Chapitre 6 Partie 2
Izen était toujours occupé en cuisine, tandis que Zend s'affairait dans son coin. Il avait décidé d'offrir pour la première fois un "cadeau" à Azaly. Cette attention particulière, il désirait la lui donner, bien que dans la situation présente, cela s'apparentait plus à un cadeau d'adieux.
La dernière bénédiction offerte par son tuteur qui, dès les prémisses de son apprentissage avait été tourmenté par sa définition du concept de la pédagogie.
Zend, tout au long de l'année à été confronté à de nombreux doutes au sujet de l'éducation à donner à Azaly. Au vu du destin qui l'attend, il était primordial de choisir ce qui était mieux pour elle. En un sens, Zend avait dans son cœur le désir de faire d'Azaly quelqu'un de "solide", une vivante, plus que survivante, dans cette existence sordide. Lui qui avait passé des millénaires à voyager, il a rencontré de nombreuses personnes. Il fut confronté à une multitude de points de vus, problèmes, dilemmes et biens d'autres situations.
Sa vie fut difficile et pavé de durs moments pendants lesquels sa morale ainsi que son étique furent mises à l'épreuve. Sa vision de l'importance de la vie, ses valeurs, sa psychologie, tout en lui fut à un moment où à un autre jugé, remis en question où même diabolisé. Il doit sa survie mentale à son attitude naturellement "personnelle". Zend était cette personne qui écoutait et enregistrait tout ce qu'on lui disait, en bien comme en mal, mais possédait un état d'esprit sans attache, changeant où conservant à sa guise ses défauts comme ses qualités, prenant les avis extérieurs de son plein gré et les rejetant tout en demeurant en harmonie avec sa conscience.
Zend était lui, et c'est à ce moment là que le doute venait s'installer. Devait t'il inculquer ses valeurs à lui, conditionner son être afin de la préserver ? Où fallait t'il laisser Azaly passer en état de croissance psychologique, méthode offrant son acceptation aux souffrances qu'impliquent naturellement tout apprentissage personnel ?
Ce fut l'objet de ses interrogations durant la période antérieure aux premiers cours rétribués à Azaly.
Izen lui avait offert une assez fastueuse liberté au sujet de l'éducation de sa petite fille, lui même ne bénéficiant pas d'une fibre d'enseignant, en lui octroyant le plein pouvoir sur les méthodes d'apprentissage d'Azaly. Toujours est-il que Zend, en sa qualité de jeune professeur était soucieux de l'avenir de sa protégée incontestablement nécessiteuse de conditionnement. Inculquer sa vision des choses lui semblait à la fois judicieux et fâcheux, et au vu de sa nature ainsi que de l'essence même de sa parenté avec Yzaya, ses enseignements avaient une valeur capitale, car Azaly qui voyait en lui la figure suprême du maître.
Zend pu cependant s'en remettre à son côté rationnel, lui dictant bien souvent la voie dans les occasions d'incertitudes.
Azaly allait elle aussi passer par le chemin qu'ont pris bien d'autres avant elle, et expérimenter elle même l'infinité de circonstances à laquelle la vie allait l'abandonner.
Ce fut sur ces courtes réflexions que Zend mit fin à ses suspicions.
Ce cadeau, c'était pour lui un moyen efficace de d'inscrire dans le cœur de son élève ses enseignements, la ligne de conduite qu'il a prit le temps de tracer durant leur cheminement difficile qui fut dans son ensemble restreint à une période approchant les trois mois. Mois durant lesquels il aura mit à profits l'entièreté de son savoir-faire pour prodiguer à Azaly l'éducation la plus neutre et la plus bénéficiaire pour elle.
Ce cadeau représentait la touche finale à l'itinéraire qu'ils ont accomplis ensemble, ce petit mot subliminal qui mettait fin à leur communion maître/élève.
Tel fut le présent offert par Zend à Azaly sa très chère élève en guise de terminus à ces étapes passés ensembles.
Izen et Zend, chacun de leur côté travaillaient avec passion, quand Azaly rentra précipitamment. À cet instant, Izen esquissa un léger sourire. Il savait déjà la raison de ce retour précipité.
– Papy ! Oncle Zend ! Un monsieur m'a donné ça !
Elle n'attendit pas la moindre réaction de leur part et alla pour leur montrer la lettre. En approchant Izen, Azaly se stoppa, lui ainsi que son oncle étaient affairés et ce serait impoli de les déranger. La politesse vis à vis de ceux représentants l'autorité, ce fut l'une des leçons que Zend lui avait enseigné, et bien que malheureusement Azaly n'ai intégré ce principe qu'en partie, appliquant ce respect uniquement à eux, ce fut pour lui le signe qu'elle était sur la bonne voie.
