Épilogue
Azaly ouvrit les yeux et se réveilla brusquement, quelque chose avait changé dans son environnement, quelque chose de très important. Elle ne prit pas le temps de se lever et bondit de son lit sans attendre.
Elle l'avait sentie, cette différence dans l'air, ce détail si important qui était toujours présent à son réveil.
Elle descendit jusqu'à la salle à manger en premier, c'était souvent l'endroit où, étant plus matinaux qu'elle, Izen où Zend l'attendaient. Sans perdre un instant elle parcourue la maison de long en large, cherchant son grand père et son oncle qui étaient introuvables.
Évidemment, Azaly avait déjà senti que plus un seul être vivant ne se trouvait dans la maison, mais son cœur lui, refusait d'y croire. Elle continua de retourner l'endroit dans tous les sens pendant presque une heure entière, jusqu'à ce qu'elle finisse par se résigner. Enfin, accepter à ne pas les trouver à l'intérieur, mais à l'extérieur c'était autre chose.
Azaly sortit en courant et passa toute la zone du cratère de la montagne au peigne fin, avant d'en sortir pour continuer ses recherches à l'extérieur. Elle courait comme une bête enragée où même une mère à qui on avait prit ses petits, se déplaçant à une vitesse démentielle, incapable de s'arrêter dans sa course. Elle foulait le sol avec furie, plantant ses pieds dans le sol le martelant à chaque pas jusqu'à en causer des petits tremblements de terre.
Azaly était dans un état de frustration mêlé à un début de colère. Elle parcourait les plaines, grimpait aux arbres et gravissait les montagnes pour tenter de trouver sa famille, enchaînant sans temps mort les recherches qui demeuraient infructueuses. Les heures défilaient continuellement, sans qu'Azaly ne puisse mettre la main sur qui que ce soit, et elle finit par retourner à la maison, presque comme si elle espérait secrètement avoir rêvé.
Elle entra dans la maison, marchant lentement, le regard fixé sur le sol. Dans son esprit, elle s'imaginait déjà étrangler à mort Izen, Zend où même Alianna pour lui avoir causé une telle frustration. Et cette pensée n'était même pas de nature colérique, loin de là, pour Azaly c'était plus une forme de désapprobation, un acte pour démontrer qu'elle n'appréciait pas ce genre de chose.
Elle s'avança jusqu'à la table, incapable de savoir quoi faire ni même quoi penser, en proie au désarroi. Elle tira une chaise et s'assit dessus puis posa sa tête contre le table.
– Papy… oncle Zend… Alianna… vous êtes où ? Marmonna-elle.
Elle réfléchissait en agitant sa main sur la table quand elle sentit cette dernière toucher quelque chose. Azaly se redressa puis vit posées sur la table, une feuille ainsi que la lettre noire. La lettre noire était différente de d'habitude, car des motifs bleus scintillant la couvrait. Azaly allait la prendre, mais la feuille l'intriguait. Elle n'était pas présente hier, ce qui signifie que quelqu'un l'a posée ici.
Elle la prit puis la déplia. Il y avait quelques phrases écrites dessus. Azaly par chance avait appris à lire grâce à Zend.
Elle prit une petite inspiration et lu la lettre.
– Chère Azaly, j'espère que tu liras ce petit mot que je t'ai laissé. Vois-tu depuis le début j'aurais dû t'en parler mais voilà… je n'ai pas eu le courage. C'est donc en faisant preuve d'une lâcheté entièrement assumée que je te le dit à travers cette lettre. Il y a maintenant douze ans, une femme est venu ici et m'a confié un enfant. Elle ne se sentait pas capable de s'en occuper et m'en a alors laissé la responsabilité. Je lui ai d'ailleurs promis de prendre soin de l'enfant et de m'en occuper, jusqu'à la sélection. Cet enfant, c'était toi. Peut être que tu ne le comprends pas encore vraiment mais pour faire simple, dès le moment où je t'ai eu entre les mains je savais que nous ne serions pas ensembles éternellement.
