Chapitre 12 Partie 2
Analysant avec un large sourire sa lame, Harmgath observait son reflet sur la lame pleine de poils roux. Sa barbe fort bien garnie avait été nettoyée avec le plus grand soin. On pouvait être Viking certe, mais posséder une propreté non négligeable avant le début de la bataille.
Le barbare se tenait nu devant la petite fontaine murale lui servant de lavabos, gonflant ses muscles saillants et sa poitrine développée. Ses pectoraux taillés au marteau et au burin brillaient comme si ils étaient incrustés de pierres précieuses.
Il posa sa lame sur le meuble en bois massif à côté de lui puis montra à son reflet son meilleur sourire. Il se frappa les joues du plat de ses mains, comme pour se motiver.
– Ahah ! Toujours aussi beau… je vais décidément subjuguer le champ de bataille !
Ses vêtements, rangés sur une sorte de table basse, attendaient patiemment d'êtres enfilés avec leur maître. Un casque à corne, un protège tête en fer souple, une armure en côtes de mailles et un bas en peau de bête ressemblant à une jupe. Son set vestimentaire était assez simpliste, mais à ce dernier venait s'ajouter une ceinture à laquelle étaient accrochées des fioles, mais aussi un sac. D'ores-et-déjà fermé, cet énorme sac semblait néanmoins contenir quelque chose de gros. Il remuait de façon régulière, preuve qu'un être vivant se trouvait à l'intérieur.
Après s'être suffisamment observé, le Viking se dirigea vers son équipement qu'il enfila. Une fois vêtu, il mit le gros sac sur son dos.
Il quitta la salle de bain pour se retrouver dans la pièce lui servant tant de chambre que de salon. Décorée au goût du grand Nord, elle était tapissée de peau de cerfs et de loups servant de tapis où de rideaux décoratifs. Le grand lit sur le côté était couvert d'un drap en peau de grizzly tandis qu'au sol un ours polaire faisait office de tapis.
Harmgath traversa avec une fierté non dissimulée sa chambre et alla saisir les deux haches courtes plantées dans un petit tronc découpé. Il contempla un instant ses armes un peu usées, mais dont le tranchant n'avait pas encore été émoussé.
Il agita ensuite son dos, interpellant ce qui se cachait dans son gros sac.
– T'es prêt Fenyr ?! Va bientôt y avoir de l'action !
Un grognement féroce et joyeux fut la réponse formulée par Fenyr. Harmgath esquissa alors un sourire sadique, un rictus barbare qui laissait présager le pire pour la suite des événements.
Ouvrant la porte d'un geste large, il sortit d'un pas rapide.
– Aller ! La petite dame nous attend !
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Les jambes croisées, assise sur son lit avec une posture impatiente, elle attendait. De noir vêtue par une moulante combinaison, un bandeau blanc immaculé enroulé autour du cou, elle fixait sa montre. Un Emblème en forme d'étoile décorait son épaule et le dessus de sa poitrine. Ses lèvres rouge vif peintes au rouge à lèvres brillant, et sa peau pâle lui donnait un air maladif. Malgré tout, elle n'avait jamais été autant en forme que maintenant.
La demoiselle entendit alors des pas puissants se rapprochant de sa porte. Elle poussa un soupir et tonna au moment où le Viking franchi sa porte :
– Vous êtes en retard abruti !
Harmgath lui répondit d'un large sourire avant de fermer la porte derrière lui.
– Alors dame Battista ? Quels mouvements allons nous faire maintenant ?
Battista ne répondit rien et attacha ses longs cheveux blonds en chignons et se leva. Sous les yeux du Viking elle alla chercher un rouleau dans un long caisson noir posé par terre. Harmgath siffla en bougeant sa tête sur le côté.
– Elle est dangereuse cette boîte noire dis donc…
La femme revint vers lui avec le rouleau. Il était rouge sombre et les écrits dessus étaient en or. Scellé par un anneau de métal bleu, il irradiait la pièce d'une forte Aura, laissant même Fenyr tout tremblant.
– La ferme et écoute, coupa sèchement Battista, voici le colis que je dois délivrer là bas. Il est primordial si nous voulons que les révolutionnaires se joignent à nous.
Le Viking hocha la tête et se lâcha au sol, prenant de suite une position assise.
– Oui, tel était le prérequis annoncé par maître Héliam. Et pour les pions problématiques ? Il y a le guerrier… le monstre… l'homme violet…
– Et le voleur ! N'oubliez pas les paroles du maître aussi aisément idiot !!
Harmgath se gratta le fond de la tête, embarrassé avant de reprendre un air sérieux. Battista poursuivi alors :
– Vous vous occuperez de l'homme violet quand il sera prit de surprise le moment venu. Le maître à dit qu'il viendra lui même à vous. Pour les autres, les révolutionnaires s'en occuperont.
