CHAPITRE 16
— Waouh ! lança Kyle lorsqu'il m'ouvrit la porte.
Je souris, mon palpitant était déjà bien haut.
— Tu aimes, trésor ? demandai-je en tournant sur moi-même.
Il ouvrit ses grands yeux, habités par le même vert incroyable que son père et sur ses joues deux taches rouges apparurent. J'avais mis la robe rouge que Rynne avait tenu à ce que j'achète dans la première boutique que nous avions faite. C'était une robe patineuse rouge boutonnée de haut en bas sur le devant, elle faisait un peu année 90. J'adorais la forme, la matière et la manière dont elle tombait sur moi en épousant parfaitement mes courbes. J'avais un gilet noir, des chaussures un peu compensées noires aussi et j'avais laissé mes cheveux tomber. Avec le soleil de la côte californienne, mes cheveux naturellement blonds étaient encore plus dorés et clairs.
— T'es belle, plus belle que les mamans moches de l'école.
Je me mordis la lèvre, j'aimais beaucoup son compliment. Il était différent et pour le coup sincère. Je me baissai pour l'embrasser sur les joues, il ne fit pas dans la demi-mesure, il serra ses bras autour de mon cou et m'embrassa à son tour.
— Papa ! Dylan, elle est là même qu'elle est habillée en belle femme.
J'éclatais de rire et mon palpitant déjà bien affolé se mit à battre bien plus fort quand Nate apparut. Il avança jusqu'à nous et ébouriffa les cheveux de son fils avant de planter son regard dans le mien.
— Waouh ! dit-il d'un air sombre.
C'était une blague, hein ?
— C'est, qu'est-ce que j'ai dit ! lança fièrement Kyle.
— Bien, mon fils ! Allez, va !
Il hocha la tête, se tourna vers moi et esquissa un sourire puis il trottina jusqu'à disparaître dans le salon.
— C'est une sorte de technique de drague, c'est ça ? Le fils ensuite le père.
Nate esquissa un sourire puis secoua la tête en avançant d'un pas supplémentaire. Il était une fois encore très beau, un rien me suffisait pour affoler mon cœur, généralement un sourire suffisait bien qu'avec lui c'était un tout.
— Non, c'est qu'on a de très bons goûts dans la famille.
— Et un vocabulaire limité, me moquai-je.
Il se pencha vers moi et m'embrassa la joue. Mon souffle se coupa momentanément. Il le ressentit et gloussa.
— Oui, mais sincère et qui vient du cœur. Il a raison, tu es très belle.
— Tu trouves ? demandai-je de la même manière qu'à Kyle.
Il me répondit d'une autre manière, plus intense, plus érotique. Nate baisa les yeux, je suivis son regard et la vue de son excitation dès plus visible sous son pantalon me fit rougir, comme une gosse. Note pour moi-même, je pouvais jouer avec Kyle, avec Nate c'était plus dangereux. Je me mordis la lèvre puis je ris, son regard brûlant remonta paresseusement le long de mes jambes puis il gloussa à son tour. Me rappelant de ce que j'avais ramené, je lui tendis un plat ainsi qu'une bouteille de cidre.
— Ma grand-mère m'a envoyé une tarte aux pommes, comme c'est un peu gros pour moi toute seule, je me suis dit que ça serait plus sympa de partager.
En silence, il acquiesça. Il attrapa mes maigres présents dans ses mains et s'avança vers la cuisine. Je le suivis, mais je m'arrêtais devant Kyle qui jouait avec sa tablette sur un jeu éducatif avec des dinosaures.
— C'est quoi dans tes mains ? me questionna-t-il lorsqu'il m'aperçut.
— Un cadeau, répondis-je.
— Ah, c'est pour moi ?
— Kyle ! râla Nate.
Je souris.
— C'est un cadeau pour qui ? demanda-t-il.
— Toi.
Ses yeux s'illuminèrent et son sourire s'agrandit. Je lui tendis le paquet, il arracha l'emballage en deux secondes, inspecta le paquet et cria comme un fou.
— Waouh, papa ! Papa, regarde !
