CHAPITRE 2
HOPE
Assise à mon bureau, je termine de rédiger mon rapport sur l'affaire de « la sanguinaire de l'autoroute », comme l'ont appelée les journalistes. Elle s'appelait Ashley Deckman, vingt-six ans, violée par un camionneur à l'âge de seize ans. Son traumatisme s'est transformé en une folie meurtrière contre les chauffeurs routiers.
Pendant deux ans, elle arpentait les autoroutes pour, comme elle disait, « protéger les jeunes filles de ses pervers ignobles ». Les morts s'accumulaient et toujours pas de preuves. Cette affaire a fini par dépasser nos compétences et notre juridiction. Le FBI a dû nous prêter main-forte.
Deckman était folle, mais méthodique. Elle ouvrait ses malheureuses victimes de la tête au pied à l'aide d'une tronçonneuse. Ce n'était pas beau à voir. Mais, comme tout serial killer, elle a commis une erreur. Elle a mis la main sur son agresseur. Toutes ces précautions ont sauté pour ce dernier bain de sang. Après cet événement, il ne nous a fallu que quelques jours pour la retrouver. Et une fois à notre portée, elle ne sait pas laisser faire. Nous avons dû l'abattre.
Cette enquête m'a bouffé mes nuits, mes repas et mon mariage. Olivia, ma femme, a bien failli me quitter pour ça. On ne se voyait quasiment plus. À présent, nous allons pouvoir nous reconstruire. Partir à Hawaii ou sur une île déserte. Sans téléphone.
Dans un sourire, j'envoie mon rapport au capitaine et prends mes affaires.
— À demain, Garth.
— À demain, partenaire.
Mon sac à dos sur l'épaule, je me dirige vers la sortie et salue mes collègues. Au moment où je m'apprête à partir, un adolescent couvert de sang, menottes aux poignets, est traîné par des agents de police. Son regard est absent. Il ne cherche ni à se débattre, ni acclamé son innocence, encore moins à être fier de son acte. Au contraire, il ne semble pas avoir conscience de l'endroit où il est. L'état de choc me laisse à penser à un homicide involontaire, ou alors à de la légitime défense. Je secoue la tête. Qu'importe ce qui s'est passé, ce n'est pas mon problème. Mais je poserai quand même la question demain à mes collègues. Juste par curiosité.
— Dario, Wilson, dans mon bureau, ordonne le capitaine.
— Mais je m'apprêtais à partir, je proteste.
Ses sourcils se froncent, son regard se fait froid.
— Il n'y a pas à discuter.
Je soupire, Olivia va me détester. Rapidement je lui envoie un SMS :
Désolé chérie, je suis retenu au travail. Je rentre bientôt. Encore désolée.
Garth me rejoint et nous nous dirigeons vers le bureau du capitaine.
— Tu crois qu'il veut nous féliciter de notre bon travail ? me demande-t-il en souriant.
— On peut toujours rêver, une nouvelle enquête, par contre, c'est son genre.
Puis je pousse la porte. Il nous invite à nous asseoir, ce n'est pas bon signe. On va rester là un bon moment.
— Un meurtre a été signalé au 9-1-1. D'après les papiers retrouvés sur le corps, il s'agirait d'un adolescent de dix-huit ans nommé Damon Lockford.
Garth baisse tristement la tête. Personne n'aime quand des gamins se font tuer. Pour être honnête, je ne suis pas sûr que nous soyons en état de prendre cette enquête.
— L'appel a été passé par un certain Blake Holliday, poursuit-il, il est actuellement en salle d'interrogatoire pour avoir frappé plusieurs de nos agents.
Ça doit être le jeune que j'ai vu tout à l'heure. Finalement, je vais avoir mes réponses plus tôt que prévu.
— Nous ne savons pas pourquoi il a agressé nos hommes. Mais j'ai besoin que vous le découvriez. J'ai demandé au 9-1-1 de nous transmettre la retranscription de la conversation. En espérant que ça puisse vous aider.
