Chapitre 12 Partie 15

C'était un jour comme un autre dans le village. Il faisait beau, le soleil frappait au creux des montagnes ou étaient nichés les Anakana du Nord. Les aigles noirs géants planaient majestueusement au-dessus de cet endroit à l'atmosphère fantomatique.

Il y a quelques années, on aurait pu voir les enfants courir à travers les petits chemins de pierres et les adultes cultiver les champs sur les montagnes escarpées. Seulement voilà, cette époque était révolue, car la peur avait prit place. La peur de faire une mauvaise rencontre au milieu de sa routine, la peur de tomber dans un piège sur un sentier qu'on avait l'habitude de traverser.

Depuis que les premiers voyageurs en herbe avaient découvert ce village, il était devenu le lieu de toutes les atrocités. Les uns venaient essayer leur pouvoirs fraîchement acquis sur des villageois et leur habitations, les autres venaient kidnapper des victimes pour s'en servir comme cobayes humains pour travailler leurs adresse où leur précision.

Tant de familles avaient été décimées lentement à cause de ces inconnus se croyant tout permis. Les enfants refusaient de voir leur parents s'éloigner du seuil de la maison, de peur qu'ils ne disparaissent, et les parents interdisaient aux jeunes d'aller jouer dehors, de peur qu'un voyageur ne viennent les tuer.

La nuit les lumières étaient éteintes, et la journée, presque aucun bruit n'était audible dans les environs.

Cette vie recluse, dans l'ombre de la terreur, ne pouvait cependant durer indéfiniment. Les granges eurent vite fait de finir vide de toute danrée, forçant même les plus effrayés, à sortir de leur prison, du seul endroit où ils se sentaient en sécurité.

Le ventre des plus faibles criait famine, et malgré toute leur résistance, même les plus solides ne purent continuer cette vie de diète.

Les premières portes se sont ouvertes, amenant une lumière renouvellée dans ces habitations ayant refusées toute existence extérieure. Les regards dirigés vers le ciel, les montagnes, puis les champs, cherchaient toute trace des monstres appelés voyageurs.

Personne, pas de puissants et inarrêtables fou alliés venant tout saccager, juste un monde qui vivait sans eux.

Au bout de quelques jours, le village recouvrit un semblant d'animation. Au départ, seuls les travailleurs, hommes et femmes, allaient aux champs, puis revenaient en vitesse, une fois leur labeur terminé.

Les jours passaient, longs et inquiétants. Des familles entières sortaient aux balbutiements du matin, les enfants encore assoupis sur le dos de leurs aînés. Tous mettaient la main à la patte dans les champs, car plus vite le travail était fait, plus vite tous pouvaient regagner leurs demeures.

Les yeux rivés vers le ciel, certains retournaient la terre. Le cœur battant, les autres dispersaient les graines, se demandant si ils resteraient en vie assez longtemps pour voir ces pousses sortir de terre. Et ces journées, où la perspective de la mort gardait captifs les Anakana du Nord, se répétaient inlassablement, dans un cycle qui paraissait interminable.

C'était une routine primitive, et n'ayant pour but que d'assouvir le désir de survie pure. Si ils leur était possible, beaucoup seraient restés dans leurs bâtisses jusqu'à la fin de leurs jours. Mais voilà, il y avait des enfants, et des gens pleins d'espoir parmi ces villageois, des vies qui ne désiraient pas se terminer au coin des murs, la peau sur les os.

Les semaines puis mois continuaient alors de défiler, sans que les tant attendus voyageurs ne se présentent. Tous craignaient leur venue, savaient qu'apercevoir la silhouette de ces êtres supérieurs était synonyme de fin. Pourtant, rien ne venait troubler les habitudes de ces travailleurs terrorisés.

Bientôt, les années passèrent, et c'était comme si la menace des voyageurs avaient disparue avec le temps.

Finit les maisons négligées, tout juste rafistolé pour ne pas tomber en ruines. C'était à la place de beaux bâtiments bien construits qui constituaient les demeures des Anakana. Rien de sophistiqué, mais des habitations décentes, qui faisaient la fierté de ceux qui en jouissaient.

Les récoltes étaient bonnes, et les petites bêtes des montagnes constituaient un apport en viandes abondant. Les plus vieux, seuls témoins des massacres et tragédies passées, s'étaient éteint en paix. Ils avaient terminés leur vie sans voir la future génération périr dans d'atroces souffrances.

C'est à cette époque de prospérité que naquit Enri, fils de Bert et Lisa. Un garçon plein de vigueur qui put grandir à un âge des Anakana où les voyageurs n'étaient que des calamités des temps anciens.

Il aidait son père aux champs le matin, maniant maladroitement la herse sous le regard amusé de Bert. L'après midi, il passait son temps à aider sa mère tantôt à la maison, tantôt dans les montagnes où elle allait cueillir des plantes et des fleurs.

