Juste après l'explosion, alors qu'Enri, fou de rage, poursuivait Sulivan

Le garçon survolait les marches d'escalier alors qu'il tentait de rattraper le géant à l'origine de leur mise en déroute. Enri serrait les dents à se les briser, alors qu'il repensait à la défaite qui leur avait été infligée en un instant.

Ils n'avaient jamais pris le temps d'envisager toutes les possibilités, tous les outils que pourraient avoir les apprentis. De toutes les façons, ils ne le pouvaient pas. Ces prévisions étaient bien futiles face à des apprentis voyageurs.

Plus Enri y pensait, plus il se souvenait d'à quel point lui, et tous les Anakana étaient pathétiques tant ils étaient désespérés. Aucun plan précis, juste de la haine pure dirigée à l'encontre de cette société abjecte, des armes et c'était tout.

À quel moment s'étaient-ils imaginés êtres imbattables, impossible à faire tomber ? Lui même l'ignorait, et cela le frustrait énormément. Les Anakana étaient faibles, ils étaient déboussolés et irréfléchis. Ils n'avancaient qu'au rythme d'Aran, et c'était tout.

Voilà pourquoi, pourquoi un explosif venu droit sur eux a alors suffit à mettre à terre leur armée.

Le garçon traversa à toute allure un étage, avant de freiner brusquement. Son Aura s'agitait frénétiquement, furieux comme une braise sur laquelle étaient jetées des gouttes d'eau.

Les cadavres de plusieurs des Anakana étaient là, étendus par terre. Tous rassemblés dans un même endroit. Ils avaient des impacts de balles à la tête pour les uns, au cœur et aux poumons pour d'autres.

Plus loin, se trouvait alors le corps d'un apprenti. Il était entouré de tâches de sang, et avait été tué en se faisant tordre le cou.

Enri détourna le regard à la vue de tous ces morts, et reprit alors sa poursuite. Cette rencontre fut pour lui une bonne piqûre de rappel. Au départ il était venu ici, plein de colère près à venger l'humiliation qu'il estimait avoir reçu en voyant ses alliés tomber au combat et leur prisonniers s'échapper.

Cependant, Enri avait oublié ceux à ses côtés, ces mêmes personnes qu'Aran estimait devoir soutenir, protéger et guider, alors que lui désirait les diriger et les commander. En tant que détenteur de L'Aura, il avait la mission de mener les Anakana vers une destinée meilleure.

Il avait échoué, il ne s'était pas montrer capable de faire plus que leur inculquer la voie de la lutte pour leur avenir. Désormais, il en payait le prix. Ces camarades, sa seule famille avait mordu la poussière sous le souffle d'une détonation traître, qui les a presque tous annihilé.

Les cris de douleurs et d'agonie des autres vinrent marteler son esprit meurtri par son incompétence. Il était parvenu à se relever, à reprendre le combat, alors il devait terminer seul, ce qu'ils avaient commencés tous ensembles.

C'est sur ces pensées qu'il se remit à courir, plus vite, plus déterminé que jamais. Il allait arrêter ce géant, et exterminer tous les apprentis encore en vie.

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Sulivan s'immobilisa devant une chambre au sixième étage de la pagode, où ses trois alliés attendaient son retour. Erdan était parmi eux, et les deux autres n'étaient nuls autre qu'une femme à la peau pâle nommé Sira, et un garçon se faisant appeler Valentin.

Sira s'était jointe à Erdan et Sulivan lors de l'assaut de la pagode par les Anakana. Pas pour s'allier à eux, simplement pour les accompagner en tant qu'amie dans cette bataille. Depuis sa courte aventure au sein de groupe d'Alfred et son altercation avec Vanessa, elle avait désormais horreur de toute forme d'alliance.

Sa rencontre avec Han lui avait alors offerte une nouvelle manière de survivre durant cette épreuve. Inutile de faire équipe avec qui que ce soit, l'important était d'être du bon côté, qu'elle participe où non.