Nate que je n'avais pas sentis arriver se pencha vers son fils. Il me lança un drôle de regard que j'eus du mal à interpréter. Il scruta son fils et s'illumina en voyant les yeux de celui-ci. Il sourit, lui parla à l'oreille et « MiniLui » acquiesça. Tout à coup, j'avais peur d'avoir fait une bêtise, mais quand j'avais vu ça hier en me rendant à la poste pour récupérer le colis de Granny, j'avais craqué en pensant illico à Kyle. Peut-être n'aurais-je pas dû, peut-être était-ce déplacé.
— T'as vu, papa ! (Nate lui répondit sans le quitter des yeux. J'avais le cœur qui battait à cent à l'heure.) C'est quoi la télécommande ?
— La manette, rectifia Nate. C'est un robot dinosaure que tu vas pouvoir faire avancer tout seul.
— Comme un vrai ?
Nate acquiesça et embrassa le front de son fils.
— Trop cool !
— Tu as dit merci ?
Kyle se jeta sur moi tellement brusquement que j'en tombais à la renverse, je n'étais pas préparé à recevoir un tel boulet ni un tel élan d'amour. Nate gronda, mais j'éclatais de rire en ignorant mon bras et mon cul en compotes.
— Merci, Dylan !
Nate m'aida à me redresser et après avoir mis des piles dans la manette et le dinosaure, il expliqua à son fils comment faire marcher le robot. Ensuite, il m'entraîna dans la cuisine, tandis que Kyle avait l'air heureux.
— Nate, je suis désolée, si...
Il s'arrêta brusquement et je me cognais contre lui. À l'abri des regards du bonhomme, il caressa l'arrondi de mon visage. J'essayai de me dérober sans grand résultat.
— Désolée ? répéta-t-il en secouant la tête. Merci pour lui, il est aux anges.
— J'ai pensé à lui en le voyant, ça me fait très plaisir.
— Je sais, répondit-il de la même manière qu'il me disait ses « je sais » quand je lui demandais de ne pas m'embrasser.
Je répondis à son sourire et je m'installai sur le tabouret qu'il me montra. Sans un mot, je le regardais faire, c'était tout à fait banal, mais Nate semblait savoir rendre les choses banales attrayantes pour les yeux.
— Champagne, ça te va ? Sinon, j'ai des sodas en tout genre.
— Oui, champagne ! Il faut fêter ton stage !
— Tu as l'âge de boire ? demanda-t-il en souriant.
Je haussai les épaules en grommelant.
— Ha, ha... va te faire voir. Oui, j'ai l'âge.
— Certaine ? Je m'en voudrais de faire consommer de l'alcool à une fille qui n'y a pas le droit...
— Faire boire de l'alcool ça te pose un problème de conscience, mais pour le reste tout va bien ?
— Le reste ? demanda-t-il en papillonnant des cils. Je ne vois pas de quoi tu parles.
— Pervers, lâchai-je dans un souffle.
Il se planta en face de moi et sourit en posant deux coupes devant nous. Il remplit la coupe en face de lui puis s'arrêta devant l'autre. Je secouai la tête d'agacement pourtant, je sentais que mon sourire faisait quatre kilomètres de long.
— Tu as quel âge, Ruby ?
— Ça ne se fait pas de demander son âge à une femme. Franchement, j'ai la tronche d'une gamine de douze ans ? On peut le connaître ton âge à toi ?
— 24 ans.
— T'es vieux...
Et sexy...
Il rit et une nuée de frissons dévala mon échine tandis que dans mon ventre un gargouillis constant s'installa pour me tirailler.
— Dans l'état de Californie la majorité sexuelle est de 18 ans, du coup, je n'ai absolument, mais alors absolument aucun, et je le jure sur la tête de ce que j'ai de plus précieux au monde, regrets d'avoir fait l'amour avec toi, ma beauté. Maintenant vu que tu grognes, je dirais que tu n'as pas tout à fait 21 ans.
— Et alors, ça fait quoi, tu vas me servir un coca ? Je m'en fiche, ça veut dire que comme les petits j'aurais le droit de me gaver de chips et de soda sans passer pour une espèce de grosse dépressive.
Il éclata de rire, la douleur dans mon ventre s'étira.
— Parce que je suis trop vieux pour ça ?
— Oui, c'est jusque 20 ans.
— Il n'y a qu'une seule majorité qui m'importe, ma beauté, lança-t-il en remplissant la deuxième coupe.
— Trop tard, je vais aller m'installer près de ton fils, au moins lui n'a pas l'air de trouver à y redire sur mon âge.
