CHAPITRE 4
Le lundi après une grande réflexion, je me rendis au club de boxe afin de confirmer mon inscription et contre toute attente, je fus accueilli par une ola du tonnerre. Tout le monde était là, Nate aussi. Je m'étais entraîné avec Marlow, mais je n'avais pas pu m'empêcher de jeter des coups d'œil discret dans la direction de Nate pour... le mater. C'était plus fort que moi, j'essayai de me concentrer, mais pour un peu qu'il se mettait dans mon champ de vision, il captait toute mon attention.
Putain, c'était fou ça, de tous les mecs que je voyais, c'était lui qui retenait mon attention. Et pourquoi ? Je l'ignorais... il était très beau et admettre qu'il me plaisait plus que la normale et certainement plus que de raison, me rendait aussi troublée que lorsque je m'étais réveillé l'autre fois après ce rêve érotique que j'avais fait de lui.
Le truc, c'était qu'après mon accident, les hommes m'avaient profondément dégoûté, mais aussi que le besoin charnel était resté en moi. Et me faire du bien toute seule n'avait pas suffi. Alors j'avais dû faire avec les deux. Surmonter mon dégoût et mon besoin. Je couchais moins et je sélectionnais soigneusement les types avec qui je voulais faire l'amour.
Depuis que tout ça était arrivé, c'était la première fois qu'un type me laissait une pareille impression. Je ne parvenais pas à oublier cette rencontre bizarre à la laverie, ni même la fois ou il s'était présenté ici. J'aurais pu lui succomber dans la laverie, plus que ça même. Je l'aurais fait sans me soucier de mes nouvelles résolutions ni de me soucier de l'impact que ça aurait eu dans ma tête et tout ça... juste pour une belle gueule ?
— Ça s'est bien passé ? demanda une voix derrière moi.
Je sursautai et pivotai. Nate tout sourire, torse nu, le corps couvert de sueur était appuyé contre le mur.
— Décidément. Je suis désolé de t'avoir fait peur.
Je frottai mon visage dans ma serviette et retirai l'élastique de mes cheveux. Ils tombèrent en cascade sur mes épaules. J'étais trempée, j'avais besoin d'une douche.
— Oui, ça s'est bien passé. Et toi ?
Il ricana.
— Impeccable. Tu as l'air encore en forme.
— J'aurais pu continuer encore un peu, j'adore me dépenser.
— Il y a certains soirs de la semaine où c'est moi qui ferme et où je reste plus tard. Si tu veux ces soirs-là, si tu as besoin de rester pour te dépenser, tu me dis.
J'acquiesçai en silence. Seule avec lui, ici... Mon Dieu...
— Tu veux boire un verre avec nous ? demanda soudainement Mason en passant son bras par-dessus mon épaule.
Je dis faire appel à un certain self-control pour ne pas l'envoyer dans les roses, car je n'aimais pas qu'on me touche comme ça sans que j'en donne la permission.
— Je ne sais pas...
— On veut fêter ton arrivée, expliqua Asher.
Je souris. C'était sympa. Ils avaient vraiment l'air content que je sois là. Je l'étais aussi. J'alliai l'utile à l'agréable.
— Tu ne peux pas dire, non ! lança Marlow.
— C'est interdit, rajouta Asher.
Mon regard croisa celui de Nate, il fixait le bras de Mason sur mes épaules.
— Pourquoi pas ! dis-je finalement.
Un petit verre, ça ne faisait pas de mal. Je devais créer des liens avec des gens, parler avec des hommes sans qu'ils ne soient sous moi et que je ne les chevauche. Je devais apprendre à être bien. Comme l'année dernière quand j'avais rencontré Rynne. Je devais me construire et commencer à voir mon futur.
— Et toi ? demanda Jayce en regardant Nate.
— Non, je ne peux pas ce soir. (Noooooooooooon !!) Mais c'est à charge de revanche, rajouta-t-il en me regardant cette fois-ci.
