Chapitre 8 Partie 6

Le masqué s'écrasa dans les escaliers, puis usa de ses mains pour casser sa chute. Il réussit un atterrissage sur ses deux pieds, mais perdit l'équilibre au point de finir le genou contre le sol. Les coups de Béatrice résonnaient encore, et son cerveau avait prit de sérieux chocs durant les véritables coups de massues de son adversaire.

Azaly s'écrasa sur le sol, brisant littéralement ce dernier. Elle était de bonne humeur, de bien trop bonne humeur par rapport à ce qu'elle allait faire. Était-ce une forme de folie qui l'animait pour qu'elle soit aussi enthousiaste à l'idée de tuer.
Le masqué n'en avait pas la moindre idée, et cela lui importait peu. Cette enfant avait déjà un bien trop grand palmarès pour une petite fille de cet âge.

Il ne se sentait pas en confiance pour l'affronter dans son état, seulement voilà, il ne pouvait pas mourir maintenant mais encore moins laisser ce danger ambulant atteindre son étage. Il s'était promis de ne laisser aucun intrus se mouvoir dans cette zone.
C'était imprévu, mais pour le bien de celui pour qui il avait décidé de se sacrifier, il devait désormais se montrer aussi impitoyable qu'une bête féroce, afin d'accomplir sa mission.

Béatrice avait montrée qu'elle était capable de se défendre, et de déployer une force supérieur pour le bien de ses protégés. Elle était la candidate parfaite, mais ce n'était pas encore le moment pour lui de se reposer et laisser aux mains d'autres sa tâche.

Azaly s'accroupit devant lui et toucha son masque d'un air amusé. Cette fillette paraissait d'autant plus terrifiante du fait que pas une once de de remords ni de doute ne venaient altérer ses actes. Ce n'était pas un simple jeu cruel auquel elle voulait s'adonner, elle faisait quelque chose de normal, de son point de vue il le fait de tuer où non n'était pas vraisemblablement pas une question.

D'un mouvement rapide l'inconnu au masque s'esquiva pour sortir de la portée de l'enfant quand d'un geste Azaly lui retira son masque. Ses doigts juvéniles brisèrent le masque une fraction de seconde après l'avoir ôté, dévoilant le visage de l'inconnu.

Un homme cinquantenaire aux cheveux blancs partant en petite queue de cheval, l'air bien plus vieux qu'il ne l'était réellement, voici celui qui se cachait pendant tout ce temps derrière le masque.

Il tituba, encore surpris par la vitesse foudroyante de la petite, et la perte de son masque. Ses mains tremblaient, et sa respiration s'était accélérée.

– C'était bel et bien le visage qu'il y avait derrière ce masque ouah… quel dommage ça ne fonctionne pas avec Zoreïphan… marmonna Azaly en hochant la tête.

– Tu voulais voir mon visage ?

– Je l'avais déjà aperçu, mais c'était important pour moi de bien le voir… pour lui accorder de la valeur.

La brume s'agitait tranquillement autour d'eux, enfermant les deux individus et voilant même leur vue de temps à autre. Azaly ne montrait pas le moindre signe de souffrance, il était évident qu'il valait mieux ne pas compter sur les effets du poison pour se débarrasser d'elle.

Azaly s'avança légèrement puis se mit sur la pointe des pieds, bras croisés derrière le dos.

– Maintenant dis moi ton nom s'il te plaît… avoir un nom augmente la valeur d'autrui !

L'homme serra son poing, furieux des dires de l'enfant qui parlait avec une légèreté telle qu'il ne parvenait pas à conserver son calme.
Son coup traversa la brume sans crier gare, filant droit sur Azaly. Elle évita son poing dans sourciller puis saisit son bras et tira son corps vers elle.
Aucune résistance n'était possible, la force de la fillette lui était supérieure, ce fait était indéniable dans son esprit, mais être confronté à une telle impuissance lui fit réaliser à quel point ses appréhensions étaient légitimes.

Elle lui parla avec douceur, comme si elle s'adressait à un enfant. Maintenu à genou sans possibilité de mouvement, l'homme était comme prisonnier.

– Donne moi ton nom s'il te plaît.

– As-Asgar…!

Après avoir reçue sa réponse, Azaly hocha la tête en souriant. Elle imprima dans son esprit le nom de cet homme puis continua :

– Tu as l'air d'être quelqu'un de résigné, ça se lit dans tes yeux… dis moi pourquoi.

– Ça n'a aucun sens gamine ! En quoi mon existence peut-elle t'intéresser ?!

– Un être sans identité mourra et sombrera dans l'oubli…. C'est en développant sa personnalité, son expérience qu'il devient important… hors je ne peux t'accorder de la valeur qui si tu as une identité… sans elle j'ai peur ne pas pouvoir t'offrir d'intérêt.

Asgar frissonna à l'écoute des dires d'Azaly, elle était tout aussi effrayante par sa mentalité que par sa force. Quel genre de vécu avait-elle pour raisonner de cette manière.
Azaly désirait non plus faire de lui un simple inconnu, mais bien un sorte de connaissance afin qu'à sa mort, elle puisse ressentir quelque chose, ressentir ce que cela fait de voir périr un être qu'elle avait élevé au rang supérieur à celui d'individus quelconque.