— Je n'ai rien à y redire, c'est parfait. C'est juste que je suis un presque avocat, j'essaye de ne pas enfreindre trop de règles.
— Et les règles de bienséances ? demandai-je.
— Rien à voir.
Je secouai la tête. Il me fit un clin d'œil.
— Papa, tu m'appelles pour claquer dans le verre, hein !
— Alors, viens, mon lapin.
Kyle arriva en courant et dérapa avec une extrême maitrise sur le carrelage. Il tendit les mains vers moi, je l'attrapai à bras et je le posai sur le tabouret à côté du mien.
— Tu veux boire quoi ? demanda Nate.
— Du jus d'orange qui pique la bouche.
Nate le servit dans un petit verre et le posa devant lui. J'attrapai la coupe et levai la main en l'air.
— Alors on fête quoi ? demandai-je.
— À papa ! s'écria Kyle qui me fit rire.
— Tu as tout compris, mon bonhomme, approuva Nate. À moi !
— À papa, cria Kyle une seconde fois. Parce que maintenant c'est un avocat comme à la télé.
Je portais la coupe à mes lèvres et je bus une gorgée. Mmh, il était bon, mais ce n'était pas tant ça qui enchantait ma soirée de la sorte. Non, c'était eux...
— Maintenant papa, tu vas pouvoir acheter plus de sous, hein ?
Je gloussai, il n'y avait rien de plus hilarant et adorable que des mots d'enfants.
— Non, je vais travailler pour avoir plus de sous. Les sous ne s'achètent pas... on travaille et on nous en donne.
— Ça dépend, ce n'est pas ce qu'on fait avec les crédits ?
Nate me lança un regard en biais qui me disait de me taire.
— Ça, c'est pour plus tard, grommela-t-il.
— Alors tu vas travailler plus ?
— Oui, un petit peu.
— Alors tu vas arrêter de travailler au club de bagarre de tonton Mickey ? demanda Kyle après une gorgée de jus d'orange.
— Oui, mais je continuerais de m'entraîner pour rester fort.
Mon ventre gazouilla un peu. Kyle esquissa un grand sourire en acquiesçant vivement la tête.
— Dis papa, tu pourras m'en prêter un peu des sous ?
Nate gloussa, je posai mes coudes sur le bar pour regarder Kyle qui était sérieux au possible.
— Tu as besoin d'argent, toi ? Pour quoi faire ? demanda son père avec la même expression sur le visage.
— Bah oui, répondit-il en haussant les épaules d'un air soudainement exaspéré de quelqu'un qui répétait une énième fois la même chose. C'est pour faire un cadeau à Dylan comme elle m'en a fait un.
J'éclatais de rire tandis que mon palpitant lui reprenait de plus belle. J'étais déjà tombé sous le charme de cette petite boule de vie de quatre ans, là il venait de me rendre plus accro encore. J'ébouriffais ses cheveux noirs, attirant son regard vers moi. Il avait les joues roses, il était ultra craquant. Je me penchai vers lui et je l'embrassai sur la joue. Ses yeux couleur menthe s'ouvrirent en grand et le rose sur ses joues devint rouge et s'étendit jusqu'à ses oreilles. Je n'avais jamais suscité autant de passion auprès d'un petit garçon et je me sentais flatté.
— Tu es adorable, mon trésor. C'est très gentil, mais je n'ai pas besoin de cadeaux.
— Bah, papa il dit que les filles, ça aime bien les cadeaux.
Je lançai un regard en biais à Nate qui gloussa et haussa les épaules.
— Si papa le dit, c'est qu'il doit savoir, hein ? dis-je avec un ton piquant. Mais garde tes petits sous pour toi. D'accord ?
Il acquiesça en hochant vivement la tête et tel un casse-cou, il sauta au sol. Je le suivis du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse.
— Comment peut-il être aussi adorable avec un père aussi misogyne et pervers ? demandai-je avant de boire une gorgée de champagne.
— C'est mon fils, il est parfait.
****
— J'ai encore faim, mais...
— Vas-y, le priai-je. C'est fait pour ça.
Il sourit et se dirigea dans la cuisine avec nos tasses. Je le suivis sans remettre les chaussures que j'avais abandonnées pour m'installer dans le fauteuil quand Kyle avait hurlé que c'était l'heure de leur film du samedi entre hommes. Je m'appuyai contre la table en le regardant s'affairer.
