Chapitre 3 Partie 7
La bibliothèque était l'endroit le plus curieux de la forteresse ainsi que le dernier endroit découvert après respectivement les bains, les chambres et le réfectoire.
D'une superficie convenable, la bibliothèque, en plus de posséder pas moins de 35 rangées d'étagères longues de 50 mètres chacune et pourvues d'une quantité colossale de livres, il y avait également des étagères, de forme carrées cette fois ci, en suspension au dessus du sol.
La bibliothèque avait également un deuxième étage, où des étagères plaquées contre les murs offraient aussi de nombreux ouvrages à consulter.
En bas, entre chaques étagères se trouvait un large espace où avaient été placées des tables ainsi que des chaises pour s'assoir.
À l'étage il y avait, dans un coin séparé une zone spécialement faite pour que chacun puisse s'y installer avec ici aussi tables et chaises.
Toujours illuminé par des sphères flottantes, la bibliothèque ne manquait jamais de lumière, de sorte que tous pouvaient y venir quelque soit le moment.
Actuellement, seules quelques personnes s'y étaient installés afin de se documenter.
L'application que leur avait implantée Natasha leur avait indiqué que, pour le moment, sortir les livres de la bibliothèque était formellement interdit sous peine de se faire tuer instantanément au moment même où l'on poserait le pied à l'extérieur de celle ci avec un livre en sa possession. Les quelques uns qui prévoyaient de lire en toute discrétion dans leur chambre furent suffisamment désappointé pour que l'envie de se documenter ne passe.
Zoé était assise dans le coin de lecture à l'étage, lisant un énorme ouvrage à la couverture rouge sombre. À côté d'elle se trouvait une pile de livres qu'elle prévoyait de lire.
Par chance la seule autre personne présente dans le coin de lecture s'était placée plusieurs tables plus loin, Zoé pouvait donc lire en toute tranquillité, avec la sensation d'être seule ici.
Timide de nature, elle n'aimait pas la présence des gens autour d'elle, cette présence la dérangeait au plus haut point. Chaque fois qu'on l'approchait, un profond malaise s'installait et paralysait l'entièreté de son corps, comme un poison parasite s'infiltrant en elle.
La bibliothèque allait peut être devenir, en plus de sa chambre, son petit lieu à elle. Avec un peu de chance, la plupart des individus présents n'étaient pas très portés sur la lecture, alors peut être qu'elle pourrait profiter d'un maximum de solitude, concept qu'elle affectionnait plus que tout depuis que de tragiques et injustes événements lui ont volés une partie de sa vie, en plus de pouvoir faire ce qu'elle aimait depuis toujours, lire, son seul moyen pour s'évader dans un monde idyllique où aucun adulte bête et incapable de voir plus loin que le bout de son nez, ne pourrai pénétrer.
Le livre qu'elle lisait traitait du sujet des voyageurs de mondes, plus précisément d'un voyageur de monde exposant sa pensée avec une touche de philosophie à leur sujet.
Tel un grand philosophe, il expliquait par des citations bien trouvées ainsi que des exemples mêlant ambiguïté, métaphores et sous entendus sa vision tout en y ajoutant une pointe d'humour.
Zoé, à l'époque, aimait tout particulièrement se renseigner au sujet des nombreux philosophes éminents tels que Platon, Sigmund Freud, Jean Jacques Rousseau où même René Descartes, bien que le privilège de pouvoir consulter leur travaux lui ait été ôté, et cette attirance pour l'univers quasi sélectif de la philosophie fut ravivé tel une flamme quand elle dévora avec un appétit passionné que seule elle pouvait pleinement saisir.
La tête baissée, et les yeux fixés sur les mots inscrits dans l'ouvrage, Zoé avait, dès cet instant, inhibée de son esprit tout autre forme d'existence que celle du livre qu'elle avait sous les yeux. Sa respiration, les battements de son cœur, un quelconque bruit aux alentours, tout avait disparu. Et malgré le fait qu'ils ne soient pas présents physiquement dans la bibliothèque, Zoreïphan, Pyrius et plusieurs autres professeurs l'avaient sentis.
Zoé venait tout juste de franchir, avant les autres, une étape fondamentale des voyageurs de mondes.
Assis à une table en bas, Sulivan tournait dans de nombreux sens le livre qu'il avait entre les mains. Le livre étant compris dans les choses pouvant s'adapter à sa taille, la proportion des caractères n'étaient pas un réel problème, il était bien plus vil. Sulivan, malgré son âge, ne savait malheureusement pas lire.