Le soir venu, il s'occupait en lisant, beaucoup d'ouvrages écris par les penseurs des générations avant lui. Certains livres parlaient du monde, bien plus vaste que les montagnes où étaient enclavés les Anakana du Nord, où les steppes et aux abords des fleuves où vivaient ceux du Sud et de l'Est.

Un monde vaste, si vaste qu'il faudrait plus d'une vie pour le parcourir. Ce monde sur lequel était situé le village, appelé aussi "Continentarbre". Enri lisait avec appétit ces ouvrages si coûteux à obtenir, s'imaginant des lieux encore jamais vu, usant de toutes ses connaissances pour construire une utopie imaginaire.

Un soir, alors qu'il était allongé sur le tapis du salon, son père qui sortait de leur humble salle de bain, le retrouva encore plongé dans un livre.

– Tu l'aimes beaucoup celui-ci dis donc Enriri !

– Ouaip ! Il raconte tellement de choses incroyables, au sujet d'un monde qui existe mais qu'on connait à peine parce qu'on n'a quasiment jamais quitté les montagnes…

Alors que Bert allait poursuivre son chemin, Enri l'interpella alors, se mettant en position assise. Son livre sur les genoux, il avait des étoiles dans les yeux, curieux de connaître la réponse de son père.

– Dis papa ! Pourquoi on est jamais parti des montagnes ?! Le monde à l'air tellement grand ! On pourrait quitter cet endroit un jour non ?

Bert lui sourit est s'assit à son tour à terre.

– C'est vrai qu'on pourrait peut-être le faire… Mais beaucoup ont peur Enriri. Ce ne sont peut-être que des légendes, mais on raconte que dans les temps anciens… un être appelé "le Chasseur" avait lâché une légion d'animaux terrifiant à travers le monde… et que notre peuple, pour survivre, s'est reclu dans les montagnes… que ce soit vrai où non, c'est la raison pour laquelle aucun Anakana n'a quitté cette région depuis toutes ces années.

Enri écoutait avec attention cette fascinante histoire. Bert non plus ne semblait pas être particulièrement informé sur le sujet, mais cela importait peu à son fils. Que ce que son père lui raconte soit vrai où faux, Enri l'écoutait toujours avec plaisir.

Même quand il rentrait de son habituel labeur aux champs, Bert croisait inévitablement Enri et sa soif d'entendre les "aventures" de ce dernier. Que ce soit une simple chasse, où une de ses quotidienne bataille avec le sol récalcitrant des montagnes, Bert passait toujours pour un héro aux yeux de son fils.

Alors qu'il venait de terminer cette courte légende au sujet de ce fameux "Chasseur", Bert vit Enri feuilleter son livre, intrigué par quelque chose.

– Un détail te tracasse Enri ?

– Ouaip… y a quelque chose de pas logique pour moi dans tout ça…

– Et c'essst…?

– Si personne n'a jamais quitté la région…? Comment ceux qui ont écris ces livres pouvaient-ils parler du monde extérieur comme ça ? Tout était si détaillé…! Comme si ils y avaient réellement été !

Bert se gratta la tête, cherchant une réponse à donner sur un sujet qu'il n'avait jamais prit le temps de creuser auparavant.

– Eh bien mon petit Enri, je suppose qu'on pourrait appeler ça l'imagination…! Tu sais, on peut créer beaucoup de choses dans notre esprit, et avec un peu de savoir c'est facile je pense, d'y apporter cohérence et crédibilité.

L'expression d'Enri se voila d'un peu de tristesse, alors même qu'une partie de son monde s'écroulait. C'était là nature véridique de ces éléments qui le faisait rêver, alors quel intérêt si il était possible que tout cela ne soit qu'un tissu de mensonges ?

Voyant son fils profondément déçu, Bert soupira, conscient qu'il n'avait peut être pas choisi les mots les plus adéquat. Il traça un large sourire sur son visage, pour remonter le moral d'Enri.

– Mais bon ! Tu connais ton vieux père Enriri ! Il n'est bon qu'à papoter et entretenir les champs ! Alors si ce livre t'intrigue tant que ça, pourquoi ne pas aller voir la personne l'ayant écrite ?

– Pour de vrai ?! s'exclama Enri.

– Oui ! Ça vaudrait le coup d'aller à la bibliothèque pour tenter d'en savoir plus au sujet de celui où celle qui l'a fait.

Enri se leva précipitamment, sa joie renouvellée par la perspective de recevoir des réponses, beaucoup plus qu'il ne l'aurait espéré, en rencontrant l'auteur.

Soudain, la porte de la maison s'ouvrit, et Lisa, sa mère, apparue, vêtue de son vêtement de sortie en cuir épais. Elle referma la porte derrière elle, le sourire aux lèvres.

– C'est très bien tout ça mon petit Enri, dit-elle, mais ce n'est certainement pas ce soir que tu iras à la bibliothèque, n'est-ce pas ?