— Tu as encore mal ? demanda-t-il en voyant que je massais mon bras.
— Non, plus vraiment. Je sens juste que c'est fragile quand je change le bandage et que l'on appuie dessus.
— Tu aurais pu décaler Kyle, me gronda-t-il. Il a dormi contre toi, il...
— Et risquer de perturber le sommeil d'un futur découvreur de dinosaure, m'esclaffai-je. Surement pas ! C'est dangereux.
Il rit. Une délicieuse tension se logea dans mon ventre, j'aimais beaucoup le voir et l'entendre rire.
— Tu en veux ? me proposa-t-il en en montrant la tarte de Granny.
— Non merci, mais fais-toi plaisir.
— C'est ta grand-mère qui fait ça ? Elle utilise quoi ? Je n'ai jamais mangé un gâteau à la pomme aussi bon.
Je ronronnai en secouant la tête. Granny faisait fureur avec ses gâteaux, à chaque fois. Elle aurait pu réconcilier des nations avec ça. C'était ma Granny à moi.
— Granny emportera sa recette avec elle, elle ne l'a jamais dite à personne. Elle m'a dit dans la lettre qui accompagnait le colis qu'elle avait été contactée par un grand pâtissier qui voudrait connaître sa recette et commercialisé ses gâteaux dans son enseigne.
— Elle peut ! m'assura-t-il.
— Je sais, mais elle ne voudra jamais. Elle fait ça par amour.
— Du coup, je ne vois pas tellement quoi dire. Rien de tel que du fait avec amour.
J'acquiesçai en me demandant s'il avait conscience de la porter de ses mots ou de ce qu'ils me faisaient.
— Merci pour le repas d'ailleurs, c'était délicieux. J'ai l'impression d'être comme Domino après son repas, repu et fatigué.
— Tu ronronnes comme lui, aussi ?
— Peut-être oui...
Il contourna la table et vint contre moi. Il était en tee-shirt, il avait retiré mon pull dans le fauteuil pendant que nous regardions le film et Kyle s'était emmitouflé dedans. Il était impressionnant, son maillot, lui collait à la peau d'une manière enchanteresse qui laissait place aux fantasmes les plus osés. Il était tout. Audacieusement, je fis le dernier pas qu'il me restait pour être sous son joug et dans ses bras. Voilà, c'était de nouveau là.
Rectification, c'était là depuis des semaines, ça ne s'estompait pas, c'était là en arrivant, ça avait flotté dans l'air toute la soirée et à l'instant je lui permettais de nous faire succomber, car j'avais envie de lui.
— Raconte-moi tes gribouillages, dis-je tandis qu'il nouait ses doigts aux miens.
Il sourit et laissa ma main libre vagabonder le long de son bras. Il se pencha vers moi, m'enlaça et me souleva pour me poser sur le plan de travail. J'écartai les jambes pour lui laisser la place. Il ne se fit pas prier et se serra tout contre moi.
— Celui-ci, c'était mon tout premier. J'avais envie de me la jouer caïd, dit-il en me montrant une tête de mort mexicaine. Ces deux dessins ici, viennent de Kyle.
— Comment ça ? Ce sont ses dessins ?
— Oui, approuva-t-il avec fierté. Je les ai faits l'année dernière quand il a eu ses quatre ans.
— C'est... fou, dis-je ébahie en caressant les dessins imparfaits.
Le premier était une fleur sommaire, comme pouvait le faire un gamin de quatre ans, aux nombreux pétales irréguliers et dont la tige et les contours étaient noirs, le cœur de la fleur était vert et les pétales bleus. Le second était un bonhomme avec une grosse tête, un sourire et de longues jambes à côté d'un plus petit bonhomme dessiné de la même manière.
— C'est vous ? demandai-je.
— Oui. On a choisi ensemble deux dessins et je les aie fait tatouer. J'imagine que beaucoup trouvent ça stupide, pour ma part, je me fiche de ce peuvent bien penser les gens du moment que je suis son héros et que ça nous plait.
Oh, Dieu... je fondais.
Il disait ça avec une telle rage. Il était tellement remarquable. C'était insolite et tellement plus intéressant que de se faire tatouer un simple prénom ou un visage. J'adorais l'idée, c'était tellement mignon, adorable et intense.
