CHAPITRE 2
Le lavomatic se situait à deux rues de la maison. Il était vide, tant mieux. Je n'avais pas envie de me retrouver seule dans ce genre d'endroit avec un mec. Ça me faisait flipper. J'entrai. Plus vite fait, plus vite fini. L'endroit n'avait rien d'exceptionnel, des néons projetaient une lumière blafarde sur le sol en béton gris, un parfum floral entêtant flottait dans l'air. Les machines avaient l'air de dater de la Seconde Guerre mondiale, elles avaient l'air plus vieilles que moi.
J'enfournai mes draps dans une machine, je versai la lessive et fit tourner la bête. Ensuite, j'attrapai mon sac de sport avec mes fringues pour les mettre dans une autre machine. Lorsque j'ouvris le hublot, une bestiole noire me sauta dessus, je poussai un cri strident et dans un miaulement affolé, la bête se lova dans mes bras.
— Mon Dieu...
C'était un petit chaton noir et blanc. Sur l'échelle du mignon, il était au-delà du possible avec ses oreilles recourbées et son museau tout noir. Je le caressai en tournant sur moi-même pour regarder s'il y avait quelqu'un, si c'était une blague ou autre. Bon sang, qui avait pu mettre cette merveille là-dedans ?! Remarque c'était astucieux pour se débarrasser d'une bête sans avoir recours à la méthode sac. Il suffisait une blonde, un peu cruche, se sente investi de lui apporter son aide pour que la bestiole soit... non ! Hors de question. Je baissai néanmoins les yeux, sentant son ventre vibrer sur mon avant-bras à chaque caresse. Ce pépère était seul, abandonné et moi, j'étais seule et... si on voulait y voir un signe de reconstruction de soi.
Ma foi, pourquoi pas...
— N'ai pas peur, j'vais te...
Il miaula. Je ne savais pas depuis quand il était là, mais il devait être affamé et mort de peur, pourtant dans mes bras, il semblait bien et absolument heureux. Ah, là, là, il savait y faire. Les chats, les rois du complot. Il sauta de mes bras et alla se nicher dans mon sac à dos vide. J'avais comme l'impression de ne pas avoir le choix sur ce coup-ci. Un chat ? Madame Jansen, Marnie, avait dit que tous les animaux sauf les chiens étaient acceptés. Alors pourquoi pas ?
Je ricanai et versai la lessive sur mon linge. Après avoir refermé le hublot, je sortis la petite monnaie de mon portefeuille.
— Bonsoir, lança une voix masculine.
Surprise, je laissai échapper ma mitraille, non sans avoir poussé un petit cri typiquement féminin. J'entendis un petit rire et des frissons glissèrent sur ma nuque. Putain de merde, déjà qu'on ne faisait pas peur aux gens comme ça, surtout le soir dans une laverie, l'inconnu s'en amusait. Oh, mon Dieu, pourvu que ça ne soit pas un putain de pervers.
Heureusement, j'avais quand même quelques réflexes. J'en rattrapai deux en l'air avant qu'elles ne tombent par terre. Tandis que la troisième roula au loin. Merde ! L'inconnu l'arrêta avec son pied.
— Merde !
Oups ! Il gloussa. Je me redressai pour lui faire face tandis qu'il posa deux gros sacs sur la table. Il attrapa entre ses doigts ma pièce et la fit rouler d'un doigt à l'autre avec grâce.
— Bons réflexes. Très bons, même. Je suis désolé de vous avoir fait peur, dit-il en glissant son regard dans le mien.
D'un seul coup, l'air quitta mes poumons et je me retrouvai incapable de quitter des yeux ses fossettes incroyables et les yeux verts ; les plus verts que je n'avais encore jamais vus. Des cercles de cuivre entouraient ses pupilles noires alors que le reste était rempli d'un vert émeraude déroutant. Je me concentrai davantage. Waouh, il avait vrai des yeux de fou. Un truc de malade. Et puis, c'était bien des éclats couleur menthe qui se mêlaient à l'émeraude ? Oui ! Oh, mon Dieu, oui ! Le sol en béton, les vieilles machines rouillées, les murs, tout disparus autour de moi, sous le poids de son regard qui anéantit mon armure de connasse, me laissant nue et vulnérable en l'espace de quelques secondes.
— Voilà pour vous. Désolé encore de vous avoir fait peur.
— Pas problème. (Oh, putain, je n'étais même plus capable de formuler une phrase correcte. La honte. Il esquissa un sourire. La double honte.) Pas de problème, désolée.
Il me tendit la pièce et la déposa dans ma paume.
