Chapitre 8 Partie 16
Swan fit la grimace quand Azaly apparut, les yeux braqués sur lui. Il n'avait pas eu l'occasion de voir autant que Miie où Ravana à quel point cette enfant était terrible, c'est donc sans surprise qu'il ne trembla pas un instant.
Elle était une interférence, mais rien de plus. Une pression de gâchette pour le pseudo justicier et une autre pour elle devrait mettre fin à l'histoire. Malgré tout il savait qu'Azaly n'était pas à prendre à la légère, c'est pourquoi le dialogue avant la mise à mort était pour lui une manœuvre obligatoire avec elle.
- Que puis-je pour toi ?
- J'aimerais comprendre ce que tu fais à Arthur...
- Je vais le tuer.
Ces mots si terribles étaient sortis de la bouche de Swan avec une facilité inquiétante. C'était comme si l'aventurier n'en était pas à sa première gâchette pressée pour abattre d'un coup. Azaly se mit accroupi et commença à réfléchir, troublée.
- Pourquoi ?
La question de la petite était comme emprunte d'un double sens à faire frémir. C'était comme si elle attendait une réponse assez satisfaisante pour décider où non d'aller éliminer son ennemi. Dans cette situation, l'aventurier ne pouvait pas se montrer comme étant le dominé, même face à elle.
- Parce qu'ici ce genre de chose est nécessaire... la somme de ses actions à menée à cette fin. Pour lui l'épreuve des îles devrait s'arrêter là.
Les paroles de Swan étaient emplie d'une froideur meurtrière. Il était évident qu'à ses yeux c'était le dénouement logique du destin d'Arthur. Le jeune héro lui avait peine à s'exprimer tant le court des évènements ne l'arrangeait pas. Arthur n'était pas un fervent mathématicien par essence mais il calculait, son cerveau brûlait de réflexions.
Où avait-il échoué, qu'est-ce qu'il avait mal fait pour en arriver là. Azaly était une variable plus que bienvenue dans cette situation, mais était-elle capable de régler cette situation. Plus que jamais, le justicier doutait de tout et tous, comme si il n'avait plus confiance en personne pour aboutir à une bonne fin. Azaly était puissante il était le mieux placé pour le savoir, mais il était aveuglé par son échec et la perte de deux de ses pions.
Bio était mort, ce qui retirait son don d'invisibilité aux flèches dont disposait Arthur dans son carquois. Avec lui avait été perdu la bombe ne possédant qu'une seule utilisation. Ces événements il ne les avait pas souhaité, et des perturbations dans son destin si magnifiquement tracé avaient mis à mal toutes ces espérances de se créer une quasi Timeline dorée.
Pendant ce temps, Azaly regardait toujours le garçon se torturer l'esprit sous la menace de l'arme de Swan. Elle était en proie à un dilemme, elle qui voulait savoir ce qu'on ressentait en voyant quelqu'un mourir. Pour que sa curiosité soit satisfaite encore fallait-il une victime, mais que faire quand on ne désirait pas voir cette victime se faire tuer. Azaly n'en était pas sûre et pour elle c'était un sérieux frein à sa soif de découverte qui s'imposait à elle.
La compagnie d'Arthur était agréable pour sûr, et comparé au masqué qu'elle avait massacré plus tôt, Asgar, il bénéficiait d'une bien plus grande place dans son esprit. Arthur était donc le candidat par excellence, la personne qui lui fallait pour expérimenter à son niveau le plus élevé, le concept de perte. Mais voilà, c'est justement parce-qu'il s'agissait d'Arthur qu'elle n'avait pas envie de le voir disparaître de cette façon.
La passivité d'Azaly intriguait Swan qui savait que cette petite n'avait de tel que son apparence. Il agitait sa main si légèrement que s'en était à peine perceptible, et si cela pouvait sembler être un simple réflexe pour lui c'était bien plus. Swan simulait, où plutôt répétait dans son esprit la marche à suivre pour que tout se finisse pour lui sans encombres. Par prudence il valait mieux être rapide de sorte à pouvoir abattre tout le monde et s'en sortir vivant.
La meilleure solution était vraisemblablement de commencer par tuer Azaly. Mais où tirer pour être sûr qu'elle meure avant de pouvoir tenter quoique ce soit, telle était la question. La tête où la poitrine il fallait faire un choix. Cependant au vu du melting-pot d'individus étranges chez les apprentis, qui sait si elle n'avait pas deux coeurs où un crâne renforcé par exemple.
Il manquait d'information à son sujet ce qui rendait la prise de décision compliquée, bien trop compliquée pour que ça ne l'énerve pas.
Un mâle alpha se devait d'être celui qui résout la situation, et de part son indécision il devenait l'égal d'un simple membre de meute.