Se faire des ennemis était la pire voie possible, alors mieux valait être amie avec tous, et prendre le parti de qui elle désirait au moment opportun.

Valentin lui, était apparut aussi simplement qu'un spectre. Ce garçon au corps d'athlète impressionnait par sa stature olympique. Personne ne l'avait vu venir, et personne ne connaissait ses intentions exactes. Cependant, l'heure n'était pas aux doute au moment de son arrivée. Pas quand une armée ennemie était en face.

Sulivan finit à genoux épuisé, devant le trio, et déposa en premier lieu les apprentis dans ses mains. Il lui fallut bien une bonne minute pour débarquer tout le monde tant il était fatigué.

– Je… je crois que tous le monde est là ! lança-t-il entre deux respiration.

– Tu vois que t'en étais capable mon grand ! complimenta Erdan.

– Oui… j'ai réussi…!

Heureux des paroles de son acolyte, Sulivan se frotta les cheveux, fier de son accomplissement. Tous les prisonniers étaient inconscient, et assez gravement blessés. Mais il ne semblait pas y avoir de mort, pas pour le moment en tout cas.

– Plus qu'à les mettre dans des chambres, et on en aura fini. lança Sira

– On pourrait même les tuer non…? proposa Valentin avec Calme.

– Un peu de respect pour le gamin qui est allé leur sauver la peau mec. rétorqua Erdan.

– Je ne fais que réfléchir comme quelqu'un conscient du fait que ces gens puissent être des ennemis potentiels. Au cas où tu l'oublierais, il n'y a aucune règle ici, alors une fois de nouveau sur pied, certains pourraient attaquer en traître.

Erdan voulut répliquer, mais se retint de répondre, conscient que cette possibilité n'était pas si insensée sur ça. Sira en rajouta une couche en disant :

– Il a pas tort… c'est bien sympa de les sauver, mais bon le but c'est tout de même de rester en vie, pas de faire la charité.

– Mai- voulut rétorquer Sulivan avant qu'Erdan ne l'arrête.

– Pas la peine de débattre pour rien là dessus. C'est le gamin qui les a sauvé, alors il peut bien décider de leur sort non ?

Les paroles d'Erdan mirent fin à la discussion, tous étant assez d'accord sur le fait que le sauvetage des autre était sa décision à lui.
Sira soupira alors que son regard se baladait de personnes en personnes. Elle ne put s'empêcher de grincer des dents à la vue de la bande à Alfred.

– Fait comme tu veux gamin, mais je n'ai pas envie de choyer de potentiels ennemis. lança Valentin en s'adonnant contre la paroi, près de la porte d'une chambre.

Il croisa les bras, et un sourire presque sadique se dessina sur son visage l'instant d'après. Sira, bien qu'un frisson lui traverse la moelle épinière, n'en fit aucun cas, tout le contraire d'Erdan. Il ne voulait pas glisser sur ce terrain avec ce type, pas maintenant, mais l'envie de souligner sa nature suspicieuse lui démangeait la langue. Il se contenta néanmoins d'une phrase simple.

– Qu'est-ce qui te fait marrer mec ?

Plutôt que de lui répondre, Valentin ferma les yeux, quand Sira se tourna brusquement vers l'extrémité du couloir, en direction de l'escalier. Une silhouette rapide comme l'éclair apparu et se précipita vers eux à toute allure.

Dès cet instant, Erdan, Sulivan et Sira sentirent leur chaire frémir. Erdan écarquilla ses yeux voilés par ses lunettes de soleil et recula d'un pas, prit de stupeur.

– Putain c'est pas possible une sensation pareille…!

Sira qui avait elle aussi compris quel genre de danger fonçait droit sur eux, vit son rythme cardiaque accélérer considérablement à la déclaration d'Erdan. Elle ne voulait pas y croire, mais n'étant pas la seule à subir cette force invisible, Sira ne pouvait plus nier la vérité.