– Okay… et moi pendant l'attente des révolutionnaires…?
– Tu anéantis les gêneurs qui voudraient aller sur Vivana ! Personne ne doit aller sur l'île compris ?
– Eheh pas de soucis. Et pour le petit on fait quoi ?
– Maître Héliam a dit qu'il sera une pièce importante à l'avenir, alors je m'occuperai de lui personnellement. annonça Battista avec fierté.
– Oookay ! conclut Harmgath en s'étirant. Je casse la gueule de tous les gus qui tenteront de passer l'endroit.. vingts minutes à tenir ce sera facile ! On peut considérer que je n'aurais qu'à attendre notre armée !
Harmgath se mit à rire, les bras croisés et sa voix puissante résonnait dans la chambre. La femme en combinaison noire lui lança un regard noir qui calma ses ardeurs.
– Exact, ce monde aussi souffre, mais il est créé de toute pièce par un de ces monstres de voyageur ancien ! grogna Battista. Le mieux que nous puissions faire, c'est rassembler sous la bannière de l'Assemblée Néo Infinite !
Les bras levés au ciel, elle semblait en plein rêve éveillé, souriant à l'inconnu, à la limite de pouvoir se laisser emporter par son étreinte.
S'extasiant toute seule, alors qu'elle serrait son propre corps tant elle était enthousiasmée, Battista se ressaisie brusquement. Harmgath ricana silencieusement mais un la femme en noir lui dévoila ses dents aiguisées de requin. Le Viking se reprit de suite. Elle n'était pas quelqu'un de qui l'on pouvait rire impunément.
– Encore cinq minutes avant l'arrivée sur l'île. Tiens toi prêt je me rends sur Vivana.
Harmgath acquiesça et se remit debout. Battista disparue dans une nuée poussiéreuse sombre, laissant le Viking dans la chambre qu'il quitta à son tour.
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Alfred lançait des regards furtifs des deux côtés de la chambre des filles. Au fond de la pièce, en position foetale, Étienne ruminait sombrement sur les évènements récents. Du côté des lits, Vanessa veillait silencieusement sur Stéphanie.
En obtenant des bandages de la part de Pyrius, d'un kit de premier secours qui lui appartenait, Vanessa était parvenue à stopper l'hémorragie de son amie. Le sang avait taché les bandages, mais ne s'était plus répandu comme la veille.
La sportive de la bande n'avait jamais autant paniquée durant une opération, elle qui aimait le danger et les situations critiques, son esprit s'était comme décomposé durant le processus.
De plus, elle était également devenue instable, colérique, et impulsive. Elle l'était déjà auparavant, mais depuis ce qui leur rencontre avec "Valentin" et plus encore la blessure de Stéphanie, ce trait de caractère s'est profondément accentué.
Elle était impossible à approcher, même par Alfred qui tentait de la rassurer. Vanessa était devenue hermétique à toute camaraderie, à toute notion d'amitié. Au vu de son altercation avec Étienne, c'était même à se demander si elle les voyait encore comme des amis.
Le leader de la bande ne put que soupirer dans cette situation de laquelle il ne pouvait sortir. Depuis que Quentin avait quitté leur groupe, il avait sentit ses forces diminuer sensiblement. Celui qu'il considérait comme étant une composante importante de sa vie s'était éloigné d'eux, de lui, pour pouvoir "évoluer". Qu'y avait-il de pire comme situation dans la vie de quelqu'un qui avait plus que tout besoin des autres ?
Alfred n'avait pas même la force de serrer les poings, il avait l'impression qu'on lui avait coupé un a un les tendons, le condamnant à l'impuissance absolue. Un ricanement impromptu vint alors troubler le silence des lieux.
– On en ramène un mais on en perd un autre… désolé d'en rire mais j'ai l'impression de faire face à une mauvaise blague…
La voix de Sira était emplie d'un humour provocateur et d'un ton accusateur non dissimulé. Les yeux de la femme aux longues oreilles ont fait le tour de la pièce. Lents et pénétrant, ses yeux jugeaient les adolescents un à un.
– Elle est censée être où L'équipe formée pour maximiser nos chances de survie ?! Je vois juste des gosses perdus bordel !
Alfred se mordit les lèvres, à court de réponse. Elle n'avait pas tort.
Étienne poussa un gémissement apeuré à peine audible et se recroquevilla sur lui même davantage. Il était bien misérable dans son état, et donnait l'impression de sombrer dans la folie.
Vanessa quant à elle ne prononça pas une seule parole, et ne bougea pas non plus.