— Merci.
Autre sourire. J'étais en train de mourir au cas où. Et lui, il souriait encore.
— Il reste des machines de libres ?
— Oui, répondis-je. Je n'en ai pris que deux...
Je me tournai tandis qu'il s'approchait de moi pour prendre les machines à côté des miennes. J'ignorais pourquoi, mais j'avais comme l'impression qu'il y avait de la tension dans l'air. Mon pouls était affolé. Putain, il se passait quoi ? Secouant la tête, j'insérai les pièces dans la fente, je sélectionnai un programme doux et appuyai sur le bouton, mais rien ne se passa. J'appuyai de nouveau sur le bouton. Toujours rien et le hublot était coincé. Merde !
— Vous avez la capricieuse, ça ne marchera pas comme ça. Avec elle, il faut être brutal.
— Pardon ?
— Il faut taper un coup sec. (Il avança vers moi et plaça sa hanche contre la machine.) Je vais vous aider, j'ai l'habitude.
Il me regarda derrière des cils incroyablement longs, son visage magnifique était mis en valeur par des cheveux bruns dorés. Je ne trouvais pas mes mots. Je ne savais pas quoi dire à cet inconnu. Pas tant que je matais les biceps saillants de ce type. Et comment lui dire que je n'en avais rien à foutre de la machine à laver ? Je sentis une vague de chaleur traverser mon bas-ventre. Vêtu d'une chemise dont les manches étaient relevées et les premiers boutons défaits, j'aperçus les débuts d'un torse incroyable et des bras saillants ainsi que le début de plusieurs tatouages. Oh, mon Dieu. C'était un test, c'est ça ? Il frappa contre la paroi de la bête d'un coup sec qui m'arracha un sursaut et elle se mit en route.
— Voilà. Une bonne claque là où il faut et elle repart.
Je bus ses mots et la voix cochonne dans ma tête hurla : oh, oui, une fessée. Fesse-moi.
— Merci, dis-je en m'ignorant.
Il me scruta de nouveau avant de sourire et de s'éloigner. J'avais un putain de mal de chien à éloigner mes yeux de... ce fantasme sur pied. Il était plus canon que n'importe quel mec que j'avais rencontré. Il me tourna le dos et je me pris à admirer les formes de ses biceps qui se contractaient et des muscles de son dos qui roulaient à chaque mouvement qu'il faisait. C'était comme une symphonie, chaque chose était en harmonie la plus parfaite. Putain, j'avais les joues rouges et la bave au coin des lèvres. Ce mec devait faire du sport. Mon attention s'arrêta quelques instants, sur ses fesses parfaitement moulées dans son jean jusqu'à ce que je sente mon visage exploser, envahi par une troisième vague de chaleur. Fais chier ! J'avais fait une croix sur les mecs et voilà que Dieu m'envoyait cet Apollon. Il avait vraiment une dent contre moi. Ou alors c'était pour me tester. Oui, c'était bien un test.
40 minutes à attendre que la machine finisse son cycle enfermé avec lui. Mon Dieu. Je fis quelques pas en arrière pour me donner de l'espace.
Calme-toi ! Calme-toi !
Vous croyiez en ces rencontres éphémères, mais qui vous donne un effet bœuf ? Ces rencontres ou ces simples regards qui vous coupent le souffle et qui vous donnent envie de plaquer votre vie pour vivre ce moment... j'étais certaine que c'était un de ces moments. C'était la première fois de ma vie que j'étais happé de la sorte par un type. L'inconnu arrêta ce qu'il était en train de faire et jeta un œil par-dessus son épaule, ses yeux rencontrèrent les miens dans un regard qui me donna envie de lui faire des choses, pour lui, avec lui. Je fermai les yeux dans l'espoir de me calmer, mais quand je les rouvris, son regard m'inspecta lentement, de haut en bas, sans gêne.
— Vous auriez de la lessive ? Décidément, je suis confus, j'ai zappé la mienne.
Je lui tendis machinalement la bouteille sans lui répondre. Il s'en servit puis me la rendis.
— Merci, dit-il en souriant.
Un signal d'alarme retentit dans ma tête. Ma nouvelle vie impliquait de ne pas coucher à droite et à gauche et d'arrêter les relations sans lendemain, et voilà que j'étais prête à chevaucher ce mec sur la machine à laver. 40 minutes, tu parles d'un cauchemar.
— Miaou...
Le chaton de la machine capricieuse se frotta contre les jambes de l'inconnu, mais pire que tout, il avait coincé sa tête dans ma culotte. Celle qui auparavant était tombé sur le gamin. L'homme l'attrapa à bras et un sourire particulièrement pervers éclaira son visage.
