Chapitre 7 Partie 4
Le temps alloué pour l'exploration de l'île et la recherche des trésors qui y étaient disséminés arrivait bientôt à sa fin. 20 minutes constituait un laps de temps plutôt court, même pour parcourir une île aussi petite que Fosseïn, et ça, tout ceux sur l'île l'avaient compris. Ils n'avaient que peu de possibilités d'actions comparé à tout ce qu'ils devaient accomplir. Les monstres constituaient déjà une perte de temps, mais l'activité la plus chronophage restait cependant la recherche même des trésors dont les emplacements tantôt recherchés tantôt quelque peu tordus rendaient leur obtention laborieuse.
Parfois jusque dans des zones situées au cœur de l'île, où dans des sentiers difficiles d'accès, les localisations des trésors ne manquaient pas d'originalité, surtout quand l'un d'entre eux n'était trouvable qu'au fond d'un cadavre.
Ce fut une vicieuse course contre la montre dont la mise en scène et les conditions lui donnait un abject goût d'objectif irréalisable. Cependant ces conditions frustrantes n'empêchèrent pas les chasseurs sur l'île de produire des résultats plutôt surprenant.
Sur un total de 7 trésors situés sur l'île Fosseïn, 4 ont été trouvés. Le premier incrusté dans un rocher, le second bien dissimulé dans le fond des marécages, le troisième coincé dans la gueule d'une bête et le quatrième caché dans le labyrinthe de squelettes de l'île.
Avant même la fin du temps, les téméraires allés sur l'île revinrent tels des héros partis braver l'impossible.
Sur le pont du Ballistia attendait assis jambes croisées Napolio qui buvait en silence une tasse de thé.
Personne d'autre que lui n'était présent pour les accueillir, après tout à quoi bon. Tout le monde avait imprimé en lui les règles de cette épreuve qui, d'un certain point de vue n'avait pas encore commencée.
La règle la mieux comprise par tous était bien évidemment la carte blanche accordée par Napolio vis à vis de leur actions sur le Ballistia. Ils pouvaient faire ce qui leur plaisait et même recourir au vol où au meurtre. Cette liberté renforçait considérablement le risque d'aller chercher des trésors sur les îles. Mettre sa vie en jeu pour espérer trouver des artefacts qui n'importe qui pouvait voler dans le navire en avait sans doute refroidit plus d'un.
Showeï fut le premier pionniers des apprentis à fouler le pont sur le chemin du retour. Il se dirigea le premier vers Napolio tandis que les autres n'étaient pas encore arrivés.
Il s'arrêta à côté du conquistador écarlate puis s'inclina avec respect avant de poser à terre le genou puis de présenter à Napolio ce qui s'apparentait à une lanterne de forme sphérique. Cette lanterne de métal doré contenait des petits éclats lumineux allant s'entrechoquer les uns sur les autres et parfois percuter sans un bruit la paroi en verre épais de la lanterne.
Elle avait un aspect lourd dans son design et les cercles de métal dorés qui l'entouraient accentuaient ce côté massif.
– Puis-je recourir à votre expertise afin de connaître la nature de cet artefact ? demanda humblement Showeï comme si plus qu'un enseignant il avait en face son maître.
– Laissez moi le voir de plus près. répondit Napolio en déposant son thé à côté de lui.
Sans contester ni dire quoique ce soit, Showeï remit à Napolio la lanterne. Ce dernier la palpa délicatement, et à son contact les éclats lumineux contenu dans la lanterne se mirent à s'exciter, accélérant les mouvements de façon presque incontrôlable.
Il ne fallut à Napolio que quelques secondes pour analyser le trésor qu'il avait entre les mains avant de le rendre à son nouveau propriétaire.
Il reprit sa tasse de thé l'air de rien mais se tourna vers Showeï qui n'osait même pas le regarder en face.
– Il s'agit de la lampe des lunes, un trésor qui te sera fort utile à l'avenir, quand à son utilisation…
Azaly arriva sur le pont avec Arthur derrière elle tandis que quelques mètres plus loin encore suivaient les bêtes d'Azaly, ses soldats cadavérique liés à elle par ses fils tout juste visibles dans l'obscurité.
Son aigle suivait sa maîtresse depuis les cieux, portant à l'aide de ses serres quelque chose d'imposant.
Une fois sur le pont, elle fixa la grande surface vide. Il n'y avait personne, seulement un homme assis sur un tapis rouge à motifs oranges buvant son thé.
Azaly sourit alors en voyant Napolio tout seul sur le pont du Ballistia. En aucun cas contrariée contre lui, elle donnait même l'impression d'être de bonne humeur en le voyant. Napolio à l'inverse était totalement impassible.
Azaly marcha jusqu'à lui avant de s'accroupir pour lui faire face. Presque provocante de par son expression on croirait qu'elle se moquait de lui comme si il était censé l'avoir tuée mais que par miracle Azaly était encore en vie.
