce sur elle et lui arrache les feuilles des mains, si bien que je ne vois pas les coups venir. Elle me frappe de tous les côtés, me hurlant dessus.
-Espèce de sale pervers !
-Non Demi ! Mais arrête ! T'es folle ou quoi !
-Obsédé !
-Aïe ! Ecoute moi c'est pas ce que tu crois...
-Voyeur !
-Demi arrête !
-Tu...tu es tellement malsain putain !
-Oh ! C'est pas fini votre bordel !? Non mais j'hallucine ! Je vous laisse cinq minutes seuls et c'est reparti ! J'ai l'impression d'être revenu quelques années en arrière et de voir Sacha et Mike à leur début...nous sermonne Aby les bras croisés.
On ne peut pas louper, à son expression qu'elle est méga en colère contre nous, normal, on vient de taper une scène de ménage dans son salon, la porte ouverte.
-Vous savez quoi, allez chez Penny en face, prenez un café, et expliquez vous, merde ! Mais je ne veux certainement pas ça dans mon salon ! J'ai eu ma dose ! Sortez maintenant et vite !
-Ouais...désolé Aby... je dis en me rambraillant et en passant une main dans mes cheveux que la brune en furie m'a arraché. On va...on va aller prendre un café t'as raison. Hein Demi ? Un café pour...
-Ta gueule toi ! Ne me parle pas, ne me regarde même pas ! Oublie moi ! hurle t-elle une nouvelle fois.
Demi quitte la pièce en nous passant devant, puis claque la porte de l'arrière boutique pour remonter à l'appartement. Je souffle exaspéré et affreusement gêné devant la patronne.
-Euh...
-Non ! me stoppe Aby une main en l'air. Je ne veux pas savoir, j'ai très bien compris le délire. Va la voir Sanchez et démerde toi pour l'inviter à dîner et explique lui tout. Tu m'entends tout ! Comme tu me l'as raconté à moi. Elle doit savoir pourquoi ces dessins lui ressemble...
-Je ne suis pas prêt à parler de ça, pas avec elle.
-Hé bien fais le par étape, elle sera deja plus comprehensive. Mais bouge, ne reste pas cloîtrer là, à me regarder avec ta tête de benêt !
Ses paroles me foutent des claques et j'en ai ma claque justement ! J'suis pas venu ici pour me faire ramoner de tous les côtés. Je quitte la salle avec ma pochette sous le bras et je ne remonte pas de suite à l'appartement, avant je vais en face comme l'a proposé Aby, j'ai besoin d'un café pour m'éclaircir les idées.
-Hey ! m'interpelle telle au moment ou je quitte le salon. Le café, met le sur ma note.
J'acquiesce reconnaissant et traverse pour le coffee shop d'en face.
*
* *
Après plus d'une bonne heure à réfléchir et trois tasses de café, je me décide de retourner à l'appartement de Aby. Je range le croquis que j'ai commencé à ébauché, et paye tout de même l'addition à la serveuse qui me déshabille de regard depuis que je suis arrivé. Si je n'avais pas la tête ailleurs, j'aurais peut être passé ma soirée avec elle, j'aurais ajouté une londonienne à ma liste...bref.
Je traverse la rue et monte directement, sans passer par la case salon. De la musique emplit la pièce. Je me dirige vers ma, notre, chambre pour la semaine et au moment d'ouvrir la porte, celle-ci est fermé. En relevant la tête une note y est accroché : "Accès interdit aux voyeurs obsédés !". Ok, ok, je la mérite celle là.
-Demi... je toque à la porte, ouvre s'il te plaît.Demi !
-Tu ne sais pas lire ? Ou tu es peut-être trop petit pour arriver à la hauteur de ma pancarte !
Je secoue la tête désespéré, putain ce que les nanas m'exaspère !
-Oh allez. Bon tanpis, je te parlerais de la ou je suis. Tu...tu viendrais dîner avec moi ce soir ?
Pas de réponse.
-Et je... Je t'expliquerais tout... Par rapport à ce que tu as vu.
Toujours pas de réponse.
-S'il te plaît Demi, merde !
Putain tu en deviens pathétique mon pauvre, depuis quand Señor Alvarez supplie une nana sérieux ?
La porte finit finalement par s'ouvrir et Demi laisse entrevoir son visage. Elle braque son regard dur sur moi et me dévisage de longues secondes avant d'ouvrir la porte en grand.
-T'as intérêt d'être franco avec moi parce que j'te jure que sinon tes couilles vont se rappeller de mon pied.
Je grimace imaginant déjà le coup qu'elle me porterais.
-Promis mais...
-Ah ! Forcément je devais m'attendre a un mais !