– Il utilise l'Aura !!

Leur opposant, un garçon encapuchonné, fila tout droit vers Sulivan qui, prit de panique, et sous l'effet de son Aura, put à peine bouger. Il semblait à peine toucher terre. Ses mouvements étaient fluides, et il survolait les corps des apprentis au sol avec habileté pour rejoindre Sulivan.

En un instant, l'ennemi disparu après un saut vif et instantané. L'enfant géant eu à peine le temps de se protéger qu'un coup dans la joue, le projeta vers l'arrière. Son corps massif s'écrasa violemment au sol, sous les yeux horrifiés de Sira et Erdan. Un géant de cinq mètres envoyé valsé aussi aisément par un seul coup, il y avait de quoi être sous le choc.

Peu après, alors que l'assaillant atterrit, un gémissement sourd se fit entendre du côté de Sulivan. Ce gémissement se changea alors en pleurs, enfantins mais puissants. Erdan serra les dents, alors même que la nature juvénile de Sulivan lui revint à l'esprit. Il avait beau être grand et puissant, bien plus qu'un simple humain, il n'en restait pas moins qu'un enfant.

– Je m'appelle Enri, et je suis des Anakana. lança leur adversaire commun.

Il se remit en mouvement et se dirigea directement vers Sulivan qui pleurait à chaude larmes à cause de la douleur. Un peu de sang tâcha le sol, faisant frémir Erdan.
Enri s'arrêta devant l'enfant, continuant son monologue.

– On a tous souffert à cause des voyageurs, pas seulement moi, mais tous les autres.

Sa main saisit la chevelure du garçon, et son Aura, invisible aux yeux de tous, où presque, grandit d'un seul coup. D'un geste fluide il balança Sulivan tel un vulgaire sac contre la paroi de la colonne centrale de la pagode. Ce dernier pénétra le mur qui éclata à l'impact, arrachant un râle au géant qui eu plusieurs os fracturés.

– Nous sommes ici pour prendre en main nos vies ! Balayer nos ennemis de la surface du monde ! Et enfin connaître le bonheur, ne plus se faire massacrer par des égoïstes ivre de pouvoirs !!

Sans se préoccuper des trois autres, ainsi que des apprentis inconscient par terre, et se jeta sur lui les poings serrés. Le premier coup fit craquer son nez, puis un second lui fit cracher une dent, avant que plusieurs autres ne viennent lui déformer le visage.

Erdan et Sira étaient à la fois pétrifiés et impuissant. Quand bien même ils auraient une arme dans les mains, ils doutaient même d'être capable d'affronter quelqu'un capable de matraquer de la sorte un véritable géant.

Enri dominait ce qui, plus qu'un combat, n'était qu'un règlement de compte à l'état pur.

Erdan observait la scène, incapable d'agir, réfléchissant au moyen d'éviter une mort aussi atroce à Sulivan. Mais aucune idée ne lui venait en tête, comme si son esprit condamnait d'ores-et-déjà Sulivan.

C'est alors que Valentin, d'un calme anormal, se mit à marcher d'un pas serein jusqu'à Enri qui ne le remarqua même pas. Une fois derrière lui, alors que Sulivan était dans un état critique, Valentin posa sa main sur l'épaule de l'Anakana.

– Je crois qu'il est temps d'arrêter gamin.

Ce dernier sursauta un instant, mais ne se laissa pas impressionner bien longtemps. Son Aura se densifia autour de lui, tel une augmentation de la pression de l'eau.

– Dégage. Où je risque d'être bien plus long quand viendra ton tour.

Cependant, Valentin ne montra aucun signe d'affaiblissement. Il lâcha un sourire confiant, laissant Enri confus.

– Je crois que t'as mal compris petit… ce n'était pas une question.

