Chapitre 20

Putain mais dites moi que je rêve là ! Elle s'est barré, elle s'est barré la garce ! Je regarde autour de moi complètement abasourdi avec une trique aussi grosse qu'un cheval en rûte bordel !

Comment une femme peut-elle laisser un homme dans cet état. C'est inhumain ! Maintenant c'est soit je me finis tout seul ou alors, il faut que je me trouve un coup d'un soir. Je retourne à notre table ou la serveuse au putain de cul magnifique est en train de débarrasser étant donné que tout le monde s'est barré. J'attrape au vol la bouteille de bière qu'elle allait poser sur son plateau et elle me regarde avec un air furax.

-Tu permets, j'ai pas fini.

Elle souffle un coup en l'air pour faire virevolter sa frange et lève les yeux en l'air.

-Pov'type.

Elle s'éloigne son plateau chargé de conso vide. Bon ben ça sera pas avec elle que je concrétiserai ce soir, dommage. En plus de me laisser avec une bite tendue, la belle pin-up m'a aussi cassé le coup sur lequel j'avais misé en arrivant. Fais chier.

Je sirote ma bière en étudiant la foule d'un oeil entrouvert. Sur la droite vers l'entrée du bar se monopolise un groupe de nanas. J'examine : trop plate, rousse, j'aime pas les rousses, celle la a un cul comme la porte d'Aix, elle je crois qu'elle a perdu ses nibards en route, ah non pardon, elle n'en a pas. Planche à pain. Et elle.... Ouais elle ! Putain j'imagine déjà sa bouche refaite et pleine de botox sur ma bite, ouais elle, je vais me la faire.

J'avance comme un félin en direction de miss ventouse. Sur mon chemin, je dépose ma bouteille vide sur le plateau de la serveuse furax et lui débite un clin d'oeil avant de foncer sur ma proie.

-Salut ô toi, belle enchanteresse.

Le groupe de nanas s'arrête de parler, me dévisage et elles se mettent toutes à glousser. Je me croirais dans une basse cour rempli de dinde à Noël. Toute prête à farcir ! Je n'en calcule aucune mise à part la principale intéressée.

-Ta soirée est importante ma belle ?

-Euh...pouffe t-elle, pas vraiment on boit un coup entre copines.

-Parfait alors. Tu abandonnerais bien tes magnifiques amies pour ce corps de bel étalon...?

Ces hystériques crient comme des poufiasse en chaleur, je les fait toute fait mouiller dans leurs petites culottes. Si je voudrais je pourrais même toutes me les faire ce soir si je voulais, et je dis bien voulais parce ce que je peux totalement assurer !

-Je..je sais pas si...

-Vas-yyyy !! lui hurle deux de ses amies.

C'est bien les filles vous avez tout compris.

-OK euh, on va où ?

Je l'attrape par la main et la tire d'un pas pressant derrière moi.

-Dans ma voiture bébé.

-Oh.

Une demi-heure plus tard, je n'ai pas fait dans la demi mesure. Mes sachets sont vides et la miss assise sur le siège passager à côté de moi essaie de reprendre son souffle après cet ébat improvisé. Je remonte mon fute, le reboutonne et attrape le string en dentelle rose de la brunette qui pend à mon rétroviseur intérieur pour le lui tendre.

-Oublie pas ça ma jolie tu pourrais attraper froid.

Elle rougit par dessus ses joues déjà bien rosies. Je glisse mon pouce sur ses lèvres hyper gonflées et elle ferme les yeux. Dommage, j'aurais cru qu'avec des lèvres pareil ma queue serait monté au septième ciel. Même pas. Je me penche vers elle, elle croit que je veux l'embrasser mais je passe par dessus pour lui ouvrir la portière.

-Allez miss, vire de là, je boss demain !

Ses yeux s'écarquillent, de tristesse, de dégoût ou de haine, je ne sais pas, mais la claque que je me reçoit me donne une petite idée. Elle sort de la voiture et claque la portière tout en foutant un coup de pied dedans.

-Oh ! Tu sais combien ça coûte cette merveille ?! Salope !

-Va te faire foutre !

-Pour toi c'est déjà fait ! Je lui dis avec mon plus beau sourire.

-Connard !

Elle me montre son majeur. J'aurais peut être dû l'énerver pour prendre mon pied.

