Les jours étaient passés vite, beaucoup trop à mon goût. J'avais passé autant de temps que je le pouvais avec Calvin tentant par tout les moyens de le voir le plus longtemps possible quitte à risquer parfois de nous faire prendre mais ça n'était heureusement pas arriver. Je m'étais rendu à l'évidence je ne voulais pas le perdre mais je n'avais pas osé lui avouer, je ne voulais pas qu'il pense que cela me ferais changer d'avis sur mon mariage.

J'avais été égoïste, je le savais, dès le jour ou j'avais commencé à ressentir des choses pour lui je savais que j'aurais dû mettre fin à notre relation, surtout après avoir su que cela été réciproque, j'aurais dû tout arrêter pour ne pas le faire souffrir plus longuement et par la même occasion pour ne pas me faire souffrir également.

J'avais pensé qu'on profiterait de notre dernière journée ensemble calmement, qu'on se quitterait en bon terme après ce qu'on avait partagé mais cela n'avait pas été le cas par ma faute. En arrivant chez lui je n'avais jamais imaginé que je lui demanderais de continuer notre relation secrète mais les émotions avait été tellement fortes que je n'avais pas pu m'en empêcher. Je m'étais rendue compte lentement que cela était nos derniers moments et je n'arrivais pas à l'accepter et mes larmes avaient commencé à couler. Je n'avais pas réagis aux conséquences de mes paroles et c'est quand je me rendis compte que Calvin avait pensé que j'annulerais mon mariage que j'avais compris m'être mal exprimé et je l'avais inutilement fait espéré. Sa réaction m'avait anéanti un peu plus surtout lorsque qu'il m'avait clairement dit être amoureux de moi, je n'avais même pas pu réagir à cela et m'étais contenté d'ignorer ses paroles. J'avais seulement compris à partir de ce moment à quel point il tenait réellement à moi, qu'il ne pouvait pas me partager et voulait une vrai relation. Et comme une idiote je n'avais jamais pensé qu'il souffrait également de savoir que j'étais avec Louis au même moment, qu'il s'imaginait peut-être toute les fois ou j'avais couché avec mon fiancé alors que j'avais été avec lui le jour même.

Ma proposition me semblait tellement horrible à présent et je m'en voulais plus que tout. Ma réaction n'avait pas été beaucoup plus réfléchis à y repenser, lui dire durement qu'il n'y aurait jamais dû avoir de nous était mesquin et il ne méritait pas que je lui dise cela, car en réalité ce nous m'avait fait un bien fou, m'avait permis de revivre quelques semaines et d'aimer à nouveau. Mais c'était trop tard, je ne pouvais plus faire marche arrière maintenant, dans quelques heures maintenant je me mariais...

Tout le monde s'agitaient autour de moi, repensant aux derniers détails, se préparant et cherchant une chose ou une autre pendant que j'étais assise sans bouger laissant la coiffeuse bouclé mes cheveux. La seule chose à laquelle je pouvais réellement penser était la sensation des lèvres de Calvin sur les miennes, notre dernier baiser qui m'avait marqué et auquel je pensais depuis deux jours. Celui dont on avait profité au maximum et qui n'avait jamais exprimé autant de chose.

Je fermais les yeux un instant et repensa à nouveau à la scène, m'imaginant un tout autre scénario ou je ne partais pas, ou je restais avec lui et oubliais tout le reste. Mais cette image s'estompa vite quand quelqu'un interrompis mes pensées.

- Tu as eu des nouvelles ? m'interrogea Laura discrètement.

- Non, répondis-je sans en dire d'avantage mais elle ne lâcha pas aussi facilement.

- Il a pas essayé de t'appeler ou bien même d'envoyer un message ? insista-t-elle.

- Non, répétais-je à nouveau.

- Et tu n'as rien fait non plus ?

- Non Laura, soupirais-je maintenant.

- Vous êtes aussi bête autant l'un que l'autre, conclut-elle.

- Tu m'as dis toi-même que ça ne marcherait pas de toute façon alors pourquoi tu me dis ça ? demandais-je sans comprendre son raisonnement.

Elle allait m'expliquer mais mon père arriva au même moment nous interrompant. Je ne pense pas que j'aurais voulu savoir ou elle voulait en venir de toute façon. Je n'avais pas besoin d'elle pour me torturer un peu plus l'esprit, je m'en sortais très bien toute seule.

Par la faute de mon amie je me mis à vérifier mon téléphone une nouvelle fois, je ne lui avais pas mentis en lui disant que je n'avais aucune nouvelle de lui mais je ne lui avais pas dis que j'espérais secrètement recevoir ne serait-ce qu'un SMS. J'aurais pensé qu'il tenterait de me joindre par n'importe quel moyen après le mot que je lui avais laissé mais il en avait visiblement décidé autrement et je ne pouvais pas lui en vouloir.

