Chapitre 2 Partie 5
Miie se tenait accroupie derrière un arbre, tenant d'une main ferme son poignard. Elle n'avait pas eue le temps de faire 100 mètres qu'une foule de créatures avaient enchaînées les attaques sur elles, ralentissant considérablement la vitesse d'avancée de Miie. Elle avait réussi à en tuer plusieurs, non sans peine, et ne parvenait pas à couvrir de longues distances sans se retrouver de nouveau nez à nez avec un nouvel adversaire.
À quelques mètres de sa cachette, se déplaçait un animal ressemblant à une sorte de raton laveur dont la fourrure avait été remplacée par les épines d'un hérisson, mais sa taille elle, égalait celle d'un ours.
Miie n'avait encore jamais vu de bêtes pareilles, mais malgré ça, elle était rassurée d'avoir à faire à un être de la sorte. Elle ne pouvait pas encore se vanter d'avoir une imagination débordante, mais l'appelation monstre l'avait conduit à visualiser de véritables horreurs, des cauchemars que la nature même ne pourrai créé.
La bête humait l'air afin de trouver Miie, et chaques secondes qui passaient lui permettaient de se rapprocher sans cesse davantage d'elle.
Miie savait parfaitement que s'attaquer à un animal pourvu d'une lourde défense était du suicide, et cette notion était encore plus vraie étant donné que son opposant possédait une imposante cuirasse d'épines.
Un constat simple s'était construit dans l'esprit de Miie. Seule la stratégie lui permettrait de venir à bout de cette chose, car si sa stature patibulaire laissait sous entendre qu'il n'était pas en mesure d'atteindre une grande vitesse, là était tout le côté vicieux de la chose, car au contraire, cet animal avait des capacités de sprint tout simplement aberrante.
Avant qu'elle n'ait pu se cacher, Miie a pu se faire une idée de la rapidité de la bête lors d'une course poursuite rapide durant laquelle Miie ne devait sa survie qu'à une utilisation de la bête trop poussée de sa vitesse l'ayant fait sauter au dessus de la fille. Cet animal se déplaçait en combinant le sprint aux bonds, ce qui lui permettait de traverser des distances ahurissantes.
Encore heureux pour Miie, le flair de l'Ébissodius n'était pas aussi exceptionnel que ses talents de sprinteur. Il cherchait la fille en se déplaçant lentement et en reniflant continuellement. Ses pattes massives et pourvues de griffes acérées étaient assez puissantes pour trancher une cible du gabarit de Miie sans difficulté, et la seule zone qu'elle pouvait attaquer sur son corps était bien évidemment son cou, le reste étant couvert d'épines assez longues pour qu'elle se fasse empaler avant même d'avoir pu le blesser. Le tout était de passer à l'attaque au moment opportun.
Une certaine anxiété faisait cependant trembler Miie, car elle avait pu se cacher uniquement par chance, et si jamais elle tente de passer à l'offensive, vu la proximité qu'elle aura avec sa cible, même si elle parvient à s'enfuir, elle ne sera pas du tout sûre de pouvoir se cacher de lui une seconde fois.
Elle prit une profonde inspiration, tout en laissant ses sens en éveil, puis changea silencieusement de position alors qu'au même moment l'Ébissodius passait sa truffe à quelques centimètres d'elle.
N'écoutant alors que son instinct de chasseuse, Miie planta son poignard au niveau de la truffe de l'animal qui poussa un cri strident en se levant pour tenir sur ses deux pattes arrières, puis Miie fonça alors droit sur lui puis bondit sans crainte, son ventre étant dépourvu de défense, puis se jeta sur sa carotide et la trancha net d'un coup précis.
L'animal continua de crier tout en vacillant et du sang jaillit de sa blessure et s'étala sur le visage de Miie qui se protégea avec ses deux bras, et quand elle baissa ses bras salis par l'hémoglobine, elle vit à la dernière seconde la bête tomber sur elle.
– Purée !! eut-elle tout juste le temps de crier avant que toute la partie inférieure de son corps soit piégé sous le cadavre de l'Ébissodius.