Azaly prit une pause pour assimiler tout ce qu'elle venait de lire. Elle était troublée. Après quelques secondes, elle reprit sa lecture.
– Enfin… jusqu'à bout j'aurais été un sacré salaud. Accepter ça sans même penser à l'enfant qui allait grandir à mes côtés. C'est méprisable n'est ce pas ? Cependant, je voulais te le dire quand même, au moins pour que ton papy puisse partir sans t'avoir caché ceci. Ouais je sais… c'est affreux comme message d'adieux. Mais sache le, j'ai passé de très bon moments avec toi. Peut être que tu as pu le ressentir mais… depuis l'arrivée de Zend et… ce qu'il s'est passé entre nous, disons qu'on a commencé à former une vrai famille. On a bien rigolé, mangé des petits plats, raconté les conneries que je faisais à l'époque… tout plein de trucs sympa. Surtout pendant le repas d'hier soir.
Pour de vrai, peut être que tu t'en moque maintenant, peut être que tu te dis que tout ce que nous avons bâti était factice, et je ne t'en voudrais pas. De toute façon je serai très loin quand tu liras ça, alors malheureusement tu n'auras pas de jambes sur lesquelles pleurer ni même de ventre contre lequel enfouir ta tête. Bref, les autres m'attendent, les gens bizarre qui étaient venus avant la mort de Sylvar. Du coup je voulais te demander un petit truc, c'est très égoïste je sais, mais je ne serai pas à côté de toi pour t'en empêcher alors fait à ta guise.
Tu es très forte tu sais… avec tes capacités je pense que tu pourrais passer la sélection les yeux fermés, mais où est le fun ? Peut être que tu ne vois pas où je veux en venir mais… je voudrais que tu puisses découvrir un peu le monde un peu comme les autres. Alors que dirais-tu de relever le défi, celui de passer les sélections sans utiliser ton plein potentiel. Si cela est vital tu pourras t'en servir, mais je pense que tu va pas mal t'amuser en… devenant plus faible.
Enfin bon, libre à toi de le faire où pas… tu es libre maintenant. Alors fonce à la sélection et commence ta propre odyssée. Aller, à plus ma mignonne. Zend aussi t'embrasse fort, de même qu'Alianna.
Au revoir Azaly. On t'oubliera jamais, et les moments passés ensembles resteront gravés dans nos cœurs.
Cette phrase fut la dernière de cette lettre. Azaly était figée sur place, dans un état de vide. Elle ne savait pas du tout comment elle devait réagir. Devait t'elle s'emporter où même verser des larmes, elle n'en avait pas le moindre idée.
Elle relu dans sa tête la lettre une nouvelle fois pour tomber sur une phrase écrite plus bas en très petits caractères, un peu comme si Izen ne voulait pas tout à fait qu'Azaly la voie.
– Dit Azaly… est ce que j'ai été un bon père ?
C'est tout ce qu'elle disait. Azaly fixa la feuille pendant une longue minute comme si elle cherchait une réponse.
Elle se leva et prit alors la lettre ainsi que la l'invitation dans une main et serra son autre main. Elle frappa d'un coup simple la table qui partit en morceaux. Elle serra de nouveau son poing et frappa le sol d'un nouveau coup qui le brisa. Elle enchaîna avec un coup supplémentaires qui détruisit davantage le sol. Elle continua alors à marteler le sol. Elle donnait des coups rapides, mais empli de toute la simplicité qu'elle avait en elle, sans colère, sans tristesse, sans joie, sans rien. Elle frappait avec tout ce qu'elle avait dans son esprit à cet instant.
Elle cessa de marteler le sol delà maison qui avait été complètement troué. Elle s'était littéralement enfoncé dans ce dernier.
Azaly regarda ses mains salies et réfléchie. Elle ne trouvait aucune réponse dans son esprit. Elle avait beau chercher, rien ne venait, rien ne voulait venir.
Quelque chose manquait chez elle à ce moment précis. Ce qui lui manquait c'était le cœur.