J'avais hésité à lui laisser ce papier avant de partir. Je l'avais écrit depuis quelques jours, le gardant sur moi à chacun de nos rendez-vous en pensant lui donner sans jamais en avoir le courage. Et puis cela m'avais paru nécessaire de finalement lui donner avant de définitivement partir. Je ne pouvais pas imaginer sa réaction face à ce que j'avais écrit mais j'étais persuadée que peu importe comment il réagissait il me le ferait savoir mais j'avais apparemment eu encore une fois tord.

Je cliquais sur notre conversation et relu quelques un des messages qu'il m'avait envoyé au cours des derniers jours puis je commençais à remonter plus loin dans le temps. Je me rendis compte que nos échanges étaient de plus en plus fréquents au cours des semaines qui c'étaient écoulés. On avait parlé beaucoup plus au fur et à mesure qu'on se voyait, il me racontait sa journée quand on ne se voyait pas et je faisais de même. J'avais l'impression de lire la conversation d'un nouveau couple qui apprenait au fil des jours à se connaitre, qui s'avouait plus de chose chaque jour et qui se racontait leur passé respectif. J'aimais cela et j'aurais voulu continuer mais ces paroles me revenait encore et encore "si tu l'épouses ce sera définitivement terminé entre nous". Je supprimais alors définitivement la conversation et reposais alors mon téléphone. J'aurais dû également supprimé son numéro mais je ne pouvais pas m'y résoudre.

C'était désormais le moment, nos invités étaient tous dans la mairie, les témoins étaient à leur places et Louis attendait déjà à sa place. Je devais avancé dans cette allée et le rejoindre, j'aurais dû être heureuse de ce jour comme chaque mariée mais je n'y arrivais pas. Calvin m'obsédé, j'aurais voulu pouvoir lui dire une dernière fois que j'étais désolée et l'entendre me dire qu'il comprenait mais ce n'était plus possible. J'étais accrochée au bras de mon père qui attendait que je me décide à entrer, heureusement les portes devant nous étaient fermés et personne ne pouvait me voir hésité. Mais les portes s'ouvrirent finalement ne me laissant plus le choix.

- Ta mère et moi ne t'en voudront pas, chuchota alors mon père me sortant de mes réflexions.

- Pardon ? demandais-je surprise.

- Peu importe ce que tu choisis de faire on te soutiendra, m'annonça-t-il sans m'expliquer plus et en continuant à avancer.

Je ne compris pas ce dont il voulait parler de suite mais il avançait toujours et je ne pouvais pas lui demander, je dus le suivre et je compris finalement, mes parents avaient vu mon hésitation et se sentaient obligé de me rassurer.

En avançant droit vers Louis, je perçus sur ma droite une personne qui bougeait et je fus attirer automatiquement. Quand j'aperçus Calvin prêt à apparemment partir je fus d'abord surprise, il n'aurait pas dû être la. La surprise fut vite remplacé par de la crainte, je m'imaginais déjà le voir intervenir mais je savais qu'il ne le ferait pas et quand je compris qu'il était prêt à partir j'eus de la peine.

Une larme coula le long de ma joue quand je repensais encore au moment ou l'on s'était quitté. Tout le monde penserais sûrement que c'était simplement la joie qui me submergeait et je fus soulager en sachant que personne ne saurais qu'en réalité je voyais pour la dernière fois l'homme que j'aimais. Personne sauf lui, il vit ma larme et me sourit tristement. J'avais rencontré un homme toujours souriant et à cause de moi il avait maintenant perdu son sourire. Je l'avais rendu malheureux et c'était la pire des choses que j'aurais pu lui faire.

Il se dirigea finalement vers la sortie sans un autre regard. C'était désormais la dernière fois que je le voyais. Je savais qu'en venant il me donnait encore la possibilité de partir avec lui et pourtant je continuer à avancer vers Louis.

Je savais que j'aurais dû tout annuler, j'aurais dû lui courir après, j'aurais dû m'excuser et j'aurais dû lui dire que je l'aime avant de finalement partir avec lui.

J'aurais dû mais je marchais toujours et je me retrouva devant l'homme qui dans quelques minutes serait mon mari, celui avec lequel j'étais censée passer toute ma vie et être heureuse. Mais je savais que je ne le serais pas, peut-être plus jamais d'ailleurs...

Je regardais autour de moi, voulant sans m'en rendre compte essayer d'apercevoir si Calvin était toujours là mais ce n'était pas le cas et je le savais. Je croisais seulement le regard aimant de mes parents qui malgré le jour n'avaient pas non plus l'air des plus heureux. Puis je me tournais vers Laura qui au vu de son expression avait clairement vu Calvin aussi, elle me fit des signes discret de la tête vers la porte mais je l'ignorais et me tourna à nouveau vers Louis, jusqu'à ce que la voix du maire résonne.

- Nous somme réunis aujourd'hui...