Il nous tend une copie. La conservation ne tient que sur une page. Elle est hachée. Holliday semble perdu, dépassé. Il répète : "ils l'ont tué" sans jamais révéler qui. Une autre phrase revient "je... je n'ai rien... je ne... les est pas empêché."
— Il n'a rien avoir avec le meurtre, ça c'est sûr, dis-je, il est trop secoué pour ça.
— Tu crois ça, ça peut être un très bon comédien.
— Sérieusement Garth, t'as que ça à dire ? Tu ne peux pas te méfier de tout le monde.
Il ouvre la bouche pour répliquer, mais le capitaine l'arrête d'une main.
— Je veux que vous compreniez ce qui s'est passé. Qui a tué ce pauvre gosse ? Que sait Holliday ? Et s'il peut nous aider.
— Capitaine, sans vouloir vous manquer de respect, je lui réponds, nous sortons d'une grosse affaire et nous ne sommes pas rentrés chez nous depuis hier matin. Il y a d'autres lieutenants plus compétents que nous et qui seraient ravis de prendre l'affaire.
Garth se rallie à moi d'un hochement de tête.
— Cette affaire est complexe et vous êtes les plus à même de la mener à son terme. J'ai confiance en vous.
Le capitaine a gagné une nouvelle fois. Il a toujours su nous prendre par les sentiments pour arriver à ses fins. Nous avons choisi ce métier pour servir et protéger les citoyens. Une enquête ne peut pas être refusée. Je soupire et demande :
— Où se trouve-t-il ?
— Je vais vous y conduire.
Il nous guide dans les dédales de couloirs du poste. À bonne distance, Garth et moi parlons d'Holliday.
— Tu crois vraiment qu'il est coupable ? je lui demande.
— Je n'espère pas, mais ça reste une possibilité.
Une possibilité que je déteste. Pourtant, ça ne serait pas la première fois qu'on nous jouerait la victime avant de nous la faire à l'envers.
— J'ai peur qu'on n'obtienne pas plus que le rapport médical. Et il est hors de question de le brusquer. Tu l'as fait la dernière fois et ça aurait pu très mal finir.
Il s'arrête net et me retient par l'épaule.
— Tu comptes me le pardonner quand ? s'énerve-t-il.
— Quand t'arrêteras de jouer les cowboys. Je veux retrouver mon partenaire et arrêter de couvrir tes conneries.
Il me fusille du regard prêt à déballer ce qu'il pense de moi.
— On parlera de ça plus tard, je le coupe.
Depuis l'année dernière, il n'est plus le même. Avant, il était drôle et gentil. C'était le premier à réconforter les victimes, à charrier les suspects et coupables, à être juste. Aujourd'hui, il n'est plus qu'un vieux bougon qui voit le monde en noir et blanc.
— Le gosse est là-dedans, nous prévient le capitaine, Dario, allez-y seule. Wilson, vous venez derrière la vitre avec moi.
Nous obéissons et je pénètre dans la pièce. Châtain aux cheveux courts légèrement bouclés, le nez retroussé et les sourcils épais, c'est bien le gamin que j'ai vu tout à l'heure. Ses vêtements pleins de sang ont laissé place à un vieux jogging et un pull troué aux manches. Quand je ferme la porte, Holliday ne lève pas la tête. Je doute qu'il ait conscience de ma présence. Il joue avec ses mains, ses yeux marron fixent la table et ses jambes tremblent. Dans un soupir de compassion, je m'assois en face de lui.
— Bonjour, je suis le lieutenant Hope Dario, tu es Blake, c'est ça ?
Il hoche la tête. C'est un bon point, ça veut dire qu'il m'entend.
— Je suis ici pour savoir ce qu'il s'est passé et ce que tu as vu. Tu te souviens d'avoir appelé le 9-1-1 ?
Cette fois-ci, il secoue la tête.
— OK, ce n'est pas grave. Tu as subi un choc, c'est normal que tu ne t'en rappelles pas. Je vais t'aider. Tu veux bien que je te lise ce que tu leur as dit ?
