Atalante ouvrit doucement les yeux, se réveillant dans une forêt sombre, la tête lourdes et les idées floues. Elle se releva et se frotta le crâne, essayant de faire partir la vague douleur d'une blessure imaginaire.
- Qu'est-ce que je fais ici... ?
Elle cherchait dans les moindres recoins de sa mémoire, et ses souvenirs remontaient petit à petit.
- Ah oui c'est vrai, j'ai passé ma soirée au bar hier...
Elle se remémora lentement les événements de la veille, et par dessus tout la raison de sa présence dans cette forêt lugubre.
« - Un autre verre s'il vous plaît !
Atalante admirait avec joie et ivresse l'étalage coloré d'alcools qui ornait le fond du bar.
- Qu'est-ce que ma mère penserai si elle me voyait dans un endroit pareil... ?
- Tenez.
Elle récupéra le grand gobelet et le bu presque cul-sec.
- Il en est hors de question ! Cria un homme assit à la table de derrière. Ne comptez pas sur moi, c'est bien trop dangereux !
- Mais si on ne fait rien, la chasse deviendra bientôt impossible !
Atalante tendit l'oreille.
- J'ai pas l'intention d'y laisser la vie moi !
- Tu pense à ta famille ?! Comment vas-tu la nourrir si tu ne peux plus chasser ?!
- J'en sais rien, mais je trouverai une solution. Si je meurs bêtement, il n'y aura plus personne pour prendre soin de ma famille.
« De quoi parlent-ils ? D'une bête ? D'un homme ? »
Intriguée, Atalante se releva et se dirigea vers les trois hommes.
- De quoi parlez-vous ? Interrogea-t-elle.
Ils la fixèrent longuement, tant leur surprise était grande. Atalante réitéra sa question, et ils daignèrent enfin lui répondre.
- Un loup rôde dans la forêt. On dit qu'il fait trois fois la taille normale de ses congénères.
- Vous n'en êtes pas sûrs ?
- A vrai dire, personne n'en est revenu pour en témoigner : on l'a juste aperçu au loin, ou plus exactement ses yeux oranges. Tant qu'il sera là, on ne pourra plus chasser. Et sans chasse...
Elle réfléchit. Cette histoire l'intéressait grandement, et elle s'ennuyait énormément.
- Alors embauchez moi ! Proposa-t-elle finalement. Je vais vous en débarrasser de cette bestiole !
- Pardon ? L'homme se retint de rire. Arrête gamine, c'est vraiment très sérieux.
- Je suis un assassin. Répliqua-t-elle sèchement. Et si je puis me permettre, vous trouverez difficilement un prix plus bas que le mien.
- Qui est ?
- De trois pièces d'argent.
Les trois inconnus s'interrogèrent du regard. L'un d'eux fini par prendre de nouveau la parole.
- Il est vrai qu'un chasseur de prime en demanderai facilement dix de plus, mais...
- Quoi encore ?
- On ne sait pas ce que vous valez. Qui nous dit que vous n'êtes pas entrain de nous arnaquer ?
Atalante soupira d'exaspération.
- Dans ce cas, vous n'aurez qu'à me payer une fois la bête tuée.
Ils réfléchirent de nouveau. Mais leur décision arriva bien vite.
- Marché conclu. »

- Bon, où peut bien se cacher ce loup ?
Elle avançait depuis une heure maintenant, et n'avait rencontré ni sa proie, ni des indices qui auraient pu l'y mener.
- AAHHH ! A l'aide, je vous en supplie, à l'aide !
Atalante sursauta, puis couru automatiquement vers le lieu d'où provenait ce cri perçant.
Elle arriva sur une petite clairière où se trouvait une jeune femme à la longue chevelure rousse, et aux pointes dorées. Face à elle, une énorme bêtes aux poils légèrement bleutés, aux crocs saillants et aux yeux d'un orange profond.
Quand l'inconnue à la chevelure de feu aperçu Atalante, ses larmes redoublèrent d'intensité, et elle l'implora silencieusement. Le regard de la grande blonde se porta sur le loup, qui ne semblait pas encore l'avoir remarqué. Son attention était focalisée sur la petite rousse, comme si le monde autour n'existait pas.
L'Inhumaine s'approcha lentement, et tira l'un de ses poignards.
« Je n'ai qu'un seul coup. Il faut donc que je vise la nuque. »
Le canidé tourna subitement sa tête vers elle, et plongea ses yeux dans les siens. Atalante se figea, et la bête n'oscilla pas.
« Ces yeux... Ce ne sont pas ceux d'un simple animal... On dirait presque ceux d'un homme ! »
Elle le fixa un long moment, et elle cru même l'entendre dire : « Tu ne m'intéresses pas. ». C'en fut trop.
Frustrée au plus haut point, elle se jeta sauvagement sur lui et lui coupa la tête. Le sang gicla, et la jeune inconnue en fut immaculée.
- Désolée... Souffla Atalante à son attention.
Mais quand son regard se posa sur elle, elle la surpris entrain entrain de lécher le sang de la bête.
- Qu'est-ce que...
- Merci beaucoup. Cela faisait des dizaines d'années que Sköll me poursuivait dans le but de m'éliminer. Sans vous, j'y serai passée.
Elle lui offrit une grand sourire.
- Qui... êtes-vous ? Articula avec peine Atalante, arme à la main.
- Je suis Sol, déesse du soleil. Et vous étrangère ?
Atalante éclata de rire.
- J'y crois pas, cette bête enragée était depuis le début mon alliée ! J'ai tué un innocent ! Elle ne cessait de rire. Mais j'ai de la chance, une de mes proies s'est présentée à moi, sans que j'ai besoin de la chercher !
- Mais vous êtes complètement folle... S'horrifia Sol.
- Je ne vous le fais pas dire ! Vous vouliez savoir qui je suis ?! Mon nom est Atalante, et je suis une Inhumaine !
Sol se figea, et la peur s'empara soudain d'elle. Si pour elle, la traque de Sköll avait été éprouvante, la menace que représentaient les Inhumains étaient cent fois plus importante. Sa mort était certaine.
- Je suppose que je n''ai pas besoin de vous expliquer ce qu'il va se passer. Plaisanta Atalante, en s'approchant tel un prédateur.
Sol se mit à pleurer.
- Non... Je vous en supplie... Ne me tuez pas... Je ferai tout ce que vous voudrez...
- Mauvaise réponse !
Et elle se jeta sur la pauvre déesse, dans un nouvel éclat de rire.