Chapitre 4 Partie 14
Une lumière intense couvrit complètement la vue de tous les participants en vie, et l'instant d'après tous étaient debout, les pieds sur le sol du cube qui était désormais vierge.
Toute la salle avait été nettoyée en un instant.
Les yeux au ciel, Anne esquissa un large sourire comme si elle avait dans son fort intérieur une pensée heureuse.
– Merci bien Hascley. lança Anne.
Son regard revint vers les participants qui s'étaient, pour la plupart, allongés par terre exténués. Plusieurs avaient des blessures au niveau des jambes, du ventre où des bras. Sans doute des victimes du pouvoir des chatons de laines.
Anne s'avança jusqu'à eux les mains derrière le dos et un sourire presque narquois sur le visage. Elle était visiblement de bonne humeur, et sa cadence gracieuse montrait son état d'esprit intérieur. Anne était n'était seulement heureuse, elle était aussi particulièrement fière. Elle était fière d'avoir eue la chance de trouver en face d'elle des individus suffisamment talentueux pour survivre à toutes ces épreuves.
Elle était une fille très portée sur le principe de mérite, et personne ne pourrait lui faire changer d'avis sur un fait qu'elle voyait comme étant une vérité absolue. Il n'y avait ici, ni chance, ni hasard, à ses yeux toutes les personnes rassemblées devant elle étaient indéniablement supérieure à leur paires. Elles avaient méritées leur place ici.
Une larme coula sur la joue d'Anne qui ne prit même pas le temps de l'essuyer, c'était un sentiment sincère qu'elle était en train d'exprimer. Elle se souvenait de tout ce qu'elle avait traversé à l'époque où elle a été confrontée à des épreuves aussi fourbes que celle-ci. La prouesse de ces jeunes pousses autour d'elle était encore plus réelle quand le fait que les épreuves qu'ils avaient effectué étaient, aux yeux d'Anne à un niveau équivalent de certaines qu'elle avait accomplies bien plus tard.
L'adolescente se mit en position assise et invita les autres à faire de même. À l'image d'une classe en forêt, tous étaient installés en rang en face de leur professeur qui se tenait seul de l'autre côté, attendant que ses élèves aient retrouvés leur calme. Anne ne dit pas un mot et laissa les participants récupérer. Ils venaient de vivre des choses intenses, que ce soit la confrontation avec des visions du passé cauchemardesques, des test aléatoires où chaque défaite signifiaient un décès fictif dont le ressenti était bien réel ou encore un jeu de survie et absolument tout était mis en œuvre pour le tuer.
Le silence dura plusieurs minutes et c'est à ce moment qu'une personne se décida à le briser.
– Donc les jeux sont terminés ?
Tous se retournèrent pour connaître la personne à l'origine de cette question. Si l'intérêt de savoir qui parlait aurait été tout juste bon pour satisfaire sa curiosité, pour les apprentis le vrai problème se trouvait au niveau de la formulation de cette phrase. Utiliser le mot "jeu" pour définir ces trois épreuves qui étaient aux yeux de beaucoup une véritable torture, tant physique que psychologique, était une sorte d'hérésie ou de masochisme tant l'expérience qu'ils avaient vécu était atroce.
Quelques grimaces se firent dans les rangs quand ils virent la petite fille aux cheveux blancs et à la petite robe la main levée.
Peu de connaissaient mutuellement dans les rangs, mais de toutes les personnes parmi les apprentis, Azaly était celle qui avait acquis la pire réputation.
– En effet vous avez terminé pour aujourd'hui. répondit simplement Anne.
– Ah d'accord ! lança Azaly en fermant les yeux et montrant ses dents blanches.
L'instant d'après il y eu un nouveau silence. Personne n'avait réellement envie de parler. La plupart comprenaient avec amertume que tout ce qu'ils avaient vu et vécu s'était bel et bien déroulé. L'envie de vomir était présente mais la douleur psychologique était telle qu'elle en restreignait le désir d'expulser tout ce qu'ils avaient à l'intérieur.
