Chapitre 3 partie 3

Azaly avait les yeux rivés sur les autres filles qui, comme elle, étaient dans l'immense bain de la forteresse.
Ses cheveux blancs flottaient à la surface de l'eau tout en s'agitant au gré des remous. Azaly se demandait actuellement sur qui elle devait se jeter en premier, son inspection ayant à peine pu débuter, étant donné que de toutes les personnes qu'elle avait rencontré dans la forteresse, seuls Pierrot, Sulivan et le groupe des cinq jeunes, à savoir Vanessa, Quentin, Valentin, Alfred et Stéphanie avaient pu passer sous son nez affûté et sa langue douce. Il y avait encore beaucoup de monde à analyser en long et en large, mais Azaly désirait depuis un long moment s'essayer à la patience, un concept quelque peu pénible par moments, mais qu'elle désirait plus que tout expérimenter jusqu'au bout.

Le "bain" de la forteresse était plutôt une grande piscine de détente où tous pouvaient venir se relaxer et tenter d'oublier un peu les difficultés qui incombaient à tous les voyageurs de mondes. La piscine de détente était un ensemble de cinq bassins divisés en trois catégories différentes qu'on pouvait classer par forme, profondeur mais aussi par rapport aux bénéfices qu'ils apportaient. Chacun avait un nom spécifique en relation avec les zones aquatiques dont ils étaient inspirés.

Le premier type de bassin, situé aux deux extrémités de la piscine de détente, était appelé Lune. En forme de croissants de lune, ce bassin était le moins profond des trois types, la distance séparant la surface du fond étant de 1 mètre 50. Son eau était d'une bonne qualité, et permettait de soigner les blessures ainsi que les faibles poisons et venins présents dans le corps des baigneurs, elle était renforcées par des produits naturels, notamment des végétaux trouvés dans la forêt elle même.

Les Lunes étaient disposées aux extrémités des bassins et juste au centre de la partie incurvée de celles ci se trouvait un passage large de deux mètres par lequel on pouvait accéder au second bassin. Une barrière invisible que les voyageurs en herbe étaient actuellement incapable de voir séparait les eaux de chaques bassins, ce qui empêchait les eaux, chacune étant différentes, de ne pas se mélanger.

Le passage au niveau des Lunes menait jusqu'au second type de bassin, appelé Perfecto. De forme hexagonale, ce bassin avait une profondeur bien supérieure à celle de la Lune, étant donné qu'il faisait pas moins de 5 mètres de profondeur. L'eau contenue dans ce dernier était de très bonne qualité, en plus d'être renforcée à l'aide de plantes rares, dont certaines étaient particulièrement délicates à obtenir. L'eau était en mesure de régénérer le corps des baigneurs, de réduire la fatigue, de soigner certaines maladies et de nettoyer le corps de certaines impuretés et même de quelques poisons et venins dangereux.

Perfecto était muni lui aussi d'un passage qui menait vers le dernier bassin nommé Abysséa. De forme circulaire ce bassin était d'une profondeur non mesurable avec les méthodes conventionnelles. Son eau était magnifique et aux nuances de bleu changeantes, de plus sa composition elle même était un épais mystère dont seuls quelques uns avaient la réponse.

Cela faisait seulement quelques minutes que toutes les femmes du groupe ayant terminé l'épreuve d'entrée à la forteresse s'étaient installés dans la Lune. Deux solitaires parmi elles avaient décidé de s'installer dans la Lune situé du côté Est, celle du côté Ouest étant occupée par toute les autres.
Les deux jeunes femmes étaient Alizéa ainsi que Miiko qui s'étaient d'ailleurs chacune placées au bout des deux coins de la Lune où elles étaient.

– Ça va tu n'as plus mal ma chérie ? demanda une femme à une enfant qu'elle touchait de ses mains délicate comme pour la soulager.

– Oui t'en fais pas Béa… je vais bien. Regarde plutôt comment va Marie. répondit l'enfant à la femme qui se nommait Béatrice.

– … tu es sûre que ça va Zoé ? continua Béatrice.

– S'il te plaît… va voir Marie. insista Zoé sans regarder Béatrice.

Béatrice finit alors par comprendre que sa protégée désirait être un peu seule, ce à quoi elle répondit en s'éloignant lentement de Zoé, non sans jeter quelques coups d'œil discret dans sa direction. Peut être qu'elle surprotégeait trop cette enfant, et qu'il valait mieux la laisser grandir sans être trop présente dans son espace.
Zoé alla, une fois Béatrice aux côtés de l'enfant nommée Marie, se coller, dos au bord du bassin, les yeux rivés vers le fond de l'eau.

Stephanie de son côté était avec son amie Vanessa, du côté incurvé de la Lune à quelques mètres du passage menant jusqu'à Perfecto. Les deux discutaient ensemble joyeusement, leur voyageant n'ayant pas été aussi terrifiant que celui d'autres personnes. Elles n'avaient, par chance, rencontré aucun monstre sur le chemin, grâce au bon conseil de Alfred que dont l'idée de ne pas passer par les zones colorées avait préservé tout le groupe, lui permettant d'effectuer un parcours sûr, quoique plus long.

