Mon temps avec Lilas-Rose était désormais écoulé, je me sentais horriblement mal depuis quelques jours, je ne voulais pas avoir à lui dire adieu. J'avais fais l'erreur ces quatre derniers mois de ne plus lui reparler de mes sentiments et je le regrettais à présent. J'avais envie de lui dire que j'étais tombé fou amoureux d'elle et que je voulais qu'elle abandonne tout pour moi mais je n'osais pas, j'avais peur qu'elle refuse et que j'en souffre encore plus que maintenant. Je me disais parfois que j'aurais préféré ne jamais la croiser pour ne pas faire sa connaissance et ne pas en être à ce point mais je savais que je me mentais, que si c'était à refaire je le referais sans hésiter une seule seconde et que je ferais même tout ce qui était en mon pouvoir pour lui faire changer d'avis.

Cette journée était notre dernière ensemble, elle se mariait dans deux jours et j'avais pris mon jeudi pour pouvoir passer un dernier moment en sa compagnie et non plus seulement une simple demi-heure. J'attendais impatiemment son arrivé, hésitant encore sur le comportement que je voulais adopter avec elle. Passer chaque minutes à la toucher, l'embrasser et lui parler ou bien éviter au maximum les contacts pour éviter ensuite un adieu trop difficile.

Quand elle frappa à ma porte et que je lui ouvris je sus immédiatement que je ne pourrais jamais passer toute une journée sans la toucher. Je la serrais dans mes bras à peine la porte refermé et l'embrassa sans attendre, elle fit de même et je sentais bien qu'elle ressentait la même chose, qu'elle savait que c'était notre dernière journée et qu'elle voulait en profiter. Je passais mes mains sous ses cuisses et la porta pour la déposer sur mon canapé.

Elle était à califourchon sur moi et continuait à m'embrasser jusqu'à ce que je pose mes mains sur ses joues et que je les sente être mouiller. Je brisais notre étreinte et l'obligea à me regarder, cette vision d'elle pleurant me brisa le cœur et je la serra plus fort contre moi en la laissant s'effondrer dans mon cou. Je n'osais rien lui dire pendant quelques minutes attendant surement qu'elle me dise d'elle même ce qui ce passe même si la connaissant de mieux en mieux je savais que cela ne viendrait pas spontanément.

- Lilas-Rose, dis moi ce qu'il y a ? demandais-je en caressant ses cheveux.

- Je veux continuer à te voir, m'avoua-t-elle alors ce qui me rempli instantanément de joie.

Je lui redressais le visage vers moi et un grand sourire que je ne pouvais pas empêcher apparu sur mes lèvres.

- Moi aussi princesse ! J'en ai tellement envie.

Je vis son regard s'illuminer enfin et elle s'asseyait plus droite en me regardant avec elle aussi un sourire.

- Tu acceptes ? demanda-t-elle surprise. On devra faire beaucoup plus attention mais ...

- Faire attention à quoi ? l'interrompis-je en imaginant malheureusement déjà ce qu'elle allait me dire.

- À ce qu'on ne nous voit pas... après le mariage, hésita-t-elle.

- Donc... tu veux qu'on continue à se voir mais tu vas tout de même te marier ? demandais-je confirmation même si cela était claire maintenant.

Elle acquiesça et mon sourire disparu ainsi que le bien être que j'avais pu ressentir seulement quelques secondes. Je la fis descendre de mes genoux et me leva en faisant les cent pas devant elle et en passant mes mains dans mes cheveux.

- Je ne veux pas de ça Lilas-Rose, je te veux pour moi, pas te partager avec l'homme qui sera ton mari, dis-je plus calmement que je me sentais en réalité. Je ne veux pas me cacher pour te voir, je ne veux pas penser que tu couches avec lui, je ne veux pas être l'amant et je ne veux surtout pas vivre toute ma vie comme ça.

- Je ne veux pas ne plus te voir Calvin... mais je ne peux pas le quitter, plus maintenant.

- Lilas-Rose si tu l'épouses ce sera définitivement terminé entre nous, annonçais-je très sérieusement et ignorant les larmes qui coulaient sur ses joues.

Elle se leva alors à son tour et se planta devant moi, caressant mes joues et m'obligeant à la regarder.

- Tu ne comprends pas, me dit-elle simplement ce qui eut le don de m'énerver.

Je m'éloignais de nouveau d'elle ne pouvant pas réfléchir quand elle me touchait. Je n'avais pas imaginé cette après-midi prendre cette tournure, je voulais profité d'elle pas avoir à la convaincre de rester.

- Si je comprend, commençais-je, je comprend que tu es amoureuse de moi et que je le suis de toi et que tu ne ressens plus aucun amour pour lui. Alors quittes le ou il n'y aura plus de nous, annonçais-je finalement sans fléchir.

- Il n'y aurait jamais dû avoir de nous de toute façon Calvin, m'avoua-t-elle durement, alors je suppose qu'on peut se dire adieu maintenant car c'est mieux que je rentre.