Azaly se leva alors pour se diriger vers sa professeure qui, à la manière d'un pratiquant de yoga, restait à terre les jambes croisées. Elle s'affala sur Anne puis l'entoura de ses bras.
Anne, surprise ne put s'empêcher de fixer perplexe Azaly qui avait fait ceci avec une simplicité enfantine.
Cependant, sa bonne humeur était telle qu'Anne ne tenta même pas de poser la question du pourquoi. Azaly resta alors allongée sur Anne donnant au duo un air quasi fraternel comme si elles étaient deux sœurs.
– Bien… vous n'avez pas l'air d'avoir de questions alors j'aimerais vous en poser à mon tour. déclara Anne.
Elle caressa doucement la tête d'Azaly en réfléchissant puis se tourna vers Showeï qui sortait du lot parmi les rangs à cause de sa stature imposante. Le colosse avait davantage l'air d'une de ces créatures mythiques gardienne plutôt qu'un simple être vivant vêtu d'une armure.
– Dites moi monsieur Showeï. Quel est votre ressenti vis à vis de toutes ces épreuves ?
Ce dernier se mura dans le silence quelques secondes avant qu'une bourrasque de fumée ne sortie de son casque épais.
– J'estime qu'il ne s'agit là que d'une formalité. Ces test malgré leur difficulté, je les ai tous réussis, preuve que j'ai ma place en ces lieux.
Anne hocha chaleureusement la tête avant de regarder Han à qui elle adressa la même question.
Ce dernier, ferma les yeux avant de répondre, dévoilant un large sourire évoquant plus la satisfaction que la joie pure et simple.
– Je considère tout ceci comme une… expérience ! Quelque chose qu'on ne peut vivre qu'une seule fois dans notre vie de simples mortels. Je me dis que malgré les déplorables victimes mortes durant ces… expérience, c'était un moment plaisant à vivre, et je me réjouis d'avance à l'idée de pouvoir vivre à l'avenir de nouvelles expériences.
Showeï, qui se trouvait un rang plus avant par rapport à Han souffla une seconde bourrasque de fumée.
– Déplorable victime..? Que racontes-tu donc misérable… grommela furieux Showeï dont la voix sombre rendait sa déclaration d'autant plus menaçante.
Il se leva d'un coup et avança avant de se retourner en direction des apprentis en rang.
– Vous êtes donc aveugles bandes de déchets ? Tout ceci est un défi que nous lance le destin ! Arrêtez de vous voiler la face et comprenez qu'ici se tiennent uniquement ceux qui méritaient de vivre ! Ceux qui ont péri aux test précédent n'étaient que de la nourriture bonne à repaître la mort ! Si ils ne sont plus là aujourd'hui c'est que leur perte était écrite ! s'écria Showeï.
Il ne reçu aucune réponse. Peu de gens étaient venus à plusieurs, et même si le mépris évident dont il faisait preuve aurait pu justifier la colère de certains, les apprentis préféraient se montrer, au moins pour cette fois, égoïstes. S'irriter pour des défunts était inutile, surtout pour des gens qui avaient vu la mort de près.
Remettre en question ouvertement les paroles de Showeï n'était dans les projets de personnes, cependant quelqu'un dans les rangs fit une exception à la règle.
Vanessa se leva et se mit à avancer dans les rangs, le visage fermé et les yeux étincelant comme si une poussière d'or en sortait. Elle avait une démarche brutale et était incapable de contenir sa colère incandescente. Tel un volcan en éruption qui crachait ses coulées de laves en fusion, Vanessa marchait à grand pas prête fouler dans son avancée tous ceux que son chemin.
L'intention de l'arrêter avait germée dans la tête de certains, cependant Vanessa en imposait beaucoup trop. Ce taureau humain aux muscles saillants faisait rester en place tous ceux qui avaient l'idée de vouloir jouer les policiers. Cette jeune femme semblait mue par une détermination qui lui octroyait une force herculéenne.
