- Je veux absolument tout savoir ! annonça Laura à peine j'eus le temps de rentrer dans la salle de repos pour récupérer mes affaires.

- Je te promets que je t'expliquerais tout.

- Maintenant ! On va boire un verre.

- Je ne peux pas Louis m'attend.

- Mais je ne bosse pas lundi et mardi et toi mercredi et jeudi, on va seulement se voir vendredi ! se plaignit-elle.

- Je t'appellerais demain, la rassurais-je, je finis à dix sept heure.

- Mais je veux savoir maintenant ! beugla-t-elle.

Je récupérais mon sac avant de me diriger vers la sortie en compagnie de Laura qui se plaignait et n'arrêter pas de me poser des questions auquel je refusais de répondre pour l'instant. Je voulais garder ce moment étrange pour moi encore un petit peu et y repenser seule.

- Tais-toi maintenant pitié, la suppliais-je.

- Qu'est ce qu'il te prend ?! s'exclama-t-elle en se figeant en pleine rue.

- Il est là, chuchotais-je.

On allait passé devant un des bars de la zone piétonne où se trouvait notre zone commerciale et il était assis en terrasse un café devant lui et son téléphone à l'oreille. Il souriait et avait l'air d'avoir une conversation passionné avec la personne au bout du fil.

- On va rester planter là ? demanda mon amie. Rester et mater ça me dérange absolument pas parce qu'il est hot mais je croyais que tu devais rentrer ? Et puis on risque de se faire remarquer.

J'hésitais un instant, on devait absolument passé par là pour pouvoir rejoindre le parking où se trouvait nos voitures respectives.

Je recommençais donc à marcher un peu plus vite et en baissant la tête jusqu'au moment ou l'on arriva devant ce bar et ou j'avais vraiment envie de voir son visage. Il venait de raccrocher et me fixait déjà en souriant.

- Lilas-Rose, me salua-t-il ce qui m'arrêta aussitôt.

- Calvin Klein, répondis-je sans filtrer ce qui le fit rire.

Un magnifique rire sincère et tellement sexy qui eut apparemment autant d'effet sur moi que sur Laura puisque cette dernière respira bruyamment.

- Je ne peux toujours pas vous inviter ? me demanda-t-il à nouveau en désignant la chaise libre à côté de lui. Votre amie peut se joindre à nous, continua-t-il en désignant Laura.

- Je dois vraiment rentrer, répondis-je en regrettant sérieusement.

Je n'avais envie que d'une chose c'était de m'asseoir sur cette chaise et parler avec lui pendant des heures mais je ne pouvais pas expliquer mon retard à Louis qui savait l'heure à laquelle je finissais. J'aurais pu lui mentir et lui dire que j'étais rester avec Laura mais il m'en aurait voulu à mort de vouloir passer mon temps avec mon amie plutôt qu'avec lui.

- Vous n'en avez pas envie et vous me trouvez lourd d'insister ou...

- Non ! le coupais-je un peu trop vite ce qui le fit sourire et moi rougir. Je ne vous trouve pas lourd, continuais-je plus timidement.

- Donc si je vous propose une autre fois vous accepterez ?

J'hésitais encore, j'étais tiraillée entre deux, entre l'envie horrible de le connaitre et entre la culpabilité envers mon fiancé.

- Elle acceptera ! répondit Laura à ma place.

Je n'allais visiblement pas assez vite pour elle. Calvin me regarda en souriant attendant de voir si j'étais d'accord avec mon amie.

- Oui j'accepterais, répondis-je finalement au plus grand bonheur de Laura qui en sautillerait presque sur place.

- J'en suis ravie Lilas-Rose, m'affirma-t-il avec son éternel sourire.

Personne ne m'appelait jamais par mes deux prénoms car je n'aimais pas ça, et d'ailleurs peu de personne le connaissait mais venant de lui cela ne me dérangeait pas, bien au contraire, j'avais envie de l'entendre le répéter encore et encore car cela me faisait un effet monstrueux.

- Quels sont vos disponibilités ? continua-t-il.

Mon téléphone sonna avant que je ne puisse répondre, je regardais l'appelant et fronça les sourcils en voyant Louis. Je décidais de ne pas répondre. La réalité me rappelait à l'ordre de façon claire et la culpabilité me rongea soudainement.

- Lilas ça va ? Tu es toute pâle, s'inquiéta mon amie.

Louis m'envoya alors un SMS que je lus aussitôt.

" Steve est à l'appart, on commande des pizzas pour nous deux, tu veux quelque chose ? "

La culpabilité disparus presque instantanément. Il se plaignait de ne pas passer du temps avec moi mais le jour ou je finissais le plus tôt et ou l'on pouvait passer une soirée en tête à tête il invitait son ami. Il ne m'en fallu pas plus pour ne plus regretter.

" Je mange avec Laura ce soir, m'attend pas." lui envoyais-je à mon tour.

- Ça va très bien, répondis-je finalement à mon amie.

- T'es sûre ?

J'hochais la tête en guise d'affirmation.

- Ce verre tient toujours Calvin ? Je viens de me libérer.

Laura écarquilla ses yeux de surprise, tandis que Calvin lui avait l'air plus que ravie.

- La place est toujours libre, répondit-il en désignant à nouveau la chaise à côté de lui.

Je me retournais vers mon amie qui n'en revenait toujours pas mais qui souriait à présent.

- Tu te joins à nous ? demandais-je par politesse même si je voulais être seule.

Elle le comprit visiblement car elle refusa poliment puis nous quitta après m'avoir fait promettre de l'appeler le lendemain.

Je m'assis finalement nerveusement à côté de Calvin. Je n'avais jamais été aussi stressé à l'idée d'être avec un homme...

- Qu'est-ce que vous buvez ? demanda-t-il en tentant de me détendre.

- Un ice-tea s'il vous plait.

Il fit alors signe au serveur puis commanda pour moi. Mon téléphone n'arrêtait pas de vibrer dans ma poche et j'étais sûre que c'était Louis mais je refusais de répondre.

Je n'ouvris pas la bouche jusqu'à ce que le serveur revienne avec ma boisson et j'en vida la moitié en quelques secondes. Calvin me fixait sans rien dire non plus ce qui me stressa un peu plus.

- Pourquoi vous m'avez invité ? demandais-je enfin en brisant le silence.

- J'en avais envie, je voulais vous connaître, avoua-t-il.

- Alors pourquoi vous ne dites rien ?

- J'attends de voir si vous allez réussir à vous calmez. Vos pauvres ongles ne résisteront pas je pense.

Je me rendis alors compte que j'étais en train de les arracher un par un et m'arrêta immédiatement.

- Je suis désolée ce n'était pas une bonne idée, je ne sais pas ce qui m'a prit, dis-je soudainement en me relevant et en m'enfuyant sur le parking après avoir déposé un billet de cinq sur la table.

- Attendez ! l'entendis-je crier derrière moi.