Alfred puisa alors dans le peu de force qui lui restait pour parler à leur alliée en quête de réponses :
– On est déso-
Sira ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase et se leva, en colère. Elle traversa la pièce d'un pas rapide et se posta derrière la sportive.
– Hey ! Répond ! Qu'est-ce-que tu comptes faire maintenant que ta copine s'est faites massacrer bordel ?! On est là nous aussi ! Ton groupe est pas juste composé de cette fillette !
– … arrête… murmura Vanessa.
Sira serra les dents et les poings, bouillonnante de rage.
– Non je peux pas m'arrêter merde !! J'ai intégré votre petite bande après tes belles paroles pour espérer venger la Terra et finalement le meurtrier qui l'a massacrée file comme une fleur avec votre copain ! Ça aurait été que pour moi les deux je les aurais tués !
Frappant furieusement du pied sur le sol, elle fit sursauter Étienne qui se leva brusquement. La peur lisible sur son visage s'estompa petit à petit, mais à la place une forme de rage prenait vie. Il ressemblait à un petit animal qui sortait qui tentait de sortir ses griffes.
En parallèle, Sida poursuivait son vraisemblable monologue, hurlant ses quatre vérités à une sourde.
– Depuis que t'es revenue t'es perdu tes crocs ! Tu te tiens là devant ta copine encore en vie, désespérée comme jamais et c'est à moi…! À moi que tu as fait morale alors même que la mienne est morte ?!
Vanessa se leva brusquement, et saisit à deux mains le cou de Sira après s'être retournée. La colère de la femme pâle ne diminua pas un instant, et la sportive avait les larmes aux yeux.
– Personne…! Personne n'a pour moi plus d'importance que Stéphanie tu m'entends ?! Je me fiche de ta copine ! La partie est terminée pour elle mais pas pour Steph !
Le cou serré par Vanessa, Sira prit alors position. S'avançant d'un coup, elle força la sportive à s'appuyer contre le lit, l'empêchant de l'étrangler totalement en l'obligeant à tenir son corps pour ne pas tomber sur Stéphanie.
– Alors c'est quand ton monde va bien que tu brandit le drapeau et gueule fort pour jouer au leader ?! Qu'est-ce-qui va pas dans ta tête putain ? T'as fait la femme forte mais tu tombe en morceaux juste pour elle ? Merde ! T'as pas une once d'instinct de survie dans les veines ma pauvre ! J'ai prit sur moi pour suivre ton idéal foireux, j'ai bien voulu enterrer la haine aveugle pour tenter de m'allier à vous et maintenant tu fais cette mascarade ?!
Alfred fonça droit sur les deux femmes et tenta de les séparer, bien décidé à prouver sa légitimité en tant que figure de proue de l'équipe. Cependant, un poignard sortit de la sacoche de Sira le freina bien vite dans son élan.
– Wow ! Calme toi Sira ! rugit le chef.
En un instant, Vanessa lâcha le cou de Sira et s'enfonça sur le côté du lit. Avant que Sira, surprise, ne lui tombe dessus, arme en main, elle lui balança son genou dans l'estomac.
Le temps que la femme pâle recule, encaissant mal l'impact, Vanessa la projeta vers l'arrière d'un coup de pied.
Sira s'écrasa au sol et laissa voler son poignard qui atterrit au pied d'Étienne.
La sportive tendit alors les bras, comme pour protéger Stéphanie, et resta près du lit, terrifiée. Sira se frotta le ventre, sentant toute la puissance du coup infligé.
– Tu… vas me le… payer…!
Elle se releva péniblement, lançant des regards noirs vers tous les adolescents dans la pièce. Brûlante de rage, elle se précipita vers l'entrée, et défonça la porte d'un coup de pied.
– Y a plus d'alliance qui tienne ! Vous tous ! Et surtout toi la bipolaire ! Je vous jure que si j'en ai l'occasion je vous tuerais tous !
Sira se replia alors, disparaissant alors qu'elle laissait derrière elle la porte de la chambre détruite.
Vanessa poussa un soupir de soulagement, et regarda alors l'état de Stéphanie qui dormait toujours. Elle n'avait rien pour le moment. La sportive sentit alors de nouvelles larmes couler.
– Ça va Vaness-
Alfred tenta d'engager le dialogue avec elle, mais d'un coup de poing au sol, elle l'arrêta soudainement. Vanessa tremblait et sanglotait, elle n'avait plus aucune maîtrise de ses émotions.
– Dehors…!
– Qu-quoi ?!
– Toi et l'autre ! Sortez de notre chambre !
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Sira courait, les larmes aux yeux, essuyant de ses manches la morve qui coulait négligemment de son nez. Elle ruminait tristement à travers l'étage désolé où le sang des victimes de Wish gisait en abondance.
– Désolé Terra…! Vraiment désolé !!