— En voilà une chose intéressante.
Il le libéra de sa prison. Mon Dieu, ma culotte passait de main en main ce soir. Avec les têtes de dinosaure, c'était très sexy, tiens !
— J'imagine que les deux sont à vous ou alors ce chat est un pervers et je viens de sauver votre petite culotte. (Des frissons dévalèrent mon échine lorsqu'il prononça : votre culotte.) Ou vous voulez me faire passer un double message...
J'eus le souffle coupé.
— Ce chat semble être un pervers. Je viens de le rencontrer, je ne peux pas dire. Quant au double message, je ne crois pas, non.
L'inconnu ricana et arqua un sourcil.
— Draguer un homme avec une culotte à tête de dino, c'est quand même risqué...
— Il y a des hommes qui aiment le risque et qui n'ont pas peur des explorations jurassiques.
Je pris feu. Et pas seulement avec mon enveloppe extérieure... à l'intérieur ses mots firent des ravages encore plus grands, une douleur liquide s'étendit de mon ventre à mon intimité.
— Toujours étant, j'vous rends vos biens.
Il me tendit mes affaires, j'attrapai mes biens et je caressai le chaton. L'inconnu riva son regard sur la boule de poil ou sur ma culotte. Pervers ou malsain ? Oh, mon Dieu...
— Par contre, je vous préviens, je ne veux pas être témoin. Je me verrais même dans l'obligation de vous en empêcher.
— Pardon ?
Je lui fis face, tandis qu'il s'appuyait contre la table.
— Pour le meurtre du chaton, dit-il.
— Ah ! (Un rire nerveux m'assaillit. Je secouai la tête en souriant.) Non ! Par contre, j'ai trouvé cette chose dans la machine à laver. Ça, c'est méchant.
Il sourit.
— Je dirais qu'il est chanceux alors. Il n'a pas l'air plus perturbé que ça en tout cas.
Je baissai les yeux vers le chaton. Effectivement, il avait l'air bien dans mes bras.
— Bon, je dois filer. Si on ne se revoit pas, passez une bonne soirée.
Je le regardais partir. S'il laissait sa machine ainsi, c'était qu'il devait habiter dans le coin. J'avais envie de le suivre et de... non !
35 minutes plus tard, j'enfournai mon linge propre et mouillé dans mes sacs puis je rentrai à la maison avec un nouvel ami à poil.
****
« Trois ans plus tôt...
Je me débattais.
— Laisse-toi faire.
On me projeta sur le lit, des rires se firent entendre, des rires graves, nombreux. Ensuite, on serra mes poings et mes jambes me clouant au matelas et m'empêchant de bouger. Je sentis mes collants s'arracher, ma culotte ne céda pas alors on la retira brusquement, me brûlant la peau. Je criai, mais quelqu'un agrippa mon menton et on me montra le geste que l'on inculquait aux enfants pour avoir le silence. Je suppliai...
Une fois. Deux fois.
À l'infini... jusqu'au chaos.
Je priais pour la première fois implorant un Dieu que l'on disait miséricordieux.
Un Dieu qui resta muet à ma souffrance.
— Laisse-toi faire, je sais que tu ne veux que ça.
Une douleur sourde me déchira le ventre tandis que ma gorge se nouait m'empêchant de m'exprimer. Je voulais mourir...
— Voilà, t'adores ça, hein ? Tellement que je n'ai pas eu à forcer beaucoup...
Un coup, puis deux.
Puis pleins. Tellement que le compte se perdit dans le néant.
D'autres douleurs indescriptibles m'assaillirent et la sensation de perdre pied et de se noyer me garda vivante, assez pour tout ressentir. Je fermai les yeux et je comptais dans ma tête attendant la fin d'un calvaire sans nom. »
Je me réveillai en sursaut et en hurlant à la mort. Plaquant ma main contre ma bouche pour m'empêcher d'alerter plus encore les voisins, je me rendis compte que je pleurais. Oh, mon Dieu. Oh, putain de merde. Ça faisait longtemps que je n'avais pas rêvé de cette soirée... oh, merde. Mon menton trembla de nouveau. Pas ça ! Putain, non ! Pas ça ! Je quittai mon lit et mes draps trempés, maladroitement. Je titubai, mais qu'importe, fallait que je... et avant que je ne m'en rende compte, j'étais sous le jet d'eau de ma douche, tout habillée. Machinalement, j'attrapai le gel douche pour me frotter le visage, comme si le savon pourrait laver ma mémoire, mes souvenirs. Comme s'il pouvait faire partir toutes les traces de ce moment. J'en avais tellement envie. J'aurais tellement voulu... je gémis et me laissai tomber dans le fond de la douche. Recroquevillé comme une enfant, je perdis le fil, jusqu'à ce qu'une boule de poil mouillé se love contre moi.