Il se balance d'avant en arrière, sa respiration se fait haletante et il secoue frénétiquement la tête.
— Je comprends. Est-ce que tu accepterais de répondre à mes questions ?
— Si ça peut me sortir d'ici, je veux bien essayer, dit-il en me regardant.
Ses larmes coulent. Personne ne devrait être dans une telle détresse. J'aimerais le prendre dans mes bras. Lui dire que tout va s'arranger, même si c'est un mensonge.
— D'accord. Tu as dit au 9-1-1 qu'on s'en était pris à ton ami. Comment s'appelle-t-il et qui lui a fait ça ?
— D... Damon Lockford, il s'appelle... il s'appelait comme ça. Ils... Ils s'en sont pris à lui. Je savais que... ça allait arriver à un moment ou un autre. J'ai jamais rien fait pour le protéger. Rien du tout. Mais j'aurais dû bordel, j'aurais dû...
Je connais ce sentiment. Être paralysé, terrifié, ne pas savoir quoi faire, j'entends encore les cris de mes coéquipiers pour que j'agisse. Les balles, les corps, le sang... C'était ma première fusillade et je croyais être prête pour ça. Mais on n'est jamais préparé à la violence. Je ferme les yeux. Si je ne mets pas de distance maintenant, je me ferais happer par mes émotions.
— Qui sont-ils ? Tu peux me donner des noms ?
— Je ne veux pas mourir, lieutenant, me répond-il un sanglot dans la voix.
Je ne suis pas surprise. Les victimes ou les témoins désignent rarement leurs agresseurs. L'instinct de survie prend le dessus et permet aux ordures de s'en sortir. En tant que flic, je me sens impuissante. On pourrait empêcher tellement de meurtres si les gens osaient parler. Mais je ne m'avoue pas vaincue, une autre technique me vient en tête :
— Est-ce qu'ils ont ton âge ? Ce sont des amis à toi ? Tu savais d'où il venait ?
— Ils... Ils ont entre dix-sept et dix-huit ans. On... On trainait ensemble... tous les six, D... Damon y compris. Ce... ce soir, ils... ils rentraient d'une soirée. Je crois qu'ils se sont battus. Mais... Mais pas avec Damon. Non... avec lui, ils... ils se sont disputés.
On avance.
— Que faisais-tu à une heure aussi tardive ?
— J'étais sorti fumer... me répond-il.
Blake baisse de nouveau la tête et croise les bras. C'est fini, je ne tirerai plus rien de lui. Je ressayerai plus tard.
— Merci, dis-je en me levant, tes réponses vont nous aider.
Aucune réaction. Je ne suis pas étonné. J'espère simplement qu'il s'en remettra. Puis je passe la porte et rejoins mes collègues derrière la vitre sans tain.
— Alors Dario, vous en pensez quoi ? me demande le capitaine.
— Comme vous, je suppose. Il est bouleversé. Pour moi, il n'a rien avoir avec le meurtre. Pour ce qui est des flics, je doute qu'il se souvienne de ce qui s'est passé. On devrait le laisser rentrer chez lui.
— Je ne suis pas d'accord, s'emporte Garth. Il sait qui a fait ça. En refusant de parler, il est complice de meurtre. Capitaine, laissez-moi lui parler.
Mon coéquipier a perdu la tête. Je n'essaye pas de le raisonner, ça ne sert à rien. Il est obsédé par la justice à tout prix. Pourtant, il oublie que parfois il faut du temps. Le capitaine nous regarde tour à tour. La décision n'est pourtant pas si difficile à prendre.
— Allez-y. Dario, je sais ce que vous allez me dire. Mais on a besoin de réponse si on veut avancer.
Je baisse la tête. Il vient de lâcher le fauve.
— Bonjour, je suis le lieutenant Garth Wilson.
Je me tourne, inquiète, vers la salle d'interrogatoire. Mon coéquipier reste debout tandis que le témoin relève la tête vers lui.