Ce même cœur qui lui a fait verser des larmes de regrets sur Izen. Ce même cœur qui l'avait poussé à chercher dans toute la plaine sa famille.
Cette fois-ci, le cœur n'était pas là. Inconsciemment, elle le bloquait. Elle l'empêchait de s'exprimer. Inconsciemment elle ne voulait le laisser se décharger. Elle espérait trouver la réponse en rationalisant, mais rien n'y faisait, seul son cœur pouvait naturellement lui permettre de tout relâcher.
Elle lâcha les lettres qui tombèrent au sol, puis elle marcha, sortie du cratère puis alla à l'extérieur. Quand Azaly arriva au seuil de la maison, son visage était déjà déformé par le chagrin. Elle ne pouvait plus le retenir, son cœur ne pouvait pas enfouir davantage ce qu'elle ressentait.
Azaly poussa un cri mélangeant toutes les émotions qu'elle avait gardé au fond d'elle, puis elle s'élança, courant de toutes ses forces pour fuir la réalité. Elle hurlait sans s'arrêter, incapable d'accepter tout ceci.
– Papy !!! Oncle Zend !! Alianna !! Revenez ! Criait-elle.
Azaly trébucha et s'étala au sol après avec glissé sur ce dernier. Elle resta couchée au sol, en sanglots.
– T'étais mon seul papa… j'avais personne d'autre…! T'étais pas un bon père… marmonna-elle la tête contre le sol.
Elle se retourna puis se redressa avant de se mettre à genoux, en versant d'abondantes larmes.
– T-t'etais le meilleur !!! Rugit Azaly d'une voix qui venait de tréfond de son âme.
Elle essuyait frénétiquement les larmes qui coulaient, mais elle ne pouvait s'arrêter de pleurer. Elle se coucha de nouveau par terre et laissa libre court à son chagrin. Azaly demeura là pendant des heures, laissant lentement mais sûrement la tristesse s'en aller.
Peut être une réaction naturelle où même un coup du destin, mais plus le temps passait, plus Azaly parvenait à surmonter sa tristesse. Un message subtil mais permanant traversait son esprit et son cœur. Elle devait aller de l'avant.
Azaly se releva, puis se dirigea vers la maison en marchant lentement. Elle repensa à Izen et les autres. Sa seule famille, ceux qui l'ont entouré pendant tant d'années. Au fur et à mesure, elle séchait ses larmes tout en accélérant sa cadence de marche.
Elle se remémora la demande d'Izen, tous les mots gentils qu'il avait dit. Du positif, seulement du positif.
Elle commença à courir, de plus en plus vite. Remplaçants ses larmes par un sourire. Elle se précipita à toute vitesse dans la maison et s'arrêta au seuil de celle-ci.
Azaly rentra dans la maison, puis récupéra les lettres qui étaient gentiment restée par terre. Elle retourna l'enveloppe noire afin d'en regarder le décompte.
Azaly n'avait pas vraiment la notion du temps, et les 2 heures restantes ne furent pour elle qu'une indications peu utile.
De toute façon, elle n'avait qu'à attendre.
Azaly garda l'enveloppe noire puis regarda une dernière fois la lettre d'Izen avant d'aller à l'entrée de la maison, et de la poser sur le marche. Cette lettre devait rester ici, aux yeux d'Azaly telle était sa place.
Azaly alla alors au niveau des marches, puis elle s'y assis, attendant patiemment l'heure du départ.
Elle ne savait rien de ce qui l'attendait, mais elle était prête. Prête à débuter son odyssée.
C'est alors que le décompte arriva à son terme. L'environnement autour d'elle s'assombrit, et l'homme à tête de feu apparru.
– Quelle est ta réponse ? Demanda t'il directement à Azaly. Désires-tu prendre part à la sélection des voyageurs de mondes ?
Elle fit le vide dans son esprit, prit une petite inspiration puis regarda l'homme l'air sereine. Elle n'avait plus aucune hésitation.
– Oui !
À suivre...
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