— Je suis désolée, sanglotai-je contre son museau. Tellement désolée...
J'ignorai combien de temps je restai sous la douche, mais je finis par me relever, le chaton encore dans mes bras. Celui-là, c'était vraiment un chaton hors nome. Après nous avoir séché tous les deux et gratifié le jeune homme d'une tonne de caresses, je déposai du lait et des blancs de poulet dans deux soucoupes. Il ronronna amoureusement tandis que je m'enfermai pour dégommer mon sac de frappes.
****
Bien plus tard dans la journée, j'avais rangé et nettoyé mon appartement à fond, j'avais fait une tonne de course pour moi et mon compagnon à poil, lui achetant tout ce dont i avait besoin et même plus. J'avais aussi été voir Rynne dans leur appartement pour lui parler de ma nuit. Nous avions papoté un long moment avant que Zack ne rentre de son studio. Ça allait mieux, je m'étais changé les idées. J'ignorai pourquoi j'avais craqué comme ça, ça n'était pas arrivé depuis longtemps... ce matin, j'avais cogné dans mon sac de frappes, jusqu'à ne plus tenir sur mes jambes. Je m'étais senti tellement vulnérable et faible.
— Bonjour, Dylan ! s'écria une petite voix tandis que je rentrai vite fait à la maison pour prendre mes affaires.
Conquise par sa bouille, je m'arrêtai. Il avait une casquette noire et un tee-shirt avec un gros Minion dessus.
— Salut, bonhomme.
Il sourit.
— Tu fais quoi ? me demanda-t-il.
— Je vais nourrir mon chat et puis je vais au faire du sport.
— T'as un chat ? C'est vrai ?
— Oui !
Ses yeux s'illuminèrent.
— Je peux le voir ?
— Si tu veux, oui.
Il exulta de bonheur et frappa ses mains l'une contre l'autre. Je rangeai les courses et après avoir déposé du lait pour chaton, installé sa litière et son petit panier, j'attrapai ma boule de poil pour le montrer à mon nouvel ami.
— Waouh. Il est trop, trop beau. Il s'appelle comment ?
— Il n'a pas encore de nom, en fait.
Je regardai Monsieur Chaton qui bougea paresseusement la tête.
— Oh... (Il plissa les yeux puis les releva vers moi.) Je peux t'aider à choisir, si tu veux ?
Je m'assis avec lui sur la marche d'escalier.
— Et tu me proposes quoi ? demandai-je.
— Domino, dit-il cash.
— Comme le jeu ?
— Oui, il est pareil. Il est tout noir et puis il a de gros points blancs comme les dominos.
Je souris. Je n'avais pas envie de contredire ce gamin. Et puis, Domino, c'était pas mal. Toujours mieux que Mr Chaton en tout cas.
— Tu crois que ça lui plairait ? demandai-je.
— Domino, lança alors Kyle de sa petite voix en caressant le chaton.
Celui-ci miaula, ce qui fit rire Kyle. Son visage s'éclaira d'un grand sourire.
— Je crois qu'il aime bien, déclarai-je. Alors ça sera Domino.
Il exulta de bonheur et embrassa le chat. Il avait des yeux de fou ce gosse, d'un magnifique vert.
— C'est vrai ? demanda-t-il.
— Oui.
— Trop cool, j'vais le dire à papa et à Marnie.
— Bon je dois y aller, dis-je en me relevant finalement.
J'avais rendez-vous pour m'inscrire dans le club de boxe. Il ne cacha pas sa déception.
— Waouh, tu as un tatouage dans le dos ?
Je souris. Ce gamin ne cessait jamais de parler et il me semblait tellement vif pour son âge.
— Je crois bien, oui.
— Papa, il en a trop plein lui. Des gros en plus.
Il se redressa.
— Dit, Dylan ?
— Oui ?
— Je pourrais venir voir Domino ?
— Bien sûr, bonhomme. J'habite au troisième étage.
— Je sais, dit-il fièrement. J'ai déjà demandé à Marnie.
J'éclatai de rire et embrassai de nouveau sa joue pour lui dire au revoir. J'ignorais qui était ses parents, pas la concierge en tout cas puisqu'il l'appelait par son prénom, mais ce gosse était génial. Je déposai Domino sur son cousin, attrapai mon sac de sport et filai.
