Chapitre 2 Partie 3
Une silhouette traversait d'un pas rapide et discret la forêt. Ses déplacements étaient fluides, dénués de mouvements superflus, elle semblait presque sautiller, réduisant au minimum ses contacts avec le sol.
Miie parvenait à maintenir une vitesse constante malgré la présence de son énorme sac de survie sur son dos, faisant en sorte de se déplacer avec méthode pour minimiser au maximum la perte d'énergie.
Elle avait suffisamment d'expérience dans le domaine de la chasse pour que cette épreuve ne soit pas un aussi grand défi pour elle par rapport à ses rivaux. Évidemment elle n'était pas chez elle, où au moins dans un environnement qu'elle était sûre de connaître, mais Miie avait confiance en ses capacités.
La disposition des arbres dans la forêt était pour elle une donnée importante, leur proximité permettrait de déterminer la praticabilité des lieux, les possibilités de cachettes que ce soit pour échapper à des assaillants où tendre une embuscade. Plus l'espace entre les arbres était large, plus il était, certe, aisé de se déplacer assez rapidement dans le végétation, mais cela augmentait considération la visibilité, que ce soit la vôtre où celle de l'ennemi.
Hors, tout comme pas mal de participants un tant soit peu logiques, Miie se doutait si ce Pierrot avait été envoyé seul pour les poursuivre, et que de surcroît, malgré la mention des monstres, Zoreïphan a insisté particulièrement sur le fait que Pierrot s'occupe de les poursuivre dans le but de les tuer, et qu'en plus un délai de 5 minutes leur a été accordé pour prendre leurs distances avant qu'il ne débute la chasse, c'est que cet individu était d'une extrême dangerosité, peut être suffisamment pour que, sans ce délai de 5 minutes, il soit en mesure de tous les tuer. Cette simple perspective ne faisait que rendre Miie plus anxieuse, car si la nature l'effrayait moins, les individus eux étaient bien trop aléatoires et imprévisibles pour qu'elle puisse avoir en eux une pleine confiance comme celle qu'elle a envers la nature.
Tenant fermement en main son arc, elle se tenait prête à tirer sur tout ennemi potentiel, faisant pleinement confiance à sa dextérité, son talent et ses réflexes. Elle portait un carquois pleins de flèches qui pendait sur le côté de sa hanche, la main la plus proche du carquois était libre et prête à se mettre en mouvement pour saisir une flèche.
Miie avançait principalement en ligne droite, slalomant occasionnellement pour dévier de temps à autre de son chemin afin d'éviter d'effectuer un tracé trop linéaire et en conséquence bien trop prévisible.
– C'est étrange… je n'ai pas croisé le moindre animal ici… ont-ils fuis ? pensa t'elle en scrutant les alentours un peu inquiète.
Alors que sa vitesse de croisière ralentissait petit à petit, un détail qui jusqu'ici ne faisait pas parti de ce qu'elle voyait l'obligea à s'arrêter. Une sorte de voile jaune vif couvrait une bonne partie de la forêt devant elle, obligeant Miie à faire un large détour pour éviter la zone marquée. Elle n'avait pas le moindre idée ce que signifiait cette indication, mais elle pouvait aisément comprendre de part la façon dont cette délimitation apparaissait dans son champ de vision que cette indication n'existait qu'à cause de cette fameuse "vision" que Zoreïphan leur avait tous accordé.
Dans son ancien monde, plus précisément dans son village, elle se souvenait des adultes qui mettaient des marques de peintures de différentes couleurs sur les arbres de la forêt pour marquer les territoires des bêtes dangereuses afin que les enfants ne s'aventurent pas dans ces zones.
Pour Miie, cette indication était un avertissement lui indiquant que franchir cette zone signifiait rentrer dans une zone dangereuse. Certains participants cependant, elle en était sûre, n'aurait peut être pas suffisamment de logique pour comprendre ceci.
Bien que cela ne l'enchante pas, Miie décida de faire un détour, mais elle freina alors pour prendre un instant pour réfléchir. Plus elle perdrait de temps, plus ses chances de croiser Pierrot étaient grandes, et si la chance était un facteur pour survivre face à lui, cela signifie que de tout ce qu'ils allaient rencontrer lors de cette épreuve, il serait sans doute le pire.
Il ne fallut pas longtemps à Miie pour se décider, et franchir la zone jaune combien même elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle pourrait bien rencontrer dans cette zone, mais elle préférait prendre ce risque plutôt que de devoir faire un détour qui augmenterait drastiquement le temps qu'elle prendrait pour atteindre la forteresse.
C'est le cœur empli d'anxiété, l'arc tenu fermement et le pas prudent que Miie à continué sa marche dans la zone hostile.
Contrairement à Miie qui, grâce à son vécu, parvenait à se déplacer rapidement et efficacement dans la forêt, ce qui lui a permis de parcourir une bien plus grande distance qu'eux, la petite bande de jeunes composés de Alfred, Stéphanie, Vanessa, Étienne et Valentin était dans une galère totale dans leur cheminement au milieu de la végétation, alors qu'ils avaient pris un chemin différent du sien. Tous s'efforçaient de maintenir une certaine allure mais voilà, pas un seul d'entre eux ne pouvait se vanter d'être bon en terme d'endurance, car si tous avaient déjà fait du sport à l'époque de leur période scolaire, cette époque, en plus de dater, était un souvenir particulièrement frustrant pour eux. La seule personne parmi eux qui était un minimum familière avec les exercices physiques, c'était Vanessa, qui désirait absolument posséder un "corps de rêve", se pliant donc à une traditionnelle séance de sport quotidienne.