— Je vais être direct avec vous, monsieur Holliday, si vous ne nous dites pas qui a fait ça à Damon Lockford, vous ne serez plus accusé d'agressions sur les forces de l'ordre, mais de complicité de meurtre.
Blake le regarde abasourdi. Évidemment qu'il a oublié les raisons de son arrestation. Je doute qu'il finisse en prison. Les policiers ne porteront pas plainte contre lui. Pas dans ce genre de situation.
— Je ne peux pas... bredouille-t-il. Je signerai mon arrêt de mort. Tout finit par se savoir, vous le savez mieux que moi.
Les poings de Garth se serrent. Ma respiration se coupe. Pitié, contrôle-toi, je sais que tu peux le faire.
— Vous l'avez laissé mourir et ses meurtriers vont s'en sortir ! Que penserait-il de ça ?!
Mon corps se tend. Je m'apprête à taper sur la vitre, mais le capitaine me fait comprendre que c'est une mauvaise idée.
— Il est en train de le faire culpabiliser. La prochaine étape s'est quoi ? Le pousser au suicide.
— Dario, je n'aime pas ça non plus.
— Alors arrêtez-le.
— Je ne peux pas et vous savez pourquoi.
Dans un soupir, je continue à regarder ce supplice.
— Vous avez sa mort sur la conscience, poursuit Garth, alors faites quelque chose d'utile pour le venger !
Blake fuit son regard, les larmes aux yeux. Je ne peux pas supporter ça plus longtemps. Je me dirige vers la porte.
— Lenny Garburn, Declan Starlight, Swann Hall et Marley Davis, crache-t-il, voilà, vous les avez vos noms. Maintenant, si ce n'est pas trop demandé, j'aimerais rester seul.
J'en veux à Blake d'avoir parlé, d'avoir montré à Garth que ses méthodes marchent. Comment ce gosse pourra-t-il nous faire confiance après ça ?
BLAKE
Entre mon arrestation et ma douche dans les locaux de la police, je ne me souviens de rien. On m'a juste dit :
— Tu ne peux pas rester dans cet état gamin. Prends une douche, et quand tu auras fini, il y aura des affaires propres sur le banc. Ensuite on t'emmènera en salle d'interrogatoire. Est-ce que tu comprends ce que je te dis ? me demande l'officier.
Je hoche la tête. Ils se mettent dos à la porte des vestiaires et me laissent mon intimité. Comme l'automate que je suis devenu, je me déshabille, fais couler l'eau et me glisse dessous.
Du sang, beaucoup trop de sang.
Non, je ne veux pas revoir ça. Je ferme les yeux, serre les poings en tentant de chasser ses images. Pense à autre chose, je t'en supplie. Quand je les ouvre, mes mains tremblent, ma respiration se fait haletante.
Du sang, beaucoup trop de sang.
Pris d'une énergie nouvelle, je frotte tout ce qui a été en contact avec lui, tout ce qui me rappelle ce qu'il s'est passé. Je suis le héros d'un film d'horreur qui tente en vain d'enlever les araignées de son corps. Je finis par me recroqueviller dans la douche. L'émotion m'envahit. Je veux tout oublier, je me répète en me frappant la tête.
Puis mon système de protection se met en marche. Mes sentiments se sont coupés net. La douleur, les souvenirs, envolés... Je suis vide.
De nouveaux vêtements sur le dos, je me dirige vers les officiers. Je garde les mains en évidence.
— Ne dites rien à mes parents s'il vous plait. Je ne veux pas les inquiéter.
— D'accord, mais sache que tu peux toujours appeler un avocat au besoin.
Je le remercie d'un hochement de tête. Mes parents ne seront pas surpris quand je rentrais.... si tu rentres.
