4.2

Je frissonnais aussi mais ça n'avait rien à voir avec le fait d'avoir froid. Sa voix me faisait une véritable effet. Il se retourna enfin et je me retrouvais à seulement quelques centimètres de lui, il baissa la tête pour me regarder puisque j'étais plus petite que lui. Je me reculais aussitôt pour mettre une distance raisonnable entre nous et tenta de reprendre contenance. Je pouvais sentir mes joues me bruler et mon cœur cognait incontrôlablement dans ma cage thoracique.

- J'ai pris la taille en dessous, m'excusais-je, vous voulez que j'aille voir si votre taille est disponible ? demandais-je sans oser le regarder dans les yeux.

- Ne vous embêtez pas ça ira, je vais essayer le reste.

J'acquiesçais et le laissais continuer ses essaies. Cela dura un moment mais je m'en fichais réellement, je regrettais même que cela serait bientôt terminer.

- Nous informons notre aimable clientèle que notre magasin va fermer ses portes, nous vous invitons à vous diriger vers les caisses, résonna la voix d'une collègue dans les cabines.

L'homme sortis une dernière fois vêtu de ses vêtements d'origine sur lui et avec tout le reste dans ses bras.

- Alors qu'est-ce que vous prenez et laissez ?

- Je prends ça, dit-il en me montrant son bras droit rempli d'une pile de vêtements, et je vais laisser ceux la, continua-t-il en me désignant son bras gauche cette fois-ci.

Je lui pris alors les vêtements du bras afin de les remettre en place.

- Merci d'avoir pris le temps de m'aider.

- Je vous en prie, répondis-je, c'est mon travail.

- Oh donc je n'ai rien de spécial ? demanda-t-il en plaisantant.

Ou du moins j'espérais qu'il plaisantait. J'allais lui répondre quand Laura entra dans le salon d'essayage. Elle se figea à nouveau en me voyant toujours en compagnie de cet homme.

- Je venais vérifier qu'il n'y ait plus de clients, expliqua-t-elle, Monsieur est le dernier, sourit-elle vers lui.

- On a fini, Monsieur va aller en caisse et je vais reposer ça.

- Non ! coupa-t-elle précipitamment. Laisse moi ça je vais ranger et tu vas encaisser.

Elle m'arracha alors presque les vêtements des mains et nous planta là. L'inconnu de la poste avait assisté à cet échange d'un air amusé.

- Bon et bien je vous suis, annonça-t-il.

Je me dirigeais donc vers les caisses avec cet homme à mes côtés. Il n'y avait plus personne dans le magasin et mes collègues étaient probablement dans les rayons alors je pouvais l'encaisser en toute tranquillité.

- Vous avez fini votre journée après ça ? demanda-t-il alors que je commençais à passer ses articles.

- Normalement oui.

- Je peux vous inviter à boire un verre ? proposa-t-il sans hésitation.

Je me stoppais net dans ma tâche décontenancé par sa question. Laura avait peut-être raison finalement. Il me fixait attendant une réponse mais j'hésitais un instant avant de répondre.

- Je... je ne peux pas désolée, répondis-je en reprenant l'encaissement.

J'aurais dû lui dire la raison, lui dire que j'étais fiancée mais je ne pouvais pas m'y résoudre, je ne voulais pas qu'il le sache, je voulais qu'il continue à s'intéresser à moi-même si c'était mal. J'avais pourtant envie d'accepter et Laura me tuerait sûrement quand je lui annoncerais...

- Puis-je au moins connaitre votre prénom ? demanda-t-il après mon refus sans avoir l'air déçu.

Il n'y tenais peut-être pas tant que cela finalement puisque ça n'avait pas l'air de l'affecter.

- Lilas, répondis-je.

- Lilas ? demanda-t-il visiblement sceptique.

- Oui, comme la fleur.

- C'est votre vrai prénom ?

- Pourquoi je mentirais ? Vous ne croirez jamais à mon deuxième prénom si vous doutez de l'authenticité de celui-ci.

- Quel est-il ? demanda-t-il piqué par la curiosité.

- Rose, avouais-je.

- Lilas-Rose ? sourit-il.

- Exactement, je vous laisse deviner le métier de mes parents, plaisantais-je.

- Fleuristes, lança-t-il sans difficulté.

- Bingo, riais-je. Et vous quel est votre prénom ?

- Calvin.

Je riais à nouveau.

- Bien sûr ! Calvin Klein comme votre boxer c'est ça ?! Pas besoin de me mentir.

Je me rendis compte bien trop tard que je venais de lui parler de son boxer et donc j'avais inconsciemment avoué l'avoir regardé. Il sourit mais ne fit aucun commentaire.

- Calvin Mantero à vrai dire, dit-il sérieusement toujours en souriant.

- Merde vous êtes sérieux ? demandais-je encore plus honteuse à présent et probablement aussi rouge qu'une tomate.

- Très sérieux, répondit-il.

Il n'avait pas l'air de l'avoir mal pris et me souriait toujours ce qui me rassura.

- Je pensais que vous plaisantiez parce que vous ne croyez pas que mon prénom soit vraiment Lilas, tentais-je de me justifier.

- Il n'y a vraiment pas de mal Lilas-Rose, je vous rassure.

La façon qu'il avait de prononcer mon prénom me fit à nouveau frissonné, si seulement je pouvais accepter ce verre.

- Ça vous fera cent douze euros et quatre vingt six centimes s'il vous plait., lui demandais-je en reprenant mes esprits.

Il me tendit sa carte et régla assez vite.

- Je ne peux pas vous convaincre de venir boire ce verre ?

Je souriais de voir qu'il y tenait en fin de compte et hésitais à nouveau puis repensa à Louis qui devait m'attendre chez nous.

- Pas aujourd'hui, répondis-je alors sans prendre conscience de double sens de ma réponse.

Je refusais aujourd'hui mais j'étais ouverte à d'autre proposition et il le comprit car son visage s'illumina.

- Je reviendrais vous proposer, m'avertit-il alors en prenant ses sacs et en se dirigeant vers la sortie.

- Je ne travaille pas les mercredis et jeudis, me sentis-je obliger de préciser ce qui le fis se retourner et me sourire une dernière fois.

- C'est noté ! lança-t-il avant de disparaître.

J'étais mal, très mal. Je savais que je n'aurais jamais dû lui dire ça mais j'en vais tellement envie que je ne pouvais pas regretter ou empêcher le sourire qui me collait au visage.

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