Il faisait nuit noire dehors, et ce n'est qu'à la fausse question de sa mère que le garçon réalisa. Il esquissa un large sourire gêné, tout en se grattant la tête. Sa mère lui tendit alors les bras, laissant Enri l'étreindre avec affection.

– Je pourrais y aller demain ? demanda-t-il.

– Bien sûr Enri, après que tu aies aidé ton père.

Il se décolla d'elle, enjoué par la perspective du lendemain.

– Super !! À demain alors papa !

Il allait partir, quand la douce voix de Lisa le fit s'arrêter. Il se retourna embarrassé, alors qu'elle secouait la tête avec amusement.

– J'ai… oublié quelque chose…?

– Tu comptes aller dormir le ventre vide ?

– Ah ! Oui c'est vrai !

Bert se releva à son tour après s'être étiré et rejoignit sa femme, regardant leur fils foncer dans la cuisine, en souriant tendrement.

– Alors chérie… tu penses lui annoncer la nouvelle quand ?

– Pas ce soir en tout cas…! gloussa-t-elle. J'ai peur qu'il ne s'endorme pas sinon !

– Arrivait-il seulement à dormir quand on batifolait tous les deux…? lança malicieusement Bert d'un coin d'œil.

– Chéri…!

Lisa feignit l'indignation tout en lui pinçant le bras. Sans en dire davantage, elle rejoignit Enri dans la salle à manger, suivie par Bert.

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Le lendemain matin, alors qu'Enri finissait d'aider son père aux champs, et s'apprêtait à partir, ce dernier l'appela, à peine capable de cacher son sourire.

– Tu pourrais aller voir ta mère Enri ? Elle à quelque chose à te dire.

Le garçon fronça les sourcils, intrigué par ce que lui cachait vraisemblablement son père, et c'est sans détour qu'il rejoignit leur maison, où Lisa l'attendait, assise près de leur table. Elle buvait un de ses délicieux thé, appris auprès de l'aînée du village, et sortit de sa rêverie quand Enri ouvrit la porte, essoufflé.

Il avait très envie d'aller à la bibliothèque, mais à ses yeux un secret plus important était détenu par ses parents, qui s'étaient gardés de le mettre dans la confidence.

– Tu peux t'asseoir un moment mon chéri ? demanda alors Lisa d'une voix douce.

Enri s'exécuta, curieux et confus, se demandant bien quelle nouvelle nécessiterait qu'il fasse tout ça pour l'apprendre. Une fois installé en face de sa mère, il resta les yeux rivés sur elle, dans l'attente de réponses.

– Ton père et moi voulions t'annoncer ça depuis quelques temps maintenant… Mais on voulait garder la surprise…

– C'est quoi ? Allez dit le moi maman !

Sa mère lui sourit tendrement puis toucha son ventre avec délicatesse.

– Bientôt mon petit Enri… notre famille va s'agrandir !

Un flashback ? Oui, parce qu'il faut comprendre comment on en est arrivé là...

Comment c'était l'écrit ?

Je ne vais pas m'étendre trop sur les tenants et aboutissants... C'est un flashback qui, je dirais, s'apprécie, et vous montre le passé des Anakana, plus précisément celui d'Enri.

Mais comme vous m'êtes bien sympathique.... 7 Anecdotes sur quelques personnages qu'on a pas vu depuis un moment !

1. Zoreïphan bois de l'alcool... Oui malgré son air sage il consomme... Mais afin de ne pas agir négligemment quand il devient saoul... Il s'endort dès que l'ébriété arrive... *on peut vaincre un Zoreïphan en le faisant boire alors ?!*

2. Pyrius aime beaucoup la musique Pop, le Jazz et la Bossa Nova. Par contre il aime moins le Rock... Et c'est un passionné des légendes Européenne.

3. Puppet aime beaucoup les Mochi, des friandises fourrées à la pâte de haricots. Mais ses friandises préférées sont de loin les Flan...

4. La directrice, tout comme Zylana, utilise beaucoup de mots d'autres langues pour s'exprimer... Et aime être appelée Marainne.

5. Napolio à une collection de lances qu'il a obtenu où fait fabriquer. Mais c'est aussi un collectionneur de bateaux... Il les loue dans différents mondes... Ça lui fait des fins de mois plus conséquente X)

6. Pierrot sait parler normalement... Mais il a adopté son style de langage après une tragédie... Il n'est pas le seul à avoir été marqué par celle-ci et beaucoup de voyageurs ont été profondément changés à cause d'elle... Cet évènement n'est pas important dans "l'Ascension des Voyageurs" mais considérez là comme un moment primordial dans l'histoire profonde de Diastasis...

7. Être professeur à Avalanscia est un assez gros prestige... C'est un peu comme un mini Harvard... Mini parce qu'il existe d'autres lieux de formations encore plus prestigieux... Mais beaucoup plus sélect.

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