– Mon petit groupe ne pose pas de problème ? demanda Azaly en pointant du doigt le groupe de morts vivants qui formait sa suite.
– Aucun. répondit calmement Napolio en terminant sa gorgée de thé.
– Super ! s'exclama Azaly enjouée en battant des mains.
Azaly se releva puis se prépara à partir quand elle s'arrêta soudainement, quelque chose lui étant revenu à l'esprit.
– Et laisser le trésor dans cet état ne dérange pas ? interrogea Azaly en pointant du doigt l'aigle qui portait l'énorme chose dans les airs.
– Pas du tout, vous êtes responsable de ce que vous amenez sur le navire, ça ne me concerne pas. répondit Napolio.
– T'es le meilleur ! remercia alors Azaly.
Les mots d'Azaly firent froncer les sourcils de Napolio, ils étaient si sincères mais également entouré d'un voile de gentillesse qui n'était pas censé lui être adressé au vu de leur relation actuelle.
Après avoir posé sa tasse de thé, il fixa intrigué Azaly qui rejoignait son singulier convoi de monstres Maccabées.
Napolio comme tous les professeurs savaient qu'Azaly était un être anormal, même pour eux qui possédaient un pouvoir aussi grand et vaste. Cependant, plus il l'a regardait, plus la désagréable impression que cette enfant cachait beaucoup plus que ce don étrange de mimétisme voire quelque chose de bien plus complexe. Azaly lui faisait l'effet d'un passage vers une autre dimension dont il ne connaissait que le début.
À bien y réfléchir, Napolio se demandait si c'était une bonne chose que cette fille devienne voyageuse. Sa neutralité vis à vis des apprentis n'était pas aussi valable pour elle qu'il voyait déjà comme une sérieuse menace.
Malgré tout, il n'avait pour le moment pas le temps de continuer à cogiter là dessus. Dans quelques secondes, le temps alloué pour aller sur l'île allait prendre fin. La mort n'attendait pas ceux arrivant en retard, en effet au bout du temps imparti, le Ballistia allait tout simplement reprendre sa route. Libre donc aux plus téméraires de vouloir revenir un peu après la deadline, ils devaient être prêt à rejoindre le bateau par leur propre moyen sous peine de devoir rester coincés sur l'île.
Napolio prit une grande inspiration puis usa de son imposante voix pour se faire entendre de tous, tel un homme à la vigie où un crieur public.
– Le temps est écoulé ! Le Ballistia va dès à présent se mettre en route !
En accord avec ses mots, le navire se remit alors en marche. Il ne lui fallut que quelques minutes pour commencer à distancer l'île qui disparaissait maintenant petit à petit.
Azaly pendant ce temps siffla alors, faisant descendre l'aigle au sol. À l'aide de ses serres, ce dernier tenait fermement l'énorme rocher dans lequel se trouvait le fameux trésor. Azaly n'y avait quasiment pas touché si ce n'est pour le déterrer.
Guidant la bête au dessus du pont, elle lui désigna comme point d'atterrissage, toute une zone quelques mètres avant les escaliers menant à la pagode.
Le rocher fut déposé avec lourdeur au sol, son poids important le rendait difficile à porter, même pour cet oiseau dont les muscles avaient été fortement atteint par l'effort qu'était celui de devoir transporter ce gros cailloux jusqu'ici. Cependant cela importait peu, un mort vivant n'avait pas besoin de s'inquiéter de l'état de son corps.
Un fois le rocher posé, Azaly sauta dessus, alors que l'aigle reprit de la hauteur, et s'allongea sur le dessus du caillou quelques instants. Elle semblait satisfaite, chose qui ne faisait qu'inquiéter Arthur resté à l'écart.
Il se demandait quelle décision il devait prendre. Azaly était ailleurs en ce moment même, n'était-ce pas le moment propice pour partir ?
Arthur hésitait énormément, se demandant si il pouvait seulement échapper à l'attraction invisible de cette enfant.
Il jeta un œil à ce qui se trouvait dans ses mains, le trésor trouvé dans la gueule d'une créature de Fosseïn, créature devenue un fidèle servant d'Azaly qui n'eut aucun mal à l'éliminer dès les premières secondes de ce qui était censé être un affrontement.
Il s'agissait d'une boîte en métal sombre avec, incrusté au centre de chaque faces, une pierre précieuse.
Malgré le vent presque frigorifique qui venait frapper sa peau en continu, il suait à grosses gouttes à la manière d'un disfonctionnement corporel. Cependant ce n'était ni une maladie, ni quoique ce soit d'anormal mais quelque chose de bien plus primitif, la peur.