Elle se retourna alors et commença à partir en direction de la porte. Je savais que je ne pouvais pas la laisser s'en aller, pas comme ça. Elle avait tenté d'être dur dans ses propos mais je savais très bien qu'elle ne le pensait pas, j'avais vu ses yeux briller et ses larmes couler à la seconde ou elle avait commencé à se retourner. Je la rattrapais alors par le bras et la força à se retourner, une fois qu'elle leva son visage vers le mien je l'embrassais durement, ne voulant surtout plus m'arrêter. J'entourais sa taille de mes bras et elle passa ses bras autour de mon cou, me serrant le plus fort possible pour probablement m'empêcher de m'éloigner d'elle, mais elle n'avait aucun soucis à se faire de ce côté car je n'en avais pas la moindre envie.

Quand on s'écarta finalement pour reprendre nos respirations je savais que le moment venait de se briser, cela avait été notre dernier baiser, je n'avais pas pus la convaincre et je ne la reverrais plus. J'aurais aimé qu'elle comprenne que j'avais réellement envie d'être avec elle, je lui avais avoué être amoureux d'elle et j'avais même insinué qu'elle l'était de moi et elle n'avait pas dénié mais pourtant comme je m'en étais douté elle était déterminée à aller jusqu'au bout, alors quand elle se retourna à nouveau pour partir je ne la retenais pas et la laissa refermé la porte derrière elle.

Je ne pensais pas que ça me toucherait autant, je m'effondrais dans le canapé, le visage entre les mains tentant d'oublier même si je savais que ce ne serait pas simple. En seulement quelques mois elle avait réussi à laisser une marque dans ma vie et je savais que je ne pourrais pas passer à autre chose avant un moment.

J'étais la seule personne à blâmer, je le savais, je ne pouvais pas lui en vouloir. Dès le début j'étais la personne qui voulait cette relation, qui avais insisté pour qu'elle tente le coup et se laisse aller. Elle m'avait prévenu qu'elle ne quitterait jamais Louis, j'avais été d'accord ne m'attendant simplement pas à tomber fou amoureux d'elle, pas en quelques mois, je pensais cela tout bonnement impossible, et pourtant...

Après ce qui me parut être une éternité dans la même position je décidais de me relever et d'aller chercher mon téléphone rester dans la cuisine pour joindre Aaron, avec un peu de chance il réussirait à me changer les idées, même si ce n'était que pour quelques minutes ça m'irait.

Il répondit heureusement très vite, il était au boulot mais étant le grand patron n'avait aucun problème à m'accorder un moment, je lui racontais vite fais ce qu'il venait de se passer ne voulant pas entrer dans les détails.

- J'étais persuadé qu'elle ressentait la même chose, avouais-je alors à mon ami, j'arrive pas à croire que je puisse m'être trompé à ce point. Je te promet qu'à partir de maintenant je me concentrerais uniquement sur le boulot.

- Dis pas ça, s'exprima finalement Aaron, ce n'était juste pas la bonne. T'empêcher de voir d'autre femme en t'enfonçant dans le travail t'aideras pas.

- J'étais sur que c'était la bonne, avouais-je en soupirant.

- Calvin... bon sang j'arrive pas à croire que je vais dire ça ! Retourne la voir, incruste toi au mariage s'il le faut et empêche la de faire une connerie, elle t'aime aussi, faudrait être aveugle pour ne pas le voir !

- Tu me vois vraiment aller à ce foutu mariage et l'arrêter ? Ça se passe que dans les films ça.

- Tu regretteras de ne pas l'avoir fait, m'annonça alors Aaron et je ne douta pas une seule seconde qu'il avait raison.

Je lui parlais quelques minutes de plus, le laissant changer de sujet pour ne plus que j'y pense et que j'y réfléchisse seul puis on raccrocha.

En repassant par le couloir je vis sur le petit buffet près de la porte d'entrée une feuille plié en quatre. Je sus d'instinct que Lilas-Rose l'avait laissé ici pour moi et je m'en emparais rapidement et la déplia avant de lire. Je parcourus rapidement ce qu'elle avait écrit, relisant encore et encore et m'énerva rapidement en lançant la première chose qui me passait sous la main. Elle ne pouvait pas me dire cela par écrit et partir, elle aurait dû me le dire en face.

À cause de cette lettre j'étais maintenant déterminé à faire ce que Aaron m'avait dit, je devais aller à ce mariage, je ne savais pas encore ce que je ferais. Est-ce que je tenterais de lui parler avant ou bien est-ce que je ferais une scène digne d'un film en pleine cérémonie et annoncerais à tout le monde ce qui c'était passé ?

J'y pensais pendant les deux jours qu'il me restait, je voulais empêcher ce mariage et pourtant quand je la vis ce jour la, marcher dans l'allée au bras de son père et se diriger vers Louis que je voyais pour la première fois et qui avait l'air aux anges, je savais que je n'allais rien faire. Je ne pouvais pas et je décidais simplement de repartir et c'est à ce moment précis que Lilas-Rose me vit et qu'une lueur d'incompréhension suivit de crainte puis de peine traversa son visage. J'eus l'infime espoir pendant quelques secondes qu'elle allait me suivre. Je vis une larme coulé et son regard fixé sur moi mais elle continuait d'avancer lentement. Je lui lançais un sourire triste avant de finalement décidé de partir, j'en étais sur à présent, elle ne me suivrait pas...