J'arrivai à la salle de boxe. C'était une petite salle dans un coin un peu moins populaire que le centre-ville de San Francisco. J'avançai dans la pièce. Il y avait deux rings, les matériaux traditionnels d'entrainements. Il y avait un escalier dans le fond de la salle qui menait à un grand bureau avec d'énormes fenêtres qui permettaient d'avoir une grande vue sur la salle entière. Il y avait plusieurs personnes qui s'entraînaient. Les rings étaient occupés. Il y avait des gens qui regardaient et d'autres, occupés à cogner sur des sacs ou faire des étirements. Quelques personnes se retournèrent sur moi quand la porte claqua derrière moi.
— Pincez-moi, je rêve ou une fille vient de rentrer dans la salle les mecs ?
— Tu ne rêves pas, Asher, répondit un autre mec.
J'attrapai nerveusement la lanière de mon sac. Et avançai d'un pas. J'étais tombé dans un repère de débiles ?
— Avec un peu de chance, Marlow ne sera plus la seule ici avec une paire de nichons.
— Bon sang, mais fermez là, bande de dégénérés. Ce n'est pas possible, vous êtes limites quand même. (Une jeune fille de mon âge, brune, avança vers moi.) Bonjour, me salua-t-elle.
Waouh, elle était trop canon. Du genre mannequin, sportive de haut niveau.
— Salut ! répondis-je.
— Je m'appelle Marlow. Eux, oublie-les, ce sont des chimpanzés. En encore, c'est une insulte pour les primates.
— Tu sais ce qu'il te dit le...
Elle balança une bouteille d'eau que la personne rattrapa. Le fameux Asher, je n'étais pas certaine, je n'avais pas eu le temps de voir... esquissa un grand sourire. Avec ses origines latines, il était vachement canon.
— T'es nulle en lancé, chérie.
Elle lui fit un doigt d'honneur.
— Tu veux un renseignement ? demanda-t-elle en reportant son attention sur moi.
— J'ai rendez-vous avec Michaël, je crois.
Elle sourit et hocha la tête.
— Mickey, c'est le grand patron. Il est en haut dans son bureau, tu peux y aller, il n'y a personne.
— Merci, dis-je.
— Hé, Nate ! C'est à cette heure-ci que t'arrives ? lança un mec tandis que la porte claquait.
Je montais les escaliers sans me soucier du monde. L'endroit avait l'air génial ici.
— J'ai une vie et des responsabilités, mon pote, répondit une voix masculine.
Une fois en haut, je frappai à la porte.
— Ouaip.
J'entrai. Un homme d'un certain âge, vêtu d'un jogging, m'accueillit. Il me sourit. J'en fis autant.
— B'jour, ma belle.
— Bonjour ! dis-je.
— Dylan, c'est ça ? demanda-t-il.
— Oui.
— Je m'appelle Michaël, se présenta-t-il, mais tout le monde ici, m'appelle Mickey.
— Comme dans Rocky ?
— Exactement, mais en plus sexy. Rien que pour ça, tu marques un point, ma belle. (Je gloussai.) Pose-toi. (Je m'exécutai.) Tu as des connaissances en boxe ?
— Je suis ceinture noir première dam de krav-maga, alors du coup, j'ai quelques notions, répondis-je en rivant mes yeux en bas.
De dos, un mec se battait avec le latino sur le ring. Et le latino se faisait dominer. Il bougeait bien et il avait une belle allure. Une vachement belle allure dans son tee-shirt, des muscles dorsaux appétissants, des bras saillants et tatoués.
— Tu as donc plus que quelques notions de base ? demanda Mickey en me tirant de ma contemplation.
— Je ne sais pas trop, avouai-je. Je veux simplement un endroit sympathique dans lequel me dépenser. J'ai un trop plein de rage et d'énergie que j'ai besoin de canaliser.
— Si tu as la niaque et la passion, tu es au bon endroit. Nous sommes des passionnés et une famille aussi. Ici, tout le monde aide tout le monde et tout le monde donne du sien pour la salle. Nous n'avons pas beaucoup d'adhérents, la plupart sont là. On se prend souvent la tête, mais généralement après quelques éclats de voix et quelques coups bien sentis, tout va pour le mieux. Ça te dit de tenter une petite séance d'entrainement et si l'ambiance te plaît, alors te joindre à notre petite bande ?
— Ça me va, oui.
— Bien ! s'écria-t-il.
Il frappa dans ses mains et se leva quand son téléphone sonna.
— Descend et demande Nate. Pour qu'il t'aide à faire un entrainement basique et teste tes capacités.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top