Une fois la porte de la cabine ouverte, ce fut pour tout le monde le moment de descendre, et une première situation étrange débuta dès ce moment. Il y eu un long silence alors que tous les passagers étaient rassemblés à l'entrée, sans que personne ne prenne réellement la décision de sortir. Il n'y avait pas de cérémonie, pas d'accueil, pas d'indication quelconque exceptée celle qui délimitait la surface de la zone d'atterrissage de Pyrius. 

Une minute entière serait bien passée sans que personne ne se décide si quelques téméraires ou courageux voire tout simplement résignés ne s'étaient pas décidés à descendre. 

C'était un petit groupe, et il était composé, aux yeux de tous ceux ne voulant pas faire le pas, de véritables célébrités. 

En tête du groupe, Azaly qui marchait sereinement les bras tendus, humant l'air ambiant avec satisfaction et tournant sur elle même montrant encore plus à tous son attitude de petite fille enjouée. Aucune expression de peur ou d'appréhension n'était lisible sur son visage, il était empli d'une lueur honnête et pleine d'un naturel radieux qui était spécifique à Azaly. Elle donnait l'impression de se balader dans son jardin ou dans un lieu qu'elle connaissait depuis toujours et dans lequel elle revenait pour la première fois depuis des années.  

Derrière elle, tel un duo de conquérants, un fier général et son fidèle subordonné, marchaient les deux marins. Puck et Nemo, deux amis de longue date. 

Nemo était un vieux loup de mer de presque 60 ans, bien conservé, le corps développé, la tête fraîche et sa bonne vieille pipe au bec, il respirait à la fois la sagesse et la vigueur qu'enseigne la rudesse océanique. Borgne, il cachait son œil mort derrière un cache-oeil noir en cuir, et avec sa barbe blanche fournie et impeccable, portant avec style une veste bleue marine et un pantalon, il avait une apparence à faire frémir les esprits faibles et petites natures.

Collé à ses pas, son loyal ami, matelot et disciple à qui il a tout appris, Puck le marin. Si contrairement à son supérieur il n'avait pas un physique terrifiant ni un visage à faire rester tranquille ceux qui le croisaient, il pouvait compter sur son esprit fin et son intellect plus développé que son aîné parfois un peu terre à terre où trop sûr de ses acquis. Puck portait lui un uniforme de marines noir qui, couplé à sa coupe de cheveux noirs impeccable et les traits fins de son visage lui donnait une allure de premier de la classe.

Les deux marins étaient suivis par Sulivan, cet enfant gigantesque atteignant pas moins de 5 mètres de haut. Il marchait à une certaine distance des autres, prenant le soin de les laisser le distancer. Si sa timidité l'aurait empêché de sortir avec le premier groupe qui forcément était le plus voyant, c'est l'environnement lui même qui lui a permis d'être un peu plus à l'aise. Cette forêt aux arbres immenses le réconfortait par sa grandeur, se sentir petit l'aider à être moins stressé. Se déplaçant lentement et faisant légèrement vibrer le sol à chaque pas, il observait d'un air curieux les alentours. 

L'arbre parlant du nom de Chê Inaar, mais qu'on pouvait aussi appeler Inaar, marchait, ou du moins se déplaçait à l'aide de ses racines quand lui, regardait émerveillé cette forêt peuplée d'arbres bien plus imposants que lui. Cet endroit était pour lui comme une seconde maison, étant donné que malgré sa taille bien inférieure à celle des arbres ici, il restait tout de même pareil à eux, bien que ces derniers ne soient pas doté d'une conscience similaire à la sienne. 

Même si ils ne bougeaient pas, Inaar passait en revue chaque arbre des lieux, regardant de haut en bas ces derniers comme un humain en regarderait un autre.

Et pour clôturer la marche, se trouvait Miiko, laissant ceux devant elle prendre les devants. Elle n'avait pas besoin de se presser pour le moment, si elle est dans une formation, on leur donnera forcément des instructions, en tout cas c'était comme ça qu'elle voyait la chose. Miiko ne prenait pas le temps de regarder tout ce qu'il y avait autour d'elle, même si elle était dans un monde bien différent du sien, ce n'était pas des arbres qui allaient la perturber. Ses sens étaient en éveils, prêts à l'avertir du moindre danger. Elle était en terrain sauvage, ici, plus question de se laisser distraire.

Voir ce groupe sortir en premier, avec sur le visage une expression plus confiante que le reste avait suffisamment motivé tous les retardataires pour qu'ils se décident à eux même sortir de la cabine.