— Je trouve ça génial ! Tellement plus qu'un prénom.
Il sourit et se mordit la lèvre en penchant la tête sur le côté.
— Merci. Pour le reste, disons que ça raconte une histoire colorée. Les gens qui n'en ont pas trouvent ça vulgaire et se permettent des préjugés souvent idiots. Parce que j'ai des tatouages, je me drogue et mon fils finira mal. Tu vois le genre ? Une fois, je récupérais Kyle à l'école, c'était avant l'été. J'étais en tee-shirt, il y avait plusieurs mamans, et pendant qu'il me racontait sa journée, ces bonnes femmes me critiquaient en disant : « Quelle vie il aura ce pauvre petit... » (Je grimaçais, les colifichets, je savais qu'ils pouvaient faire mal.) J'ai la conscience tranquille, car j'ai écouté mon gamin pendant que sa fille à elle n'arrêtait pas de pleurer, car sa mère ne la calculait même pas.
— Elle aurait mérité que je lui colle ma crotte de nez dessus.
Il grogna tout en éclatant de rire.
— T'es un papa en or. Tatoué oui, mais en or aussi. Il n'y a qu'à le voir pour le comprendre.
Je glissai mes doigts sur ses motifs tribaux et floraux.
— Ils font partie de mon identité, ils me rappellent chaque jour qui je suis.
— Tu es un SPTTS...
— Quoi ?
Je me mordis la lèvre, ce qui attisa plus encore sa curiosité.
— Un super papa tatoué très sexy...
Il ne répondit rien, du moins pas tout de suite, non... il décida de passer par une réponse silencieuse et plus intense. Avec une extrême tendresse, Nate laissa ses doigts rugueux parler et murmurer contre ma peau des choses que personne ne m'avait jamais dites. Nate remonta paresseusement le chemin de mon genou à mes cuisses. Je me souvenais avec tellement d'ardeur de la dernière fois ou nous nous étions retrouvés ensemble. De ses mains et sa bouche sur ma poitrine, de ses mots et son envie salace et bizarre de me voir porter cette culotte qui décidément était en train de soulever des passions. Peut-être était-il temps que je lui dise que j'avais une surprise pour lui aussi, que justement, je la portais pour lui.
Je devais être folle... il l'était lui aussi.
— J'aime assez ta manière de résumer les choses. C'est clair, concis, sexy... pourquoi ai-je l'impression qu'il n'y a pas de préjugés avec toi ?
Je souris en lui répondant qu'il n'y en avait pas ce qui le fit sourire à son tour. Quand ses mains remontèrent plus haut disparaissant sous ma robe mon souffle se coupa et mon regard se troubla. Nate s'inclina vers moi et posa brièvement sa bouche sous mon oreille. Mon Dieu, je succombais à sa maitrise, devenant esclave de notre trouble commun.
— Il paraît que sous le bras, c'est là où ça fait le plus mal, dis-je en caressant la rose qui était tatouée à ce même endroit.
— Oui, on peut dire ça, mais au bout d'un moment ce n'est plus qu'une question d'habitude. Et toi, est-ce que tu en as ?
— Quoi donc ?
— Des tatouages, répondit-il en pressant ses lèvres contre ma main.
— Oui, murmurai-je. Deux. Mais ils sont plus discrets que toi.
Il se redressa. Son sourire se figea, la menthe dans ses yeux redoubla d'intensité, sa mâchoire se crispa légèrement.
— Où ça ?
— Un situé un peu plus bas que ma nuque et un autre dans le bas du dos.
— Et j'ai raté ça ? grommela-t-il.
Je ris en hochant la tête. L'un était discret, l'autre plus important, mais tout aussi secret.
— Tu peux déjà découvrir le premier, dis-je en basculant ma tête sur le côté.
Il déplaça mes cheveux sur le côté puis se pencha vers moi tandis qu'il décalait un peu ma robe.
— Un pissenlit, lança-t-il d'une voix devenue grave. C'est inspirant...
Je sentis son souffle contre ma peau, ce qui me fit frissonner de toute part.
— Très inspirant... je pourrais passer des heures à souffler dessus pour essayer de faire s'envoler les graines.