-Non mais... Promis je te raconterai tout mais, laisse moi y aller à mon rythme s'il te plaît car tout ça n'est pas facile pour moi.
Elle réfléchit, puis acquiesce et me claque la porte au nez.
-Hé ! je m'exclame.
Mais elle la réouvre aussitôt, ses affaires de toilettes en main.
-Qu'est-ce que tu fais ? je demande.
-Ben, tu m'invites à dîner non ? Faut bien que j'aille me préparer.
Mes yeux se détournent rapidement sur mon poignet pour juger l'heure qu'il est, et, je lâche un rire franc quand je vois le temps qu'il nous reste.
-Demi... Il n'est que quinze heures !
-Ben justement !
Et elle s'enferme dans la salle de bain.
*
* *
Demi n'avait pas rigolé lorsqu'elle disait qu'elle devait se préparer. Après avoir passé le reste de l'après-midi dans la salle de bain, ce n'est que lorsque que Jayden est rentré du taff à dix-huit heures, qu'elle a enfin libérée les lieux. Je n'en revenais pas. En plus d'être carrément canon à couper le souffle, je me suis quand même demandé ce qu'elle avait bien pu foutre la dedans.
En attendant, j'avais passé le reste de l'après-midi avec Aby à tatouer une pièce sur l'un de ses clients. C'est en tatouant que je mettais renseigner sur les restos aux alentours. Je ne connais carrément rien de Londres et quitte a faire les choses, je veux les faire bien et puis comme dis Aby... C'est carrément un rencard en faite.
Putain mec, toi, le latino sexy et viril, t'as un rencard ! Et en plus de ça, tu t'es calé un putain de fut moulant sur le cul avec une chemise de tapette. Si j'avais su qu'un jour j'en arriverai là....pour une fille ! Merde.
Lorsque je sors de la chambre fin prêt, il est l'heure pour nous d'y aller. Demi m'attend perché sur ses hauts talons rouge dans l'entrée tandis que Aby et Jay nous reluque depuis leur canapé, lové l'un contre l'autre.
-Passez une bonne soirée les gars ! Nous souhaite la grande chef d'un air ravie.
-Mouais...marmonne la brune.
Je prends sur moi et passe devant, lui ouvrant la porte pour l'inviter à sortir.
-Si cette demoiselle veut bien... et je me courbe en avant pour la laisser passer.
Aby glousse et Jay se marre de mes conneries et je vois bien que Demi cache tant bien que mal son sourire derrière le col relevé de son manteau. Pendant tout le trajet à pieds qui nous mène au Mango Room au bout de l'avenue du Camden Town, nous ne disons pas un mot. Ce n'est qu'une fois installé à notre table, en face à face, que Demi ouvre les hostilités.
-Très bien, alors je t'écoute... me dit elle, croisant ses bras sur la table.
Putain j'me sens comme un gamin pris en flagrant délit de vol de bonbon, je ne sais plus quoi faire de mes mains, je ne contrôle même pas ces sueurs froides qui se dégage de mon corps et le pire, le pire de tout c'est que je n'ose même pas relever les yeux vers ses billes d'Azur. Elle attends jouant de ses doigts sur la table, je ne relève la tête que lorsque le serveur vient nous proposer un apéritif.
-Ce Monsieur, dame, souhaitent ils boire quelque-chose ?
-Une corona, je dis, tu en veux une aussi ? je demande en osant enfin la regarder.
-Je veux bien oui, s'il-vous-plaît, répond t-elle au serveur.
Quand il est parti, elle braque immédiatement ses yeux bleus dans les miens et ne me lâche plus, comme pris en otage, je n'ose même pas détourner le regard.
-Alors ?
Cette fois je n'ai plus le choix, en plus c'est moi qui l'ai mené là en lui promettant une chose que je suis bien incapable de faire. J'inspire profondément avant de tout relâcher.
-Pour comprendre, il va falloir que je te raconte une partie de mon enfance...
Je l'ai fait, finalement j'y suis arrivé. J'ai débité mon histoire comme une feuille qui sort de l'impression. Et elle m'a écouté, sans broncher, elle ne l'a pas ramené. Je l'ai touché, je l'ai vu à ses yeux embués de larmes, à ses lèvres tremblantes, ses hoquets de surprise à mes mots auxquels elle ne s'attendait pas. Elle sait tout. Tout de moi et de mon passé, enfin presque tout. Je ne lui ai pas encore parlé d'elle car c'est déjà trop pour moi.
-Et concernant tes dessins, me dit Demi, tu es d'accord que cette fille... cette fille que tu utilises, me... me ressemble beaucoup non ?
Mais voilà... Elle, elle veut savoir.
-Tu es sur de toi dis moi. Tu n'es pas la seule fille sur Terre que je connaisse tu sais.