Sa vie, avant son arrivée ici, ne fut pas, pour ainsi dire, une vie heureuse, et de nombreux manques subsistaient dans son existence actuelle. L'alphabétisation en faisait partie.
Sulivan ne savait ni lire, ni écrire ni compter. On pouvait même dire, si une frise évolutive pouvait être tracée pour montrer la progression d'un individu dans les différents domaines de la vie, que la seule zone de cette frise que Sulivan avait traversée ne constituait que l'apprentissage de la marche, des balbutiements du principe d'observation et celle de la parole
Pour son malheur, Sulivan, en terme de connaissance, était presque équivalent à un enfant venant tout juste de sortir de sa phase de bébé.
Incapable de comprendre ce qu'il voyait, Sulivan fronçait les yeux en permanence, espérant peut être par miracle recevoir la signification de ce qu'il avait sous les yeux. Ses espoirs furent cependant vains, car malgré une trentaine de minutes passées à tenter de déchiffrer, il ne parvint pas à comprendre quoi que ce soit.
Dépité, et intérieurement meurtri par son ignorance, Sulivan posa sur la table puis posa sa tête dessus, cherchant dans son esprit qu'elle partie de son passé aurait dû être tout autre pour que cette situation soit différente.
– Qu'es tu en train de faire à ce livre ? demanda sèchement une voix.
– Hein…? balbutia Sulivan qui commençait justement à fermer les yeux.
Il se tourna et vit, à côté de lui, fixant plutôt l'ouvrage qu'il avait en sa possession que lui même, une enfant qui avait l'air quelques années plus âgée que lui. Le regard de la fille ne montrait aucune forme de sympathie, mais Sulivan préféra se dire que ce n'était que parce qu'ils ne se connaissaient pas encore.
– Je… quoi..? bredouilla Sulivan incapable de savoir quoi répondre.
– Si tu ne le lis pas, je te prie de le déposer. continua la fille sans prêter attention aux hésitations de l'enfant.
– Oui..! Mais j'aurais-
– Excuse moi mais je suis pressée. coupa la fille.
– Ah… je comprends.. répondit Sulivan.
– Et j'aimerais qu'à l'avenir, tu respecte les livres. Ils ont tous une valeur propre garde ça en tête. termina t'elle avec froideur.
Sulivan ne put répondre quoique ce soit et laissa Zoé s'en aller sans rien lui dire, alors même que l'envie de discuter avec elle était présente en lui.
Déçu et le cœur peiné, Sulivan se leva puis alla déposer le livre avant de partir de la bibliothèque sans faire un bruit, son estime de lui déjà faible venait diminuer considérablement en un cours laps de temps.
Han Allevister se tenait appuyé contre une des étagères murale de la bibliothèque, un petit livre à la couverture vert foncé dans la main droite tandis que la gauche tournait les pages.
Il adoptait une position quasi professionnelle et donnait l'impression d'être en symbiose avec l'almanach qu'il consultait.
Il carressait toutes les deux minutes sa chevelure violet clair d'un geste précis et régulier comme si il s'agissait d'un tic et faisait glisser son doigt sur la page chaques fois qu'il repérait une phrase qui l'intriguait.
Ses yeux de chats scrutaient chaques paragraphes de façon machinale et il restait sur une page jusqu'à ce qu'il ait saisi la signification et donné une interprétation l'ensemble des propos énoncés.
Ses lèvres tremblaient de passion, et de temps à autre il saisissait son vêtement au niveau de la poitrine, froissant le tissu par des mouvements de doigts rythmés, alors que son cœur battait de plus en plus vite.
Ce qu'il cherchait ardemment depuis des années se trouvait peut être sous ses yeux, un trésor inestimable pour lui qu'il devait préserver de tout autre individu.
Soudain, il vit Zoé plus loin, venir dans sa direction. Sentant alors son corps s'emballer de façon incontrôlable, il ferma de sa main droite le livre qu'il rangea rapidement avant de descendre tout de suite après les escaliers qui menaient à l'étage.
Zoé passa alors devant l'endroit où Han était, intriguée que sa venue ait causé son départ, puis, curieuse, elle prit le livre et en regarda le titre avant d'en lire quelques pages, afin d'en savoir plus sur ce dernier.
Zoé ne fut capable d'en lire que dix pages, un frisson abominable traversait sa moelle épinière à chaque paragraphe, tant ce qui y était écrit la transportait, comme dans les abysses d'un monde qu'elle ne désirait pas franchir. Elle déposa l'almanach rapidement puis s'en alla, à marche rapide pour s'éloigner au plus vite, de ce livre qui, étrangement, respirait l'atrocité.