Dans la salle d'interrogatoire, un premier lieutenant m'interroge. Ses cheveux bruns sont rassemblés en une queue de cheval, tandis que ses grands yeux bleus me sourient. Elle fait preuve d'une gentillesse et d'une douceur dont je ne pensais pas la police capable. Elle n'insiste pas lorsqu'une question me panique. Mais son collègue, un grand brun aux yeux ocre et à la barbe de trois jours, est beaucoup moins compréhensif. Sans détour, je comprends la merde dans laquelle je suis. Mon corps tremble de terreur. Qu'est-ce que je vais faire ?
Tu dois te racheter. Ne les laisse pas s'en sortir. Ta vie ne vaut pas plus que celle de Damon. Si tu dois mourir, rends-lui justice au moins.
J'explose, les noms sortent d'eux-mêmes. Je ne supporte plus la voix dans ma tête, encore moins les reproches du lieutenant Wilson. Plein de fierté, il quitte la salle. Quel connard ! Les larmes aux yeux, je tente de ne pas devenir fou. Un coup, deux coups, douleur, peur, sang et ça recommence. Les mêmes images me percutent comme un camion. Elles me désorientent. Je dois prendre l'air, mais je suis coincé ici. Seul avec mes responsabilités et ma peur. Qu'est-ce que je vais devenir ? Qu'est-ce que je dirais à mes parents si je finis en prison ? Quelles sont mes options ?
— Monsieur Holliday ?
Je relève la tête vers le lieutenant Dario. Elle vient de passer la porte avec son coéquipier. Tous deux s'assoient en face de moi. Leurs visages sont graves, ce n'est pas bon signe.
— Que va-t-il m'arriver ? je demande.
Elle prend une grande inspiration et m'informe :
— Nous ne pouvons pas arrêter tes amis. Ton témoignage n'est pas une preuve suffisante. Tous les quatre vont s'accorder sur une version. Même si l'un d'eux craque, son silence finira par être acheté. On a besoin de preuves et toi seul peux nous les fournir.
La colère laisse place à l'indignation, puis l'incompréhension s'en mêle et la vérité finit par me prendre à la gorge.
— Non. Non je ne serais pas votre indic ou une merde du genre.
— Écoutez-moi bien, s'emporte le lieutenant Wilson, c'est votre seule option. Coincer ces ordures c'est votre rédemption ! Mais si vous préférez le confort des cellules, à ressasser ce que vous auriez pu faire ça me va aussi !
Il se prend pour qui ?! Je n'ai jamais rien demandé. Ni d'assister à ça, ni d'être impuissant, ni de me retrouver ici ! Je me lève brusquement et tape des poings sur la table.
— C'est votre putain de job de les arrêter ! Je ne retournerais pas dans cette bande qui a tué mon ami ! Je ne ferais pas comme si de rien n'était ! Alors enfermez-moi tout de suite qu'on en parle plus !
Il s'apprête à surenchérir, rouge de colère, mais le lieutenant Dario l'en empêche.
— Sors d'ici, lui ordonne-t-elle. Immédiatement.
Haletant, il me fusille du regard avant de jurer dans sa barbe et de claquer la porte. Le silence est pesant dans la salle. Je fuis son contact visuel et tente de me calmer.
— Vous devriez vous rasseoir, me dit-elle.
J'obéis. Aucun bruit. Mal à l'aise, je ne cesse de brasser sur ma chaise. Je n'ai fait qu'empirer ma situation. Espèce d'abruti.
— Je suis désolé pour le comportement de mon partenaire. Il n'aurait jamais dû te parler comme ça. Il n'est pas méchant, il... il est juste trop impliqué dans ses enquêtes.
Elle n'a pas à s'excusés pour lui, ni à être triste de la tournure qu'on prit les événements. Parfois, on... on ne peut rien faire.
— Mais le lieutenant Wilson a raison sur une chose. Ne rien faire te bouffera de l'intérieur, il sait de quoi il parle. Je n'essaie pas de te convaincre, c'est seulement la vérité. Je déteste cette idée autant que toi, malheureusement nous n'avons que cette option. Tu as peur, je le sais. On te demande un énorme sacrifice. Prends le temps qu'il te faut pour y réfléchir.
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