Alors je joue encore une fois au gars sûr de lui. Je tente de faire diversion, mais c'est raté. Elle veut savoir mais, je ne peux pas, je ne suis pas prêt à aborder ce sujet, pas avec elle.
-Si je te dis que peut-être qu'un jour je t'en parlerais mais, pas maintenant ça te convient ?
Elle fait mine de réfléchir, faisant la moue avec sa bouche. D'ailleurs cette moue est...à tomber. Reprend toi mec bon sang, t'es pas là pour mater.
-Bon je te l'accorde pour cette fois tu m'en a beaucoup, énormément dit même, pour aujourd'hui et je te remercie de t'être ouvert à moi. Je... Je ne vais pas te dire que je suis désolé de ton passé car je suis sûr que ce n'est pas ce que tu veux entendre mais maintenant je suis là latin lover. Si t'as envie de parler, je veux dire...
Un silence s'installe et je prend le temps de la regarder, son visage...
-Même-ci je t'avoue, reprends t-elle en évitant mon regard, que tes dessins me perturbe énormément... M'enfin sérieusement Sanchez, je suis contente qu'on est eu cette discussion, je suis touché que tu m'es raconté tout ça, ton histoire...
Maintenant c'est elle qui est gêné. Elle trifouille le bout de ses ongles et gigote sur sa chaise, je rigole de cette situation absurde.
-Tu ne m'as pas laissé le choix Cãrìna, je t'ai pris le nez en plein dans mes affaires et tu m'as insulté de sale pervers obsédé et voyeur.
-Sur ce point je plaide coupable, et maintenant, avec du recul, je m'en excuse j'ai été trop loin.
Et elle recommence, elle n'arrive plus à assumer sa présence près de moi et m'esquive des yeux regardant autour d'elle dans la salle, je lui fais pitié.
-Hé Bella... dis-je en posant ma main sur la sienne ce qui la fait sursauter.
Enfaite mon histoire l'a fait carrément flipper....
-Je ne veux pas ça Demi, lui dis-je, reste comme tu étais avec moi par pitié. Continue de me faire subir ta fougue que j'aime tant, il n'y a que ça qui me remonte le moral ces temps ci.
Elle sourit, un petit sourire timide comme je ne le lui en ai jamais vu.
-C'est pour ça que tu me cherche alors ?
-Mais parce que j'adore te chercher Cãrína...
-Excuse moi Sanchez, dit elle en rougissant, je ne voulais pas que tu crois que j'ai pitié de toi.
*
* *
Nous entrons dans l'appartement qui est plongé dans le noir. Nous marchons presque à l'aveugle comme des petites souris, seule la lumière de mon téléphone nous éclaire pour rejoindre la chambre.
Je referme la porte derrière nous et allume la lampe qui nous éblouis tout les deux. Demi s'éclipse presque aussitôt emportant avec elle ses affaires pour se changer. Pendant ce temps je me fout en calbut et pianote sur mon téléphone. Au moment où elle revient, je la regarde, elle est au naturel, sans aucun artifice et je la préfère comme ça.
-Je te préfère comme ça !
Elle me regarde ne comprenant pas ou je veux en venir.
-Au naturel, sans maquillage je veux dire. Tu es jolie...
Elle ne me répond pas et se contente de me sourire. Elle fait glisser la couette et se glisse assise dessous. Je sens comme une gêne dans la pièce, elle me regarde se triturant les doigts.
-Tu...tu veux dormir dans le lit ?
-Et comment ! Je ne comptais pas faire autrement.
-Une nuit et tout est acquis pour toi, hein ?!
Je ne répond pas à cette pique et me faufile à mon tour dans le lit. Je me cale et étend mon bras sur son oreiller. Je tente de l'attirer à moi en lui agrippant délicatement l'épaule. Elle sursaute à mon contact.
-On peut savoir ce que tu fais là ?! Chacun son coin mon grand !
-Oh aller ! Je sais très bien que tu as autant envie que moi de dormir contre quelqu'un de réconfortant ce soir Cãrína, alors ne te débat pas s'il te plaît, reste... Reste contre moi.
-D'accord...souffle t-elle dans un murmure.
Elle se retourne, pose sa tête contre ma poitrine et passe un de ses bras autour de ma taille.
Et alors que la douce odeur sucré de ses cheveux emplit mon coeur, mes yeux se font lourd et je me sens partir dans un autre monde ou je la voit, elle, celle qui m'a brisé le coeur.
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Fin du Chapitre.
Qu'en avez-vous pensé ?
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N'oubliez pas --> ⭐
Titre qui nous a inspiré pour ce chapitre : P!nk - Beautiful Trauma
Tome 1 - INKED MEMORIES.
Twitter : Inked_Team / Instagram : team_inkedmemories
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