Chapitre 4 Partie 5

Anne, toujours allongée sur sa plateforme avec son MP3 avait monté le son de la musique pour ne pas entendre les cris de ceux en bas. Elle n'avait pas le cœur à exiger d'eux un silence complet alors qu'ils se contentaient d'exprimer par des hurlements de terreur leur souffrance psychologique, contrairement à Pyrius qui n'avait pas suffisamment de cœur pour se retenir de le faire.

L'enceinte miniature qu'elle avait placé à côté d'elle était l'une des nombreuses aptitudes sonores dont elle disposait. murderous illusion était une capacité à but létal capable d'affecter un grand nombre d'individus.

Elle reposait sur un principe simple. Grâce à une sonorité à peine audible mais que l'inconscient pouvait cependant percevoir, émise par l'enceinte miniature, des illusions du passé des victimes surgissaient avec un but simple : tuer celui qui les a faits apparaître.
Il y avait cependant quelques détail qui faisaient toute la nature unique de cette capacité, à commencer par les illusions elles mêmes.
Les victimes pouvaient les toucher et les ressentir, comme si elles étaient réelles.
De plus, les victimes des illusions étaient les seules à pouvoir les voir et les sentir, sachant que leur perception elle même de la réalité s'en retrouvait modifiée. Inconscient de leur réels actes, les victimes se retrouvaient en complètes symbiose avec l'illusion au point de voir leur vision de leur actes dissociée de leurs faits et gestes réels.

Le deuxième point important au sujet de murderous illusion était la manière dont les illusions tuaient leurs victimes. Plutôt que de les affecter directement, les illusions sont faites pour conduire leur victime vers quelque chose qui les tue.
En l'occurrence le moyen le plus facile de mourir étant la chute due au non contrôle des émotions, les illusions prennent la forme de ce qui fera au mieux réagir les victimes sur le plan psychologique.

Telle était la capacité qui torturait l'esprit des participants de l'épreuve.

Du moins tous à l'exception d'une personne, et cette personne c'était Azaly.

Cette enfant avait un avantage contrairement à tous ceux présents autour d'elle, celui de n'avoir dans son fort intérieur, aucun souvenir et aucun événement capable de l'ébranler de sorte à causer sa chute. Azaly observait intriguée, les gens autour d'elles étaient plongés dans quelque chose qu'Azaly avait du mal à cerner. Elle n'avait pas encore pleinement conscience de ce qu'était le principe de folie. Cependant, elle n'arrivait pas à coller cette attitude à un principe qu'elle connaissait. Ces gens n'avaient pas l'air heureux, alors peut être était-ce de la tristesse comme ce qu'elle avait ressenti par le passé. Mais ce n'était pas tout à fait de la tristesse non plus, c'était quelque chose de plus étrange, plus aléatoire et moins fixe que l'idée qu'Azaly se faisait de la tristesse.

Azaly était confrontée à un nouveau mystère, et ce dernier était assez intéressant pour qu'elle prenne la décision de mener l'enquête pour en savoir plus à ce sujet.

Azaly, qui était assise, se leva et décida de se diriger vers la personne la plus proche d'elle, à savoir le garçon à qui Anne avait parlé.
Il était étendu sur le sol crevassé qui menaçait de s'effondrer, tout en restant cependant dans un état précaire qui ne semblait ni s'améliorer ni empirer, recroquevillé sur lui même les mains sur la tête, il poussait des gémissements silencieux en continu. Non pas comme si il voulait réellement étaler son désespoir, mais plutôt que ce dernier était si grand que malgré sa détermination, un excédent parvenait quand même à ressortir.

Azaly s'approcha alors de lui puis se mit à genoux.

– Tu peux me dire qu'est ce qu'il y a ? demanda Azaly en touchant le garçon.

Ce dernier n'eut aucune réaction, comme si il n'avait rien entendu. Azaly, qui s'attendait à une réponse le toucha alors de sa main.

– Tu peux me dire qu'est ce que tu as ? demanda de nouveau Azaly.

Le garçon ne donna aucune réponse et ne réagit pas non plus. Ce n'était pas vraiment le résultat qu'Azaly espérait mais c'était tout de même un constat très intéressant à ses yeux. Un cap venait d'être franchi et son enquête pouvait avancer, c'était les seules choses qui avaient de l'importance.
Pour Azaly actuellement, cet état de tristesse engendrait une sorte de torpeur chez la victime. C'était comme ça qu'Azaly voyait cette situation.

Le sol sous le garçon allait se briser d'un instant à l'autre scellant son sort, mais ce n'était pas la préoccupation d'Azaly qui désirait toujours en savoir plus. Mais si parler et toucher ce garçon ne suffisait pas à attirer son attention, que fallait t'il faire ?
Azaly voyait ce jeune comme une personne fragile, qu'il ne valait mieux pas tenter de bouger trop brutalement. Azaly qui se savait encore dans les balbutiements de la subtilité et de la douceur, préféra tenter de trouver une autre solution au problème.

Elle s'assit donc à côté de celui qui jouissait actuellement de son intérêt et se mit à réfléchir en silence, tout en faisant plusieurs mimiques qu'elle jugeait indispensables pour penser de façon optimale.