Les deux filles étaient particulièrement complices et riaient toutes les deux aux éclats durant leur conversation. Leurs longs cheveux, roux ondulés pour Stéphanie et noir léger lisses pour Vanessa, étaient dispersés autour d'elles, flottant sur l'eau comme des nénuphars. La peau nette et légèrement bronzée de Vanessa lui donnait des airs de surfeuse qui revenait tout juste d'un allé à la plage, tandis que Stéphanie, le visage pourvu de tâches de rousseur bénéficiait d'un petit air presque innocent qu'on retrouvait chez les enfants.

– Je plains les garçons ! Les pauvres doivent prendre un bain avec un enfant énorme et un arbre chelou. Y ont pas eu de chance sur ce coup ! s'exclama Stéphanie en rigolant. T'imagines le malaise avec l'arbre dans le bain ?! Je pense que du côté des garçons doit y avoir une atmosphère affreuse. s'exclama Stéphanie incapable de se retenir de rire.

– On a de la chance de notre côté y a pas des créatures bizarres sorties de je sais pas où ! acquiesça Vanessa.

– Tu crois qu'on va faire quoi après ? ajouta Vanessa juste après. Je veux dire, une fois qu'on à été… enregistrés ils nous ont rien dit de plus.

– J'avoue… tu penses qu'on devrait tenter de visiter ?

– Ah non ! Je suis crevée ! Tu crois que tu porter c'était facile ?! lança Vanessa à Stéphanie avant de lui balancer un coup de coude.

– T'es notre petite sportive aller ! Tu voulais maigrir non ?

– Eh non mais chut ! C'est pas le moment de parler de poids et de maigrir là Steph ! On est en mode détente ! injecta à voix basse Vanessa à son amie.

– Tu es si susceptible quand on parle de ton poids ! s'exclama Stéphanie en éclatant de rire tout en poussant amicalement Vanessa avec ses mains.

Plus loin des deux amies, deux personnes faisaient connaissance. Ravana ainsi que Miie avaient vues dans l'autre une sorte de ressemblance, notamment grâce à leur qualité commune de filles ayant grandis à la dure.
Aucun réel rapprochement n'était à signaler, et ni l'une ni l'autre n'était encore disposée à trop en dire sur elle où même montrer trop de familiarité. La situation actuelle ne s'y prêtait pas trop, et combien même dans ces grands bains, une atmosphère paisible et sécuritaire régnait, chacune était assez vive d'esprit pour comprendre que cette quiétude ne durerait pas. Ce plaisir n'était qu'une occasion de prendre une bouffée d'air et de pouvoir respirer sereinement sans craindre de se faire tuer à tout moment.

Toutes les deux appuyées contre le bord de la Lune, le regard en direction du fond du bassin pour Miie et vers l'avant pour Ravana.
Employant toutes les deux le vouvoiement, il était difficile de faire une conversation plus austère que celle-ci.

– Vous aussi vous avez pratiquée la chasse durant toute votre enfance ? demanda Miie.

– En effet. J'ai reçu une éducation particulièrement stricte et dès mes premiers pas j'ai été mise dans le bain. répondit Ravana d'une voix grave comme si elle revoyait la situation, visualisant l'autorité avec laquelle elle a été disciplinée. Que ce soit au combat rapproché où a distance j'ai toujours été confrontée au danger.

– Sans vouloir m'avancer… alors même que nous ne savons rien l'une de l'autre… commença Miie, vous m'avez l'air très, maniérée.

– C'est donc ce que je laisse transparaître ? Il est vrai que mon entourage n'admettait aucun acte et aucune parole jugée comme étant trop synonyme de… mollesse.

– La non utilisation de manières était pour vos aînés signe de faiblesse ? interrogea Miie.

– Faiblesse est un mot intéressant, mais disons que mollesse met bien mieux l'emphase sur la psychologie tacite des mes pairs. Il est plus juste de dire que cela est… "rabaissant".

– Je vois.

– Puisque nous avons débutée la conversation sur le sujet en commençant par moi, j'aimerais beaucoup connaître un peu votre parcours à vous. dit Ravana d'une voix calme ne forçant en aucun cas mais laissant sous entendre une forme d'obligation à cause de ses réponses à elle.

– Eh bien de mon côté, je ne saurais me vanter d'avoir reçu une éducation hautement distinguées.

– Ne vous en faites pas, tous ceux ayant reçu comme moi un suivi appuyé et un apprentissage sévère ne peuvent pas toujours se vanter d'en faire bon usage. Je serai bien malpolie de les dénigrer mais quelques uns font preuve d'un excès non négligeable de manière, chose ayant pour conséquence de davantage les rendre pathétique selon moi.

– J'ai personnellement été l'objet d'un suivi plutôt tranquille. Mon éducation à avant tout eu pour but de faire de moi une personne autonome et apte à vivre en société. expliqua Miie d'un air songeur.

