CHAPITRE 20
Hello !
Bonsoir !
Il se passe quoi de beau au pays des dinosaures ?
Je souris.
Quand tu dis dinosaure, tu parles de mon âge ?
Quand ça te concerne, j'associe les dinosaures à ta culotte et tout ce qui se passe de près ou de loin à ce qu'il y a dans ta culotte.
Je gloussai. Rien qu'à l'idée de lui à moins de dix centimètres de ma culotte, j'en avais des frissons. Ce qui était problématique.
T'es pervers quand même !
C'est de ta faute, jusqu'à maintenant quand je parlais de dinosaure avec mon fils ça allait, maintenant quand il m'en parle je bande. Je suis un père horrible.
Je gloussai encore et Domino couché à côté de moi me fit comprendre que j'avais l'air d'une grosse débile. Je soufflai dans ses moustaches pour l'embêter, il râla et se coucha de l'autre côté en me tournant le dos. Rabat-joie !
Je suis sûr que c'est le T-Rex qui t'excite avec ses petits bras.
Non c'est mon adorable voisine, avec sa petite culotte.
Je rougis jusqu'aux oreilles. Je sentis le désir barbouiller mon ventre et s'étendre même plus bas vers mon intimité. Bon sang, c'était de pire en pire. J'avais envie de lui.
Tu fais quoi de beau ?
Je scrutai mon appartement. Journée de repos aujourd'hui et je n'avais strictement rien fait. J'étais même en jogging ceci dit, j'avais au moins fait l'effort de me laver et même de me raser.
Journée de repos, alors glandage intensif. Et toi ?
Kyle est chez son copain alors j'en profite pour rester au club un peu plus.
Je regardais l'heure. Plus de 20 heures.
Heures sup ?
En quelque sorte, disons que j'avais besoin de décompresser.
Mon ventre se crispa, les choses s'inversaient. Décompresser... j'en avais besoin moi aussi, mais avec lui plus de la même manière qu'avant. J'aurais aimé qu'il choisisse une autre option. Alors j'eus une idée, un peu folle, carrément stupide, ridicule. Une idée qui aurait dû rester dans un coin de ma tête.
****
— Salut.
— Bonsoir.
Nate me scruta de la tête au pied. Je souris. Lui aussi. Il appuya sa hanche contre la porte, il était en tenue, il portait un bas de jogging gris, des baskets, il avait des bandages à ses poignets et c'était à peu près tout. Son torse était nu, luisant, bandé de muscles qu'il était en train de solliciter. Mon Dieu, ma mauvaise idée de le rejoindre à l'improviste se transforma en idée du siècle.
— Il y a un type bizarre qui n'arrête pas de m'envoyer des messages, en plus je crois qu'il fait de la boxe.
— Ça doit être la journée, une fille qui se trimballe avec une culotte à têtes de dinosaures me harcèle aussi.
Il esquissa un sourire, j'adorais son sourire. Je soufflai, il sembla inhaler mon souffle. Son regard se fit plus sombre, le mien se perdit dans les nuances de menthe.
— Je me suis dit qu'on pourrait décompresser à deux. À moins que tu ne veuilles rester seul.
Son regard s'enflamma.
— Je ne suis pas stupide à ce point, ma beauté.
Je me mordis la lèvre.
— J'ai ramené de la pizza et du coca, tout pour prendre un gros cul ce qui du coup, jure avec le tableau, dis-je en montrant son torse du doigt.
— J'ai bien une idée pour éliminer tout ça. Du coup je ne vois pas tellement où ça peut jurer.
Mon cœur s'emballa. Il s'écarta de la porte et me laissa entrer. J'entendis le cliquetis du verrou et je rougis. Il me rejoignit. Il avait mis de la musique, la salle était assez calme sans personne. Je posai la pizza sur le ring de boxe avec la bouteille.
Nate se posta sur le banc ou il attrapa une serviette qu'il posa sur ses épaules. Je le regardai se mouvoir gracieusement. Ah, là, là, il était beau.
— Tu n'as jamais songé à faire ça en professionnel ? demandai-je.
— Aussi bizarre que ça puisse paraître, non.
Je l'interrogeai du regard, car au son de voix on aurait dit que ce n'était pas la vérité. Il sourit et monta sur le ring. Il m'invita à le suivre. Je montais à mon tour et je frappai quand il tendit ses bras vers l'avant, mains et paumes dirigées vers moi. Je m'étais rendu compte depuis quelques jours maintenant, depuis que mon bras était de nouveau fonctionnel, que cogner dans un sac de frappes, faire un footing ou me dépenser physiquement que tout ça ne me canalisait plus de la même manière qu'avant.
