*Vermine*

Quand ils arrivèrent sur Terre, un silence de mort s'installa entre Médée et le dieu de la lumière. Il s'éloigna, lui tournant le dos, et se dirigea vers le chalet. Elle, ne bougea pas d'un pouce. Il fini par se stopper, sans pour autant daigner la regarder.
Médée l'observait, les poings serrés et la mâchoires contractée. Déjà depuis la mort de sa mort de sa mère, elle lui vouait une haine sans pareil, mais après ce que venait de lui révéler Heimdall, le dégoût ressenti à son égard était si puissant qu'elle était prête à le tuer sur le champ. Oui, elle allait le faire.
- Que vous a-t-il dit ?
Elle sursauta. Pourquoi lui posait-il la question ? Ne voyait-il pas qu'elle tremblait de rage ?
- Il vous l'a pourtant expliqué...
- Arrêtez de mentir ! Lui cria-t-il, hors de lui.
Elle ne l'avait jamais vu dans cet état, et il en venait même à lui faire peur. Il s'élança furieusement dans sa direction et l'attrapa violemment par le col.
- Dites-moi la vérité ! Que vous a-t-il raconté sur moi ?!
Médée grinça des dents.
- Il m'a félicité pour nos fiançailles. Articula-t-elle avec provocation. Si cela ne vous convient pas, je n'y peux rien.
Il la lâcha et se gratta nerveusement la tête.
- Vous mentez... Vous mentez... Vous mentez... Il veut se venger... Il veut se venger...
Il rigola.
- Je ne le laisserai pas faire... Je ne le laisserai pas faire...
Médée n'en revenait pas. Elle ne trouvait pas les mots face à ce spectacle pathétique.
« Il est devenu complètement fou ! À ce stade on ne peut véritablement plus rien pour lui. Le seul moyen de venger et libérer Heimdall, c'est en le tuant ! Je dois le faire ! »
Elle se releva lentement, tout en réfléchissant au sort qu'elle allait utiliser.
- Je ne ferai pas ça à ta place.
Médée se retourna brusquement, et Baldr sorti de sa psychose.
- Qu'est-ce que... Balbutia à peine Médée.
Baldr, tout aussi surpris, se redressa.
- Héla ?!
Médée n'en croyait pas ses yeux. Elle était là. Oui, elle était juste devant elle. La déesse ultime. La seule personne au monde qu'elle détestait plus que Baldr.
- Ça faisait longtemps, Baldr. Deux ans il me semble ?
- Que fais-tu ici ? La questionna-t-il.
Elle posa son regard sur Médée.
- Je suis en mission, vois-tu. Odin m'a ordonné de retrouver les Inhumains, et de les anéantir. C'est pour ça que je suis ici.
- Je ne comprends p...
- HELA !!!
Médée n'en pouvait plus. Elle ne pouvait plus se contrôler.
- Depuis le temps que j'attends ça ! Depuis le temps que j'attends de pouvoir te tuer !
La jeune sorcière pleurait de rage, et Héla éclata de rire.
- Inhumaine, ton heure est venue ! Moi, Héla, déesse de la mort, vais t'exterminer, comme la vermine que tu es !
Baldr ne comprenait rien.
- Mais que se passe-t-il ici ?!
Médée se tourna et le pointa du doigt.
- Toi, ferme-là et observe ! Car après elle viendra ton tour !
Il écarquilla les yeux. Mais comment venait-elle de lui parler ? Que lui arrivait-il ? Pourquoi se comportait-elle ainsi ? Et Héla, pourquoi était-elle ici ? Qu'avait-elle dit au sujet de la jeune femme ? Tout était confus, et il voulait comprendre.
- Médée, que vous arrive-t-il ?
Elle soupira.
- Baldr, vous êtes et serez éternellement un idiot de première.
Elle arracha un bout de sa robe. Le trou laissa apparaître une partie de sa peau blanche comme la neige, sur laquelle était inscrite une étoile à huit branche. Héla sourit. Baldr, quant à lui, tomba à terre.
- Comment est-ce possible... ?
- Moi , Médée la sorcière, fille d'Isil la traîtresse, suis une Inhumaine dont la seule mission est d'annihiler les dieux d'Asgard !
- C'est parfaitement impossible... Je vous ai vu nue...
Elle serra les dents, ces souvenirs étant des plus honteux et douloureux.
- Il m'est d'une grande facilité de camoufler cette marque à l'aide de quelques sorts.
Son regard se reporta sur la déesse.
- Bref. À nous deux maintenant.
Héla sourit de plus belle.
- C'est quand tu veux.
La jeune femme ferma les yeux pour se concentrer. Elle vida son esprit, détendit ses muscles et calma ses pulsions. Quand elle les rouvrit, elle se trouvait dans une grande pièce immaculée, et face à elle se tenait la mystérieuse ombre qui l'avait aidé à combattre les Valkyries. Ou plutôt, celle qui lui avait fait perdre le contrôle.
- Démon, prête-moi de nouveau ta force, j'en ai cruellement besoin.
L'ombre la fixa, silencieuse.
- Alors ? S'impatienta Médée au bout d'une minute environ.
- Non.
- Hein ? Pourquoi ?
- Parce que... tu nous as trahis...
- Comment ça je vous ai trahis ?! S'énerva-t-elle.
- Ton cœur... n'est plus rempli de tristesse... Tu... n'es plus triste...
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Et de quoi est rempli mon cœur si ce n'est de la tristesse ?!
L'ombre la toisa.
- D'amour.
Médée ne réagit pas. En y réfléchissant bien, le démon avait raison.
« Je vous aime d'un amour pur et passionné. »
Oui, c'était bien vrai. Il lui avait suffit de prononcer cette simple phrase pour balayer toute la tristesse qui avait gelé son cœur. Elle s'était sentie renaître.
- Et alors ? Que vas-tu faire ? La questionna la sorcière. Si je meurs, je t'emporte avec moi. Vas-tu m'abandonner ?
Pour la toute première fois, l'ombre esquissa un large sourire.
- Non. Nous allons... te purifier...
Médée recula.
- Me purifier ?
La pièce fut soudainement plongée dans l'obscurité.
- Laisse-nous faire.


- Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Paniqua Baldr.
En effet, le corps de Médée s'entourait petit à petit d'une sorte de brume noirâtre, qui semblait s'attaquer à la végétation alentour, et à son corps lui-même.
- C'est un maléfice. Expliqua Héla. C'est le preuve que le démon qu'elle renferme a réussi à corrompre son cœur. Il n'y a plus rien à faire à part la tuer.
- Non, c'est parfaitement impossible...
Chancelante, la sorcière se jeta sur la déesse, mais celle-ci l'évita sans grande difficulté.
- Il va falloir être plus rapide que ça, Médée.
La jeune femme se stoppa.
- Tu... vas mourir... Nous allons... te détruire...
- Hein ? Qu'est-ce que tu raconte...
Soudain, la brume enveloppant la jeune femme s'étendit, fauchant tout sur son passage. Héla en inhala, et quelques secondes plus tard, cracha du sang.
- Tu vas mourir... Nous allons... te détruire...
- Ne rêve pas trop ! Il faudra plus qu'un peu de poison pour me tuer ! Que crois-tu ?! Je peux facilement me créer une barrière protectrice, et après ça j'aurai tout le temps de t'achever !
- Aaaarrgghh !
Baldr. Héla l'avait oublié. Mais le plus important, c'était qu'il était bien plus vulnérable qu'elle au poison contenu dans la brume.
- Baldr...
- Héla, il cracha du sang, aides-moi...
La panique s'empara de la déesse. Affaiblit, elle n'était en capacité de créer qu'une seule barrière protectrice. Qui devait-elle sauver ? Baldr, fils d'Odin, ou elle-même ? Les secondes défilaient, et les effets du poison s'aggravaient.
- Merde !
Avec les forces qui lui restaient, elle érigea une barrière autour du dieu de la lumière.
Médée en profita, se jetant sauvagement sur elle et empoignant sa gorge, qu'elle serra de toutes ses forces. La déesse fini par manquer d'air.
- Je peux t'assurer... qu'après ce jour... tu ne reverras jamais le gardien...
« Je vous aime d'un amour pur et passionné. »
La brume disparu soudainement, et Médée recouvra ses esprits. Elle lâcha le cou d'Héla, et recula.
- Oui, il aura été exécuté comme traître bien avant que...
Elle cracha de nouveau du sang.
- Que... tu puisse le retrouver...
Son cœur cessa alors de battre, et elle s'éteignit en souriant.
- Héla !
Baldr se jeta sur elle en pleurant, la suppliant de revenir. Médée, quant à elle, observait la scène de loin. En vérité, elle se sentait très troublée, car elle avait l'impression d'avoir profondément changé. Elle ne ressentait plus rien. Elle était juste... triste.
Baldr se releva, et se tourna vers la sorcière, les yeux pleins de rage et d'incompréhension.
- Comment... avez-vous osé ?
Elle ne le quitta pas des yeux.
- Je l'ai fait par vengeance. Et vous êtes le prochain sur ma liste.
- Alors vous avez ça pour votre mère je suppose... et pour Heimdall ?
A la simple entente de son nom, le cœur de la jeune femme se serra, et ses larmes coulèrent. Elle allait perdre le contrôle, elle en était certaine.
- J'ai vu juste. Il sourit. Ne rêvez pas trop : même si je ne peux vous avoir, je peux être sûr que vous ne le reverrez jamais.
Son sourire s'accentua.
- Parce que je l'aurai fait exécuter bien avant !
C'en était trop. La vue de Médée se brouilla, et l'hystérie s'empara d'elle.
- Je vais vous tuer... JE VAIS VOUS TUER ! COMMENT OSEZ-VOUS?! VOUS ALLEZ ME LE PAYER !
Elle se jeta sur lui.
- RENDEZ LE MOI ! LIBEREZ LE ! LIBEREZ HEIMDALL !
Baldr la repoussa. Elle tomba à terre, mais se releva aussitôt.
- Rendez le moi... Rendez le moi...
Elle pleurait. Elle sentait petit à petit ses pensées s'embrouiller, sa raison la quitter : elle perdait tous ses moyens. Comme si le démon prenait possession d'elle. C'est ça, il s'emparait de son corps, et effaçait sa conscience.
« Nous allons... te purifier... »
Elle le sentait : dans quelques instants, elle ne serai plus. Il fallait qu'elle y remédie, et vite.
- Je m'occuperai... de votre cas plus tard. Mais... si à mon retour il est arrivé quelque chose à Heimdall... vous le regretterez !
Puis elle disparu, laissant Baldr seul avec le corps empoisonné de la déesse sacrifiée.

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