Chapitre 3 Partie 6

Le réfectoire de la forteresse était une grande salle au mobilier assez sobre. Sur toute sa surface il n'y avait que des tables et des bancs simples. Aucun superflu, juste des installations optimale pour que tous puissent manger, rien de plus.
À l'extrémité de la salle se trouvait une grande cuisine dirigée par le cuisinier et professeur Telori. Seule au fourneau elle préparait les plats du menu avec une aisance incroyable, jonglant entre les différents postes sans difficulté et sans jamais être perturbée d'une quelconque façon durant la préparation des repas.

Telori était une femme à la couleur de peau violet clair qui avait dans son dos des tentacules longs et agiles, effectuant avec une simplicité remarquable diverses tâches quand elle avait le dos tourné. Telori était une véritable équipe à elle toute seule.

Chaque jour au réfectoire un menu était proposé et chacun pouvait choisir un où des plats parmi ceux affichés. La carte offrait un large choix allant de l'entrée au dessert en passant par le plat de résistance et allant même jusqu'à proposer des amuses bouches.
Cette large gamme à disposition de tous avait été sélectionnée afin que chacun puisse manger comme il l'entend, qu'il soit omnivore, carnivore ou végétarien. Actuellement les besoins primaires ne devaient pas être une priorité pour les apprentis, et tout était mis en place pour qu'ils soient intégralement pris en charge à ce niveau-là.

Il y avait cependant une petite particularité dans cette salle, où du moins c'est dans cette salle que tous ont pu la remarquer. Dans la forteresse perdurait un effet de distorsion des corps. Cet effet, sans doute placé par un des professeurs, permettaient à Sulivan ainsi que Inaar, de se mouvoir n'importe où dans celle ci. Leur taille n'était pas seulement modifiée, mais c'était tout comme. Ils pouvaient aller dans des salles où longer des couloirs trop petit pour eux normalement, mais là où tous pouvaient contempler le niveau de maitrise de l'individu ayant placé cet effet, c'est la perspective de tous qui demeurait inchangée.
En bref, Inaar et Sulivan subissaient un rétrécissement, mais tous les autres, même si ils se trouvaient au même endroit qu'eux alors qu'ils sont rétrécis, étaient capables de les voir sous leur taille véritable.

Une bonne partie des apprentis avaient, après leur bain, décidé d'aller manger au réfectoire, vu que personne n'avait prit de nourriture depuis plusieurs heures. L'épreuve avait particulièrement épuisés bon nombre d'entre eux en plus de leur ouvrir l'appétit.

Azaly s'etait installée sur une table au centre du réfectoire, après avoir pu constater que cet endroit était le plus propice pour observer tout ceux dans la salle de façon égale. Bien sûr, elle aurait pu se placer même au fond de la salle sans que cela ne l'empêche de bien voir les autres, mais Azaly avait besoin de sentir un changement chez elle. Tout ce qui lui arrivait était un enchaînement d'événements tous plus amusant les uns que les autres, il est clair que pour Azaly ces expériences surpassaient allègrement les quinze années vécues avec Izen.
Ici, en peu temps, elle avait eue l'occasion de se dépenser jusqu'à plus soif, de découvrir tant d'environnement, de gens ainsi que de choses qu'elle n'avait jamais espérée voir dans les plaines interminables de son ancienne maison.

C'est d'ailleurs ce renouveau qui plaça dans son cœur un sentiment de redondance vis à vis des panoramas de son chez elle d'avant. Quand elle repensait aux grandes plaines, aux montagnes, et aux arbres toujours pareils, jamais en mouvement mais figés dans une sorte de bulle intemporelle qui conservait indéfiniment le charme démodé des lieux, elle ressentait une forme de déception vis à vis de son enfance là bas. L'idée même qu'il existait des endroits comme la forteresse lui procurait un amer goût de manque, comme si le regret de toutes ces années à voir la même chose tentait de germer dans son cœur.