Azaly comme Anne avaient les yeux rivés sur cette scène. L'œil expert de la professeure avait déjà pu déceler chez cette femme quelque chose de spécial. Par sa carrure intimidante et son regard de tueuse, le tout couplé à des déplacements rythmés et lents, Vanessa donnait l'impression de se diriger vers une proie qu'elle allait déchiqueter.
La femme traversa les rangs sans se préoccuper des obstacles puis s'arrêta devant le colosse féodal. Les deux avaient des airs de monstres, cependant c'était le grand samouraï qui montrait le plus sa domination. Dépassant largement les deux mètres de haut il regardait son opposante comme on regarderait un insecte.
– Que veux-tu… femme ? interrogea Showeï d'un ton qui incitait au défi.
– Tu as insulté la mort de mes amis… retire tout de suite ce que tu as dit. répondit Vanessa d'un voix calme qui transmettait toute sa colère intérieure.
– Je ne le ferai pas. déclara le colosse fermement.
– Fais-le… sinon je te ferais le regretter…! insista férocement Vanessa d'une voix sans variations.
– Tu n'es rien face à ma personne femme… retourne dans les rangs et remercie le destin de t'avoir réservé une place ici. rétorqua Showeï.
– Espèce de-
Vanessa s'avança et décocha une droite rapide que le samouraï intercepta quelques centimètres avant que le coup n'atteigne son visage. Son énorme main entourait le poignet de la jeune femme comme si c'était un adulte qui freinait une enfant.
La même de Showeï trembla légèrement puis ce dernier dévia le bras de Vanessa d'un geste rapide. Il sourit derrière son casque l'instant d'après en reculant. Il venait de bloquer une jeune bête, jeune encore, mais c'était bien une bête.
Il se retourna vers Anne qui avait toujours Azaly sur elle.
– Avez vous d'autres questions ? J'aimerais pouvoir me reposer. demanda Showeï.
– J'aurais aimé développer la conversation en effet. Mais je pense que vous tous ici présent avez besoin de repos. Je vais donc vous laisser pour que vous puissiez vous doucher, manger quelque chose et vous mettre au calme. Cependant, désormais vous pourrez me contacter si vous avez envie de parler un peu grâce à l'application de Natasha. Je ne promets pas d'être disponible en permanence mais j'essaierai de faire au mieux pour être là. Pour m'appeler il vous suffit de faire la commande vocale d'appel.
Un son léger se fit entendre dans la salle, et un effet de mouvement surpris les apprentis.
– Le cube amorce la descente ne vous inquiétez pas. lança Anne.
Une fois le cube au sol la porte s'ouvrit et permit l'accès à l'extérieur. Plusieurs se levèrent pour aller vers la sortie, en silence, et en moins d'une minute l'endroit fut déserté. Azaly elle, resta sur Anne qui lui tapota la tête.
– Aller. Il est temps pour toi aussi d'y aller tu ne crois pas ? demanda Anne amusée par cette petite.
– D'accord ! On pourra se revoir ? questionna Azaly.
– Si tu veux.
– Super ! Tu as l'air aussi sympathique que monsieur Kessadi ! s'exclama Azaly enthousiasme.
– Oh ! Tu as rencontrée Kessadi ?
– Oui ! Il est vraiment gentil, et même si on a pas eu le temps de beaucoup parler ensemble il m'a appris des choses vraiment intéressantes sur lui. raconta Azaly enjouée.
– Sur lui ? Ah là là ça ne m'étonne même pas de lui.
– C'était vraiment chouette !
– Dis moi Azaly tu as quel âge au juste ? interrogea Anne.
– 15 ans !
– Vraiment ? s'étonna Anne. On aurait pas dit.
– Désolé… disons que papy Izen et oncle Zend on eu du mal avec moi. s'excusa Azaly gênée.
– Ne t'inquiètes pas. J'ai vu passer beaucoup de gens avec des histoires folles tu sais. Donc ça ne me dérange pas vraiment. expliqua Anne le regard lointain.