Il n'en était pas sûr, mais sa fierté blessée par ses doutes lui faisait même croire que Ravana réglerai cela en moins de deux. Rien que d'y penser, il avait envie de presser la gâchette par pur plaisir, occultant le fait que toute cette réflexion est dûe à son ambition de s'en sortir vivant.
Le trio était rongé par la réflexion, torturé par le doute. Que ce soit Azaly, Arthur où Swan, les trois ne pouvaient s'empêcher de théoriser à l'excès. Il fallait que quelque chose se passe, quoique ce soit qui puisse débloquer cet instant figé, et ce quelque chose, c'était l'oublié plaqué contre le mur.
Sanda était celui que tous avaient mis de côté, trop occupés à penser pour remarqué un corps inerte contre la paroi. Il avait reprit conscience et alors qu'il allait réagir au quart de tour en voyant Swan, le revolver braqué sur son chef, le sportif réalisa alors qu'aucun regard n'était porté vers lui. Il avait aperçu Azaly à la dernière seconde, et sa cervelle aussi vive que ses muscles ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi Arthur était encore en vie.
C'était évident que Swan voulait aussi tuer Azaly, mais cette enfant avait un palmarès bien trop chargé pour qu'il pense pouvoir l'abattre simplement. Swan se sentait comme dans une impasse, et c'était un gain de temps réel.
Arthur lui était sans doute en train de cogiter pour tenter de trouver une solution qui l'arrange, une lumière envoyée par le destin pour lui assurer un avenir radieux. Azaly quant à elle était l'intrus de cette confrontation, un imprévu qui faisait dire à Sanda que d'une manière où d'une autre, elle et son chef étaient liés.
L'athlète était suffisamment en forme pour lancer une décharge et sauver son chef des mains du pistolero. Maintenant la question est de savoir comment l'atteindre et le foudroyer, avant qu'il ne presse la détente, action qui ne devrait lui prendre que quelques centièmes de secondes.
Sanda sentait lui aussi venir l'impasse, car il avait conscience que ce genre de coups était physiquement impossible. En supposant que sa foudre vise assez loin pour toucher l'aventurier, il lui faudrait néanmoins être aussi discret que possible dans ses mouvements. En était-il capable, ça il ne le savait pas.
En l'espace de quelques secondes, le grand dilemme du crime passa de trois à quatre acteurs, tous réfléchissant à leur prochaines actions. Tel un film au paroxysme de son suspense, la scène était comme en état de stagnation, comme pour sublimer d'avance le dénouement de cette complexe intrigue.
Qui allait mourir, qui allait survivre, seul le destin pouvait le dire. Et cette fois-ci, le destin n'était du côté de personne mais en même temps de tous. Un bruit de pas en direction des escaliers retentit, brisant l'espace figé qu'était devenu cette pesante impasse.
Un apprenti exténué et trempé jusqu'à l'os avançait d'un pas chancelant jusqu'à la pagode. Swan réagit le premier et braqua son arme sur Azaly, posa son pied sur Arthur, tout en gardant ses yeux rivés sur le nouvel arrivant.
Un guerrier ayant traversé vents et marées arrivait au milieu du monde nocturne. Il releva la tête et dévoila de surcroît son identité, bien qu'aucun d'entre eux ne la connaisse. Miiko venait de mettre fin à son long parcours du combattant, luttant avec le courant pour rattraper le bateau partit sans elle.
Ses bras avaient atteint leur limite, et ses jambes aussi. Guidée par les lumières du bateau, elle s'était lancée à la poursuite de cet objectif mouvant en ignorant complètement le monde qui l'entourait. L'eau était sombre, remuait sans cesse et des choses s'étaient collées à sa peau durant sa nage. Sans doute sa petitesse l'avait sauvée, car les bestioles luminescentes de la rivière étaient passées outre ce festin humain qu'une bouchée aurait conclu.
Le premier et dernier Cadeau de Han Allevister lui avait permit de tenir ces plus de 3 heures de nage. Qu'elle ironie que cet homme désormais prêt à la tuer à leur prochaine rencontre, soit celui qui lui ait épargnée le besoin de se suicider pour mettre fin à l'épreuve, rattraper le Ballistia étant physiquement impossible.
Elle s'arrêta à l'avant dernière marche de la pagode, dégoulinante et l'air sortie d'un monde affreux et morbide de part son expression. Miiko n'avait put mettre fin à ce long périple que grâce à la perte de vitesse progressive du bateau, et ça ne voulait dire qu'une seule chose.
- On... on est bientôt arrivé à la prochaine île...!
Elle s'affaissa d'un coup, lâchant tout son corps au niveau des escaliers. Trop faible pour rejoindre sa chambre, Miiko prit la décision d'enfin s'accorder du repos, sur l'une des grandes marches.
C'est donc les yeux rivés sur ce corps en plein début de sommeil, que le quatuor put se sortir de sa boucle. Swan se retourna brusquement, vérifiant que ses cibles étaient toujours en place, mais une anomalie était venue mettre son grain de sel.