— T'es pas drôle, siffla Mason. La pauvre, elle va se sentir exclue.
Je pris feu.
— Non, je...
— Désolé, Dylan... (Mon Dieu, mon nom sur ses lèvres, un enchantement...) Quant à toi, je le sais bien, mais j'ai une vie, mon pote. Et elle me demande du temps. Les responsabilités, tu connais ? demanda-t-il.
— Non, le mot sonne mal à mes oreilles. Je ne le comprends pas.
— Tu m'étonnes, siffla Nate. Moi, c'est mon deuxième prénom. Allez à demain, tout le monde. Dylan, une prochaine fois.
Je ne pus cacher ma profonde déception. Pourtant, j'aurais dû être contente que la tentation s'en aille, mais voilà la tentation ne serait pas là. Bouh, vilaine contradiction. Nate salua tout le monde puis il s'éclipsa.
— Bon, nous on va se changer, dit Marlow.
Je la suivis en silence et retirai mes fringues sans un mot. Comme nous sortions de suite, je pris mes affaires et me dirigeai vers la douche. Elles étaient communes, mais je m'en fichai, je trouvais ça naturel. Bon d'accord, si je trouvais ça naturel, c'était à cause de mes parents, assez libres et libertins durant mon enfance. Ma mère ne s'était jamais cachée de moi et elle avait pris très souvent des bains avec moi. Marlow m'imita. Je n'avais jamais pris de douche en commun avec une fille... mes joues s'empourprèrent, mais c'était la vie.
— Tu as un mec, au fait ? demanda-t-elle.
— Hein ? Non, non, je n'ai pas de mecs.
Elle rit. Je me savonnai. Pourquoi voulait-elle savoir ça ? Elle était lesbienne peut-être, c'était pour ça qu'elle m'avait suivi...
— Ne t'en fais pas pour Nate, s'il ne vient pas ce n'est pas contre toi. Il est plutôt solitaire, je crois aussi que dans sa tête c'est un vrai capharnaüm et il ne sort jamais avec nous les soirs de semaine.
Il avait probablement une copine pour ne pas sortir ainsi avec ses amis. En même temps, c'était normal qu'un type aussi sexy soit déjà en couple. C'était d'ailleurs très bien, ça l'éloignait de moi et d'ici quelques jours, il ne serait plus qu'un lointain fantasme.
— Ah...
— Je te dis ça, car j'ai pensé que tu voulais peut-être le savoir, vu tu n'as pas arrêté de le mater pendant l'entrainement.
Je retins mon souffle et passai ma tête sous le jet d'eau.
— Alors là, pas du tout ! répondis-je finalement un peu trop vite et d'une voix un peu trop aiguë.
J'avais pourtant fait en sorte de ne pas le regarder devant elle. Mais, apparemment, j'avais échoué lamentablement. Marlow ignora mon commentaire ce qui me fit tourner la tête. Lorsque je la vis nue sous le jet d'eau, je ne pus qu'admettre une chose, elle était sublime. Et moi ; une voyeuse. Je rinçai mes cheveux et m'enroulai ensuite dans une serviette.
— Je suis une fille, tu sais, lâcha-t-elle finalement. Et Nate est sexy...
— C'est vrai qu'il est... plutôt pas mal.
— Ha, ha, je le savais ! s'exclama-t-elle. Même si ton modéré « plutôt pas mal » sonne particulièrement faux.
Je grimaçai avant de sourire.
— Je rajouterais juste que lui aussi t'a maté pendant que tu t'entraînais quand tu ne le matais pas.
Je pris feu de suite, mais je masquai ma vulnérabilité et l'effet que ça me procurait de savoir ça. Oh, mon Dieu... ça m'excitait grandement. Je secouai la tête et enfilai mes sous-vêtements. Ça ne m'importait pas. Ça ne devait pas me faire quelque chose. Bon Dieu pourquoi, ça me faisait ça ? Perturbé, je me retins de ne pas frapper contre le mur et passer pour une folle. J'avais dit oui pour aller boire un verre, mais je savais bien que ce soir, j'allais m'enfermer pour frapper.