Miie pu s'estimer heureuse, car son visage avait échappé de peu aux épines acérées de l'animal qui n'étaient qu'à quelques centimètres de sa tête. Cependant, le poids de l'Ébissodius lui avait écrasé le corps, lui causant une douleur atroce, bien qu'elle pu l'endurer.
Après un long soupir, elle fixa ses yeux au ciel, contemplant la hauteur des arbres couverts par le filtre jaune. Comme elle s'en était douté, les zones colorées constituaient les zones habitées par des créatures, et si d'autres couleurs existaient, elles devaient sans doute indiquer la dangerosité de la zone.
Le jaune était sans doute une dangerosité assez moyenne, vu comment bien que non sans difficulté, elle parvenait à tuer les créatures qui se dressaient sur son chemin.
Dans sa situation actuelle malheureusement, elle se demandait si faire un détour pour passer par la zone sans ennemis ne lui aurait pas épargné ce tracas. Désormais elle devait se sortir de là afin de continuer à avancer.
– Bon… all-
Elle se figea sur place quand une voix stridente et joyeuse retentit.
– Pierrooot !!!
Elle ne pu le voir qu'un instant, une forme couverte par une couleur noire vive passer à une vitesse fulgurante à travers la forêt.
Au moment même où elle vit la couleur noire, une douleur foudroyante atteint ses yeux, lui faisant l'effet d'une fissure dans sa rétine.
Elle faillit crier, mais serra les dents, se retenant d'émettre le moindre son, de peur que Pierrot ne la repère.
– Bon sang….! Je suis dans la merde…!
Se servant de son bras qui n'était pas sous le corps gras de la bête, elle souleva une petite partie de la chaire de l'animal pour sortir l'autre, et une fois ses deux bras sortit, elle prit appui sur le sol, tirant de toutes ses forces afin de s'extirper de sous le cadavre de la créature.
Soudain, alors qu'elle tirait désespérément, elle sentit le sol vibrer derrière elle, puis, se mettant en position allongée la tête sur le côté afin d'essayer d'apercevoir ce qui approchait, elle vit alors, l'enfant géant.
– Mince… il vient me tuer…? pensa t'elle.
Après quelques secondes à vérifier les environs d'un regard rapide, Sulivan s'avança alors pour se rapprocher de Miie qui tremblait de plus en plus, à mesure que Sulivan approchait. Elle était complètement désavantagée dans sa situation, et bloquée comme elle était, elle n'aurait nulle part où fuir. Si Sulivan en avait le désir, il pouvait l'écraser d'un coup, et la tuer comme si de rien n'était, et ce seul scénario suffisait à la terrifier et à faire son cœur marteler sa poitrine.
– Attend…! Attend !! Me fait pas de mal !! cria t'elle.
Le bras tendu vers Sulivan, les larmes prêtes à couler, Miie suppliait le géant de l'épargner.
Pierrot continuait sa course rapide à travers la forêt, traversant la végétation avec une aisance indécente. Il se rapprochait de la dernière cible du son parcours, la personne qui était la plus proche de la forteresse. Cette personne était particulièrement impressionnante pour être capable de parcourir une telle distance en à peine 5 minutes.
Cependant, aussi rapide soit-elle, elle ne pouvait pas faire le poids contre lui actuellement.
Sans se presser, Pierrot se rapprocha de la cible qui, malheureusement était dans son champ d'action, changeant de cap afin de se diriger vers elle.
C'est bientôt la fin.
Azaly avait décidé d'accélérer davantage afin d'arriver à temps à la forteresse qui n'était plus loin. Elle avait senti que quelque chose se rapprochait rapidement d'elle, bien trop vite pour qu'elle puisse espérer la fuir.
Alors qu'elle continuait ses sauts d'arbres en arbres, elle prit alors appui sur l'un d'entre eux puis bifurqua sur la droite d'un seul coup, sans perdre en vitesse. Elle n'était pas sûre exactement de qui était son poursuivant, n'ayant pas encore saisit, contrairement aux autres qu'il s'agissait de Pierrot.