— En fait si, j'aurais aimé. Mais l'année de mes seize ans ; mon père m'a défoncé la tronche et la jambe, je me suis retrouvé avec une double fracture tibia et péroné, j'avais la jambe brisée. L'une de ses plus belles œuvres.
— Oh, Nate... je suis désolée, m'horrifiai-je.
Il secoua la tête. Je frappai dans sa main il m'ordonna d'un mouvement de tête de continuer de cette manière.
— Il ne faut pas, ma jambe va nickel, je peux bouger, m'entraîner comme tu le sais... cependant, je ne peux pas trop en faire et je n'en ai pas envie non plus. Je veux être un super héros encore longtemps. Je ne veux pas être une carpette alors que Kyle commence à grandir. Alors je me ménage pour courir avec lui, pour faire du foot, ce genre de chose.
Mon cœur bondit dans ma poitrine. J'étais raide folle de sa réponse, il n'y avait pas de plus belles déclarations pour son fils que celle-ci. L'amour qu'il portait à « MiniLui » était fou. Un jour, Kyle se rendrait compte de tout c que son père avait fait et faisait pour lui.
— Je l'ignorais, c'est naze.
— Ouais, mais c'est tout aussi bien quelque part. Je ne suis pas du genre à m'apitoyer sur mon sort, c'est comme ça. J'en fais jusqu'à ne plus pouvoir et puis il y a autre chose après. Je suis simplement heureux de me lever le matin et d'être bien, de ne pas avoir de problème de conscience, d'être avec... Kyle.
Son hésitation me donna des frissons. Je souris pourtant intérieurement je ne faisais que penser à ses mots. J'avais l'impression que ses paroles avaient un double sens qu'il me priait de comprendre.
— Je comprends, dis-je d'une petite voix.
Ce que je ne comprenais pas en revanche c'était pourquoi il n'avait personne dans sa vie. Pourquoi n'était-il pas déjà marié ? Plus je le côtoyais et plus...
Oh, merde...
Plus je le voyais et moins j'avais envie d'être loin de lui, d'eux.
— Bon, je crève la dalle.
Je souris. Il commença à retirer les bandages de ses mains, je l'aidais, mais je le regrettais quand il me remercia en remettant son tee-shirt.
— Alors ton bras ? demanda-t-il après avoir fini.
— Ça va nickel. Même après le sport je n'ai ressenti aucune douleur particulière.
— J'imagine donc que tu es contente de pouvoir en refaire.
Il y avait dans sa voix une pointe d'amertume, de déception. Je le sentais bien. Nate n'était pas fou, il savait bien qu'avec nos ébats il m'avait aidé à canaliser ce que je ne savais pas canalisé de moi-même.
— Le sport me canalise moins qu'avant.
— Qu'avant ?
— Moins qu'avant le sexe avec toi.
Un grognement remonta de sa poitrine en un bruit rauque. Il m'attira à lui, sur ses genoux. Je soufflai. Je n'étais pas venu pour ça. Son nez se promena contre mon cou, sa bouche pressa ma peau, il remonta jusqu'à ma mâchoire, m'en faisant trembler comme une feuille. Je perdis le fil de mes pensées pour me perdre dans les sensations qu'il faisait naître avec de simples effleurements.
— Tu sens la pomme et la cannelle, je voudrais te goûter, te croquer...
— Nate...
Je frissonnai en secouant la tête. Il plaqua alors sa main contre mes lèvres et posa sa bouche contre sa main à l'endroit où son interdit était caché. Il avait un regard furieux. Rien ne le séparait vraiment de moi, il pouvait enlever sa main à tout moment et... cette idée me retournait l'estomac, elle me faisait froid dans le dos.
— J'en ai envie, foutrement envie. Avec l'odeur que tu dégages, tu as un goût de péché. Un goût d'interdit. Dylan, j'en ai tellement envie.
Je fermai les yeux dans l'espoir d'y trouver une solution qui aurait pu m'aider à nous délivrer tous deux de cette emprise, mais rien d'intelligent ne me vint.
— Non... je t'ai dit tout sauf ça.
— Pourquoi ?
— Je ne veux pas, c'est tout. Tu n'as pas à savoir.