Il savait très bien ce qu'il avait entre les doigts, un cadeau d'Azaly qu'il n'avait pas pu refuser, elle avait préféré garder le rocher pour lui laisser plutôt ce cube. Napolio lui avait expliqué son fonctionnement, et suite à quoi, Arthur avait bien conscience des risques qu'il courrait avec ceci. Mais que faire, le donner ? Quelle raison serait valable pour pouvoir le remettre à quelqu'un ? Quelle personne censée comprendrai qu'on veuille lui donner un artefact pour lequel on avait bravé la mort sur une île hostile, il fallait se rendre à l'évidence, Arthur était comme condamné avec ça entre les mains.
Peut être l'abandonner était une bonne solution. Pour Arthur ce fut la seule envisageable.
Il se dirigea d'un pas pressé en direction de la pagode, faisant aussi peu de bruit que possible pour ne pas attirer l'attention d'Azaly qui était toujours installée sur le rocher tandis que les bêtes étaient complètement inanimées, faute d'impulsions pour les stimuler.
Arthur passa à côté du rocher puis emprunta les escaliers toujours en silence. Il arriva jusqu'à la porte d'entrée quand un frisson parcourut sa moelle épinière. Azaly se tenait derrière lui accroupie sans dire un mot. Quand les premiers sortirent, ils lui firent l'effet d'une forme de supplications indirecte.
– Tu t'en vas ? demanda Azaly.
Arthur ne répondit rien, il sentait dans le ton d'Azaly qu'elle n'était pas prête à recevoir une réponse affirmative. Arthur se mordit les lèvres et balbutia des paroles incompréhensibles en guises de réponse.
– Tu t'en vas ? redemanda Azaly se faisant plus insistante.
– je…
Il n'osait pas répondre, la gorge nouée par la peur. Azaly derrière lui donnait l'impression de vouloir dévorer purement et simplement sa volonté de lui dire ce qu'elle n'avait pas envie d'entendre. Arthur ferma les yeux et tenta de faire un pas, prêt à s'enfuir à toute jambes.
– Tu t'en vas ? continua Azaly obstinée.
Arthur, sans répondre, fila tout droit, prêt à fuir n'importe où si nécessaire pour ne pas affronter Azaly. Son cerveau était prêt à donner une réponse, mais son cœur lui était déjà réduit à l'état de cendres. Consumé de l'intérieur par l'effroi il ne se sentait plus capable de rien.
Un bruit sourd retentit quand Arthur frappa son visage contre la porte qu'il n'avait même pas pensé à ouvrir avant de retomber à terre.
Son nez était douloureux, et ses idées plus très claires, cependant il put voir la tête d'Azaly au dessus de la sienne. Elle attendait toujours une réponse de sa part, mais en réalité avant même le début de leur échange, Arthur avait déjà perdu, car dès le départ, il n'était pas du tout prêt à prendre la moindre initiative.
Il fondit en larmes sans crier gare, la boîte toujours dans ses mains puis mentit ouvertement, à Azaly et à lui même.
– Non, je ne partirai pas… lâcha t'il comme une parole désespérée.
Il n'y avait aucune conviction dans ses mots, mais Azaly avait déjà entendue ce qu'elle voulait, inutile donc de d'éprouver le poids de ses dires.
Tandis qu'un garçon faible de corps et d'esprit exprimait par ses larmes son lourd fardeau et qu'une fillette contemplait les cieux la tête pleine de d'idées, le Ballistia faisait route en direction de la prochaine île, Cortesma.
Merci encore d'avoir lu le chapitre ! J'espère qu'il vous aura plu :3
Comment c'était l'écrit ?
Ce chapitre fut assez simple de conception, j'ai profité du retour des personnages pour de nouveau mettre en scène le parfait guerrier parmi les apprentis, Showeï. Ce personnage sera assez présent dans le scénario et je tente de faire au mieux pour le rendre intéressant bien qu'il n'y ai pas encore beaucoup de scènes avec lui contrairement à Ravana où Miie je veux dire.
Les trésors seront assez utiles que ce soit prochainement où plus tard, j'avoue avoir cogité un peu pour savoir que remettre à qui afin de ne pas trop perturber mes plans.
La dernière grosse partie du chapitre fut ce moment simple en apparence, partit d'une question somme toute banale, question à laquelle vous et moi avons sans doute déjà répondu dans notre vie. Cependant voilà, nous avons là Arthur, un personnage enchaîné par beaucoup de complexe dans sa vie et c'est là dessus que je voulais jouer, une question à laquelle il aurait pu répondre en un instant, mais que quelqu'un comme lui n'a pas su affronter. Je tente de faire au mieux pour que ce personnage soit sympathique à voir quoique actuellement très passif, j'ai hâte de pouvoir lui donner une utilité véritable dans l'avancement de l'histoire qu'il subit plus qu'autre chose.
Enfin, j'espère que ça vous a plu, et je vous dis à demain pour la suite :3
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