Chapitre 2 Partie 7

Sulivan marchait à travers la végétation, en portant sur son épaule Miie qui était restée dans un profond silence depuis qu'il lui était venu en aide. Il faut dire que leur première interactions ne fut pas de la meilleure qualité.
En effet, effrayée par l'enfant gigantesque, Miie réagit encore plus brutalement étant donné qu'elle avait une partie de son corps bloquée sous le corps de l'Ébissodius et ne parvenait pas encore à en sortir.

Elle savait parfaitement qu'elle se trouvait dans un monde hostile, et qu'il était fort probable que certains participants n'aient pas peur de se salir les mains pour éliminer la concurrence. Pour un géant comme Sulivan, ce serait quelque chose d'autant plus facile, vu sa taille et sa force sans doute impressionnante, que de tuer une pauvre petite humaine comme elle d'un seul coup. Miie ne pouvait donc pas garder une attitude sereine avec toutes ces constatations à l'esprit.

Avant même que Sulivan ne soit juste devant elle, ce n'est pas moins d'une dizaine de supplications lancées avec la voix la plus brisée possible qui lui furent jetées au visage. L'enfant, déconcerté au début tenta tout de même une approche, se disant que la peur de cette fille n'était qu'une réaction sur l'instant. Il connaissait mal les gens de petites tailles, mais il les savait bien plus fragiles que lui, la réaction de Miie devait donc être prévisible même pour un quelqu'un d'aussi jeune que Sulivan, mais seulement voilà, Sulivan était un enfant au cœur bien trop tendre pour que cette logique puisse sonner comme quelque chose de normal pour lui.

Des larmes avaient donc naturellement coulées sur son visage, mais Sulivan n'avait cependant pas arrêté d'avancer vers Miie, car même si elle se méprenait sans doute sur ses intentions, Sulivan lui savait bien la raison pour laquelle il venait à elle.
Faisant fi des paroles de Miie, il souleva sans trop grandes difficultés le cadavre de l'Ébissodius, libérant de cette façon le corps de Miie qui pu s'extirper simplement.

Les deux s'étaient regardés un moment, incapables de savoir comment chacun devait réagir. Sulivan brisa cependant le premier le silence en demandant d'une voix timide si elle souhaitait se mettre sur son épaule, question à laquelle Miie répondit d'un air gêné "oui".

Repenser à cette situation était fort embarrassant pour elle qui voulait toujours conserver une bonne attitude comme on le lui avait appris, mais c'est au final tout le contraire qui s'est passé, donnant à Sulivan vis à vis d'elle une mauvaise première impression.
Elle hésitait cependant, à avoir des regrets où non à ce sujet. Sa réaction était après tout basée sur une réflexion logique, celle de l'instinct de survie. Ils n'étaient pas dans leur monde, pas dans leurs bases et pas non plus entourés par des gens qu'ils connaissent pour la plupart. Miie avait donc agit de façon rationnelle.

Cependant, elle ne pouvait pas agir comme une barbare avec la personne qui venait de lui venir en aide, ce serait une véritable injure au comportement au comportement qu'elle s'était jurée d'avoir. Après un rapide raclement de gorge Miie lança alors la première conversation, alors même que depuis un long moment par une parole ne s'était échangée entre eux.

– Merci pour tout à l'heure d'ailleurs…. J'aurais dû le dire plus tôt désolé. lança t'elle d'une voix qui voulait sincèrement le pardon.

– Ce… c'est rien… bredouilla Sulivan.

– Non ! Non ! Je te suis vraiment reconnaissante ! insista Miie qui ne voulait pas que son sauveur se sente mal à l'aise.

– Merc-merci… continua Sulivan qui ne parvenait même pas à parler de façon audible.

Après la dernière réponse de Sulivan, un blanc s'est installé, et un malaise tangible enveloppa le duo qui continua son avancée en silence.

Se tenant au sommet d'un immense et long escalier en pierre, Zoreïphan observait patiemment le pied de l'escalier à quelques mètres duquel commençait la forêt.
À côté de lui se tenait assis, sur une marche, Pierrot qui grignotait avec appétit un épi de maïs fumant et lâchait des bruits étranges mêlant mastication et paroles incompréhensibles.
Tous deux attendaient l'arrivée des participants qui étaient encore tous dans la forêt, enfin presque tous.

– Tu en as tué combien ? demanda Zoreïphan à Pierrot.

– Pieeerrooot…! répondit ce dernier entre deux bouchées dans son maïs.

– C'est embêtant… je pensais vraiment qu'on aurait eu plus de survivants cette fois ci. continua Zoreïphan.

– Pierrot ?

– en effet on dirait que beaucoup ont bien compris que les zones colorées indiquaient des endroits dangereux pour eux. répondit Zoreïphan à Pierrot. Malheureusement ils auront eu le malheur de ne pas avoir la bonne réaction quand tu te trouvais dans leur sillage.

– Pieerroot ?

– Ils ont une cadence plutôt bonne pour la plupart je trouve. Je suis même étonné qu'aucun d'entre eux n'ai opté pour une avancée centrée sur une extrême prudence. On dirait qu'ils étaient tous focalisés sur l'objectif qu'est celui d'atteindre la forteresse.

– Pierrot… lança t'il.

Après cet échange il y eu un long moment de silence durant lequel Pierrot s'est régulièrement absenté quelques secondes avant de revenir avec un autre épi de maïs.
Le ciel commençait à s'assombrir peu à peu, le crépuscule se dessinant sans cesse davantage.
Cependant, pour aucun des deux, cette attente était une gêne. Pierrot et Zoreïphan étaient tous deux des êtres doués d'une patience presque infinie, et devoir attendre sans avoir pour autre occupation que celle de regarder le ciel changer n'était pas un problème pour eux.

Aussi, Pierrot savait que Zoreïphan avait un intérêt tout particulier pour le groupe qui effectuait actuellement l'épreuve, ce groupe que Pyrius avait amené ici afin qu'ils participent à la formation de voyageurs.
Pierrot connaissait assez bien le personnage de Zoreïphan et il était sûr d'une chose, si il était aussi soucieux au sujet des participants, car bien qu'il ait toujours éprouvé un peu d'inquiétude pour les différentes générations de voyageurs qui sont passés ici, cette fois il se montrait beaucoup plus intéressé par leur sort, car il attendait quelqu'un.

Et ce quelqu'un était une femme.

Coucou !

Un petit chapitre beaucoup moins long que de coutume qui nous montre un peu Miie et Sulivan ensemble.

Sulivan sera lui aussi un personnage assez important, et j'espère que vous l'apprécierez !

On a droit vers la fin à une conversation entre Pierrot et Zoreïphan qui parlent un peu entre eux.
Ces deux personnages aussi seront particulièrement présents dans la narration et je souhaite qu'ils vous plaisent.

On apprend d'ailleurs que Zoreïphan attend une femme... Mais qui ça peut être ??

N'hésitez pas à me donner votre avis sur ce chapitre et merci encore d'avoir lu !

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