C'était idiot, mais ça m'affolait. Je crispai mes doigts sur ses bras et je resserrai mes jambes autour de lui. Un grognement très sexy s'échappa de sa gorge, je fermai les yeux en me rendant compte de l'effet que ça me faisait, de la puissante alchimie qu'il y avait de nouveau entre nous et du trouble que ça occasionnait.
— Le pissenlit est la plus banale et la plus abondante des fleurs de nos campagnes. Quand j'étais petite, je regardais ma mère souffler dessus pour laisser les frêles pétales s'en aller au vent dans le ciel. Elle disait que si on soufflait d'un seul coup et que tous les pétales s'envolaient, alors ça exauçait un vœu.
— Je peux en faire un, tu crois ?
Je fermai les yeux en lâchant un oui tandis que sa bouche sublimait ma nuque des plus belles attentions. J'ignorais pourquoi, mais après m'être réveillé et après avoir subi l'enfer pour la dernière fois, faire ce tatouage avait été le premier signe de ma rébellion, le premier pas vers l'envie de guérir. Malgré sa forme, malgré son insignifiance et sa pousse abondante sa signification était belle. La pureté, l'innocence et la nostalgie... ainsi que l'envie de prendre son envol, ça me correspondait bien. Même si en premier lieu, le fait de voir les pétales s'égrainer sur ma peau m'avait rappelé mon âme qui s'était effritée durant les mois ou je m'étais perdue dans le néant.
— C'est fait ? demandai-je.
Il releva la tête.
— Peut-être bien, oui.
— Tu me racontes ?
— Non, ça porte malheur et surtout, ça ne se réalise pas. J'ai très envie que ça se réalise là tout de suite.
Je ris, alors il plaça son pouce contre ma bouche.
— Chut, nous ne sommes pas seuls, Ruby. (J'acquiesçai silencieusement.) Ça fait des jours que j'attends ça, que je pense à toi, que je t'imagine de mille et une façons.
Ses mains glissèrent de ma nuque à mes épaules, il effleura le galbe de mes seins, caressa ma taille puis arrêta son ascension sur mes cuisses. Je lâchai un gémissement.
— Tu sais que ça me laisse une vague idée de ce qu'a pu être ton vœu.
Il posa sa bouche sur son menton, son sourire, ses yeux rieurs, il était un tout si délicieux. Je mourrais d'envie de lui, de retrouver les sensations qu'il avait fait naître les fois où nous nous étions retrouvés comme ça.
— C'est un peu ça l'idée, ma beauté. (Ses lèvres glissèrent jusqu'à la naissance de mon cou.) J'ai envie de découvrir ton deuxième tatouage, de te faire l'amour ici, de croire que sous cette merveilleuse robe se cache une surprise pour moi.
— Moi aussi j'en ai envie...
Il rit et serra ses bras autour de ma taille, il me lova si fort contre lui qu'il m'en fit mal. Je fermai les yeux, il continua de m'embrasser avec délicatesse dans le cou. Il murmurait contre ma peau des compliments qu'avec les autres je n'entendais pas. Il disait que j'avais la peau douce, que je sentais bon, que j'étais belle... et mon corps lui répondait en frissonnant. Lorsqu'il se redressa, le manque de sa chaleur me glaça les os.
— Je peux ? demanda-t-il.
— Oui...
Il ouvrit les premiers boutons de ma robe avec lenteur et lorsqu'il découvrit que je ne portais pas de soutien-gorge son regard se troubla. Sans un mot, sans laisser une seconde supplémentaire lui échapper, ses mains chaudes s'accaparèrent de moi. Il se pencha, lova son visage sur la vallée entre mes seins et les pressa doucement dans ses paumes tout en lâchant un souffle qui me semblait ardent, impatient. Je gémis silencieusement et je me pressai plus fort contre lui. Alors sa bouche couvrit de caresses les galbes de ma poitrine avant d'en attraper les pointes en un geste délicat qui fit monter la fièvre et la tension entre mes jambes. Tandis que ses lèvres gourmandes me sublimaient, il continua d'ouvrir les boutons de ma robe. Lorsqu'il déboutonna le dernier, je le sentis à sa manière de me serrer, à sa façon de respirer, à son regard. Il avait découvert ma culotte.
La culotte à têtes de dinosaure.
— Oh, merde, Dylan...