Jeté en tous sens par ses bourreaux, Sanda ne pouvait que protéger son visage à l'aide de ses bras, au prix de laisser le reste de son corps sans défense.
Les bleus sur son corps ainsi que les blessures représentaient des années de racismes à son encontre qui lui avaient forgé un corps taillé par les coups qu'il avait reçu tout au long de sa jeunesse.

Du haut de ses 19 ans, il avait vécu autant voire pire que d'autres qui approchaient déjà la trentaine voire la quarantaine.
Dans son monde à lui, avoir des épines sur le corps et un troisième œil sur le bas du front était un véritable malheur social. Posséder ces différences physiques suffisait à voir son avenir professionnel détruit, toutes les portes fermées et l'entièreté de sa vie réduite à néant. Sanda croyait que ce n'était qu'une simple infortune qui ne saurait entacher son existence, mais il avait faux sur toute la ligne. Ses poings et sa hargne n'étaient pas suffisant, tous ses efforts réunis ne pouvaient pas lutter face à la haine aveugle du monde. Il l'avait appris en payant de son propre corps dont les meurtrissures montraient toute l'étendue de la méchanceté de ceux qui l'avaient entourés.

Ce monde pourri il n'en voulait plus, ce monde peuplés d'idiot il n'avait plus aucun regret de le quitter.
C'est en homme résigné, et n'ayant rien derrière son dos que Sanda avait mit les pieds à Avalenscia, jamais il n'aurait imaginé devoir subir de nouveau le cauchemar interminable qu'il pensait avoir laissé.

Ces adolescents tous plus âgés que lui, qui, quoique vivant aussi dans les bas fonds de la société comme lui même, avaient vu en Sanda quelque chose d'encore plus bas qu'eux.

C'est armés de battes, de fouets de fortunes et de leurs poings que ces voyous avaient décidé de faire comprendre à Sanda sa place dans ce monde.
Ce jour funeste où il avait cru mourir un nombre incalculable de fois, les yeux en larmes, le sang coulant de partout et les membres fracturés, Sanda ne voulait pas le revivre une nouvelle fois. Hors c'est précisément cette illusion qui a surgit des tréfonds de son subconscient pour venir le tuer à petit feu.

Frappé de toutes parts par ces brutes, Sanda aurait dû craquer, comme à l'époque, mais cette fois ci il n'était plus le même, il avait 14 ans à l'époque et voilà maintenant qu'il en a 19. Ces 5 années supplémentaires, il ne les avait pas gagnées par chance, mais bien grâce à sa hardiesse et ses nerfs d'acier. Pas question pour lui de succomber maintenant. L'invitation à devenir voyageurs de mondes n'était pas un simple cadeau, mais bien une porte ouverte qui lui avait permis d'entrevoir un avenir radieux comme il se l'imaginait, un futur où il n'aurait pas à survivre mais bien un futur dans lequel il pourrait vivre.

Alors même si revivre cette humiliation était quelque chose de dur, même si il ne pouvait empêcher les larmes de couler, il devait s'accrocher jusqu'au bout pour ne pas faillir.

C'est alors que, tandis que ses membres douloureux l'avaient contraints à l'immobilité, il entendit un son strident, comme une sonnerie retentir.
Et l'instant d'après, il entendit une voix parler.

– Aller tout le monde ! Le calvers de la première phase est terminé ! lança Anne avec force.

Tout s'estompa alors tel un mirage autour de Sanda, du visage disgracieux de ses bourreaux à la douleur de coups qu'il avait encaissé. Tour s'était volatilisé comme si ce n'était qu'un mauvais rêve.

Il se redressa alors, les mains tremblantes, cherchant encore à discerner le vrai du faux. Tout avait l'air si réel. Le souffle de ses agresseurs, le poids de leur battes sur son corps, leur rires moqueurs, tout semblait véritable mais avait disparu sans laisser de trace.

Sanda se tourna ensuite pour se lever quand il vit à quelques centimètres de lui Azaly en position allongée le doigt pointé dans sa direction. Elle avait ses deux yeux grands ouverts et le fixait intensément.
Sanda sursauta et se mit debout avant de reculer instinctivement.

– T'es…! T'es… tu faisais quoi là ? balbutia t'il encore surpris.

Azaly ne répondit rien et alla vers lui en un instant avant de saisir ses jambes et de coller sa tête contre son ventre et le regarder dans les yeux.

– Qu'est-ce qui t'était arrivé ? demanda Azaly le menton collé contre le ventre de Sanda.

– Mais lâche moi ! s'écria ce dernier en cherchant à fuir.

Sanda fut cependant choqué de ne pas être en mesure de s'éloigner d'elle ni de la faire lâcher quelque soit les mouvements qu'il tentait de faire. Azaly était comme un étau qui bloquait complètement ses actions. Lui qui avait pourtant une bonne constitution physique n'arrivait pas à faire quoique ce soit. Était ce vraiment une petite fille qu'il avait en face ?

– Qu'est-ce qui t'était arrivé ? recommença Azaly.