D'une main ferme Sanda tenait le poignet de l'aventurier, déviant son angle de visé sur le côté pour s'assurer qu'il ne tire sur personne. Par chance il avait réagit vite, et la situation était maintenant à leur avantage.
- T'as perdu mec... lança Sanda.
Swan ne répondit rien, sentant que les choses prenaient une tournure désagréable. Il était préférable pour lui de se retirer.
- Je vous propose d'en rester là... histoire qu'il n'y ait pas de blessés...
- Et pourquoi on te laisserai filer ?
- Parce que mon flingue est équipé d'une batterie à énergie que je peux sacrifier au besoin et faire péter... ce sera peut-être pas suffisant pour tous vous fumer... mais fait moi confiance, y aura des handicapés dans votre bande après le pétard !
Sanda resta muet, laissant descendre son regard en direction d'Arthur sur lequel le pied de Swan était toujours plaqué. Pour les décisions du genre, le sportif laissait son chef avoir le dernier mot.
- On laisse ce looser partir Sanda c'est bon...
- Sûr ?
- J'ai gagné et il a perdu c'est tout ce qui importe...
Sans discuter davantage, Sanda poussa vers l'arrière Swan qui leva les mains pour montrer qu'il était inoffensif. L'aventurier partit, la mine déconfite et d'humeur à massacrer le premier venu. Il était partit avec un atout pour l'équipe et il revient seul et humilié.
Arthur se redressa lentement tout en ricanant, heureux.
- C'est pas possible d'avoir une chance pareille putain... le destin est avec moi y pas de doutes possible !
- Mmmh... mais du coup on fait quoi ? On va sur l'île ?
- Oui ! On va y aller Arthur et moi ! On a dit qu'on le ferait tous ensembles ! intervint soudainement Azaly.
Le justicier soupira, sûr de sa chance, mais pas encore assez pour s'opposer aux désirs d'Azaly.
- Je voulais pas y aller mais bon... pas le choix... laisse moi quelques minutes de pause et ça devrait aller.
- Super ! Je fonce là bas en première, rejoint moi vite !
L'enthousiasme de l'enfant faisait presque peine à voir mais aussi froid dans le dos quand on prenait le temps de regarder son œil manquant. Un orifice vide et sans vie qu'elle promenait avec tant de nonchalance, c'était glauque. Elle s'était faite crever l'œil il y a peu et pourtant il n'y avait déjà plus rien, comme si cet endroit était mort depuis longtemps. Si il s'agissait là du pouvoir, où plutôt des effets secondaires du pouvoir de Napolio, c'était d'autant plus vaccinant. Qui irait provoquer la colère d'un être capable de faire ça et plus encore.
La petite disparue d'un coup, secouant le corps des deux garçons en passant à côté d'eux à toute allure. Elle s'arrêta au bord du Ballistia, regardant sur le côté quelques instants avant de bondir et disparaître dans la nuit.
- Nous sommes arrivés sur l'île Angeluth ! À tous les apprentis vous avez 20 minutes avant que le Ballistia ne reprenne sa route !
Napolio, une fois sa harangue habituelle terminé porta de nouveau son attention vers l'île. Quelque chose de dangereux pour les apprentis se trouvait là bas, un intrus avec qui il ne pouvait pas interférer.
C'était frustrant mais en tant que professeur, il devait se plier aux règles de la formation. Il n'y avait plus qu'à souhaiter, que le voyageur de monde qui semblait dissimulé sur l'île, ne fasse pas un carnage...
J'espère que ce petit moment de suspense, cette partie et tout le chapitre 8 vous auront plu ^^
Ce fut long et si je me gourre pas j'ai passé 2 mois sur le chapitre 8. Ce fut une longue bataille pour beaucoup et l'épreuve des îles n'était pas encore terminée !
Comment c'était l'écrit ?
Le plus dur étant fait il me fallait clôturer le chapitre, sans pour autant donner aux lecteurs un simple fried chicken en guise de texte à se mettre sous la dent.
Du coup j'ai cherché un moyen de faire durer de façon efficace et logique la situation actuelle. Ce suspense digne d'un gun fight de série policière avec plusieurs adversaire braquant leur armes les uns vers les autres, voilà ce que je voulais retranscrire.
Tout le monde était dans un dilemme et chacun connaissant ses options faisait face à une impasse, j'ai joué la dessus histoire d'offrir un peu de contenu tout en continuant de montrer en action nos chers personnages.
Arthur est un cas particulièrement difficile à gérer, j'ai envie d'en faire un bon personnage mais c'est difficile de savoir si j'y arrive où non par rapport à ce que je fais avec lui. Je vais donc continuer de le faire avancer... À voir les ressentis par la suite.
Merci d'avoir lu n'hésitez pas à me faire part de vos commentaires sur le sujet je ferai au mieux pour y répondre :3
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