Chapitre 7 Partie 12


Kayle, Sasha et Damiens étaient rassemblés avec leurs autres camarades, dans l'une des grandes chambres de la pagode, celle de Béatrice, qu'elle occupait avec les enfants. La tension était à son comble, et ce pour une raison simple, Isaac était mort.

Leur grande équipe était en réalité bien plus que cela, et le destin les avait tous rapprochés dans leur monde d'origine. Depuis, malgré le fait que quasiment aucun d'entre eux n'avait le moindre lien du sang, tous étaient unis par les évènements, et ce même à Avalenscia.

La grande famille Third, nom donné par ceux qui l'avaient formés, était composée de Arthuro, surnommé Arthur, Marie et Zoé, les plus jeunes ayant respectivement 7 ans, 9 ans et 12 ans. Viens ensuite les deux adolescents, Kim et Kayle ayant respectivement 16 et 17 ans. Il y avait enfin les adultes, Béatrice, Sasha, Damien adultes aux alentours des 25/30 ans pour le couple et la quarantaine pour Béatrice, quant à Isaac il avait dans la trentaine.

Tous étaient assis dans la chambre, silencieux, tandis qu'Arthuro dormait dans les bras de Marie, que Kim écoutait de la musique via un MP3 et que Zoé lisait dans son coin à l'écart, un livre à la couverture bleue qu'elle avait demandé à Pyrius.

Cette chambre était spacieuse, comme toutes celles de la pagode. Elle disposait d'un grand lit quasi royal avec de grands draps impeccables, de plusieurs armoires de rangements, d'une chandelier situé au plafond et d'une somptueuse salle de bain en plus d'un magnifique bureau. La pagode respectait sa promesse de lieu prônant le confort, tout respirait la classe et le luxe dans chacune des chambres.

Allongée sur le grand lit de la chambre, Sasha se massait le front de ses doigts, stressée, tandis que Damien était assis sur une chaise passant sa main sur le bleu qu'il avait eu à cause du coup d'Isaac. Kayle de son côté se mordait les doigts frénétiquement, tapotant du pied en rythme pour se calmer.

Béatrice jeta un coup d'œil aux enfants qui dormaient à poings fermés sur le second lit de la chambre. Elle joignit alors ses mains et agitait nerveusement ses doigts.

– … donc si je comprends bien, vous avez été pris au milieu d'une bataille, êtes parvenus à vous échapper, et Isaac n'a pas pu revenir dans le bateau…? conclut-elle.

– Grosso modo ouais… et même si par chance il est encore en vie j'ai même pas envie de savoir, ce fils de pute nous prend pour ses larbins ça m'a gavé ! Je préfère me dire qu'il est mort et basta ! s'écria Sasha en se relevant brusquement.

Béatrice la pria alors de baisser d'un ton en pointant du doigt les enfants qui dormaient.

– De toutes façon… je vois pas comment il pourrait revenir, à moins qu'il y ait une échelle où un truc du genre, il va juste rester sur l'île, où peut être mourir dans le fleuve… supposa Kayle.

– Bon ! Assez parler de lui là ! On fait quoi maintenant ? demanda Damien.

– J'avoue on a plus que deux personnes capables de se battre… pour les trésors c'est morts si on tente d'aller dans les îles, on fait clairement pas le poids face à des monstres comme ce Han Allevister. souligna Sasha.

– On est d'accord là dessus, acquiesça Damien, perso je vois pas d'autre solution de se la jouer stratégique dans le bateau pour rafler des trésors et éliminer la concurrence au passage.

– Vous n'êtes pas sérieux ? Nous avons laissés beaucoup de choses derrière nous pour fuir la violence de l'Europe, ce n'est pas le moment de sombrer de nouveau dans la frénésie du meurtre ! Quoique vous fassiez, tant qu'il s'agit de devoir tuer quelqu'un je m'y oppose ! lança Béatrice furieuse.