L'avancée était difficile et pénible, Valentin et Stéphanie en particulier traînaient, la fatigue réduisant peu à peu leur forces.
Et alors qu'ils rattrapaient tant bien que mal le reste du groupe plus en avant, ils durent s'arrêter car leur amis avaient fais de même.
Tous avaient les yeux rivés sur le voile de couleur orangé couvrant une portion de la forêt tel un filtre. Tous étaient inquiet face à ce changement radical dans l'environnement qui jusqu'ici, quoique peut hospitalier comparé aux panorama de la ville où ils avaient l'habitude d'évoluer.
– On fait quoi…? demanda Étienne.
– J'en sais rien… marmonna Alfred perplexe.
– Aller on fait un détour au pire… ça s'affiche pas comme ça par hasard… si ça se trouve c'est un avertissement. déclara Vanessa.
– Ouais t'as sans doute raison. acquiesça Alfred. Aller on passe sur le côté
Tous se décidèrent à perdre un peu de temps par mesure de précaution en prenant un autre chemin sauf Valentin qui resta figé sur place, les yeux tremblant.
– Désolé mais moi je suis pas fou..! lança-t'il d'un coup.
– Qu'est-ce qui t'arrive ? demanda Étienne à Valentin.
– Putain mais réfléchissez deux secondes !! Si ce mec chelou là… Pierrot est envoyé seul pour nous poursuivre et qu'en plus on a même droit à cinq minutes d'avance pour prendre nos distance c'est qu'il est forcément le pire dans tout ce qu'on pourrait croiser au milieu de cette forêt de merde ! s'écria t'il furieux.
– J'avoue il a pas tort… déclara Vanessa après quelques instants. Si ça se trouve ces couleurs c'est que du bluff.
– Nan nan… je suis sûr c'est pas du bluff. Réfléchissez un peu, on est dans une putain de formation pour devenir des… des voyageurs de monde !! Je pense pas que ce soit le genre d'entraînement à la con où ils nous foutent des bluff, et puis Zoreïphan il a rien dit à ce sujet ! C'est peut-être pas pour rien ! expliqua Stéphanie.
– Ça fait sens… acquiesça Alfred.
– Je m'en fous ! Je préfère prendre le risque en entrant là dedans plutôt que de vérifier si l'autre fou Pierrot est aussi balèze qu'on l'imagine ! hurla Valentin pénétrant dans la zone orange d'un pas décidé. Ceux qui ont encore un peu de cervelle suivez moi !
Il commença alors à s'éloigner, marchant rapidement dans la zone comme si de rien n'était. Le reste de la bande était partagé, car ses arguments comme ceux de Stéphanie étaient assez logique, et faire un choix était difficile.
Alfred brisa le premier le silence en continuant le chemin du détour, une expression encore plus décidée qu'auparavant s'était dessinée sur son visage.
– Allez y si vous voulez… je veux pas prendre ce risques. Si y a une chance même une petite d'échapper à un seul type, je préfère tenter le coup plutôt que de pénétrer dans une zone dangereuse sans doute pleine de bestioles monstrueuses. Comme a dit Steph, si ils ont pris le temps de délimiter une zone, c'est qu'une fois celle-ci franchie nous ne sommes plus en sécurité.
– Ouais mais… qu'est-ce qui te dit qu'il n'y a pas de bestioles hors des zones ?
– Je vais prendre ce risque aussi… lança-t'il en s'éloignant.
Les autres se regardèrent pendant un instant avant de lancer des regards en direction de la portion de la forêt couverte d'orange puis en direction de la zone non colorée dans laquelle Alfred se trouvait.
Après quelques secondes en silence, tous se dirigèrent vers Alfred en courant. Ce n'est pas que ses arguments étaient nécessairement mieux que ceux de Valentin, mais plus particulièrement parce que depuis qu'ils se connaissaient, Alfred avait toujours exercé sur eux une certaine autorité de leader.
C'est donc seul que Valentin entama la traversée de la zone orange.
Ce qu'il ignorait, c'est que cette couleur indiquait un niveau de dangerosité extrême pour des individus comme eux, et que les créatures qui s'y trouvaient, étaient suffisamment terrifiantes, pour anéantir l'intégralité des participants de l'épreuve.
Dans ce chapitre j'en profite pour dessiner plus exactement les divers personnages, d'où la raison pour laquelle je met assez peu voire pas d'action, j'espère que ça gêne pas trop.
Étant donné que la plupart des perso d'ailleurs, ne sont pas du tout capable de faire face aux bestioles du coin, je leur épargne un combat impossible à gagner.
Ne vous inquiétez pas, pour le moment on en est qu'au tout début, le moment où je fais en sorte de poser un maximum de bases, et je souhaite que ça vous plaise de cette façon.
Du coup j'espère que ça vous a plu, n'hésitez pas à commenter où a partager votre ressenti !
Merci encore d'avoir lu !
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