*

**

Mon réveil a à peine émis un son que je tape comme un malade sur le bouton pour l'arrêter. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit.

Elle. A. Hantée. Ma. Nuit.

Je n'ai pas cessé de me repasser ce moment si intense, cet effet qu'elle a eu sur moi ou plutôt sur ma queue putain. Il y a longtemps que je n'ai pas eu une trique pareille.

Pourquoi il faut que ça tombe sur elle ?

Demi est canon certe, mais je ne la supporte pas ! Son caractère de merde et en plus de ça son apparence superficielle, -bon je confirme, son cul et ses nichons ne le sont pas-, mais son look merde ! Elle a cru qu'on était encore dans les année 50 ? Faut qu'elle avance avec son temps. Même si je dois avouer qu'il va plutôt bien avec sa personnalité, j'aime plutôt les nanas simples et naturelle avec une légère touche de folie, genre Sacha par exemple. Non je ne devrais pas la prendre comme modèle, il est certain que je me suis un peu attardé sur elle à mon arrivé, mais j'ai du baisser les armes et m'avouer vaincu quand j'ai vu que je n'étais rien pour elle à part un simple ami, un confident. Un confident qui lui faisait de l'effet tout de même mais je ne serais jamais Mike. j'ai du me résoudre et accepter ma situation, au final ce n'est pas plus mal. Mes relations se sont nettement amélioré surtout avec le boss et il vaut mieux s'allier avec lui que se le mettre à dos !

Pour en revenir à miss pin-up, je ne comprend pas cet effet qu'elle m'a fait et qu'elle me fait encore bordel ! J'aime lui chercher les noises, la pousser à bout. Un rien la fait débloquer, c'est trop facile. Bon sang ce que j'aime la voir en furie ! Elle a ce côté tigresse qui m'émoustille de ouf ! Parfois trop d'ailleurs. Avec ce qui s'est passé hier, j'ai hâte de voir comment elle va réagir aujourd'hui...

*

**

Je n'ai pas de rendez vous de prévu avant le milieu d'après midi mais je décide quand même de me rendre au studio. Rester enfermé chez moi à rien faire me fait trop...travailler l'esprit. Lorsque la clochette de la porte tinte, Sacha, qui est au téléphone assise derrière le comptoir d'accueil, me fait un clin d'œil que je lui rend. La porte de la salle de Mike est close, il doit être en pleine séance. Super moi qui voulait avoir une discussion avec l'un des deux... Et pour couronner le tout Demi à qui je manque de rentrer dedans, décidément c'est devenu une habitude, et qui m'ignore royalement et à qui, si les yeux étaient remplacés par des mitraillettes ne manquerait pas sa cible.

Bon sang, quelle journée de merde...

Je m'enferme dans ma salle de travail et attrape une feuille sur laquelle je commence à esquisser un dessin. C'est devenu une habitude maintenant, passé mes émotions à travers la mine de mon crayon et en tirer parfois de super croquis que mes clients veulent avoir ancré en eux. Je me vide l'esprit et laisse filer la mine entre mes doigts. Mon dessin prend forme mais au bout d'un moment une réplique sur laquelle je n'arrive toujours pas à mettre de mot me revient à l'esprit :

-J'ai remarqué que tout tes dessins tournent autour d'un seul sujet : l'amour et la mort. Pourquoi ?

-Ça Chica, c'est une part de moi, de mon existence, que je garde pour moi....

Ce jour, cette discussion que j'avais eu avec Aby m'a hanté et depuis sa remarque me taraude l'esprit. Je lève mon crayon et regarde ma feuille. Encore...

Je sors ma pochette avec tout mes croquis et ce qui en ressort est totalement en accord avec la réflexion d'Aby. Je ne peux m'empêcher de plonger dans le passé...

*

**

Après une promenade dans les alentours pour tenter de m'échapper un peu de cette ambiance de merde, je passe le portail complètement défoncé de chez moi. Je ne sais même pas comment il tient encore debout. Je remonte la petite allée dépourvu de tout entretien, la pelouse non entretenue, aucune fleurs, bref rien d'accueillant, et lorsque je passe la porte entrouverte de la maison ce que j'y découvre l'est encore moins.