Tout le monde passa la porte sans que personne ne montre une attitude pressée, car ce n'était le cas de personnes ici, tous préféraient que le calme demeure, voire même si possible, éternellement. L'inquiétude leur rongeait l'intérieur au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient de Pyrius. 

Pas moins d'une minute après la sortie du reste de ses passagers, Pyrius prit son envol, sous le regard terrifié des participants qui voyaient leur seul guide les quitter sans un mot. 

– Eh !! Tu vas où ?!

– Tu nous abandonnes ici ?!

– Reviens Pyrius ! On sait pas où aller !

De multiples voix s'élevèrent pour tenter d'appeler Pyrius qui, sans leur répondre reprit de l'altitude avant de partir puis disparaître derrière la grande végétation. Dès le moment où il quitta la zone, une panique, jusqu'ici retenue avec beaucoup de patience, éclata au grand jour. Les esprits faibles de la foule se laissèrent aller. Un tapage désagréable mêlant pleurs, cris et voix incapable de ne pas dévoiler toute la peur enfouie. 

Pour les plus coriaces psychologiquement, tout ce bruit n'était qu'une gêne, et pour la plupart, tous ces gens ne constituaient que des poids morts où des proies faciles. 

– Allons, vous n'êtes même pas encore officiellement en danger et la panique vous gagne déjà. Vous ne tiendrez pas une seconde ici avec un mental pareil. déclara une voix venant du ciel.

Tous virent un homme descendre du ciel en flottant. Vêtu d'un kimono rouge à rayures blanches décoré de motifs floraux légers, il portait également un masque de renard noir à rayures dorées cachant son visage. Il se posa à côté de la foule avec simplicité puis s'inclina avec respect devant tous, agitant avec son mouvement ses courts cheveux roux. 

– Je m'appelle Zoreïphan. Je serai l'un de vos nombreux professeurs, là pour vous guider lors des cours où des épreuves. 

Un collier noir et épais était autour de son cou, et quelque chose de menaçant chez lui intimidait tout le monde. L'arbre ainsi qu'Azaly et un autre individu caché au milieu de la foule plus en arrière parvenaient à ressentir encore plus l'aspect dangereux de Zoreïphan, et cet instinct leur hurlait de rester à distance.

– Qu-qu'est-ce qu'on fait ici ? se risqua une voix.

Zoreïphan lâcha un petit ricanement avant de claquer des doigts.

– Bientôt vous pourrez vous reposer et prendre le temps de récupérer. L'endroit où tout ceci sera possible est un grand édifice où vous serez logés durant un certain temps. expliqua-t'il.

– Et il est où ? demanda Miiko.

– Vous allez devoir le rejoindre. Ce sera votre toute première épreuve. Seuls les survivants de celle ci pourront officiellement participer à la formation pour devenir voyageurs de mondes. continua Zoreïphan.

– Donc ça veut dire que certains vont mourir ?! s'exclama une voix. 

– Évidemment. Bien, les règles sont simples, vous devrez atteindre la forteresse dont je vous indiquerai la position, en vie. Des créatures de la forêts se trouvent partout sur le chemin alors faites attention… ce n'est pas tout le monde ici qui sera en mesure de leur faire face. expliqua-t'il en jetant un œil à l'assemblée qu'il savait en grande partie composée d'humains tout à fait normaux.

Soudain, quelqu'un s'écrasa au sol à coté de Zoreïphan créant un cratère au sol et une vague de poussière. 

L'individu était musclé et pourvu d'une grande fête longue. Il émergea alors de la poussière, et tous purent le voir.

Possédant un corps imposant et tassé, sa peau était pâle et sa tête couverte de veines avait une forme de dune allongée. Il était pourvu de deux yeux noirs en forme d'étoile et de pupilles rouges. Au sommet de sa tête trônait une touffe de cheveux avec une tresse longue descendant le long de sa grande tête.

L'individu avait dans sa main, une épée fine très longue qu'il tapotait sur son épaule. 

Zoreïphan le présenta en tendant sa main vers lui.

– De plus, vous vous ferez pourchasser par lui. Son objectif sera de tuer un maximum d'entre vous. Cependant vous avez un temps imparti avant qu'il ne se mette à vous courir après. 

L'individu fit un très large sourire, dévoilant ses immenses dents tels un psychopathe.

La chasse allait bientôt commencer pour lui !

Salut ! Ce premier chapitre lance le début de la première épreuve, je ne promets pas encore de l'action en barre, mais je peux vous confirmer que les héros ne resteront pas assis ;)

J'espère que vous avez hâte qu'on passe à l'action, en tôt cas moi oui.

Merci d'avoir lu n'hésitez pas à me donner votre avis et à partager ! ^^