— Et toi ? dis-je finalement pour tenter de me calmer. T'as un mec ?
— Moi ? Non... je n'ai pas de copains. Les mecs me fuient quand ils voient mon père ex vice-champion du monde de boxe et qu'ils comprennent que je sais mieux me battre qu'eux. Ils ont sans doute raison, je fais un peu peur à vrai dire.
Je souris.
— Si toi tu fais peur, je vais perdre foi en la beauté alors. Et aucun de tes collègues de boxe n'attire ton attention ? demandai-je.
Elle rougit. Ça voulait dire oui !
— Je suis leur petite sœur et la fille de Mickey, alors non.
— Oui, ça je le sais. Mais l'un n'empêche pas l'autre.
— Je préfèrerais avoir un mec qui ne soit pas sportif ou alors qui n'est rien à voir avec la boxe et le club, je voudrais quelqu'un qui ne soit pas là, si tu vois ce que je veux dire. Je connais les garçons par cœur, eux aussi, du coup entre nous il n'y a pas vraiment de désir.
— Je comprends, dis-je. Cela dit avec tous ces types quand même. T'as dit que Nate était sexy.
— Il l'est oui, mais j'ai dit ça pour t'embêter. Nate est comme un grand frère pour moi. Il a cinq ans de plus que moi et ça fait cinq ans que je le connais. J'avais quinze ans quand mon père a pris sa retraite et a rouvert cet endroit pour y entraîner des jeunes motivés. Nate est arrivé dans les jours qui ont suivi et a commencé à bosser pour mon père.
— D'accord, alors pas Nate. Asher ?
— Asher ? Je... non !
— Menteuse, ricanai-je.
— D'accord, il est vraiment mon genre, très canon. Mais je ne suis pas certaine d'avoir envie de quoi que ce soit avec lui...
Après ça, nous nous rendîmes dans un club non loin de la salle de sport.
****
J'avais trouvé un boulot... aller savoir comment. En allant boire un verre avec mes compatriotes du club de boxe, j'avais trouvé un boulot. Dans le bar où ils m'avaient emmené boire un verre. La gérante était la copine de Jayce, le patron. C'était une jeune femme qui avait besoin d'aide pour les services du soir. Elle avait posté l'annonce en ouvrant au soir et ni une ni deux, je lui avais demandé si elle avait trouvé quelqu'un. Bon je n'y connaissais rien, mais elle m'avait dit qu'il n'y avait rien de sorcier là-dedans. Alors du coup, elle m'avait engagé. Je commençais ce soir. Je n'avais pas spécialement hâte d'y être, mais bon... ça payait ! Les horaires étaient bons en plus, puisque je commençais mon service après mes cours.
Au mois j'avais trouvé un boulot, resterais plus qu'à reprendre l'école et ensuite d'ouvrir mon magasin. J'étais sur la bonne voie.
Après une nuit éreintante, à cause de la séance de sport que j'avais fait en rentrant du bar, je m'étais réveillai au matin avec tellement de courbatures qu'en voulant rendre un verre dans l'armoire au-dessus de levier de cuisine j'en avais couiné. Ça m'avait dissuadé de faire du sport aujourd'hui et d'aller à la boxe. Cependant, je n'avais pas tellement chaumé, j'avais rangé mon appart et installé avec le livreur, qui avait galéré dans les escaliers, ma nouvelle machine à laver. Il y avait tout de même un mystère que je n'arrivais pas à éclaircir. Je ne trouvais plus ma culotte favorite en coton à tête de dinosaures. J'avais cherché partout, pas moyen de foutre la main dessus. Je l'avais peut-être oublié à la laverie. Ça m'embêtait parce que j'adorais cette culotte, c'était ma culotte fétiche, elle me portait bonheur. Bon d'accord, ça n'était pas tout à fait ça, cette culotte me faisait un cul d'enfer.