Azaly n'était pas encore une fine analyste, et malgré sa capacité à bien entendre ce qu'on lui disait, certaines informations ne pénétraient pas immédiatement dans son subconscient. Elle avait une assez bonne mémoire pour conserver tous ses acquis, mais pas encore une assez bonne compréhension pour tout y faire rentrer.
Elle continua sa course, suivant désormais plus un tracé en diagonale qu'une ligne droite. Cependant son poursuivant n'avait pas arrêté de la suivre, et si il était encore loin il y a quelques instants, il parvint à la rattraper d'un seul coup, réduisant à moins de cinquante mètres la distance qui les séparaient.
Hors, à cet instant précis, cette situation de chasseur ainsi que de chassé, commença à diluer dans l'esprit d'Azaly l'importance même de la mission qu'on lui avait fixé, malgré tout le poids psychologique qu'elle avait sur elle.
Azaly n'en avait pas encore conscience, mais elle expérimentait l'opposition entre une version quelque peut altérée de l'autorité hiérarchique et le vicieux désir de loisir qui prenait petit à petit l'ascendance sur l'ordre pourtant auparavant bien encré en elle.
Elle devait atteindre la forteresse, tel était l'ordre que Zoreïphan lui avait donné, mais en même temps, un poursuivant s'etait accroché à ses pas et la rattrapait rapidement, ce qui lui faisait éprouver une sensation de plaisir et d'amusement incomparable. Cela lui évoquait un souvenir, et les souvenirs étaient pour Azaly une base importante sur laquelle elle devait se baser pour évoluer.
Cette situation lui rappelait ces moments de jeux où par pur ennuis, elle se mettait à poursuivre des petits animaux où insectes à travers la forêt de son ancienne maison. Elle courait, bondissait où même grimpait aux arbres pour les rattraper, leur laissant parfois juste pour le plaisir, s'éloigner un peu pour savourer davantage le frisson de la traque. Elle connaissait cette sensation si jouissive, qui faisait monter son adrénaline, qui, inconsciemment lui donnait un sentiment de supériorité sur sa victime dont la vie ne tenait qu'à son bon vouloir et son divertissement.
Elle pouvait décider si elle tuait où elle laissait vivre, elle avait le choix de le faire….
Le concept de choix, il venait une fois encore de surgir dans son esprit, tel un chemin illuminé menant vers un lieu promis.
Azaly avait reçu de Zend le choix… cette notion si étrange qui lui permettait de dire oui et non aux choses.
Alors si elle avait le choix, eh bien dès maintenant aussi elle avait ce choix. Elle possédait ce droit de dire non à cette autorité hiérarchique. Cette autorité si puissante qui l'avait soumise, elle était loin maintenant, quoique son ordre perdure, mais il était clair dans l'esprit d'Azaly que tant qu'elle arrivait la façon et le temps prit pour atteindre son objectif importait peu. Un désir profond prenait de plus en plus de place dans son cœur, et son envie de l'assouvir grandissait davantage.
Azaly ne pu s'empêcher d'esquisser un large sourire. Le sourire du plaisir.
Elle avait été pendant longtemps la chasseuse, alors cette fois ci elle avait besoin d'expérimenter quelque chose de nouveau. Elle devait découvrir ce que cela faisait de passer de l'autre côté.
Azaly devait devenir la proie !
Salut à vous !
On continue l'observation des personnages chacun de leur côté, j'espère que cette méthode de narration est optimale et vous plaît.
Comme vous pouvez le voir Pierrot est très très rapide... Mais je pense que vous n'imaginez pas encore à quel point il l'est E_E
Bref on a ensuite un moment avec Azaly où son envie de s'amuser avec Pierrot, car oui actuellement Azaly ne connais pas pleinement le concept même de la mort et ce qui en incombe, et voit ses désirs changer. Elle décide donc de passer outre son instinct lui hurlant de se concentrer sur l'objectif de l'épreuve pour jouer le rôle de la proie avec Pierrot.
Ici encore j'ai glissé la notion de choix dans les réflexions d'Azaly histoire de montrer une fois encore son utilisation de ceci.
Bref je ne suis pas là pour tout vous rappeler X)
Merci d'avoir lu n'hésitez pas à commenter et voter ça fait plaisir !
À la prochaine !
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