Cependant cette pensée ne dura que le temps d'un souffle. Azaly ne jugeait pas nécessaire de se tracasser de la sorte juste pour des choses du genre. Les choses se sont passées comme ça, point final. Azaly n'éprouvait pas le besoin de se questionner pour le moment sur le pourquoi de telle ou telle chose, c'était selon son choix, improductif. Il valait mieux se concentrer sur l'instant présent et le savourer longuement, profiter de ces moments ici pour en apprendre le plus sur tout. Et la première chose qu'elle devait apprendre, c'était les êtres vivants autour d'elle, à savoir les autres apprentis. La curiosité d'Azaly avait subi de multiples freins, et elle faisait l'effort de ne pas céder par simple choix. Mais viendrai un temps où son envie irrépressible ne saurait se faire stopper par quoique ce soit, et quand ce temps serai venu, Azaly était bien décidé à laisser libre cours à ses désirs trop longtemps tenus sous clé.

Enfin, chaque chose en son temps. Avant de faire tout cela, elle se devait de finir ce qu'elle avait commencé, à savoir un grand plat généreusement garni de divers légumes, pièces importantes de l'ensemble et de viandes, éléments primordiaux du repas. Légumes comme viandes étaient totalement nouveaux pour elle qui découvrait avec gratitude la nourriture proposée dans le réfectoire.
C'est sans la moindre modération qu'Azaly fit honneurs au plat atypique tenant plus du mélange irréfléchi de Telori qui plaça assez rapidement l'enfant parmi ses petits préférés.

Miiko de son côté mangeait seule à une table, un plat de pommes de terres au four encore fumantes accompagnées d'une tranche de viande cuite à point.
Alors que ses couverts tranchaient où piquaient les pommes de terre où la viande, Miiko réfléchissait à la suite des événements.
Ils avaient quartier libre jusqu'à nouvel ordre, et en conséquence pouvaient faire ce qui leur plaît durant ce laps de temps. Pour elle c'était un contraste particulièrement saisissant, entre la difficulté de la première épreuve qui nécessitait de la chance pour espérer en sortit vivant, et la tranquillité dont on les laissait jouir ici.

Miiko refusait catégoriquement de se laisser entraîner dans la quiétude qui allait sans nul doute s'installer parmi les rangs des apprentis, elle devait au contraire optimiser ce temps et le mettre à profit pour dès à présent prendre de l'avance.
Elle n'avait pas la moindre idée de la façon dont allait se dérouler la formation, mais toute méthode lui permettant de terminer au plus vite la formation serait la bienvenue. La Miiko actuelle n'avait que faire du pouvoir, de la curiosité où de tout autre puérilité qui aurait motivé les autres à venir, elle savait déjà ce qu'elle avait à faire et elle avait bien conscience que dans l'univers des voyageurs de mondes chaque secondes passées avaient leur importance.

Elle termina son plat en silence avant de se lever de table. Personne n'avait besoin de s'inquiéter au sujet du nettoyage ici comme dans leurs chambres, elles étaient régulièrement nettoyées durant leur absence. Ce détail confortait d'ailleurs Miiko dans son intuition, dans cette forteresse, il était clair que leur préoccupation ne devait pas être dans les choses "superflues", tout était fait pour qu'ils n'aient à s'occuper de rien d'autre que les affaires personnelles notamment le soin de leur propre corps, sinon tout était déjà fait. Était ce un test où une façon indirecte de leur permettre de se concentrer uniquement sur quelque chose en particulier ? C'était la grande question, et Miiko était prête à tout pour y répondre.

Puck et Nemo mangeaient tous deux à table l'un en face de l'autre dans un silence de mort. Puck en particulier semblait encore plus enfermé dans le silence que son capitaine. Ses lèvres étaient serrées comme si il forcait pour ne pas laisser sortir un quelconque bruit de sa bouche qui ne s'ouvrait d'ailleurs que pour prendre une bouchée de nourriture.
Nemo jetait à son subordonné des coups d'œil réguliers, peu chaleureux et brûlant d'un avertissement clair que seul Puck pouvait saisir.