Comme tous les jours depuis plusieurs années, car je ne les compte même plus, le même schéma se déroule sous mes yeux. De la fumée emplit le salon, fumée qui a tout sauf l'odeur d'une cigarette classique, je ne vais pas vous faire un dessin. Mes yeux sondent le salon. Ma mère est affalé dans ce qui nous sert de canapé, un vieux matelas en mousse avec son peu de cuir déchiré qui lui en reste. Elle a le regard hagard et vitreux entouré de deux mecs dans le même état. Un au dessus d'elle lui flappant son sexe dégueulasse sur sa langue qu'elle sort entre deux lattes qu'elle inspire sur son pète, et l'autre en train de la prendre salement. Je détourne le regard dégoûté. Elle n'en a rien a foutre que je vois ça et pourtant voir ma mère se faire traiter comme une pute me poignarde le coeur à chaque nouvelle scène. Un autre type que je reconnais à cause de sa présence récurrente ici, est penché devant la table basse, en train de se préparer un rail. Il me regarde de travers.

-Tiens regarde qui voilà, ton sale mioche est de retour Nathalie.

Je n'y prête pas attention et ma mère non plus d'ailleurs. Elle est trop occupée à s'éclater le cerveau et à se faire éclater elle même par la même occasion. Je ne perd pas mon temps avec ces toxicos, vivement que je sois majeur pour me barrer d'ici et vivre une vie meilleure. Je remonte l'escalier qui craque à chacun de mes pas, un jour il finira par céder, cette maison est devenue totalement insalubre et vétuste.

Ma chambre se trouve au fond du couloir, je suis obligé de passer devant celle de mes parents à chaque fois. D'habitude la porte est toujours fermée avec mon père à l'intérieur où il y passe ses journées à se shooter en compagnie d'autres femmes avec qui il couche. Mais aujourd'hui c'est différent, lorsque que j'en rapproche, un sentiment étrange monte en moi. Cette fois ce n'est pas fermé mais à moitié ouvert et aucun son n'en sort. Un silence absolu, pas normal et inquiétant. Je m'approche à petits pas par peur de ce que je pourrais y voir. Ma vision se pose directement sur la moquette. J'aperçois des bouts de doigts inertes de là où je suis, presque bleus. Après un moment d'hésitation ou je me chie littéralement dessus car je sais... Je sais au plus profond de moi ce que je vais trouver. Je me décide de prendre mon courage à deux mains et pousse entièrement la porte. Lorsque mes yeux tombent sur lui, mon sang se glace et mon corp se tétanise, je suis comme ancré au sol. Mon père gît sur le sol. Il est plus pâle que d'habitude, son teint à même viré au gris, ses yeux sont sans expressions. Son garrot élastique est toujours serré sur son biceps et celui-ci lui a même coupé la circulation sanguine au niveau du bas du bras, il est quasiment noir, son membre est mort. La seringue qui lui sert de dope quotidienne, elle, est un peu loin à ses côtés, vide. Je reprend mes esprits et accours vers lui.

-PAPA !! PAPAAAAAAA !!

Je le secoue et le secoue encore. Son corps est rigide, froid, il tourne d'une couleur étrange et je ne perçois aucun mouvement de poitrine. J'hésite un instant et colle mon oreille contre son torse et je n'entend rien, juste le silence. Bon sang, non, non, non...

Je me relève je ne sais comment car je ne sens plus mes jambes et je sors et descend à toute vitesse manquant de dévaler les escaliers sur le cul.

-MAMAN ! MAMAN !

Je me plante devant elle, rien à foutre des deux autres sur elle.

-Il...il ne réagit pas, papa, je...je crois qu'il est...

Elle non plus ne réagit pas, elle est tellement défoncée que je suis certain qu'elle ne se rend même pas compte que je suis devant elle. Et les deux autres n'entendent même pas ce que je dis, tellement occupé à baiser ma mère ! Je ne perd pas plus de temps et me précipite sur le téléphone et appelle les secours.

Je ne sais pas combien de temps est-ce qu'ils mettent pour arriver mais j'ai l'impression que ça dur une éternité.Pendant cette longue attente, j'ai rejoint mon père et me suis installé à ses côtés. Je me dois de rester à ses côtés, il ne peut pas rester seul comme moi je le suis. J'aperçois enfin dans l'obscurité de la chambre, les gyrophares des pompiers. Je me précipite à la fenêtre pour leur hurler ma présence et lorsqu'ils arrivent, les personnes qui s'emploient autour de mon père me font peur. Je me jette sur son corps dur et froid, mais le médecin urgentiste veut que je dégage.

