« J'ai longtemps réfléchi à mon avenir, à celle que je voulais devenir, et avec qui. Oui, pendant des nuits entières, je rêvais de cette vie idéale à laquelle je m'attellerais corps et âme. Mais dans cette vie idéale, il y avait ma mère.
Maman. Quand j'étais petite, elle me contait souvent les aventures d'une reine respectée et d'une intelligence sans égale... Sémiramis il me semble. Elle ne cessait de me répéter que cette femme avait eu un grand courage, et que malgré les obstacles, elle réussissait toujours à triompher. Une reine digne de ce nom. Je voulais lui ressembler, Sémiramis était mon modèle. Jusqu'au jour où j'ai appris qu'elle faisait la guerre. Je l'ai alors abandonné, décidant de devenir la plus gentille, la plus généreuse et la plus pure. Je voulais que ma mère me regarde, et soit fière. Elle devait l'être, j'en suis certaine.
Mais elle a disparu, et ma colère n'est rien face à ma tristesse. Je la vengerai, j'en fais le serment. »

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- Bravo Médée, tu progresse vraiment très rapidement !
- Merci, Nérine, ça me touche.
- C'est normal, tu es si talentueuse, tu ressembles véritablement à ta mère ! Il te suffirait encore d'un mois d'entraînement pour être considérée comme une magicienne accomplie !
- Si vous le dites, je veux bien vous croire.
Cela faisait environ cinq mois que Médée s'était rendue chez Nérine, une grande magicienne qui avait autrefois côtoyée Isil. En apprenant qui elle était, la sorcière avait immédiatement accepté de l'entraîner. Bien évidemment, Médée ne lui avait rien révélé sur son passé, ni ses objectifs : quiconque manifestait le désir d'exterminer les dieux prenait le risque d'être assassiner. Il fallait donc garder ceci dans le secret le plus total.
- Je pense que ça suffira pour aujourd'hui, va donc prendre un bain, et retrouvons-nous pour le dîner.
- Bien.
Médée ne se fit pas prier et se rendit dans la salle de bain, où l'attendait déjà l'eau chaude dont une odeur florale d'une agréable douceur émanait. Elle se plongea dedans, et commença à réfléchir.
- J'approche de mon but, je pourrais bientôt partir à la chasse aux dieux, et quand je retrouverai Atalante et Grainné, je serai devenue la plus forte, et j'aurai en plus l'expérience du terrain. Oui, c'est vraiment parfait.
« Tu ressembles véritablement à ta mère ! »
- Alors... Maman était aussi une sorcière ?
« Ah, te voilà, Médée, fille de la sorcière Isil, et fiancée de Baldr. »

- Elle aussi le savait. En fait, j'étais peut-être la seule à ne pas le savoir... Mais pourquoi ne m'a-t-elle rien dit ? N'avait-elle pas assez confiance en moi ? Ça ne m'étonnerait pas le moins du monde, je n'ai jamais été fiable... Mais quand même...
- Médée, tout est prêt !
- Oui, j'arrive !
La jeune femme sortit du bain et attrapa sa serviette.
- Au fait Médée, j'aimerai beaucoup que tu essayes cette robe !
Elle eu tout juste le temps de couvrir son corps que Nérine fit irruption dans la pièce.
- Tout va bien Médée ?
- O-Oui, tout va bien, ne vous inquiétez pas... donnez la moi et attendez dehors, je vais la mettre...
- D'accord, j'ai hâte de te voir dedans !
Elle referma derrière elle, et Médée enfila rapidement le vêtement.
« L'a-t-elle vue ? Non, c'est impossible, elle n'en a pas eu le temps... »
Par précaution, elle colla son oreille contre la porte.
- ... Et par mes charmes...
« Merde ! Elle a vu ma marque ! Elle lance un sort ! Elle va me tuer, il faut que je sorte, et vite ! »
- Shneider ! (Coupeur)
La porte vola en éclat, et Nérine fut projetée à l'autre bout du couloir, sans parvenir à achever son incantation.
- Nicht mehr sprechen, nicht mehr bewegen ! (Ne parle plus, ne bouge plus)
Nérine fut aussitôt dans l'incapacité de jeter le moindre de sort, et de remuer ne serai-ce que le petit doigt.
- Dommage pour vous Nérine, mais vous avez fait de moi une sorcière déjà trop puissante pour vous. Et maintenant que vous savez qui je suis, je ne peux pas me permettre de vous laisser en vie. Mais avant ça, vous allez répondre à quelques questions. Compris ?

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« - En quoi consiste le pouvoir des Inhumains ? Alors que tu en est un ? Comment peux-tu l'ignorer ?! S'indigna Nérine.
- Je ne vous ai pas demandé votre avis, mais une réponse. Alors ? Je sais que nous avons grosso modo le pouvoir de détruire les dieux, mais je n'en sais pas plus. En fait, ma mère n'a pas voulu m'en dire plus.
- Et que vas-tu me faire si je ne te réponds pas ? Tu as déjà l'intention de me tuer, alors que je parle ou non...
- Je vous torturerai, pendant des jours, des semaines et même des mois s'il le faut. Sachez que j'ai rendez-vous dans un peu plus de deux ans, mais que je n'ai rien de prévu pendant ce laps de temps. Avec vous, j'aurai de quoi m'occuper.
- Tss, c'est bon, je vais te répondre !
Après une brève hésitation, elle débuta.
- Peu de gens le savent, mais les Inhumains ne sont pas des êtres dangereux à proprement parler : c'est ce qu'ils renferment en eux qui l'est.
- Comment ça ?
- Comme leur nom l'indique, ils sont à la base des humains à qui l'ont a arraché leur humanité, en leur implantant l'âme d'un démon originel.
- Un démon originel ? Et quelle est la différence avec un démon standard ?
- C'est simple : ce sont des démons hantés par un sentiment qui a pris le dessus sur tout les autres, à tel point qu'ils ne vivent que pour lui. Il est dénombré cinq démons originels : celui de la colère, la tristesse, l'amour, la soif de pouvoir et l'orgueil.
- Alors... Je suis habitée par l'un de ces démons ?
- Oui. Actuellement, les Inhumains possédant les démons de l'amour et de l'orgueil sont morts, ce qui veut dire qu'il ne reste plus que les trois autres.
- Je comprends mieux... Et je suppose que c'est lorsque le démon nous possède, que nous devenons véritablement dangereux ?
- Tu as tout compris. Tu es vraiment brillante, ça on ne peut pas te l'enlever.
- Merci du compliment. Maintenant que j'ai eu ce que je voulais, tu peux mourir. Adieu Nérine, pars retrouver ma mère.
- Qu'est-ce que...AAARRRGGGHH ! »

- Un démon, hein ? Lequel pourrait-ce être ?
Elle réfléchit un instant.
- Ce n'est pas très compliqué : je n'ai absolument aucune soif de pouvoir, ce doit donc être la tristesse ou la colère. Je déterminerai ça lorsque j'aurai retrouvé les filles.