Par la force de sa voix, la femme réveilla les deux enfants qui dormaient. Marie enleva ses bras autour d'Arthuro puis se redressa en frottant ses yeux, le petit garçon lui roula de l'autre côté pour tenter de retrouver le sommeil.

– Qu'est-ce qui se passe, pourquoi t'es fâchée Béa ? demanda Marie une expression confuse sur le visage.

– … les inutiles de services sont réveillés… marmonna alors Damien.

Béatrice se retint d'intervenir vis à vis de la remarque de Damien puis s'empressa d'aller rallonger Marie. Elle n'avait pas envie que cette enfant encore innocente assiste à cette discussion d'adultes. Des propos qu'elle ne voulait pas les laisser écouter fuseraient sans doute dans ce débat.

– Désolé pour le bruit… rendort toi, tout va bien… rassura Béatrice.

Tandis qu'elle berçait par d'agréables paroles la petite Marie, Sasha détourna le regard de la scène, écoeurée de ces enfants que l'endoctrinement qu'elle avait reçue forçait à voir comme des proches.

Béatrice réussi finalement à faire dormir Marie, alors qu'Arthuro lui s'était déjà abandonné au sommeil.
Elle prit ses distances avec le lit où dormaient les bambins puis lança un regard désapprobateur aux deux autres adultes de la pièce.

– Bon c'est pas tout ça mais admettons qu'on suive ta voie de pacifiste, comment on fait si jamais on se fait attaquer ? On fui et c'est tout ? Vu que ma-dame est contre la violence ! interrogea Sasha.

– On trouvera une solution ! protesta Béatrice gênée.

– Tu, va trouver une solution ! Je refuse de me faire massacrer par d'autres qui eux au moins ont compris qu'on est pas venu ici pour répandre la paix ! Tu l'as vu comme nous tous, le prof Napolio était bien décidé à tuer la gamine parce qu'elle le saoulait, et Zoreïphan lui même lui a crevé l'œil en punition ! vociféra Damien.

– C'est leur mode de vie, ces hommes ont pris la voie de la violence ! Nous ne pouvons pas tomber dans ces travers ! Je regrette déjà de vous avoir laissé partir avec cet abrutis d'Isaac, ce sauvage ne jurant que par la violence est une mauvaise fréquentation ! rétorqua-t-elle.

Sasha se leva soudainement du lit et traversa la pièce à grands pas pour rejoindre Béatrice. La jeune femme saisit le vêtement oriental de son aînée, un cadeau de sa famille d'origine indienne, et lui jeta un regard sombre et cruel.

– Écoute bien pauvre folle hypnotisée par le programme, on est venu dans cet endroit rempli de bêtes féroces et de types chelou pour se construire une nouvelle vie ! Moi tu vois je suis complètement d'accord avec Napolio, ceux qui comprennent pas leur place on s'en débarrasse et basta ! Ici on va pouvoir devenir des êtres quasi divin comme les profs, je vais m'éclater, casser la figure de qui je veux et faire ce que j'ai envie, alors me met pas dans le même panier que toi, ou à la moindre occasion je te renvoie dans la chute où on a failli tous clamser ! rugit Sasha.

– Bien dit bébé, rien à foutre d'eux, on va faire ce qui nous plaît ! Cette famille de merde construite à la glue on la voulait pas alors foutez nous la paix. acquiesça Damien en se levant.

Sasha se dirigea vers lui et les deux s'embrassèrent passionnément, comme pour provoquer Béatrice qui fermait les yeux à la vue de cette dépravation.

– Aller mon Dami, on se barre de cette chambre qui pue comme le monde de merde qu'on était censé avoir quitté ! lança Sasha.

Main dans la main ils quittèrent la chambre de Béatrice, claquant la porte en bois massif à leur sortie. Kayle était resté muet devant cette scène brutale, qui lui rappelait les disputes du genre qui se déroulaient d'une manière similaire, jusqu'à l'arrivée d'Isaac qui mettait fin à tous les débat par l'autorité de son arme à feu.

Il se tourna vers Béatrice qui ruminait, furieuse, et le dos tourné, jouant dans ses mains.