-Enlever ce goss d'ici, dit-il. Où est la mere ?

-C'est un squatte ici Chef, lui dit un de ses collègues, sa fume en bas y sont tous défoncé, on a appelé les flics.

Pas les flics non ! Avec les conneries qu'a fait mon père ils vont l'embarquer et je ne veux pas, je ne veux pas le lâcher. C'est quand même le seul malgré tout ça qui s'intéresse un tout petit peu à moi parfois...Les sons, les appels que produisent les secours semblent être enfermés, à l'extérieur d'une bulle fictive que je me suis fabriqué. Je ne réponds plus de rien, je ne sens plus rien. C'est comme ci mon esprit s'était détaché de mon corps, je vois la scène sous un autre angle. Agrippé à mon père, en pleurs, les secouristes tentent de me tirer de là tandis qu'un autre avec le médecin, le recouvre d'un drap blanc.

-C'est terminé petit... me murmure doucement un pompier à l'oreille.

Je perds toutes mes forces à ses mots. Je lis, "overdose", sur la bouche du l'urgentiste et je réalise seulement à cet instant que s'est terminé. Il est mort.

Les secours veulent m'emmener avec eux, je ne riposte pas et me laisse guider. Quand on arrive au rez de chaussé, les flics sont là en train de menotter tous les gars, ma mère avec. Son regard croise le mien, elle ne trouve bon que de me cracher à la gueule. La seule femme dans le lot de secouristes s'approche de moi avec un mouchoir et me nettoie avec une douceur comme on n'en a jamais employé avec moi.

-Ça va aller mon grand, tu vas venir avec nous et on va te faire quelques examens pour voir si tout va bien.

J'entends derrière que le médecin veut être sur que je n'ai subi aucune violence physique et sexuelle. Non monsieur, ils ne m'ont jamais touché, juste une tarte ou deux, mais je me suis toujours barré. Mais ça, je n'arrive pas à lire leur dire les mots affluent dans ma pensée mais ne dépassent pas la barrière de ma bouche.

*

**

Après cet événement j'ai erré de foyers en famille d'accueil et, me suis repris en main à ma majorité. Vers seize ans, j'accumulai les petits boulots histoire de me faire un peu d'argent de poche que j'arrivais à me mettre de côté. Les endroits ou je vivais été la plupart du temps sain et propre et tout était à ma disposition. Je n'avais donc pas besoin de dépenser mon argent. Puis le jour de mes dix-huit ans ça a été la libération. J'ai galéré pendant quelques mois encore mais je suis tout de même parvenu à me décrocher un putain de contrat à long terme dans une boutique pour les professionnels. Je vendais des pots de peintures à longueur de journée et pour passer le temps derrière mon comptoir, je dessinais. Un jour, un chef d'entreprise qui venait faire son stock m'observait par dessus le comptoir, je ne l'avais pas remarqué c'est lorsqu'il a complimenté mon oeuvre que j'ai cru que j'allais tomber à la renverse de ma chaise. Je me souviens l'avoir servi puis je ne l'ai pas revu pendant trois semaines. La fois d'après quand il est revenu, il m'a dit qu'un de ses gars avait eu un accident sur le chantier, qu'il était tombé de l'échelle, et qu'il avait besoin de quelqu'un de pointilleux. Il m'a regardé de longues minutes et, il m'a embauché. C'est dingue, mais véridique . Grâce à Paolo, j'ai pu me louer un appart, celui ou je vis toujours actuellement, et c'est chez lui que je bossais encore avant d'atterrir au Inked. Quand je lui ai annoncé mon départ, il n'était même pas étonné, mais au contraire, ravi pour moi. Aujourd'hui, je suis toujours en contact avec lui, et je le considère comme un vieil ami, d'ailleurs je l'appel Papy.

Mes yeux reviennent sur mon dessin. Putain, Aby avait raison. Pourquoi je me focalise toujours la dessus ? Une part de moi le sais bien sûr, je n'ai jamais réussi à tourner la page sur mon passé bien ancré. J'attrape la pochette sur l'étagère au dessus de mon plan de travail et en sort plusieurs de mes croquis, tous sur le même sujet. Une foutue calavera. Elle aussi m'aura marqué l'esprit. Je secoue la tête dépité. Qui aurais cru que je ne parviendrais pas à oublier cette nana, même trois ans plus tard...