— Si, j'estime que si. Ma bouche, ma langue, je te fais l'amour avec elles, je te donne du plaisir avec elles, excepté t'embrasser alors j'estime savoir pourquoi.
Je soufflai. Il grommela quelque chose qu'à travers mes pensées je ne compris pas du tout. Ça commençait, il fallait bien qu'on y arrive et c'était trop. Ça n'était pas possible. Je ne pouvais pas. Vraiment. C'était plus fort que moi. Le baiser c'était la dernière chose qu'il avait faite et c'était de cette manière qu'il m'avait prise, marqué et bafoué. Il n'était pas parti, non il avait achevé son travail d'une certaine manière et il avait laissé en posant ses lèvres le goût de sa victoire et le sang qui avait coulé avait été le goût du mien.
Il avait pris mon innocence, il avait volé la saveur des choses, il avait signé son œuvre en me privant de la joie du plus simple des actes charnels ; le baiser.
— Je ferais mieux de partir, Nate. Je devrais partir parce que je ne t'embrasserais pas, je ne te laisserais pas faire. Je ne veux pas qu'on m'embrasse. JAMAIS. Ni toi ni un autre ni jamais.
Son regard se fit furieux, il laissa sa tête partir en arrière. J'essayai de me dégager pourtant je ne parvenais pas à bouger du moindre centimètre, il me tenait trop fort contre lui. Je ne l'avais jamais vu comme ça, tout à coup il était une contradiction à lui seul. Son visage était crispé, son regard dur et en colère quant à son corps, il refusait de me lâcher. Je sentais combien il était excité, combien il me voulait. Mais je ne pouvais pas lui offrir ce qu'il voulait, c'était plus fort que moi.
Je savais pourtant que c'était son vœu. Que c'était ça qu'il avait souhaitait secrètement et ça me pesait. Plus que je l'aurais pensé sur l'instant. Chaque fois qu'il me touchait, qu'il me mettait à nu, qu'il couvrait mon corps des plus belles caresses et des plus beaux compliments, j'y pensais. Avant et après ça, aucun homme ne m'avait si bien traité et pas seulement au point de vue sexuel.
— Nathaniel... (Il grogna en entendant son prénom. Je soufflai, cherchant des mots qui ne venaient pas.) Je vais partir, je ne veux pas... c'était une mauvaise idée de venir et ça l'ai encore plus de...
— Pourtant c'est... un baiser c'est la base de tout, c'est par-là que passe l'alchimie la première fois, c'est par-là qu'on se rend compte si la compatibilité est réciproque... Dylan, je veux t'embrasser.
— Je ne peux pas te donner plus, je ne peux pas te donne davantage que ça. Oublie les baisers, je ne peux pas. C'était la règle, la seule. Arrête. Si c'est trop, c'est fini, Nate.
Je le repoussai dans un effort quasiment surhumain, il vacilla, mais il me rattrapa et sa bouche trouva mon cou pour le sublimer des plus belles attentions. Il se laissa tomber sur le ring tout en me lovant au creux de son cœur, contre la chaleur de son corps. J'aurais voulu avoir la force de le repousser au loin, mais je n'y parvins pas. C'était plus fort que moi, sa présence me rassurait. Je me sentais vivante à ses côtés, j'oubliais certains mauvais côtés. J'aurais voulu avoir la force de lui dire pourquoi je ne pouvais pas lui offrir ce qu'il désirait, mais je n'en avais pas les moyens. J'étais littéralement dépourvu de courage.
Lorsqu'il m'allongea au sol dans un grognement affolé, je me cambrai pour réclamer qu'il vienne contre moi. Il fit et je le sentis absolument partout. Je fermai les yeux, en me maudissant d'être comme j'étais. Je détestai quand il me faisait redevenir cette fille avide de chair et de sexe, pourtant j'adorais quand il me faisait l'amour de la sorte, car ça voulait dire que je guérissais un peu de le laisser mener la danse.
— Non, geignit-il. Non, reste... j'ai trop envie de toi, je ne peux pas. J'aime trop être avec toi, en toi. Je ne peux pas...