****
Ce soir au bar, les shoots de tequila et les pintes de bière étaient à moitié prix. Celia, ma patronne, m'avait dit qu'il faisait ça une fois par semaine. Du coup, il y avait pas mal de monde. Vu que j'étais derrière le bar et elle en salle, je m'en sortais plutôt bien. Et de ce que j'avais compris Cade, un des garçons du club de boxe était son petit copain depuis deux ans maintenant.
— Salut, ma belle.
Je souris. Je me disais bien qu'on viendrait me faire un petit coucou. J'espérai que Rynne et Zack ne viennent pas ce soir. Plus tard, mais pas pour ma première soirée.
— Bonsoir, Asher ! J'te sers quoi ?
— Je ne sais pas, tu me proposes quoi ? demanda-t-il en souriant.
Il se pencha un peu plus sur le bar, sa chemise ouverte m'offrant une jolie vue sur son torse. Mmh, ça n'était pas bon pour mon régime ça. Surtout qu'en plus, j'étais certaine que Marlow avait un gros faible pour lui.
— Un coca ?
Il grimaça.
— Ce n'est pas bon pour ce que j'ai, tu sais.
Je souris.
— Et tu as quoi au juste ? demandai-je.
— Un corps de rêve. Et le coca, ça fait des ravages.
Je lui lançai un regard en coin. Il arqua un sourcil comme pour me défier d'y redire quelque chose.
— Donc, qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
— Une bière, s'il te plaît.
— Parce que c'est mieux que le coca ? Fais gaffe, si tu continues comme hier tu vas...
— Tu vois ça, me coupa-t-il en soulevant sa chemise pour me montrer des abdos dignes d'en faire baver plus d'une, rien ne pourra jamais le détruire. J'ai de la marge.
Je souris.
— On verra, dis-je finalement en posant une bouteille de bière devant lui. Ronaldo au jour d'aujourd'hui, on dirait qu'il s'est bouffé lui-même.
Il éclata de rire et attrapa son dû.
— Ce mec n'était clairement pas aussi beau que moi. Si ?
— Est-ce que tu me quémandes un compliment là ? ricanai-je.
— Compliment ? Non, je veux la vérité.
— Il y a des tonnes de filles ici qui seraient probablement ravies d'acquiescer à tout ce que tu leur demanderas...
— Oui, mais tu es ma barmaid, alors si toi tu n'acquiesces pas, comment veux-tu que j'aie foi en ce monde vil et cruel. Comment veux-tu que j'aie confiance en moi ?
— Comme si...
— Tu n'es pas sympa. Enfin, je parie que j'ai raison et que tu craques pour le ténébreux Nathaniel « Nate » Mine.
Nathaniel Mine ? « Mien... »
Oh, là, là... j'étais excité par l'homme et maintenant par son patronyme. Le feu empourpra mes joues. Heureusement la chaleur cuisante du bar pouvait encore me servir d'excuses.
— Hé ! Salut vous deux, lança Mason.
Oh, mon Dieu, merci de cette interruption arrivée à point nommé.
— Bonsoir.
— Tu me sers la même chose que lui ?
Je souris.
— Vous parliez de quoi ? demanda Mason en s'asseyant sur un tabouret.
— Ton copain me quémandait des compliments.
— Laisse tomber, ce mec est naze ! Et estime-toi heureuse qu'il n'ait demandé que ça. C'est un pervers.
— Parce que toi, t'es mieux, peut-être ? railla Asher.
— Moi je n'embête pas la p'tite nouvelle. Tu vas la faire fuir. Remarque non, vu la raclée qu'elle t'a mise l'autre coup.
— C'était un coup de bol...