– Ça va..? s'essaya Kayle.

– Mon aimé Andros que dois-je faire de ces enfants insupportables et désobéissant…? marmonna-t-elle d'une voix effrayante.

Kayle fronça les sourcils et se leva lentement pour s'approcher de la matriarche qui semblait ailleurs.

– Béatrice…? murmura Kayle inquiet.

– Le seul moyen est de les soumettre par la voix d'Andros ! Où ces parasites de notre bien heureuse société iront corrompre les merveilleux préceptes qui nous ont toujours préservés ! s'exclama-t-elle en faisant sursauter Kayle.

L'adolescent recula, apeuré, comprenant que la matriarche des Third était entrée en état de crise. À leur arrivée à Avalenscia elle était totalement différente, c'était la Béatrice non formatée, laissant paraître son caractère enfouis. Celle-ci, c'était la version éduquée et endoctrinée par maison des matriarches, celle qui avait entendu la voix d'Andros.

Béatrice saisit avec force les épaules de Kayle, qui resta pétrifié sur place alors que l'indienne le fixait intensément. Il savait ce qu'elle avait en tête, et l'idée seule de redevenir celui qu'il ne voulait pas être, par la seule domination psychologique de celui qui, dans leur monde, métamorphosait la société en changeant cœur et esprit, l'horrifiait au plus haut point.

Un bruit soudain attira son attention et celle de Béatrice, Kim venait tout juste de s'enfuir en courant de la chambre. Elle avait senti que la situation commençait à se gâter.

– La voix d'Andros te mènera dans le droit chemin !

Les yeux de Béatrice étincelaient de détermination, c'était terminé, elle avait reprit sa nature de matriarche, comme la société le lui avait apprise.

Kim marchait d'un pas rapide dans le couloir circulaire de la pagode. De la musique dans les oreilles elle tentait d'étouffer son anxiété grandissante vis à vis de la situation de leur groupe. Béatrice n'était pas une mauvaise personne, loin de là, juste une victime aujourd'hui bien trop conditionnée. Damien et Sasha non plus n'étaient pas de mauvaises personnes, leur réaction était dû à un énième trop plein qu'il ne fallait déverser en allant ouvertement à l'encontre des règles que prônait Béatrice. Ils avaient été placés dans force dans ce navire sortie que dans leur monde, on appelait joliment "famille".

En réalité personne dans cette famille n'était mauvais, tous avaient leur petite histoire et devaient cohabiter ensembles. Quelqu'un d'extérieur à la situation penserai qu'il suffirait de se détacher de ce système plus contraignant qu'autre chose, mais voilà, ils n'en étaient pas capables. Même Sasha et Damien, eux qui criaient le plus fort leur désir de s'affranchir de ce groupe, étaient liés au fond d'eux par cette voix surnaturelle qui leur ordonnait de rester en place, de ne pas briser ce que l'autorité avait bâtit. Même eux belliqueux par dessus tout ne pouvaient s'y soustraire et tout simplement faire leur route.

Il était ironique de réaliser que c'est par ces ordonnances gravées dans leur cœur, affectant un peu où considérablement l'être, que leur famille factice ne volait pas en éclats.

Kim pensait comme le couple, elle avait été forcée, et ne parvenait pas à s'intégrer. Elle aurait voulu s'envoler et battre de ses propres ailes, mais c'était peine perdue, tout ce qu'elle pouvait faire, c'était se plonger dans quelque pour se couper du monde, à l'instar de Zoé oui et sa passion pour la lecture.

La musique était toute sa vie, une bouée de sauvetage qui lui permettait de conserver son identité, son caractère et sa manière d'être. C'est pourquoi elle en écoutait souvent, voir en permanence, de peur de perdre peu à peu la raison au beau milieu de ces gens en qui elle voyait du bon, mais qu'elle n'appréciait pas.