– Dé-désolé ! S'excusa t'elle consciente de son erreur.
Izen vint alors vers elle et tendit sa main en lui lançant un regard bienveillant, montrant qu'elle n'avait rien fait de mal. Il palpa la lettre et le retourna, analysant celle-ci pendant plusieurs secondes avant de se tourner vers Zend en hochant la tête, communiquant tous les deux un message qu'Azaly ne saisit que plus tard.
– Faut-il l'ouvrir ? Demanda t'elle.
– si tu le souhaites, vas y. Lui lança Izen.
Il lui rendit la lettre puis elle retira délicatement le badge qu'elle posa sur la table avant d'ouvrir là lettre.
Il y avait dedans une feuille avec gravé dessus en lettre chatoyantes "Azaly à été invité à participer à la sélection des voyageurs de mondes. Cette lettre ne lui est destinée qu'à elle et elle seule et aucune autre personne ne possède le droit de bénéficier à sa place. La perte de la lettre annulera l'invitation de façon définitive à moins qu'elle soit retrouvée avant la fin du temps imparti".
– Qu'est-ce que ça veut dire papy ? Questionna Azaly.
– Je te donnerai une réponse tout à l'heure Azaly, pour le moment il faut qu'on termine de préparer le repas.
– D'accord… répondit-elle étonnée du calme d'Izen.
Il ne semblait pas du tout surpris, sans doute car ce n'était réellement pas important. Azaly rangea donc cette situation dans la catégorie de celles de moindres importances. Quelques secondes après, elle réalisa un détail qu'elle avait mis de côté.
– Mince ! Ce qu'on a chassé Alianna et moi ! J'ai oublié ! S'écria t'elle.
– Ne t'en fais pas pour ça, Alianna semble y avoir pensé elle. Déclara Zend se tenant à l'entrée le regard dehors.
– Puisque tout est là allons y. Lança Izen en caressant la tête d'Azaly.
– Ouah ! Ça fait beaucoup ! S'exclama Azaly en voyant la table chargée.
Durant ses repas seule, elle en profitait pour exagérer un peu les quantités, mais cette fois ci, c'était un véritable repas qu'ils ont fait tous ensembles.
Bien qu'elle n'en sache pas la raison, Izen avait décidé de mettre la table dehors afin de manger en plein air, et aussi pour que Alianna soit à leur côté.
Il faisait nuit et l'air était à la fois doux et frais.
Pour chacun il avait une signification particulière, ce repas dégusté tous ensembles.
Pour Azaly, il s'agissait là d'une petite "fête" organisée par hasard. Elle voyait toutes ces préparations comme des sortes de plaisirs que s'était permis son grand père. Figure d'exception dans leurs petites habitudes, Azaly ne pouvait que s'en réjouir.
Pour Alianna, c'était les prémisses d'un adieux forcé, l'annonce que sa petite protégée allait devoir quitter le nid. Sa nature de mère innée refusait de croire à cela, mais Izen avait été clair à ce sujet, aussi dur cela soit-il, il fallait accepter cette séparation. Alianna n'avait pour seule consolation que la perspective de savoir que laisser son enfant partir, était pour son bien.
Pour Zend, c'était un cycle naturel qui devait s'accomplir. Il voyait ce départ comme une bonne nouvelle pour Izen mais aussi un nouveau départ pour Azaly. Izen allait enfin pouvoir partir, lui qui avait rempli sa part du marché, et élevé du mieux qu'il a pu la fille d'Yzaya, jusqu'à l'en faire sienne. Izen avait passé des années à s'occuper et à chérir Azaly, tout en continuant de nourrir Zend qui était encore dans un état presque misérable. Pour Zend, il s'agissait là d'une forme de récompense pour tout ce qu'il avait accompli, et en tant qu'ami, il ne pouvait qu'en être heureux.
Et enfin pour Izen, c'était le jour de la libération. Ce jour où enfin, il allait être dégagé de ses responsabilités. Quinze années sont passées, quinze années pendants lesquels il aura eu le rôle de père et de grand père pour Azaly. Durant sa quatorzième année il aura perdu deux de ses fidèles bêtes et camarades, été confronté au fils d'un grande famille, revu ses anciens alliés de la Mafia et même pu retrouver Zend qui a commencé à vivre avec lui. Tant d'événements se sont enchaînés en si peu de temps, événements faisant débuter le compte à rebours de ses derniers moments passés ici. Après toutes ces années passées à se restreindre, se complaire dans une vie morne et sans saveur, il allait enfin pouvoir faire son grand retour et reprendre sa grande aventure où elle s'était arrêté.
Alors que le repas allait bon train, et que dans une atmosphère familiale qui n'aurait pas refusé la présence des défunts Ragna et Sylvar, Azaly se risqua à poser de nouveau cette question qu'Izen avait remise à plus tard.