Glissant sur une flaque de sang, elle s'écrasa sur le parquet. Plutôt que de se relever, elle resta à terre, frappant le sol furieuse.
– Tiens tiens tiens… le malheur des uns fait donc le bonheur des autres… annonça une voix nasillarde, presque moqueuse.
surprise, Sira releva la tête, et aperçu un homme bien habillé aux airs de gentleman. Ses cheveux teints en violet étaient impossible à manquer, et sa démarche assurée, un fusil d'assaut étrange en main, lui donnait un côté inquiétant.
– Qui t'es…? balbutia la femme au sol.
– Oh moi ? Juste un homme, un simple homme ayant vu un aperçu du miracle dans ce monde sans espoir.
Plongée dans une tempête de désespoir, Sira ne put s'empêcher d'être attirée par les mots du gentleman. L'espoir, c'est bien quelque chose dont elle avait besoin présentement, après avoir perdue une personne chère et subit une déception profonde vis à vis de ceux en qui elle pensait pouvoir se confier.
– l'espoir…? répéta t'elle.
– Tu désire le voir toi aussi ? Ah oui j'en conviens c'est un souhait compréhensible… alors que dirais-tu de te joindre à notre cause ?
Encore une alliance. Sira sentit son moral descendre encore plus bas. Pourtant elle aurait dû se douter qu'il serait question d'alliance une fois encore.
– Putain… encore une histoire d'équipe débile…!
Elle se releva péniblement, amère, prête à partir, mais le gentleman secoua la tête.
– Nous sommes quelque chose de moins formel qu'une équipe voyons… moi et mes collègues sommes simplement des agents. Nous gravitons autour de celui qui incarne l'espoir sur ce navire.
– Qu'est-ce que tu veux dires ?
– Eh bien… le "roi" n'a pas besoin nécessairement de ta présence physique… il a besoin de ton "aura". Joint toi à notre cause et survit pour tes principes, garde seulement en tête que ta confiance est primordiale pour que tu fasses partie du miracle à venir !
Le gentleman salua Sira, l'air enthousiaste. La femme fronça alors les sourcils en grimaçant, perplexe.
– Mais qui t'es bordel ?! Et c'est quoi votre délire ?!
– Je suis simplement Han, Han Allevister… et ce dont je t'atteste aujourd'hui, c'est la création de toute pièce de l'espoir sur ce navire !
Les pièces se mettent en place lentement mais sûrement... Mais en vue de quoi...?
Comment c'était l'écrit ?
Un Viking ahah.... Oui un Viking vous rêvez pas... '-'
Ah bah oui hein on a bien un slime et un mec mutant semi immortel donc bon... Why not ?
Harmgath et Battista sont présents sur la navire depuis le départ évidemment... Cependant ils n'ont décidé d'agir qu'après les tumultes avec Arthur, Wish et Puppet... Très étrange dis donc...
Vanessa est... Oui j'en conviens on pourrait presque la trouver un peu détestable pour son retournement de veste... Mais bon quand on aime on devient aveugle dès fois. Cette bande de copains n'a décidément pas la vie facile je dois dire... Et c'est pas prêt de s'arrêter.
La mise en place de la stratégie d'Arthur est... J'en conviens assez particulière, et je mentirais si je disais que je mettais pas une once de forcing scénaristique car je ne suis pas 100% confiant dans la logique de cette manœuvre... Mais bon j'aime me dire que ce genre de situation manquant peut être un peu de logique sont permises.
Grosso modo, Le but d'Arthur n'est pas de se faire des alliés... Mais plutôt d'éviter de se faire des ennemis.
C'est peut-être un peu flou maiiis... Disons qu'il désire jouer sur la psychologie de masse si on veut.
En prévenant des inconnus de leur alliance, il induit dans l'inconscient d'autrui la possibilité d'être une menace trop grande à affronter. En pesant le pour et le contre quelqu'un de pas suffisamment confiant sera moins enclin à s'attaquer à lui sous peine de représailles.
À ceci s'ajoute un notion de confiance qu'il installe entre son groupe et la dite personne ( déjà passée par le procédé au dessus ) qui sera plus apte à jouer à son avantage ( à Arthur ) par notion d'intérêt de s'attirer les faveurs de la masse.
Voilà donc le schéma de pensée. Peut être est-ce un peu... Tiré par les cheveux, auquel cas mes excuses vis à vis du forcing scénaristique. Dans le cas contraire où ça reste cohérent, vous m'en voyez ravis.
Je ne voudrais pas non plus trop mettre Arthur sur un piédestal, ce serait mal faire au vu du travail fourni pour mettre un semblant d'égalité entre un peu tout le monde à ma manière, sans qu'un en particulier ait l'air poussé par moi...
Bref merci d'avoir lu !
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