D'un geste rageur je balaye tout ce qu'il y a devant moi et me lève furibond pour aller retrouver Sacha. Lorsqu'elle relève la tête de derrière l'accueil, la bouche pleine et les lèvres tachées de chocolats, j'arrive quelque peu à me détendre et à m'extirper un sourire face à cette scène.

-Qu'est-ce qu'il t'arrive ? me demande t'elle en m'observant.

Je m'appuie sur le comptoir et souffle tout en passant mes mains dans mes cheveux.

-Aie...dit-elle, c'est en rapport avec hier soir... Tu nous en veux toi aussi c'est ça ?

Je relève la tête et la regarde se dandiner gêné dans son fauteuil.

-Pourquoi je vous en voudrais ? je demande sans comprendre.

-Ben le fait qu'on vous ai laissé seul, Demi et toi... elle hausse les épaules. Demi était furax en arrivant ce matin. Elle nous a dit qu'on été des traîtres et de gros lâcheur.

Je ris amusé. La brunette leur en veux ? Et moi alors ?! Je devrais la tuer alors pour m'avoir laissé avec une trique indomptable. Rien que de penser à hier soir me la rend demi-molle.

-Non je ne vous en veux pas, j'ai trouvé la soirée...fort intéressante.

Sacha penche la tête sur le côté et fronce les sourcils.

-Laisse tomber, je dis. Quel heure est-il à Londres ? J'ai besoin de parler avec Aby.

Je guette l'horloge derrière elle, bientôt midi donc quatre heure du mat là-bas, ça me fout mal si je réveille la grande patronne en pleine nuit.

-Euh, il fait nuit encore...

-Ouais... je soupire. Pas grave j'vais attendre cet aprem, j'appellerais plus tard.

Je me retourne pour retourner dans ma salle et me heurte à Mike.

-Pourquoi tu veux joindre Aby ? me demande t-il curieux.

Okay, donc il était là. J'entends Sacha se lever derrière moi pour contourner l'accueil et venir nous rejoindre.

-J'ai un truc à lui dire.

Les deux s'interrogent du regard septique.

-Tu veux nous quitter ? me demande Mike.

-Non ! Non...pas du tout ! Mais la dernière fois.... Aby m'avais fais une constatation et je viens de réaliser qu'elle avait raison.

-Et tu veux l'appeler pour lui dire qu'elle avait raison ? tente de comprendre Sacha.

C'est quoi leur problème ? J'ai pas le droit de parler avec à la grande patronne ou quoi ?

-Euh. Ouais.

Il acquiesce et Sacha ne me lâche pas de son regard perçant.

-Très bien on lui dira alors... que tu veux lui parler.

-Merci.

Quand je vais pour m'en aller, c'est sur Demi que je tombe cette fois. C'est elle qui me percute et quand elle lève les yeux pour les fixer dans les miens, j'ai la sensation de me prendre trois balles en plein coeur.

-Hey... je tente de dire doucement avec sourire.

-Pousse toi de mon chemin l'espagnol, j'suis occupé.

Et elle me dégage d'un coup d'épaule. Je serre la mâchoire à m'en faire grincer les dents. Les boss nous observe sans trop savoir ou se mettre. On croirait qu'un ouragan vient de passer dans la pièce tellement l'ambiance est devenu électrique. Je ne m'éternise pas et pars m'enfermer dans ma salle de travail jusqu'à l'arrivé de mon prochain client. Je claque la porte derrière moi et ne trouve bon que de foutre un coup de pied dans la corbeille à papier pour me soulager.

-Hé mollo mec.

Merde je ne l'ai pas entendu me rattraper.

-Qu'est-ce qui t'arrive t'a l'air tendu ?

Je ris jaune, putain et tu sais pas comment !

-Ça va, je grogne. J'ai juste passé une nuit de merde sur la béquille.

Mike explose de rire.

-Merde. Elle t'as pas fait ça... si ?

-Putain si elle a fait ! Elle m'a chauffé à m'en foutre une gaule comme la taille de la Gaule elle même ouais, puis elle s'est barré ! Et là... là, Madame joue la vénère sainte nitouche, qu'elle aille se faire foutre ! je hurle sans le vouloir.