– Je… je… hésita Sanda qui ne savait même pas quelle genre de réponse cette petite attendait.

Azaly n'avait pas pour ambitions de lâcher Sanda tant que ce dernier n'avait pas craché le morceau. La tactique qu'elle avait mise en place semblait porter ses fruits, c'était désormais un jeu d'usure qui se déroulait entre eux, et malheureusement pour Sanda, face à Azaly le jeu de la patience était impossible à gagner.

Cependant, Anne interpella par chance tous les participants restants.

– Alors comment c'était cette première phase ? demanda Anne avec ironie depuis sa plateforme.

Elle ne reçu des survivants aucune réponse. Tous serraient avec terreur leur corps en se remémorant ce qu'ils venaient de subir. Cette expérience avait eu des répercussions psychologique lourdes pour beaucoup.
Cependant la première chose que Anne pu remarquer, c'était que les 5 qu'elle avait repéré, comme étant ceux qu'elle voyait comme ayant un grand potentiel de son point de vue, avaient tous survécu.

Ravana semblait être la plus impactée, assise au coin d'un mur recroquevillée sur elle même la tête enfoncée dans le creux de ses jambes. Elle semblait vraiment à bout, c'est donc intriguée qu'Anne se demanda comment elle avait réussi à se maîtriser suffisamment pour ne pas que le sol ne se brise, causant sa chute.

Alizéa de son côté était allongée sur le dos et contemplait avec un visage froid le plafond, touchant du dos de sa main son front. Elle avait l'air pensive, mais pas une seule larme ne se trouvait sur son visage.

Han Allevister lui était l'un des rares encore debout. Il s'agitait tout seul la bouche grande ouverte comme s'il nageait en plein dans un doux rêve. Cet homme étrange avait l'air d'être un véritable masochiste.

De son côté Kobian était le plus impassible. Il ne montrait pas d'expressions particulières comme Ravana où Han, mais il n'avait pas non plus l'air dans ses pensées comme Alizéa. Kobian semblait plus être là, et c'était tout.

La personne qui, cependant, perturbait le plus Anne, c'était bien Azaly. Car bien qu'Anne ne puisse pas voir ce que voyaient les victimes de ses illusions, elle savait repérer quelqu'un qui en avait été affecté.
Hors les 4 précédents avaient tous montré des signes de lutte, contrairement à cette enfant. Anne en était sûre et certaine, quoique cela lui paraissait absurde, mais Azaly n'avait pas été confrontée à la moindre illusion.
Ce n'était pas non plus impossible, mais cela signifiait que cette petite n'avait, dans son existence aucun souvenir, aucun événement, une personne qui avait suffisamment d'impact sur elle pour lui faire du mal psychologiquement.
Avait-elle eu une enfance dorée ? Possible. En tout cas ceci rendit Anne particulièrement curieuse à son sujet.

Enfin, pas de temps à perdre l'épreuve d'aujourd'hui n'était pas terminée.

– Passons je vous prie… À la deuxième phase ! lança Anne à l'adresse de tous les participants survivants.

Salut ! Un nouveau joli Chapitre aujourd'hui rien que pour vous !

Dans ce chapitre on s'est concentré sur Azaly et un nouveau personnage Sanda. La première phase de l'épreuve est terminée !

Comment c'était l'écrit ?

Eh bien j'ai procédé par élimination, et je me suis dit qu'il était tout de même temps de retourner voir Azaly, elle qui est tout de même un moteur de cette histoire.
Non pas que je souhaite faire d'elle un personnage beaucoup trop fort, mais il est évident qu'elle est vraiment au dessus de tous les autres participants.

Ensuite j'ai décidé de parler d'un personnage que j'attendais de pouvoir intégrer depuis longtemps. Sanda sera un personnage très vu dans la suite de l'histoire. Pour le moment j'y vais molo avec les infos à son sujet mais j'ai décidé de le présenter à l'aide de son passé tumultueux.

D'ailleurs pour ceux qui n'ont vraiment pas compris le pouvoir de Anne eh bien pour faire simple les illusions créées existe pour tirer profit de leur impact vis à vis de la personne ainsi que la situation pour tuer leur victime.
Si vous voulez un autre exemple si le moyen que vous mourriez soit le fait d'apprendre la mort de vos proche, eh bien des illusions vous le faisant croire viendront, si c'est de vous jeter d'une falaise 3_3 , eh bien ces illusions prendront la forme de quelqu'un où quelque chose qui vous fera vous y jeter. J'espère avoir été assez précis X)

Soit dit en passant sachez que ce pouvoir n'est pas du tout la capacité principale de Anne. Vous n'avez encore rien vu d'elle ahah !

La deuxième épreuve sera plus dynamique que celle ci, j'estime vous avoir suffisamment offert des Chapitres bourrés de conversations et de personnages qui restent assis où réfléchissent.
Les personnages n'ont pas encore développé l'aura dont l'action que je peux offrir est encore un peu limité, mais je veux faire de mon mieux pour offrir quelque chose de sympa.

Fiouuu je vous ai assez embêté ! Merci d'avoir lu !

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