Le soulagement gagna mon cœur et mon corps. Je n'aurais pas supporté de rompre le contact si brutalement, je n'aurais pas eu la force de rentrer à la maison. Dans un gémissement, je répondis un oui ou un d'accord, peut-être même les deux, je ne savais plus. Il n'en demeura pas moins calme et il aspira la peau fragile de mon cou pour me marquer d'un suçon. Je laissai échapper un son rauque face au plaisir intense que me procuraient ses gestes et ses caresses. Ses mains étaient partout sur mes hanches, mes seins, mon ventre, mes cuisses. Toutes les fois avec lui étaient dingues, celle-ci était chaotique. J'ignorais de quoi nous avions l'air vu d'en haut et vu de loin, mais j'étais certaine que nous étions plus proches de l'animal qu'autre chose. Mais je m'en foutais complètement, qu'importe à quoi ça ressemblait, c'était nécessaire et puissant au moins autant que le fait de respirer.
— Merde, ça va nous tuer.
Je gémis en prenant conscience de mes mains et je les posais contre son torse. Sa poitrine se souleva à un rythme effréné, comme s'il était crevé d'avoir couru un marathon. Je n'arrêtais pas, je ne pouvais pas, c'était trop sauvage, trop délicieux. Avide, je glissai une main sous son pantalon et j'attrapai l'objet de toutes les convoitises, du moins des miennes. Il grogna et souffla en même temps.
On se déshabilla ensemble, l'un et l'autre jusqu'à n'avoir sur nous que notre sueur, notre désir commun et l'impossibilité de pouvoir affronter le trouble qui s'abattait toujours entre nous.
Quand sa bouche attrapa mon sein pour le sucer, je gémis. Il voulait me mettre K.O je le savais, mais j'avais envie d'en faire autant, c'était un truc absolument ahurissant cette manière de combattre ainsi, mais c'était notre façon d'être. Je le caressai pus fort sentant qu'il était sur le point de basculer à tout moment. Si tout n'était pas si animal, tout était toujours aussi intense et fort. Nate lâcha un grognement et sa main se perdit au creux de mon intimité. Je lâchai un soupir de bonheur, mais pas question de perde. Je me redressai et avant même qu'il ne gagne le round, je glissai ma bouche le long de son sexe. Je me délectai de son goût, de son odeur, de lui. J'achevais ma caresse en passant ma langue sur son gland.
— Mon Dieu, siffla-t-il. Dylan...
Je l'embrassai, je le caressai, je le sublimai, je l'aspirai, lentement puis fort puis profondément, tout ça avec passion jusqu'à ce qu'il explose en un cri guttural qui fit trembler les murs du club.
Lorsqu'il s'allongea sur moi après et qu'il noua nos mains au-dessus de ma tête un coup de jus nous fit sursauter, j'en lâchai un petit cri. Sa poitrine se souleva en un rire et je l'imitais. Et toute trace de crispation, de frustration s'envola.
— Il faut croire qu'il y a de l'électricité dans l'air, dis-je.
— Jusque-là ça reste cohérent, ma beauté.
Je ne pouvais pas m'empêcher d'y voir un signe. De l'électricité dans l'air, un coup de foudre... c'était trop intense. J'avais l'impression que le petit Jésus accroché au mur était en train de me dire quelque chose. Il serra plus encore nos mains liées et s'enfonça en moi d'une poussée. Je me cambrai pour l'accueillir dans toute sa longueur. Mon Dieu, c'était parfait. Je poussai un cri. Mon corps trembla et je restai béate de stupéfaction quand il s'enfonça totalement en un grognement animal. Son bras en équilibre faisait ressortir ses biceps saillants. Je levai la tête et nos regards se croisèrent, Nate avança quelque peu et tandis qu'il commençait ses premiers va et vient en moi d'une lenteur grisante et déroutante, il posa son front contre le mien nous liant autant physiquement que mentalement.
J'ignorais pourquoi, peut-être le lieu, peut-être la dispute, mais c'était plus intense. Ses gestes étaient différents, il était différent. Nous avions beau sortir d'une dispute, être dans un club de boxe, au centre du ring avec une vieille musique en fond, il me faisait l'amour de la plus belle manière qui soit.
— Nathaniel...
J'adorais murmurer son prénom entier durant l'amour, j'ignorais pourquoi, mais je le trouvais poétique, doux, sensuel, aphrodisiaque. Je me faisais l'effet d'une idiote, mais c'était ainsi, il y avait beaucoup de sensations que j'avais perdus alors je prenais chacune qui me faisait du bien. Son regard se fit sombre et sa bouche s'ouvrit en un soupir :
— J'adore quand tu m'appelles comme ça, j'adore la forme que prennent tes lèvres, j'adore le son grave de ta voix... on dirait que tu fais l'amour à mon prénom.