– Papy…? Pour ma question… qu'est-ce que ça voulait dire cette lettre ? Demanda faiblement Azaly.
– Cette lettre vois-tu, c'est une invitation qui t'es destinée. Lui répondit Izen.
– Oui mais… pourquoi faire ? C'est quoi un voyageur de monde ? Insista-t'elle.
– Eh bien ça m'a chérie, tu le sauras très bientôt… répondit Izen mystérieusement.
– d-d'accord… lâcha Azaly intérieurement insatisfaite de la réponse.
Elle eu un instant de réflexion quant elle demanda ensuite.
– Le monsieur à la tête de feu m'a demandé si j'étais d'accord où pas… je dis non ? Lança Azaly.
– Au contraire Azaly, déclara Izen. Cette lettre est ton billet pour la liberté. C'est le désir ultime de ta maman.
– Ma maman..? S'interrogea Azaly.
Zend observait Izen qui était au comble de la joie. Il était évident que le départ futur d'Azaly le réjouissait, non pas qu'il détestait Azaly, mais que son attache pour sa liberté était trop grande. Izen était un aventurier, et restreindre de la sorte ce désir n'eut pour résultat que la scène qu'il avait sous les yeux. Izen ne pouvait plus contrôler son excitation tant il était au comble du bonheur, ne songeant même plus vraiment à ce qu'Azaly pensait, et n'ayant pour seul argument que la perspective d'accéder à la vraie liberté.
Zend ne pouvait pas en vouloir à Izen, et Azaly elle non plus ne semblait pas comprendre. Encore heureux d'ailleurs, car qu'on le veuille où non, Izen démontrait sans filtre sa détermination à pousser Azaly à partir.
– Maman…? Maman..? Répétait Azaly confuse.
Elle était sûre de connaître ce mot et de qu'il représentait, mais il était à cheval entre proche et lointain. Elle avait des "images" en tête mais tout était flou.
– Ne t'en fais pas Azaly. Tu en sauras plus le moment venu. L'interrompit Zend. Nous mangeons tous ensembles, alors réjouissons-nous.
Ce dernier ne voulait pas qu'Azaly soit absorbée dans de trop grandes réflexions, elle avait le temps pour ça. Actuellement, il valait mieux qu'elle en profite un maximum.
– Tu as raison oncle Zend ! S'écria t'elle en mettant de côté ses interrogations.
C'est sur ces derniers mots que leur repas repris, dans la joie et la bonne humeur. Azaly au comble de la joie, n'ayant pas encore prit conscience que ce repas serait peut-être le dernier qu'elle prendrait aux côtés de Zend, Izen et Alianna.
Salut !!
Je serai court car je réserve toute ma joie pour la fin, quoique non, j'ai des choses à expliquer pour les curieux.
Tout d'abord pour la première "phase" j'ai voulu offrir au lecteur une petite rétrospective des interrogations de Zend sur comment éduquer quelqu'un comme Azaly. Sorte de petit message qui vous permet de comprendre à quel point son évolution sera importante et primordiale.
J'ai souligné le fait qu'elle avait pour parent Yzaya, car évidemment quand on voit qui est sa mère, et ce dont la fille est capable, il est facile de comprendre à quel point Zend prend au sérieux son éducation, conscient que ce qu'il va lui inculquer pourrait avoir de graves conséquences dans le futur.
Dans la seconde "phase" avant de vraiment commencer le repas, j'ai pris le temps de détailler au mieux ce que représentait ce repas pour chacun. Évidemment, Azaly qui ne se doutait de rien n'en avait pas pensé grand chose, mais pour Alianna ce fut difficile et je crois qu'on peut applaudir cette merveilleuse Louve qui aura depuis le début du récit eu une place importante au point de pouvoir se tenir avec les autres personnages principaux. J'ai aussi détaillé les impressions de Zend qui expliquait son point de vue, en tant que maître d'Azaly et ami d'Izen. Et enfin Izen chez qui j'ai montré une nouvelle facette, car je trouvais plutôt sympathique de montrer que malgré son attachement pour Azaly eh bien... L'aventure l'appelle.
La troisième phase, eh bien c'est la petite discussion. Pas grand chose à souligner si ce n'est pour l'anecdote que je trouvais que j'avais rendu Izen trop direct... Comme si je voulais "forcer" moi même Azaly à accepter l'invitation. Cependant au lieu de recommencer je me suis servi de cet empressement pour que Zend explique ce désir brûlant qu'Izen avait retenu depuis trop longtemps.
C'était pas court du tout !!
Merci beaucoup d'avoir lu n'hésitez pas à voter, si vous avez des interrogations où des remarques donnez les en commentaire et à !a prochaine ^^
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