– C'est une éducation ma foi plus que bien menée. Après tout le plus important est surtout l'après. Combien même l'apprentissage est semé d'embûches tant que nous sommes capables de bien nous tenir sur les rails une fois que notre vie active commence, le parcours n'a pas grande importance. déclara Ravana.

– J'en suis ravis. Du côté de la chasse j'ai pour ainsi dire toujours baigné dans ce monde. Traquer des proies est un peu comme une seconde nature pour moi.

– Je suis assez d'accord. Je suis quelqu'un qui aime l'action. Être activé est quelque chose que je qualifierais presque de sacré tant c'est chers à mon cœur. C'est un peu comme une partie de moi.

– J'ai l'impression qu'on se ressemble vous et moi. lâcha Miie au bout de quelques secondes après la dernière phrase de Ravana.

Toutes les deux s'en doutaient déjà, elles avaient ce regard à la fois vif, déterminé et meurtrier. Cependant, jusqu'ici cette évidence était restée dans leur esprit et le dire tout haut n'avait pas l'air nécessaire. Cette déclaration soudaine de Miie fit presque frémir un instant Ravana.
Actuellement, bien que Miie bénéficie à ses yeux de plus de considération que les autres, à aucun moment Ravana s'osait s'assimiler à elle, son cœur le réfutant continuellement.

Pour Ravana, que Miie ne le garde pas pour elle mais extériorise plutôt cette pensée, était équivalent à un poids supplémentaire au sujet de la chose, comme si dévoiler cette information lui donnait une force supplémentaire. Aux yeux de Ravana ce n'était même plus à une similitude qui pouvait être qualifiée de coïncidence, à laquelle Miie faisait allusion, mais plutôt à un rapport plus étroit, comme si elles étaient proches et plus encore.

Elle se déplaça alors instinctivement d'un demi pas sur le côté. Ce mouvement ne fut malheureusement pas manqué par Miie dont l'expérience de la chasse avait enseigné l'art du positionnement.
Cependant, elle n'était pas sûre de l'interprétation la plus adéquate pour cette action rapide et effectuée dans la plus grande discrétion.

Peut être que dame Ravana désirait être seule. Cette hypothèse n'était pas à exclure car, son éducation particulière avait peut être prohibée toute démonstration directe de refus, concept possiblement mal vu dans son entourage.

Miie se décida alors à prendre ses distances pour ne pas embarasser Ravana, et se déplaça sur le côté en silence.
Après s'être légèrement éloignée de Ravana, celle ci tourna alors le regard vers Miie, consciente que son geste avait été mal interprété.

– Je- commença Ravana avant de se figer sur place les yeux écarquillés.

Quelque chose venait tout juste de la saisir par le bas du corps, c'était une étreinte puissante dont la solidité lui donnait l'impression de pouvoir briser ses os à n'importe quel moment.
Elle ne put s'empêcher de rougir tant cette sensation qu'elle n'avait presque jamais expérimenté, faisait frissonner son corps de la tête aux pieds.
Miie remarqua instantanément ce changement d'attitude soudain et les deux, bien conscientes que la raison de cette situation ne pouvait venir que de sous la surface de l'eau, jetèrent un regard en direction de l'eau et virent un corps sous la surface, collé tel une sangsue à celui de Ravana.

Elle ne put se retenir davantage et poussa un cri aigu non contrôlé qui interpella toutes les femmes présentes dans la Lune.


Coucou à vous ! Un Chapitre plus long mais toujours aussi tranquille.
Ici je vous laisse profiter surtout des personnages et de leur conversations, ce n'est pas encore le moment de passer en mode action donc profitez en :)

Comment c'était l'écrit :

Vous avez l'habitude maintenant je pense, j'ai d'abord commencé par le demander comment j'allais meubler le chapitre. Au départ je me suis dit qu'il fallait continuer la scène qui traitait de la fameuse bénédiction d'Azaly mais ensuite, j'ai finalement décidé de vous laisser sur votre faim à ce sujet.
J'ai donc commencé à parler des bains, sujet qui m'a permis de couvrir plusieurs paragraphe puis je suis passé à différents personnages.
Vanessa et Stéphanie, les deux copines étaient là pour le côté encore ados, elles évolueront rassurez vous, mais pour le moment j'ai envie de montrer à quel point elles prennent à la légère leur présence ici.
Vint ensuite un personnage appelé Zoé qui inquiétait sa tutrice Béatrice pour mentionner ensuite une certaine Marie. ( Elles font partie du groupe qui s'est disputé dans la forêt de la première épreuve )
Je n'ai pas été long avec elles car leur moment n'était pas encore venu, cependant sachez que ces personnages ont deux trois choses à raconter, j'espère que vous aller aimer.
J'ai ensuite switcher sur Miie et Ravana pour montrer leur discussion. Leur passé vous est encore inconnu alors je veux pour le moment distiller un minimum d'information, tout juste de quoi faire bosser votre imagination :).

C'était long l'écrit Ahah !
J'espère que vous avez apprécié cette partie, la suivante viendra demain ^^

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