J'ondulais des hanches. Il me répondit avec les siennes.
Je laissai échapper un gémissement à travers mes lèvres entrouvertes. Il glissa sa bouche dans mon cou puis sur mes seins, probablement pour oublier la seule et unique règle que j'avais imposée depuis le depuis.
— Nate, c'est... trop bon !
— Oui, je sais, souffla-t-il.
Son rythme devint effréné et bientôt l'orgasme me submergea d'une manière si étourdissante et virulente que tout explosa en moi, avant de se répandre délicieusement dans chaque partie de mon corps. Je criai son nom sans me soucier une seconde de ma déconvenue, puis je laissai ma tête partir en arrière accueillant les dernières brèches du plaisir. Il continua quelques secondes et me suivis tout en me serrant plus fort contre lui. Je poussai un autre cri, comme si je n'étais pas allé au bout. Il enfouit sa tête dans mon cou et murmura mon surnom jusqu'à se calmer.
— Je ne crois pas m'être un jour autant défoncé sur ce ring.
— Ça me semble évident, même si dans le planning, on a zappé la laverie.
— Dès que je t'ai vue et reconnue quand tu t'es pointé ici, j'ai eu envie de toi. Je t'avoue que tout le cours, je ne pensais qu'à toi, comme à l'instant. Toi, moi, c'était parfait.
Je souris et me lovai contre sa poitrine lorsqu'il s'allongea en m'attirant contre lui.
— Mmh, qui a remporté le match au final ?
— Match nul ou double K.O.
— Ça me va, comme j'aurais pu supporter la défaite.
J'avais déjà fait l'amour, j'avais même plus ou moins honte d'avouer que j'avais connu beaucoup d'hommes avant, mais aussi après. Jusqu'à Nate je ne doutais pas qu'une relation charnelle puisse être aussi intense cependant je n'en avais jamais connu ça. Il m'était arrivé de connaître le plaisir, mais jamais de cette façon. Après ça, j'avais refusé d'embrasser quiconque pourtant avec Nate, je sentais cette envie croître. Mon corps me suppliait de lui faire confiance. Nate posa un baiser contre mon front et l'idée qu'il en fasse de même sur ma bouche m'obséda. Ce salaud avait fait germer cette idée dans ma tête et maintenant, c'était constamment là. Ça s'insinuait partout.
— Tu trembles, murmura-t-il. Tu as froid ?
— Juste un peu.
— Donc que signifie le beaucoup qui complète le peu ?
J'arquai un sourcil, je n'avais jamais entendu pareille question ni pareille logique pourtant ce n'était pas bête du tout. Je souris et je me pressai un peu plus contre lui et sa chaleur. Il me serra contre lui, il avait dû se passer beaucoup de choses dans ce vieux club de boxe et nous l'avions marqué à notre manière de notre chaos. J'ignorais pourquoi je tremblai, j'ignorais pourquoi je me sentais si faible d'un coup. Je ressentais l'envie de frapper pour oublier une chose que j'arrivais ni à voir, ni à saisir, ni même à comprendre. J'ouvris la bouche quand un haut-le-cœur m'horrifia. Je plaquai ma main sur ma bouche. Mon dieu, ce trop-plein d'émotion me rendait malade au sens propre comme un figuré. J'en avais la nausée.
— Dylan est-ce...
Je me dirigeai en courant vers les toilettes pour y vomir mes tripes, la pizza et d'autres choses pas vraiment reconnaissables...
Mon Dieu... je détestai vomir.
— Ça va ? entendis-je derrière moi.
Je sursautai. Oh, là, là, je devais lui offrir une vue des plus surprenantes. Je me redressai en tirant la chasse d'eau et je me lovai dans la veste de jogging qu'il posa sur mes épaules.
— Oui, oui. J'ai dû attraper une cochonnerie. Je suis désolée.
— Certaine ?
Il attrapa mon visage en coupe, caressa mes joues pour y chasser larmes et cheveux et attendit une réponse. J'acquiesçai silencieusement. J'allais mieux, la pizza n'était pas passée. Tout ce que je ressentais était en train de bouillir et je m'étais laissé submerger.
— Tu sais que même ça, ça ne marche pas. J'ai toujours immensément envie de t'embrasser.
Ce fut plus fort que moi, je ris. Il m'imita.
— Une douche sans problème de place ni problème de facture d'eau, ça te dit, ma beauté ?
— Oui...
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