Azaly sourit en réponse puis se mit debout sans lâcher Anne qu'elle souleva d'un coup. Anne, surprise, éclata de rire.
– Qu'est-ce que tu fais ? interrogea celle-ci amusée.
– Tu seras seule là bas si je pars, alors je t'emmène avec moi. répondit Azaly avec simplicité.
– Mais voyons je ne suis pas ton enfant tu sais ! rétorqua Anne surprise.
– C'est pas grave. Mon grand père et mon oncle sont partis de notre maison et j'étais toute seule. Et tu sais, à ce moment là j'étais vraiment triste. Alors je n'ai pas envie que tu reste seule. lança Azaly en retour.
Anne resta bouche cousue. Cette enfant était vraiment étrange, tantôt ayant l'air stupide, tantôt montrant un semblant de maturité.
– Très bien, très bien. On peut marcher ensemble si tu veux mais s'il te plaît pose moi par terre, je sais marcher quand même ! abandonna Anne.
– Non. répondit Azaly catégoriquement.
Le duo se dirigea vers la forteresse tandis qu'un épais nuage noir se profilait à l'horizon.
L'épreuve d'Anne était terminée, mais les apprentis devaient profiter au maximum de leur temps libre. Il était, humainement parlant, 13 heures et quelques, et à l'exception des quatre privilégiés personne ne se doutait que la prochaine épreuve allait venir plus tôt que ce qu'ils auraient pensés.
Salut à vous ! Désolé pour le retard la dernière fois j'étais un peu fatigué après l'écriture donc j'ai un peu mis tout ça de côté. Cependant rassurez vous il y aura bel et bien 2 Chapitres, le suivant arrive demain.
Bon également j'ai décidé de revenir un peu aux bases avec l'instant "comment c'était l'écrit" pour davantage donner mon expérience plus que citer ce qui est écrit.
Comment c'était l'écrit ?
J'étais assez hésitant sur comment commencer le chapitre donc je me suis dit que, autant profiter de son début pour présenter Anne qui est la seule qui aurait été, d'un point de vue logique, à pouvoir parler dès la sortie des personnages. Je dois bien avouer que la logique psychologique est un détail qui parfois me vient régulièrement en tête, afin que mes personnages soient un minimum réalistes dans leur façon de penser.
J'aime beaucoup personnellement dans Diastasis mettre des paragraphes entiers qui traitent de la manière de penser d'un où des personnages. C'est pratique pour gagner de la place , mais également en prendre justement de façon efficace et utile.
La partie la plus délicate fut l'instant question d'Anne, car au fond je savais que je voulais terminer le chapitre 4 mais je n'avais pas envie non plus de donner un côté rush à la scène.
Vint ensuite le moment que j'attendais à savoir celui où un personnage important mais dont seul moi avait jusqu'ici la connaissance se révèle un peu, en la personne de Vanessa. À l'origine quand j'avais pensé à elle c'était également pour donner ce petit côté... Insouciance de la jeunesse aux dans le casting des participants, mais le souci de logique m'a vite rattrapé, cependant j'ai aussi pu me rassurer grâce à la psychologie si particulière qui nous est propre à nous les humains... Même dans des situations anormale il aurait été possible que certains trouvent le moyen de ne pas forcément changer... Où du moins au début. C'est dans cette idée que je suis parti pour Vanessa du coup.
Pour ce qui est du rapprochement entre Azaly et Anne... Je l'avais prévu seulement à moitié. À la base, je souhaitais juste une fois encore montrer la nature d'Azaly au travers de son acte avec Anne mais j'ai réalisé que cette petite allait bien plus loin que ça, il m'a fallu donc rebondir sur la chose... C'est ce qu'on appelle se laisser contrôler par ses personnages ^^
Je vous laisse sur ça et je vous dis à demain pour le chapitre suivant qui sera, eh oui enfin, le 5 ème après ce long Chapitre Centré sur l'épreuve d'Anne.
Bonne journée !
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