-OK calme toi, dis Mike d'un ton plus ferme. Demi te rend fou c'est un fait mais moi je veux savoir si ça va vraiment ? Le fait que tu veuilles joindre Aby n'est pas grave, rassure moi ?

-Non au contraire, je pense que lui parler va m'être bénéfique.

Il acquiesce les lèvres pincés.

-D'accord, alors vient on va l'appeler maintenant.

-Mais on va la réveiller, je dis.

-Pas grave, t'as dit que ça aller être bénéfique alors on y va. Maintenant.

*

* *

Je suis Mike dans les escaliers qui mène jusqu'à leur appartement au dessus du salon. J'aime bien l'ambiance chez eux, ce style rétro-vintage que je n'ai pas chez moi, ses couleurs chaudes et accueillantes et cet odeur de sucre vanillé qui flotte dans l'air. Mike s'empare de son ordinateur et l'installe sur le comptoir de la cuisine, il lance Skype et me fait signe de le rejoindre.

-Tiens t'as juste à cliquer ici et ça lancera l'appel. Je dois redescendre mon prochain client va arriver. Fais comme chez toi, je suis sur qu'Aby ne t'en voudras pas.

Il m'offre une tape dans le dos et pousse une assiette encore pleine de pancakes dans ma direction.

-Tiens, fais toi plez, Sacha en a fait pour un régiment ce matin !

Je souris et il s'en va. Dès que la porte se ferme, je prendre une grande inspiration et clique sur le logo du téléphone vert. La première tonalité se met à sonner, la deuxième, la troisième... Elle ne va jamais répondre. Puis, un grésillement se fait entendre et une connexion se fait. La tête de la grande patronne apparaît à l'écran, elle a la gueule en vrac et les cheveux en pétard et lorsqu'elle voit ma gueule ses yeux s'écarquillent de surprise.

-Sanchez ?

-Hey... dis-je en levant une main timide. Salut Aby.

-Qu'est-ce qui t'arrive, que me vaut ton appel à... elle se retourne pour sûrement chercher l'heure, putain il est même pas cinq heures du mat... elle soupire.

Je m'en veut encore plus de l'avoir réveillé.

-Je suis vraiment désolé Aby. Mike m'a dit que ça ne te dérangerait pas...

Elle sourit.

-Bien sur que non ! Puis, si tu m'appelles c'est qu'il y a une raison, non ? Rien de grave j'espère.

-Rien de grave non. Enfin... non, non ce n'est pas vraiment grave c'est juste que ça y est, je lui dit déterminé, j'ai trouvé exactement la raison qui fait que je m'entête dans mes dessins.

Je la vois se redresser, et se rapprocher de son écran, elle est intéressée.

-Enfaite, si je m'obstine autant c'est parce qu...

-Non ! s'exclame t-elle en remuant les deux mains. Tu sais quoi mon gars, ton histoire je veux que tu me la racontes de A à Z mais pas derrière un écran.

-Où alors ? je demande.

Abruti. Elle va te répondre dans ton cul.

-Ici, à Londres.

-Sérieux ?

-Ouais Sanchez. Ton art a une histoire, et je veux m'en imprégner pour la comprendre. J'avais prévu une formation pour toi et Demi, alors quand vous viendrez, tu me raconteras. Tu te sens d'attendre encore un peu ? Ca te permettra de faire déjà un travail sur toi même. Ensuite, on avisera ensemble pour te faire avancer.

Ses mots me conforte et me réchauffe le coeur.

-Oui pas de problème, au contraire tu as raison je préfère qu'on en parle de vive voix alors, je vais attendre. Merci Aby... je dis soulagé.

-Tu n'as pas à me remercier. Une famille c'est fait pour ça. Je te laisse informer , Demi de votre prochain séjour. Je vous garderais une semaine. Je vais en informer Sacha et Mike dans la journée pour fixer une date, ça sera l'occasion pour vous de découvrir le Inked Londonien et on pourra bosser sur de nouvelles techniques.

Une semaine...avec Demi... Seigneur, faite que ma bite le supporte.

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Fin du Chapitre.

Qu'en avez-vous pensé ?

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N'oubliez pas -->

Titre qui nous a inspiré pour ce chapitre : Demi Lovato - Sorry not sorry

Tome 1 - INKED MEMORIES.

Twitter : Inked_Team / Instagram : team_inkedmemories

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