Ce n'était pas juste un blanc qui subsistait entre eux mais bien une tension forte qui traduisait le jeu de pouvoir qui se jouait entre ces deux là. Ce jeu de pouvoir n'était mené que par un seul participant, Nemo, et ce dernier usait de son autorité dominatrice vis à vis de Puck pour maintenir une viscérale soumission de ce dernier.

Après plusieurs longues minutes passées à table, à la seconde même où neuf minutes cinquante neuf passèrent à dix, Nemo englouti son dernier morceau de poisson du lac péché dans celui à proximité de la forteresse, il écrasa ses mains sur la table et se leva avant de fixer avec des yeux sombres Puck qui ne se risqua pas à regarder son supérieur.

– Le repas est terminé. Annonça Nemo à la manière d'un ordre plus que d'une déclaration.

Puck se stoppa dans son action et demeura figé, sa fourchette à quelques millimètres de son dernier haricot vert. Sa main tremblante souleva la fourchette avant de la retourner d'un geste dans l'autre sens. L'instant d'après la main du matelot déposa avec une hypocrite délicatesse l'ustensile sur la table. Puck posa également son couteau de l'autre côté de l'assiette pour ensuite se lever sous le regard de Nemo qui observait d'un œil pernicieux.
Néanmoins Nemo ne fit aucun commentaire et s'éloigna de la table d'un pas lourd décrivant l'étendue de toutes l'aigreur qui venait de monter davantage en lui.

Alizéa sirotait seule sur une table, éloignée de tous les autres qu'elle examinait d'un œil attentif. Son combat contre le destin avait débuté dès le moment où ses pieds ont foulé la cabine de Pyrius qui faisait route jusqu'à Avalenscia.
Elle était prête, mentalement et physiquement, prête à faire le mal si nécessaire, à souiller sa morale et à se salir les mains pour accomplir ses ambitions.
Chacune de ses actions devait être effectuée avec prudence, car en cas d'échecs ses chances de survie pourraient diminuer.
Malgré le fait que rien n'ait été annoncé, Alizéa avait la certitude que dans un monde comme celui-ci, et avec des tuteurs comme Zoreïphan où Pierrot, l'option consistant à tuer ceux considérés comme des ennemis était tout à fait envisageable, et elle était déjà prête à passer à l'acte si le besoin s'en faisait ressentir.

Pour le moment, tout ce qu'elle avait besoin de faire était de rester en état d'observation. On leur avait laissé quartier libre pour qu'ils fassent ce qui leur plaît durant ce temps là. Alizéa avait donc déjà prévu de profiter de cette liberté pour prendre le temps de sonder tous ceux autour d'elle.
Combien même il serait nécessaire de créer pour cela, des relations factice...


Salut ! Un Chapitre bien généreux pour aujourd'hui !
Comme pour les fois précédentes j'ai pris ce chapitre pour parler d'un des lieux de la forteresse.

Comment c'était l'écrit ?

Eh bien le réfectoire était... Particulier...
Comme vous avez dû le remarquer j'ai plus montré les personnages que l'endroit en lui même et ce pour une raison simple... C'est JUSTE un réfectoire rien de plus !

La tentation de parler du menu était présente mais ça ne fait pas vraiment avancer le scénario donc je me suis retenu.
En vrai ce chapitre était juste là pour montrer un peu l'endroit et c'est tout, de sorte que le lecteur s'y retrouve quand je le mentionne de nouveau.

Du coup comme souvent, je présente une nouvelle facette de tel où tel personnage. Cette fois ci Azaly, Puck et Nemo, Miiko et Alizéa.
Je ne vous cache pas que... C'est assez délicat je dois dire, j'ai limite l'impression de ne jamais vraiment prendre le temps avec eux XD.
Mais bon faut s'y faire, après tout je veux surtout donner suffisamment d'identité à à chacun pour qu'ils puissent être intéressant. Autant dire que L'arc de la formation risque d'être long ^^' , va falloir faire des concessions sans doute pour que le scénario ne soit pas trop lourd, car après tout nous sommes ici pour voir les personnages dans la formation !

Enfin, j'essaie de faire au mieux pour que tous aient leur moment à eux et vu le casting c'est pas gagné :)

Bref merci d'avoir lu ^^

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