— C'est fou, tu as la même expression que ton fils dans les yeux quand tu reçois un cadeau. C'est mignon !
— Seulement l'expression, ma beauté. Parce que mes pensées sont horriblement salaces et si je te les dévoilais, tu me trouverais moins mignon, je peux te l'assurer. Tu me traiterais même de pervers, pour changer.
Je souris tandis qu'il me dévorait des yeux, puis je rougis en me rendant compte à quel point j'étais vulnérable à côté de lui. Encore une fois, j'étais nue ou presque, lui était encore habillé, mais surtout, c'était lui qui menait la danse. Je n'étais pas maître de moi, je voulais qu'il continue, je voulais tout de lui...
— Tant mieux, c'est tout à ton honneur, murmurai-je.
Il jura dans ses dents, s'éloigna de quelques centimètres de moi pour mieux me prendre dans ses bras.
— C'est... (Ses mains se crispèrent sur mes cuisses, je me mordis la lèvre. Il en perdait ses mots, j'en perdais mon souffle. Nous n'étions que deux âmes de nouveau perdues dans le chaos.)... enfin, tu savais ce que je te ferais si tu avais cette fichue culotte, ma beauté, non ?
— C'est tout l'intérêt de la porter.
— Merde, tu es... tellement belle. Tellement... troublante.
Nate se pencha vers moi, sa langue titilla la pointe de mon sein qu'il fit disparaître sous ses lèvres tandis que sa main s'insinua plus intimement. Il me caressait à travers le tissu pourtant j'avais l'impression d'être nue. J'avais l'impression de sentir sa peau contre la mienne.
— Nate...
— Oui ? répondit-il malicieusement.
Je ne dis rien, me contentant de ressentir le plus pleinement possible ses caresses et le plaisir intense que ça me procurait. C'était délicieux autant que son regard salace qui m'offrait le plus silencieusement du monde, les plus beaux compliments. J'ignorais pourquoi il avait une telle intensité dans les yeux. Il n'avait devant lui qu'une pauvre fille avec une culotte à tête de dinosaure pourtant, on aurait dit qu'il venait de découvrir Shakira toute nue assisse près de levier.
— Tu es tellement belle, j'ignore de quelle manière je te veux, ma beauté. Tu m'inspires bien trop de choses.
Je m'agitais contre sa main en gémissant silencieusement, je me pressai contre sa bouche qui ne quittait pas mes seins pour qu'il m'embrasse plus intensément, puis j'attrapai les pans de son tee-shirt en lui faisant comprendre que je voulais qu'il l'ôte. Il l'enleva à la seconde et aussi affamée qu'assoiffée de lui, je le caressai jusqu'à buter contre son jean. J'ouvris ses boutons de la même manière que lui, sans son consentement. Un grognement remonta de sa poitrine lorsqu'il me vit me mordre la lèvre. Je venais de libérer son excitation de sa toile pour le caresser et ça me rendait folle.
— Dylan...
— Oui ?
Il sourit en posant son front contre le mien. Il me caressa profondément en enfonçant deux doigts en moi, je lui répondis en faisant glisser sa peau tendue jusqu'à la base puis je remontais avec douceur. Nous tremblâmes ensemble, partageant le même frisson, le même trouble, nos peaux se couvrirent d'un léger voile de sueur et de chair de poule. Nos regards se verrouillèrent et alors que nous nous caressions simplement, nous nous retrouvâmes liés, son corps parfaitement emboîté dans le mien. Je me cambrai pour accueillir sa poussée le plus profondément possible et je me laissais aller contre lui. Sa main se plaqua soudainement sur ma bouche, pas d'une mauvaise manière, ni pour m'empêcher de crier, mais plutôt pour contrôler une envie que je lui refusais encore et toujours...
****
— Et ce vœu ? demandai-je dans un souffle.
— Il ne s'est pas réalisé, répondit-il d'une voix tout aussi saccadée que la mienne. Mais je ne désespère pas de le voir se réaliser dans un futur proche.
Ses doigts glissèrentparesseusement le long de ma colonne vertébrale, il progressa sur ma nuque,s'amusa avec mon tatouage quelques secondes puis termina sa course sur meslèvres qu'il caressa amoureusement. Ce fut à cet instant quand nous tremblèrentl'un contre l'autre que je compris la nature de son vœu et la puissance aveclaquelle ça me perturbait.
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