La main de Valentin serra l'épaule d'Enri. De sorte que l'Anakana, surpris, s'esquive rapidement. Il fixa son opposant avec stupeur, alors la main de ce dernier, encore à l'endroit où il tenait l'épaule d'Enri, semblait avoir changée de forme.

– Toi…! T'es qui ?!

– Moi…? Juste un chanceux… et un de ces futur égoïstes ivre de pouvoirs… parce que tu vois…

Le visage de Valentin se transforma partiellement. C'était le mélange sordide entre le changement de texture de sa chaire, et sa métamorphose totale. Sa peau humaine devint alors un cristal bleuté et une partie de sa bouche dévoila des dents acérées. Ses mains devinrent des griffes allongées, et acérées, tel des épées fines et incurvées.

Il n'avait plus rien d'humain du côté transformé de son corps. Son sourire psychopathe réapparut alors. Sa voix altérée le rendait encore plus terrifiant.

– Moi…! J'aime le pouvoir !!

Valentin se retourna alors vers Erdan et Sira, qui reculèrent de concert à la vue de sa face en cristal. Son œil rouge menaçant les verrouillait, comme s'il tentait de percer l'habitacle qu'était leur corps pour lire au plus profond de leur cœur. C'était terrifiant.

– Faites moi plaisir… et gardez pour vous ce qui va suivre…!

Ni l'un ni l'autre ne put refuter. Au départ paralysés face à un ennemi, les deux se retrouvaient tout tremblant, comme nus au milieu d'une tempête. Enri ne donnait plus l'impression d'être une menace, pas quand se trouvait en face d'eux…

Un monstre pareil.

La fin se construit... Nous y sommes presque.

Comment c'était l'écrit ?

Savoir que j'allais enfin mettre un point final à un roman que j'ai commencé il y a plus d'un ans, ça donne la pêche on va pas se le cacher.

Enri... Comme beaucoup de choses que j'ai conçu dans cette histoire c'est du freestyle soyons clairs... Mais j'ai fini par bien l'apprécier.

Quand on y pense, il a été d'une certaine manière un peu égoïste, du moins c'est ce que j'ai voulu subtilement faire comprendre.

Bien qu'il soit avant tout mortifié par son passé et les atrocités qui avaient eu lieu, contrairement à Aran il se mettait en avant, voulait, plus que "guider" conduire les Anakana.

Je dois dire que, comme pour Arthur, ce n'est que vers la fin que j'ai réalisé tout ce que je racontais et pouvait raconter avec lui... Ewai freestyle les enfants '-'

Valentin et Sira ! Voilà deux petites têtes qu'on a pas vu depuis un bail... Au départ, j'avais besoin d'utiliser Sira pour expliquer un peu l'étrange "alliance" que voulait mettre en place Arthur ( mais bien sûr c'est Han qui a tout fait ).

Vous savez, ce moment où vous êtes bien avec un peu tout le monde... Mais gardez la tête froide pour qu'au moment où cela est nécessaire, vous puissiez couper les ponts, agir de la bonne façon, etc... Dans l'idée je sais c'est pas le plan du siècle, mais en vrai couplé à un pacte de non agression... Bah ça fait un peu bail politique.

On est tous ensembles... Mais si le bateau coule, très peu sombrent avec lui, car tous avaient prévus leur propre radeau de sauvetage, et n'attendaient pas que le secours vienne du capitaine.

Pour Valentin, ceux ayant la meilleure mémoire et je vous félicite, savent que, durant la course jusqu'à la forteresse au chapitre 2, il avait pénétré une zone dangereuse et rencontré... Une créature qui lui a alors fait dont de quelque chose, en échange d'un service.

Ce personnage aura son importance par la suite ( maybe Tome 3 lol ) mais je peux dire qu'il est actuellement le plus dangereux apprentis derrière Azaly évidemment ( c'est bête, l'héroïne absente depuis plus de 200 pages XD )

ALLER ! LA SUITE !