Épilogue
L'enfant dérivait dans les flots. Sa vision troublée le laissait apercevoir les animaux marins du fleuve, nageant autour de lui, l'ignorant de par sa taille insignifiante comparée à la leur.
Enri tentait de s'accrocher à la vie, et son Aura répondait à sa volonté. La force invisible entourait son corps, empêchant l'eau de pénétrer ses poumons, et ne laissant que l'oxygène passer.
l'Anakana cligna des yeux, alors que les paroles que lui avait adressé Valentin lui revenaient à l'esprit.
À ce moment, quand cet homme l'avait soulevé, prêt à le jeter par dessus bord, il lui avait adressé ses derniers mots :
– Battista m'a dit de te corriger, si jamais j'estime que vous avez échoués. Elle m'a également dit que… désormais, le sort des Anakana ne les regarde plus. À moins que toi… le dernier d'entre eux… tu parviennes à te racheter… seul.
Enri lâcha une volée de bulles avant de fermer les yeux.
Il était seul à présent. Seul à porter le destin des Anakana.
Et ce n'était que maintenant, qu'il réalisait à quel point une vengeance en solitaire, pouvait être pesante.
L'eau autour de lui couvrit ses larmes, mais cela ne l'empêcha pas de pleurer.
Son corps s'enfonça dans les flots, et disparu dans l'obscurité.
~~~~~~~~~~~~~~~
Un coup de tonnerre fit tressaillir Sanda dont les yeux mi-clos s'ouvrirent brusquement. Des gouttes d'eau vinrent lui picoter la figure, le forçant à sortir de sa somnolence. L'athlète se redressa, tandis que la pluie commençait à tomber. Il trouva ses camarades à côté de lui, eux aussi réveillés par cette soudaine averse.
– La vache… il fait frisquet. lâcha Quentin.
– Ça me rappelle ma première expédition en forêt. déclara Miie en fixant le ciel. Une tempête avait frappé la région…
Elle observait le voile nocturne avec fascination, tout l'inverse d'Arthur qui s'était déjà levé, prêt à partir d'ici.
– Plutôt que de contempler le ciel on ferait mieux de s'abriter hein !
– Pas faux, ce serait con de tomber malade ! acquiesça Sanda.
Sans attendre, le groupe se mit en mouvement pour rejoindre l'intérieur de la pagode. C'est alors une voix puissante, qu'ils n'avaient pas entendu depuis longtemps, retentit sur l'ensemble du Ballistia.
Napolio, le conquistador écarlate, averti tous les apprentis présent sur le bateau :
– À tous les Survivants ! Félicitations ! Vous avez terminés l'épreuve des îles ! La traversée du fleuve s'arrête donc ici ! Veuillez vous diriger vers l'avant du navire, nous allons accoster au pied de la montagne !
Tous entendirent les paroles du professeur, et lentement mais sûrement, les 16 survivants de l'épreuve des îles encore en lice se dirigèrent à l'avant du navire, et se tinrent sur le pont. Les rescapés de cette longue, obscure et sordide journée étaient : Vanessa et Étienne, Kayle, Zoé, Stéphanie, Miiko, Alizéa, Alissa, Alfred, Erdan, Sira, Valentin, Arthur, Quentin, Miie et Sanda.
Napolio les passa en revue sans un mot, tandis que les mouvements du Ballistia prirent fin. Le bateau s'était enfin arrêté.
– Vous pouvez être fier de vous ! Quelque soit la méthode utilisée, l'important est que vous soyez restés en vie. En tant que voyageurs, vous serez amenés à affronter de nombreuses situations, toutes plus sordides les une que les autres, et bien des fois, votre force seule sera insuffisante. Il faut des compétences, des relations, connaissances et surtout : de la chance ! Vous tous qui êtes ici devant moi, sachez que vous possédez tout cela, plus que ceux qui vous ont quittés. Si vous vous imaginez qu'ils vous sont supérieurs, demandez vous pourquoi c'est vous qui vous tenez là dès à présent !
D'un geste fluide, Napolio indiqua le pont tendu entre le Ballistia, et les quais. Tout était plongé dans le noir, et la pluie battante n'arrangeait rien.
– Bonne chance apprentis. lança le conquistador écarlate.
Les 16 survivants prirent le chemin de sortie un à un, et débarquèrent près de ce qui semblait être un grand châlet au bord du fleuve.
Là, à l'entrée de ce bâtiment, se tenait une femme encapuchonnée dans une robe de prêtresse blanche. Son visage voilé par l'obscurité lui et ses vêtements battus par les vents lui donnait une allure énigmatique.
Il faisait froid, très froid. Et Alizéa ne manqua pas de faire remarquer leur situation.
– Dites ! On est obligé de rester dehors ?!
– J'avoue je suis trempée jusqu'aux os ! s'écria Alissa. On pourrait rentrer non ?
Leur voix étaient à peine audible sous ce déluge, et les courants du fleuve à quelques mètres d'eux, avaient gagnés en intensité. Des coups de tonnerre rythmés venaient zébrer les cieux de façon quasi théâtrale. L'atmosphère était glauque, et pesante. Surtout en l'absence de réponse de l'inconnue.
– Hey ! Vous nous entendez au moins ?! hurla Arthur alors que les éléments de déchaînaient violemment.
Un cris fut alors arraché de la bouche de plusieurs apprentis, quand les yeux de leur ôte se mirent à briller.
– Bienvenue cher apprentis. Je suis la Discipline Lillie. Vous avez tout mon respect pour vous en êtres sortis vivant lors du tour des îles… et je crois bien que vous devez êtres fatigués.
Elle s'inclina alors, avant de poursuivre.
– Cependant, votre pèlerinage n'est pas encore terminé. C'est pourquoi avant de prendre du repos, de soigner vos blessures, et vous restaurer… vous allez devoir atteindre le manoir de cette montagne, un havre de paix caché au sein de ce mont dont je suis là gardienne.
Le bras de Lillie décrivit un arc de cercle, et désigna l'entrée de la forêt remplissant cette montagne. Elle était dense, et s'étendait sur des kilomètres. La montagne elle même montait jusqu'au ciel, et son sommet était encerclé par les nuages orageux.
– Votre temps est précieux apprentis. C'est pourquoi nous allons commencer d'ici peu une nouvelle épreuve.
Lillie releva alors la tête, montrant à tous ses yeux luisant d'une lumière bleutée.
Tous la regardaient perplexe, frustrés voire en colère, mais telles étaient les règles du jeu. Leur objectif à tous était niché là haut, le manoir où leur calver prendrait fin.
Cette seule pensée suffit à donner à quelques-uns un élan de détermination, de quoi offrir un ultime effort, même après cette longue épreuve des îles.
La discipline vit cette volonté dans leur regard, et un léger sourire apparut sur ses lèvres.
– J'espère que vous êtes prêts.
Fin du Tome 2
Un grand merci à tous ceux qui ont lu ce Roman ça fait ultra plaisir.
Un grand merci à Merywenn1234 d'avoir conçu Ravana pour cette histoire.
Un grand merci à ceux qui ont commentés cette histoire.
Ce fut une longue aventure, et ça me fait presque rire de me dire que je n'en suis qu'au début... En tout cas, prenez soin de vous, et à une prochaine fois... Sûrement dans un autre univers.
Ou peut-être celui-ci :)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top