Je ricanai et servis deux autres clients. Ils me remercièrent et allèrent s'installer plus loin. Celia s'activait en salle, elle parlait à tout le monde et semblait vraiment aimer ce qu'elle faisait.
— Tu veux qu'on réessaye ? le taquinai-je finalement en souriant.
Ils éclatèrent de rire.
— Pourquoi pas, oui. Un cours en tête à tête avec toi pour que tu m'apprennes ce que tu sais faire, j'veux bien moi.
Il me fit un clin d'œil. Ha, ha, oui (en temps normal), mais non !
— Je suis désolée, mon grand, mais je n'ai pas le temps pour ça.
— Oh, putain ! s'exclama Mason. La tuile que tu viens de te prendre.
— Va te faire foutre. Elle est juste timide ou lesbienne, alors ?
— Dis-lui que t'es lesbienne, ça rassurerait son égo, car tu viens de le détruire...
Je secouai la tête en riant. Je servis une jeune femme et deux de ses copines. Celia retira le plateau du lave-verre et me demanda de les essuyer et de les ranger.
— Non, je ne suis pas lesbienne. Je ne suis juste pas intéressé. (Mason éclata de rire et me tendit son poing pour que je tape dedans.) Tu penses que c'est possible, ça ?
— Non, absolument pas ! s'écria Asher.
— C'est pourtant ce qu'il vient de se passer... enfin, peut-être qu'elle a un mec ? demanda Mason en tentant de le rassurer.
— Non, je n'ai pas de mec. J'ai fait une croix sur les êtres dans votre genre.
— Définitivement ? demanda Asher. Non parce que c'est dommage quand même. Tu vas en faire des malheureux.
— Définitivement jusqu'au prochain, enchérit Mason d'un ton amusé. Enfin, c'est comme ça, ce n'est pas toi qu'elle préfère. C'est moi.
— Marlow, dis-je en leur offrant mon plus beau sourire. Sous la douche, elle est à tomber. Voilà qui je préfère.
Les yeux d'Asher flamboyèrent d'un coup. Je sus que je l'avais touché, lui. J'étais certaine que derrière les piques qu'ils se lançaient, ils se plaisaient tous les deux.
****
— Tout s'est bien passé, finalement, dis-je alors que nous remontions les dernières chaises sur les tables.
— Tu en doutais ? Pas moi !
— Merci, Celia, j'avais vraiment besoin de ce job.
— Je vais sortir les poubelles, bébé, lança Jayce en disparaissant dans l'arrière-salle.
— Merci, répondit-elle. Et de rien, reprit-elle en me regardant. C'est super d'avoir quelqu'un en salle avec moi. Il y a toujours un monde de fou, ici. Jayce et les gars de la boxe, ils me ramènent toujours du monde. Et encore, la ligue n'a pas encore commencé, quand ça va être le cas, nous allons comme tous les ans retranscrire le match sur le grand écran plat. Ça ramène un monde de fou.
— Ça à l'air génial.
— Oui, c'est du boulot, mais ça l'ait ! approuva-t-elle. Bon, on a bien bossé. Tu peux y aller si tu veux !
— Tu es certaine ?
— Oui, oui, tu aurais dû finir depuis trente minutes déjà.
J'acquiesçai, je dis au revoir et je sortis dehors. Il faisait bon, malgré le vent qui s'était levé. Il fallait vraiment que je pense à faire rapatrier ma voiture par ici, car je n'étais pas tellement rassurée d'être seule dehors à plus de deux heures du matin, mais bon, il fallait que j'apprenne à ne plus avoir peur. Lorsque j'arrivais à l'angle de la rue signifiant qu'il me restait encore la moitié du chemin à faire, je trouvais un magasin de fleur ouvert. À deux heures du matin ? L'initiative était étrange... cependant, je la trouvais géniale. J'avais envie de fleur du coup. Je poussais la porte...
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