Miie s'étala au sol quand la téléportation prit fin, se cognant le front par terre.
Elle n'avait pas trop mal, mais elle était frissonnait encore à cause de la chose qu'elle venait de voir.
Miie se releva lentement pour ensuite passer sa main sur son front douloureux.
Ce n'est que l'instant d'après qu'elle réalisa que l'endroit où elle était ne ressemblait en rien aux endroits où ils pouvaient normalement se déplacer avec les téléporteurs. Ça ne ressemblait ni au réfectoire, ni à une chambre, ni à la fameuse bibliothèque.
Miie activa alors l'application de Natasha dans son esprit afin de comprendre où elle se trouvait, mais l'application elle même ne disait rien à ce sujet.
Étrange, pourtant un téléporteur l'y avait enmené, ce qui signifie que cet endroit est bel et bien accessible malgré l'absence d'informations à son sujet.
Ce qui inquiétait Miie, c'était désormais la nature de l'endroit où elle était, après tout Zoreïphan lui même ne l'a jamais mentionné.
Est ce une zone interdite ? C'est fort possible.
Ayant l'apparence d'un grand jardin de fleurs, il y avait un kiosque au centre et quatre allée en dalles disposée aux quatre points cardinaux menaient à ce dernier.
Elle vit, assis ensembles tel un couple sur un banc blanc décoré de fleurs violettes, Zoreïphan et Natasha. Celle ci était penchée la tête posée sur les jambes de Zoreïphan qui carressait délicatement les longs cheveux de la jeune femme.
Miie frémit, comprenant qu'elle venait de pénétrer dans un endroit intime, que Zoreïphan et Natasha s'étaient visiblement réservés.
Il valait mieux s'éloigner, sachant qu'en plus, elle pouvait entendre leur conversation. Miie était une jeune fille bien élevée, pas question que sa bonne ouïe soit mal employée.
Miie fit volte face et se baissa et rampa au sol pour ne pas se faire remarquer, tout en se faisant violence pour ne pas entendre leur discussion. Elle n'arrivait cependant pas à faire l'impasse sur tout ce qui se disait.
– … un groupe arrivera apparemment dans la nuit… dit Zoreïphan.
– Encore…? Je croyais que toutes les invitations de l'agence avaient été envoyées. répondit Natasha interpellée.
– C'est bien le cas, ça signifie que ces participants sont sous les yeux d'un autre organisme. déclara Zoreïphan.
– Je n'aimes pas ça… l'agence à déjà pas mal de hauts placés effrayant, alors je n'ai pas envie qu'on soit embêtés avec ceux d'autres institutions…
– Soit rassurée, la guerre de la dernière fois ne devrait pas se reproduire… rassura Zoreïphan.
C'est sur ces dernières paroles que Miie se plaça sur le téléporteur et demanda à se téléporter dans sa chambre. Par chance il semblerait que ni Zoreïphan ni Natasha ne l'ai remarquée.
Coucou !
On a cette fois droit à un chapitre un peu plus long que d'habitude, mais j'espère qu'il vous a quand même plu.
Comment c'était l'écrit :
Eh bien j'ai tout simplement continuer dans le bon mood pour finalement montrer le dernier endroit de la forteresse ( pour le moment E_E ), la bibliothèque.
J'en ai profité pour donner davantage d'épaisseur au personnage de Zoé qui était un personnage me permettant de m'entraîner toujours plus à la création de personnage avec des mentalités plus originales.
Vint ensuite le personnage de Han Allevister, présenté seulement en apparence au moment du bain des hommes c'est un personnage que j'ai prévu de montrer, ici encore, pour m'exercer au traitement de personnages.
Il n'est pas nécessairement un protagoniste, mais dites vous qu'en terme de poids de l'histoire, il en a davantage que Natasha ^^.
La fin fut alors un ajout quelque peu... Balbutiant, je vous avoue qu'au départ j'étais pas spécialement sûr de la destination que devait prendre Miie, puis je me suis dit que ce serait sympa de me servir d'elle pour non seulement approfondir la relation entre Zoreïphan et Natasha, mais aussi intégrer de façon naturelle et non pas comme une feuille de laitue sur un gâteau, l'arrivée de nouveaux personnages, en plus de pouvoir aussi donner quelques infos au sujet d'événements qui s'étaient déroulés à l'époque de Natasha :)
Bref ! Merci d'avoir lu ;)
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