Sa marche commença soudainement à ralentir, sa vue devenait floue et sa respiration difficile. Elle stoppa ensuite la musique dans ses oreilles pour se concentrer sur ce qu'elle voyait, c'était à peine perceptible, mais de part ses symptômes, il n'y avait pas de place pour le doute.

Un nuage blanc presque transparent flottait dans les airs, envahissant le couloir. C'était un gaz, puissant et aux effets presque instantanés. Kim se mit à reculer, main sur la bouche et le nez afin de retourner dans la chambre. Son nez commençait à saigner, et sa gorge la brûlait de plus en plus.

Elle dit volte face et courut pour se diriger vers la chambre quand des bruits de pas approchèrent à grande vitesse derrière elle. Cependant son oreille, droguée au sons et mélodies, ne put parfaitement assimiler ces bruits à des pas. C'est donc sans prendre conscience de ce qui lui courait après, qu'elle continua sa course jusqu'à la chambre.

Les pas frappaient le sol avec force, preuve de la puissance de celui qui se sprintait derrière Kim. L'individu traversa le nuage de gaz à la vitesse d'un bufle et se jeta sans hésiter sur Kim qui fut violemment plaquée au sol.

Étendue par terre la bouche grande ouverte, désireuse de refaire son stock d'oxygène après cette course à pied la respiration bloquée, Kim inspira en un instant une énorme bouffée de gaz. Se tenant sur elle, plaquant ses bras au sol de ses mains, un inconnu au corps taillé et à la tenue tribale, affublé d'un masque rouge terrifiant la fixait.

Kim sentait son rythme cardiaque accélérer, et sa perte de sang refusait de ralentir de sorte que la mort par hémorragie était à prévoir. Elle tenta vainement de lutter, comprenant rapidement que la force de son opposant lui était clairement supérieure, quand ce dernier lâcha ses bras pour saisir son cou.

Les mains du masqué serrèrent son cou avec force, broyant ce dernier petit à petit. Kim n'avait quasiment plus aucune force pour lutter tant le gaz l'avait affaibli, et au bout de trente secondes de luttes, son cou fut complètement broyé, et avec, sa colonne vertébrale. L'étranger se releva alors, laissant une déformation affreuse sur le cou de sa victime, avant de prendre la fuite en courant, puis disparaître dans le nuage de gaz qui gagnait de plus en plus en opacité.

Eh voilà pour cette douzième partie du chapitre 7 qui arrive bientôt à sa fin !

Comment c'était l'écrit ?

Que dire si ce n'est que ce chapitre était délicat à écrire. Aller récupérer une joyeuse clique intégrée depuis maintenant des mois dans le récit, et qui plus est assez peu utilisée, était très délicat, surtout vu ce que je voulais en faire.

La famille Third ne porte pas ce nom pour rien rassurez vous, et une histoire assez unique se cache derrière eux. Je me suis dit que le mode facile des personnages prend fin petit à petit. Comment ça "mode facile" ? Eh bien n'avez vous pas remarqué l'abondance d'êtres plutôt humains dans la formation ? Aux dernières nouvelles il n'y en a qu'une poignée qui ne le sont pas. J'estime que c'est là une petite facilité que je me suis permise. Et elle s'arrête là.

Pour tout vous dire je prévois des background peu orthodoxes pour ces chers humains. Comme vous vous en doutez déjà, Miie, Ravana et Miiko viennent d'époques plus... Médiévales, à coup d'épée, arcs et flèches. Eh bien j'ai décidé d'aller plus loin avec d'autres personnages comme Han, la fameuse famille Third, le groupe de camarades ( Alfred, Valentin, Vanessa et co )... Bref faire en sorte qu'ils aient un passé un minimum profond quoiqu'un peu ... "Wow qu'est-ce que ça veut dire ?!"

Pour notre chère famille, j'ai encore du boulot pour les développer comme il ce doit, je dirais même que par la suite certains personnages sortiront de l'ombre pour se faire mieux connaître !

Merci d'avoir lu ça fait plaisir de vous voir après bientôt 300 pages X), si vous avez des questions n'hésitez pas :3

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