Le guerrier sentait la colère monter autant que la confusion, il ne comprenait pas cette fille, il ne parvenait pas à saisir le bien fondé de sa manière d'agir et de réfléchir, et cela l'énervait. Il puisa dans toutes ses forces, s'efforçant d'ignorer ses douleurs à la tête, afin de s'échapper.

Ses veines se mirent à gonfler et ses yeux semblaient injectés de sang. Le corps de la fillette bougea d'un coup, puis, comme pour accompagner son mouvement, quelques centième de secondes après avoir sentit son corps se déplacer, elle bondit d'elle même.
Elle fila tel une flèche et atteint le plafond de pierres blanches dans lequel elle planta ses doigts pour s'y accrocher. Son autre main continuait cependant de tenir Asgar qui fut emporté avec elle dans son mouvement.

– J'ai déjà pu sentir quelque chose quand je courais après des papillons… peut être que si je te laisse aller, je pourrais éprouver quelque chose…

Elle lâcha soudainement Asgar qui tomba au sol avec lourdeur. Il resta immobilisé sur le sol, le corps encore foudroyé par la douleur. Ses côtes lui donnaient l'impression d'avoir été fracturées.

– Cours ! Cours ! Je suis sûre que ceci te donnera de la valeur !

Alors qu'il se remettait péniblement debout, les mains plaquées au sol, Asgar était prit dans un dilemme. Il avait quelque chose à protéger à l'étage plus haut, et le rejoindre semblait être une solution plus que viable. Cependant, si Azaly le poursuivait jusque là haut, serait-il capable de l'arrêter ? Il connaissait la réponse, et c'était la raison pour laquelle tenter de fuir et descendre pour éloigner la petite semblait être une bonne solution.

Il hésitait, et le fait d'entendre la fillette fredonner faisait monter son anxiété, c'était comme si la mort en personne gardait un œil sur lui, chantonnant comme pour lui rappeler sa présence.

Se mettant finalement debout, il poussa un cris plein de détermination, faisant sortir de sa gorge un de ces hurlement viril pour se donner du courage. Asgar se précipita vers les escaliers à toute vitesse. Son corps était comme, à demi mort, il ne sentait presque plus la douleur, comme si il agitait désormais de simples morceaux de chaire. Son combat contre Béatrice avait eu beaucoup plus de répercutions qu'il ne l'imaginais, et sa peur d'Azaly ne faisait qu'accentuer ce ressenti.

Une fois à l'étage du dessus, il se précipita vers sa chambre, qu'il avait mémorisé de sorte que, même couverte par la brume, il pouvait la rejoindre sans la moindre difficulté. Il était clair qu'il n'allait plus se battre dans l'optique de la vaincre, Azaly n'était pas quelqu'un quelqu'un que n'importe qui parmi les apprentis pouvait battre. Asgar était désormais décidé à remporter cet affrontement en accomplissant à la fois l'objectif d'Azaly et le sien.

Il freina sa course devant la porte de sa chambre et reprit son souffle devant elle, exténué. Un souffle qui dispersa la brume secoua ses cheveux, elle était déjà arrivée à lui, sa chance de fuir fut de courte durée, mais qu'importe il était à destination.

– C'est donc ici que tu as décidé d'en finir ?

– Ouais gamine… j'ai une mission et je dois l'accomplir.

– Oh ! Un but à atteindre !

– Oui, et je suis prêt pour "lui" à faire tous les sacrifices nécessaire.

– Qui est-ce ? S'agit-il de ce qu'il y a à l'intérieur de votre chambre ?

– Tu l'as vu hein… où plutôt aperçu…?

– C'est vrai.

– Eh bien oui, c'est lui… et comme je vais probablement mourir… j'aimerais que tu dises, avant que je ne meurs, quelque chose à une certaine personne… pas maintenant mais… quand le moment sera venu.

– Et comment je saurais que c'est le cas ?

– Quand elle sera prête… comme tu l'as vu, je penses que tu sauras quand la dite personne sera prête…

– Je n'en ai jamais vu des comme lui… c'est très étrange comme être.

– Quoiqu'il en soit, es-tu d'accord pour transmettre ceci ? Je ferai tout ce que tu voudras en échange…

– Peut être… mais si j'accepte… alors que je veux te voir mettre toute ta force dans tes coups et que tu donnes tout ce que tu as, pour qu'à ta mort, ta valeur soit optimale ! Et surtout… je veux te voir sourire…!

– Comme tu veux… fillette !

Asgar n'était pas sûr qu'Azaly accepte de transmettre son message, ses dernières volontés, cependant il avait fait son maximum pour cette fois. Azaly était une impasse qu'il ne pourrait franchir, il lui fallait alors il n'avait plus rien à perdre que de tenter le coup.

Il se mit en position de combat, expirant une dernière fois puis afficha un sourire large, presque arrogant, avant de foncer sur la fillette.

– J'arrive !!

– Je n'attendait que cela !

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